La protection des terres et des traditions dans la réserve de parc national Thaıdene Nëné

Le rapport de Parcs Canada sur la conservation de 2018 à 2023

Priorité en matière de conservation
L’établissement d’aires protégées
Emplacement
Réserve de parc national Thaıdene Nëné, Territoires du Nord-Ouest

Créée en 2019, la réserve de parc national Thaıdene Nëné est issue d’une collaboration et d’ententes entre Parcs Canada et la Première Nation dénée de Łutsël K'é, la Nation métisse des Territoires du Nord-Ouest, la Première Nation Deninu Kųę́, la Première Nation des Dénés Yellowknives et le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest.

Un rivage de rochers et de sable s’incurve jusqu’à un point bas dans les eaux calmes d’un lac. Un conifère dégarni se trouve au premier plan.

Łúh Chogh Tué (lac Whitefish) dans la réserve de parc national Thaıdene Nëné. Le parc est une zone d’une grande richesse culturelle. Il comprend des terres de chasse, de pêche et de cueillette ainsi que des lieux sacrés qui sont utilisés par les Autochtones d’aujourd’hui et l’ont été par leurs ancêtres. Photo : David Murray/Parcs Canada

Contexte

Vue panoramique de multiples étendues d’eau calme, divisées par des pointes de terre rocheuses, couvertes de forêts de conifères ou de végétation de la toundra.
Dans la réserve de parc national Thaıdene Nëné, des paysages de toundra et de forêt boréale subarctique aboutissent sur les rives du Grand lac des Esclaves, l’un des plus grands lacs d’eau douce du monde. Photo : David Murray/Parcs Canada

Thaıdene Nëné, la « terre des ancêtres » en dënesųłiné yati, est située à l’extrémité est du Grand lac des Esclaves dans les Territoires du Nord-Ouest. L’endroit est formé de la réserve de parc national Thaıdene Nëné, de l’aire de conservation de la faune Thaıdene Nëné et de l’aire protégée territoriale Thaıdene Nëné. Ensemble, ces zones ont été désignées comme une aire protégée autochtone par la Première Nation dénée de Łutsël K'é. Ainsi, 26 376 km2 d’aire protégée ont été ajoutés dans les Territoires du Nord-Ouest.

Intendance autochtone

Selon l’un des principaux thèmes de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, les peuples autochtones ont le droit de conserver et de renforcer leurs liens spirituels particuliers avec les terres, territoires, eaux ou zones maritimes côtières et autres ressources qu’ils possèdent ou occupent et utilisent traditionnellement. La reconnaissance des droits et des responsabilités des Autochtones relativement à l’intendance de leurs terres, de leurs eaux et de leurs glaces est également au cœur de la façon dont Parcs Canada aborde la création de nouvelles aires protégées.

Une aire essentielle

Sous de gros nuages, un lac est entouré de collines ondulantes et d’une forêt dense de conifères. Au loin, un bœuf musqué se nourrit de plantes aquatiques.
Au loin, un bœuf musqué broute dans des eaux peu profondes au bord de Tthe Kálı̨ka Tué (lac Stark) dans la réserve de parc national Thaıdene Nëné. Photo : Sophie Deschamps/Parcs Canada

L’aire protégée autochtone Thaıdene Nëné est sur les terres de la Première Nation dénée de Łutsël K'é, de la Nation métisse des Territoires du Nord-Ouest, de la Première Nation Deninu Kųę́ et de la Première Nation des Dénés Yellowknives. C’est un endroit à la culture riche et aux écosystèmes sains. Mǫwhì Gogha Dè Nı̨ı̨tłèè, le territoire ancestral des Tłı̨chǫ, chevauche une partie de la limite de l’aire protégée Thaıdene Nëné. Ainsi, certains droits s’appliquent, comme le droit de récolte, conformément à l’Accord des Tłı̨chǫ. En outre, il a aussi été reconnu devant les tribunaux que l’Alliance des Métis de North Slave avait le droit prima facie de chasser le caribou à Thaıdene Nëné.

Cette zone est essentielle à la protection de la diversité biologique, des bassins versants, des écosystèmes de forêt boréale et des principales voies migratoires d’espèces importantes comme le caribou. La protection de la zone est aussi critique pour les communautés autochtones dont les cultures et les traditions sont enracinées dans les terres et les eaux de Thaıdene Nëné depuis des générations. Thaıdene Nëné est le cœur de la terre ancestrale de la Première Nation dénée de Łutsël K'é. C’est un paysage culturel riche qui comporte de nombreux lieux d’importance culturelle et spirituelle pour tous les peuples autochtones de la région.

Création de la réserve de parc national

Un rocher solitaire se dresse à la surface des eaux claires d’un lac calme au fond rocailleux. Des forêts de conifères bordent le rivage.
La réserve de parc national Thaıdene Nëné protège beaucoup de lacs et de voies d’eau. Photo : Sophie Deschamps/Parcs Canada

La création d’une réserve de parc national a été proposée pour la première fois à la fin des années 1960. À l’époque, la Première Nation dénée de Łutsël K'é n’en appuyait pas l’établissement sur son territoire traditionnel, de sorte que les démarches ont été suspendues. En 2000, le chef Felix Lockhart de la Première Nation dénée de Łutsël K'é a demandé au gouvernement du Canada de reprendre les discussions sur la création d’une réserve de parc national afin de mettre à l’abri du développement une partie du territoire traditionnel. Après de nombreuses années de négociations et l’ajout de plusieurs autres groupes aux discussions, des accords ont été conclus en 2019 et l’aire protégée autochtone et réserve de parc national Thaıdene Nëné a été créée.

Prise de décision commune

Les décisions opérationnelles concernant Thaıdene Nëné de même que sa prise en charge sont une responsabilité que se partagent la Première Nation dénée de Łutsël K'é, la Nation métisse des Territoires du Nord-Ouest, Parcs Canada et le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. Conformément à leurs ententes, la Première Nation Deninu Kųę̨́ et la Première Nation des Dénés Yellowknives jouent également un rôle clé dans l’intendance de Thaıdene Nëné et la formulation de conseils à ce sujet.

Portrait de Addie Jonasson.
« Asseyez-vous au bord de l’eau. Regardez la beauté, respirez la tranquillité. Ressentez la paix et le calme. Entendez les oiseaux, les canards. Observez les bœufs musqués, les orignaux et les ours dans leur habitat naturel. Nos ancêtres ont choisi le meilleur endroit pour nous. Je les en remercie tout le temps. » [Traduction]
—Addie Jonasson, présidente, Thaıdene Nëné Xá Dá Yáłtı

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