
La surveillance du caribou par caméra
Le rapport de Parcs Canada sur la conservation de 2018 à 2023
- Priorité en matière de conservation
- Le leadership autochtone en conservation
- Emplacement
- Parc national Wapusk, Manitoba
Parcs Canada, la Fédération Métisse du Manitoba et l’Université de la Saskatchewan collaborent en utilisant des caméras de surveillance de la faune pour mieux comprendre la dynamique des populations de caribous migrateurs de l’Est qui vivent dans le parc national Wapusk.
Le projet adopte une approche collaborative, élaborée conjointement et dirigée en coopération avec la Fédération Métisse du Manitoba, qui utilise le savoir autochtone et la science occidentale pour faire progresser la conservation du caribou et l’intendance autochtone.
Points saillants du projet
- 92 caméras de surveillance de la faune activés par le mouvement ont été installés.
- 218 899 images recueillies aux fins d’analyse.
Russell Turner, scientifique des écosystèmes (à droite), et Matthew Van Egmond, étudiant en conservation des ressources, font équipe pour installer des caméras de surveillance de la faune dans le parc national Wapusk. Ces caméras permettent de surveiller les populations animales et contribuent aux efforts de conservation. Photo : Cameron Deamel/Parcs Canada
Contexte
Reconnu mondialement pour sa grande biodiversité, le parc national Wapusk protège une partie de l’un des plus grands complexes de milieux humides au monde, les basses-terres de la baie d’Hudson, qui abritent une abondance d’espèces végétales et animales, dont le caribou. Le caribou est un élément essentiel de l’écosystème du nord du Manitoba et il est vital pour les communautés nordiques. L’espèce reste liée aux valeurs, aux croyances et aux pratiques de récolte des Autochtones. Les populations de caribous sont en déclin dans la majeure partie du Canada en raison des menaces liées au changement climatique, à la perte d’habitat, à la chasse et aux prédateurs.
Travailler ensemble
En 2020 et 2021, Parcs Canada a organisé la série d’ateliers sur le caribou Au-delà des frontières. Les ateliers ont constitué un forum pour l’échange de connaissances, créant un espace où la science occidentale et les systèmes de savoir autochtone se retrouvent sur un pied d’égalité, développant ensemble des stratégies pour maintenir des troupeaux de caribous en bonne santé dans le nord du Manitoba. Ces ateliers ont réuni des partenaires autochtones (cris, dénés, inuits et métis), des acteurs gouvernementaux (Environnement et Changement climatique Canada, Parcs Canada, représentants provinciaux et territoriaux), des chercheurs universitaires et des membres des communautés locales. Les participants aux ateliers ont travaillé ensemble pour renforcer les relations, attirer l’attention sur les secteurs préoccupants, cerner les lacunes dans les connaissances et définir les mesures à prendre en priorité pour surveiller et gérer efficacement les caribous.
Résultats
L’un des résultats de la série d’ateliers a été la mise en place du projet Impromptu caribou, une collaboration entre Parcs Canada, la Fédération Métisse du Manitoba et l’Université de la Saskatchewan pour mener des recherches sur la harde de caribous du cap Churchill dans le parc national Wapusk et dans l’ensemble de l’écosystème de Wapusk.
Les partenaires ont déployé des caméras de surveillance dans plusieurs parties distinctes de l’habitat du caribou dans le parc national Wapusk. Les caméras recueillent des données sur la migration saisonnière de la harde de caribous du cap Churchill, ce qui permet de déterminer quand les caribous fréquentent les différentes zones du parc. Les images, associées au savoir autochtone et aux connaissances locales, montrent que les crêtes des plages de gravier surélevées constituent d’importantes voies de migration pour les caribous qui accèdent à leurs aires de mise bas.
« Le travail que nous avons effectué auprès des caribous, dans le cadre des ateliers, a permis de renforcer les relations et d’accroître la confiance et de formuler une série de mesures et de recommandations sur la manière dont Parcs Canada peut atteindre ses objectifs de conservation du caribou et améliorer sa façon de mobiliser ses partenaires autochtones dans la recherche et la surveillance du caribou. » [Traduction]—Russell Turner, scientifique des écosystèmes, Parcs Canada
Vidéo
Regardez les scientifiques des écosystèmes de Parcs Canada récupérer une année de photographies prises par des caméras de surveillance de la faune dans le parc national Wapusk.
Transcription
Bonjour, ici Russell Turner, scientifique des écosystèmes au parc national Wapusk.
Je vous parle de la station de recherche Nester One
une des quatre stations du parc.
Aujourd’hui, c’est le jour 4 de l’entretien de nos appareils photo de surveillance du caribou.
On a un réseau de 92 appareils photo de sentier
pour consigner le nombre de caribous et leurs déplacements.
Ce travail est le résultat direct de l’atelier « Beyond Borders Caribou Workshop »
qui a réuni des représentants d’organismes autochtones, universitaires et gouvernementaux
pour échanger sur notre connaissance des caribous dans le parc
et plus particulièrement du troupeau de caribous du cap Churchill.
On a donc des piles, de nouvelles cartes mémoire
des pinces et des coupe-fils
mais aussi des appareils photo de rechange.
Comme ça, si on trouve un appareil photo endommagé, on peut le remplacer
remplacer les piles et les cartes mémoire
et on a tout l’équipement nécessaire pour recueillir des données.
Nous y voilà. Une partie de notre étude sur le caribou a lieu sur les crêtes de plage.
Les caribous et d’autres animaux utilisent les crêtes de plage comme des autoroutes naturelles.
Il est beaucoup plus facile de marcher et de migrer sur une crête de plage
en gravier qu’à travers les marais et les étangs.
La moitié des appareils photo sont placés dans des marais, et l’autre moitié sur ces crêtes de plage
pour relever le nombre d’occurrences dans chaque type d’habitat.
C’est mon pilote!
Chaque fois qu’on est dans le parc, notre plan de sécurité comprend un élément très important
la présence d’un surveillant ou d’une surveillante d’ours titulaire d’un permis
comme LeeAnn, dernière moi. Elle surveille l’approche des ours polaires
pendant qu’on a la tête baissée pour recueillir des données.
Une des particularités de notre étude, c’est que tous nos appareils photo
photo sont équipés de boîtiers de sécurité en métal
parce qu’il y a beaucoup d’ours curieux qui aiment s’approcher
et mordre l’appareil ou le toucher
pour voir ce qu’il contient.
On recueille aussi des données sur la végétation.
On place des quadrats d’un mètre sur le sol
à dix mètres devant chaque appareil
pour recueillir des renseignements exacts sur la végétation de chaque site
et voici Matthew, derrière moi, qui prend des photos qu’on pourra analyser
plus tard pour voir quels végétaux se trouvent près de chaque appareil photo de sentier.
Je suis très content qu’on ait fait l’entretien de tous les appareils photo.
J’espère que vous avez aimé notre aventure d’aujourd’hui
pour l’entretien de nos 92 appareils photo de sentier
et découvert les paysages de Wapusk.
On espère pouvoir poursuivre ces projets pendant encore trois à cinq ans
en collaboration avec nos partenaires comme l’Université de la Saskatchewan
et la Fédération Métisse du Manitoba
et faire en sorte que les visiteurs puissent profiter de belles
journées dans le parc, comme c’est le cas aujourd’hui.
L'activité humaine et le changement climatique menacent le nombre de caribous en raison de la perte d'habitat, des changements dans la disponibilité de la norriture et de l'augmentation des taux de prédation, de parasites et maladies.
Les populations de caribous en bonne santé font partie intégrante d'un écosysteme sain et soutiennment le bien-être social et économique des collectivités locales.
Pour en savoir plus
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