Comprendre les carnivores, la connectivité et la coexistence dans la biosphère des collines Beaver

Le rapport de Parcs Canada sur la conservation de 2018 à 2023

Priorité en matière de conservation
La conservation à l’échelle du paysage
Emplacement
Parc national Elk Island, Alberta

Dans le cadre de leurs travaux collaboratifs, Parcs Canada, la Beaver Hills Biosphere Region Association, l’Université de la Colombie-Britannique et la Boise State University (Idaho) ont défini des corridors importants pour les grands carnivores qui se déplacent dans la biosphère des collines Beaver jusqu’au parc national Elk Island. Le projet a également permis d’établir et d’étudier la relation entre la connectivité dans le paysage et les conflits entre les humains et la faune.

La recherche et la stratégie de coexistence humains-faune nouvellement élaborée favoriseront le rétablissement d’un équilibre viable pour l’écosystème du parc national Elk Island grâce à l’amélioration de la connectivité pour les prédateurs. La stratégie guidera également les intervenants régionaux dans l’élaboration d’initiatives communautaires visant à améliorer la coexistence entre les humains et la faune.

Points saillants du projet

  • 3 années de mobilisation des intervenants.
  • Élaboration d’une stratégie de coexistence humains-faune.
Un groupe de bisons, comprenant des adultes et un veau, traverse une route revêtue au milieu d’un paysage pittoresque d’arbres d’automne.

Les bisons prospèrent dans le parc national Elk Island, mais comme ils ont peu de prédateurs, ils exercent une pression sur l’écosystème. Les scientifiques sont à la recherche de solutions pour favoriser le déplacement naturel des prédateurs dans la biosphère des collines Beaver. Photo : Steve Edgerton/Parcs Canada

Contexte

Un champ d’herbes hautes au coucher du soleil, avec un ciel bleu dégagé et des rayons de soleil.
Les prairies du parc national Elk Island nourrissent les bisons et d’autres ongulés comme des orignaux et des wapitis, qui sont gardés dans le parc par des clôtures. Photo : Ryan Bray/Parcs Canada

Le parc national Elk Island est situé en Alberta, dans la biosphère des collines Beaver. La biosphère est une région désignée par l’UNESCO qui met l’accent sur la collaboration entre les communautés locales et les intervenants intéressés par la conservation de la biodiversité et de la diversité culturelle, tout en favorisant un développement économique durable sur le plan environnemental et culturel. Toutes les espèces doivent passer par la biosphère des collines Beaver pour accéder au parc national Elk Island.

Le parc national Elk Island est confronté à un défi écologique hors du commun, car il est entièrement clôturé. Si cette clôture protège efficacement les bisons du parc contre les maladies extérieures et les empêche de s’aventurer sur les propriétés voisines en dehors du parc, elle bloque les migrations naturelles des grands animaux à sabots, ou ongulés, comme les wapitis, les orignaux et les bisons. De plus, dans le passé, les prédateurs naturels comme les loups, les couguars et les ours ont été retirés du parc.

Comme les ongulés n’ont plus de prédateurs naturels ni de possibilités d’entrer dans le parc et d’en ressortir, la densité des bisons, des wapitis et des orignaux est devenue extrêmement élevée. En conséquence, la végétation du parc a subi un surpâturage, et des parasites ont provoqué l’effondrement de la population d’orignaux dans la partie nord du parc national Elk Island. En l’absence de prédateurs, ce sont souvent les parasites et les maladies qui régulent les populations d’ongulés. La perturbation des processus naturels a entraîné un déséquilibre dans l’écosystème.

Ramona Maraj assiste Annelise Geisterfer, qui étudie les résultats de l’équipement de télémétrie. Elles sont dans une zone boisée enneigée.
Ramona Maraj, écologiste et chef d’équipe, et Annelise Geisterfer, agente de la gestion des ressources, utilisent la télémétrie pour comprendre le comportement des wapitis et l’utilisation de leur habitat, ce qui est crucial pour les efforts de conservation dans le parc national Elk Island. Photo : Jane Driedger/Parcs Canada

Un travail d’équipe

Dans le cadre du projet « Les carnivores, la connectivité et la coexistence », Parcs Canada, la Beaver Hills Biosphere Region Association et des partenaires universitaires ont mené des recherches pour déterminer comment les espèces prédatrices accèdent à la biosphère et l’utilisent.

La recherche s’est concentrée sur l’origine des carnivores et sur les endroits dans la biosphère qui permettent aux populations de ces prédateurs d’accéder au parc national Elk Island. La recherche a déterminé que la connectivité peut être affectée par les conflits humains-faune, qui entraînent la mort de grands carnivores lorsqu’ils tentent de traverser le paysage. Les travaux ont également examiné en quoi la probabilité de conflits humains-faune réduisait la facilité de déplacement des ours, des loups et des couguars.

Résultats

Une ourse noire et ses quatre oursons marchent sur un chemin de terre à côté d’une forêt. Deux oursons examinent une clôture qui longe la route.
Une caméra de télésurveillance capte un groupe d’ours dans le parc national Elk Island. Leur retour témoigne d’un écosystème plus sain et de l’importance de maintenir des corridors à travers la biosphère des Collines-Beaver pour le déplacement des prédateurs. Photo : Société des amis d’Elk Island

Les prédateurs sont disparus de la région dans la première moitié des années 1900, mais ils reviennent lentement dans la biosphère des collines Beaver. La recherche montre l’importance des corridors pour le retour des grands carnivores dans l’écosystème, ainsi que le lien qui unit la connectivité et la réduction des conflits entre les humains et ces espèces. Il est essentiel de comprendre le lien entre la connectivité et les conflits avec les carnivores pour favoriser la coexistence et rétablir l’équilibre écologique dans le parc national Elk Island.

Une stratégie de coexistence humains-faune

Un loup se tient en alerte dans un champ enneigé, tandis que, à proximité, un autre se nourrit d’une carcasse partiellement consommée.
Une caméra de télésurveillance montre des loups qui se nourrissent d’une carcasse. Leur présence favorise l’équilibre prédateurs-proies dans l’écosystème de la biosphère des collines Beaver et du parc national Elk Island. Photo : Parcs Canada

Le projet a également permis une mobilisation des intervenants pendant trois années en vue d’élaborer une stratégie de coexistence humains-faune. Parcs Canada et la Beaver Hills Biosphere Region Association ont mobilisé des partenaires, différents ordres de gouvernement, des organisations non gouvernementales environnementales, des associations communautaires locales, des intervenants et des propriétaires fonciers de la région, afin d’élaborer des stratégies et des tactiques visant à réduire le risque de conflits humains-faune. Depuis 2023, les collaborateurs élaborent un plan de travail pour commencer à mettre en œuvre la stratégie.

Portrait de Ramona Maraje en uniforme de Parcs Canada.
« Le lien entre les conflits humains-faune et la perte de connectivité dans un paysage est souvent négligé lorsqu’il s’agit de planifier des corridors. Les conflits humains-faune au sein de la biosphère des collines Beaver sont une composante importante de la connectivité fonctionnelle, et une question qui ne peut être résolue que par une coopération étroite entre les intervenants et les partenaires. » [Traduction]
—Ramona Maraj, écologiste et chef d’équipe, Parcs Canada

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