Le rétablissement des espèces en péril dans le parc national des Prairies

Le rapport de Parcs Canada sur la conservation de 2018 à 2023

Priorité en matière de conservation
La restauration et le rétablissement
Emplacement
Parc national des Prairies, Saskatchewan

Le parc national des Prairies est un habitat essentiel pour plus de 30 espèces en péril. De nombreux efforts de conservation sont déployés pour protéger ces espèces, y compris des espèces emblématiques comme le chien de prairie à queue noire et le tétras des armoises.

Points saillants du projet

  • 1 750 hectares de colonies de chiens de prairie a fait l’objet de mesures d’atténuation de la peste sylvatique.
  • 793 hectares d’habitat essentiel de haute qualité pour le tétras des armoises a été remise en état grâce à l’enlèvement d’infrastructures et à des mesures d’atténuation.
  • 25 hectares d’habitat du tétras des armoises est en cours de remise en état grâce au rétablissement de la végétation.
Emily Hall, à genoux dans une prairie à côté d’un terrier de chien de prairie, en uniforme avec gants médicaux bleus, tient une sonde de plombier et une trousse d’essai.

Emily Hall, étudiante en conservation des ressources, prélève des puces à l’entrée d’un terrier de chiens de prairie à queue noire, dans le parc national des Prairies, afin de les envoyer à un laboratoire pour y rechercher la bactérie responsable de la peste sylvatique. Photo : Parcs Canada

Protection du chien de prairie à queue noire

Quatre chiens de prairie se tiennent sur leurs pattes arrière près de leur terrier. Ils sont vigilants, la tête tournée dans différentes directions.
Une famille de chiens de prairie à queue noire est sur le qui-vive et communique avec ses voisins dans une colonie du parc national des Prairies. Photo : Johane Janelle/Parcs Canada

La seule population de chiens de prairie à queue noire au Canada vit dans le parc national des Prairies et ses environs. La sécheresse et la peste sylvatique, une maladie mortelle pour le chien de prairie qui peut entraîner la disparition totale d’une colonie ou une extinction locale, sont les principales menaces qui pèsent sur les chiens de prairie à queue noire. On s’attend à ce que ces menaces deviennent plus fréquentes en raison du changement climatique.

Sous un parasol dans la prairie, Lukas Peta et Cole Tomlinson s’occupent délicatement d’un chien de prairie endormi dans un récipient en plastique posé sur une table.
Lukas Peta, agent de gestion des ressources, et Cole Tomlinson, technicien en gestion des ressources, ont anesthésié un chien de prairie à queue noire afin de prélever ses puces dans le cadre d’un projet de recherche élargi visant à tester des produits qui aideront à réduire les populations de puces et les conséquences de la peste sylvatique. Photo : Parcs Canada

Depuis 2023, des travaux sont en cours pour surveiller la peste sylvatique dans la population de chiens de prairie à queue noire et réduire les éclosions. Des vaccins renforçant l’immunité, administrés sous forme d’appâts inoculés, sont mangés par les chiens de prairie. La peste sylvatique étant transmise par les puces, le saupoudrage de pesticides sur les terriers de chiens de prairie se révèle efficace pour prévenir les éclosions et la propagation de la maladie à d’autres espèces. En collaboration avec le U.S. Fish and Wildlife Service et le U.S. Geological Survey, Parcs Canada participe également à une étude expérimentale visant à vérifier l’efficacité d’un appât différent contenant l’insecticide fipronil et administré par voie orale, comme autre outil de gestion potentiel pour réduire les éclosions de peste.

Les travaux de remise en état qui ont débuté en 2015 sur 50 hectares d’habitat de chiens de prairie afin d’améliorer la connectivité entre deux colonies de chiens de prairie sont couronnés de succès. Le travail consiste à convertir les communautés de plantes non indigènes en communautés de plantes indigènes qui font partie d’un meilleur habitat pour le chien de prairie. Le suivi des deux colonies a été effectué tous les deux ans et a montré à l’automne 2023 que les colonies s’étaient déplacées dans la zone remise en état. La réunion fructueuse des deux colonies augmentera la quantité des habitats adaptés aux chiens de prairie dans le parc national des Prairies.

Protection du tétras des armoises

Un grand tétras se tient dans la prairie, les ailes déployées et les plumes de la queue en éventail, montrant sa poitrine blanche et ses sacs aériens jaunes gonflés.
Un tétras des armoises mâle, une espèce en péril, dans le parc national des Prairies sur un lek, ou arène de reproduction, au printemps (photo prise avec un appareil photo actionné par le mouvement). Photo : Parcs Canada

Au Canada, on trouve le tétras des armoises uniquement dans le sud-est de l’Alberta, dans le parc national des Prairies et dans les fermes d’élevage voisines du sud-ouest de la Saskatchewan. Tout indique que les prédateurs aviaires tels les faucons et les hiboux utilisent les structures construites par l’homme, comme les dépendances, les lignes aériennes d’électricité et les clôtures, comme perchoirs pour chasser le tétras des armoises. Les corvidés, comme les corneilles, utilisent également ces perchoirs pour repérer et piller les nids du tétras des armoises.

Un engin de chantier lourd enlève un poteau électrique de la prairie.
Une collaboration avec SaskPower permet de supprimer les lignes aériennes d’électricité dans le parc national des Prairies. Photo : Parcs Canada
Du plastique blanc pend faiblement de fils barbelés tendus entre des poteaux de clôture dans la prairie. Des personnes s’occupent de la clôture à l’arrière-plan.
Le marquage des clôtures dans le parc les rend plus visibles pour les tétras des armoises en vol. Photo : Laura Gardiner/Parcs Canada
Chris Reed, vêtu d’un gilet de sécurité, est debout sur une échelle et installe un cône pointu au sommet d’un poteau indicateur dans la prairie.
Chris Reed, technicien en gestion des ressources, installe un dispositif d’effarouchement sur les panneaux de signalisation du parc afin de réduire le nombre de perchoirs pour les prédateurs aviaires. Photo : Parcs Canada

Dans les aires d’habitat essentiel du tétras des armoises de l’écosystème du parc national des Prairies, Parcs Canada collabore avec SaskPower et Environnement et Changement climatique Canada pour enfouir les lignes électriques et enlever les structures construites par l’homme. En outre, 72,45 km de clôtures ont été sécurisés par des repères de visibilité. Les repères empêchent les tétras des armoises en vol de se heurter contre les clôtures. Ces mesures sont associées à l’installation de dispositifs d’effarouchement sur les panneaux de signalisation et d’autres structures afin de réduire la prédation.

Restauration de l’habitat du tétras des armoises

Un tracteur tire du matériel de semis et un rouleau en forme de tonneau dans une plaine herbeuse ouverte, sous un ciel clair.
Dans le cadre du processus de replantation des principales espèces indigènes présentes dans l’habitat du tétras des armoises, le sol est tassé à l’aide d’un rouleau compresseur afin de s’assurer que les graines plantées entrent en contact avec le sol et restent en place. Photo : Heather Facette/Parcs Canada

Avant la création du parc, plus de 900 hectares d’habitat potentiel pour le tétras des armoises ont été perdus au profit de la conversion des prairies de fauche. Pour renverser la situation, une superficie de 25 hectares est en cours de remise en état par la replantation d’espèces indigènes essentielles à l’habitat du tétras des armoises. Pour ce faire, environ 250 kg de semences de plantes indigènes ont été recueillies dans le parc, achetées ou recueillies dans une pépinière de Parcs Canada. À l’automne 2024, après cinq années de préparation du site, ces semences de plantes indigènes seront mises en terre afin de rétablir l’habitat du tétras.

Laura Gardiner, en uniforme, sourit à la caméra alors qu’elle place une petite plante dans un trou récemment creusé dans la prairie.
Laura Gardiner, écologiste de la faune, plante une motte d’armoise argentée pour augmenter la couverture dans l’habitat important du tétras des armoises. Photo : Justin Crowe/Parcs Canada
Une étendue de prairie avec de petits arbustes poussant à droite et seulement de l’herbe à gauche. Des nuages cotonneux remplissent le ciel.
Le champ situé à gauche sur la photo a été ensemencé avec de l’armoise argentée en 2009, et celui du côté droit en 2010. La photo montre comment les conditions météorologiques de l’année où les champs ont été ensemencés influencent la germination et l’établissement de la plante. Photo : Heather Facette/Parcs Canada

La surveillance et la gestion des plantes envahissantes permettent d’éviter la perte d’autres parcelles d’habitat pour le tétras des armoises et d’essayer d’améliorer l’ensemble de la couverture de plantes indigènes, alors que la menace de nouvelles espèces envahissantes ou de propagation des infestations persiste. Plusieurs espèces non indigènes envahissantes font l’objet de mesures de gestion. Cependant, une attention particulière est accordée au chardon des champs, à l’euphorbe ésule, au liseron des champs, au mélilot jaune et à l’armoise absinthe. Ces plantes doivent être gérées, car elles dégradent et modifient l’habitat de haute qualité du tétras des armoises, et se propagent rapidement par diverses activités telles que les visites, l’entretien des routes, le pâturage ou des processus naturels tels que le vent ou les déplacements de la faune.

Portrait de Julia Put en uniforme de Parcs Canada.
« Il est tellement gratifiant de constater l’effet de chaque mesure de gestion que nous pouvons prendre et qui réduit la prédation ou augmente la survie du tétras des armoises, car cela permet d’alléger la pression exercée sur la population restante. Cela me fait penser qu’un tétras des armoises femelle de plus réussira peut-être à élever une couvée cette année grâce à nos mesures. » [Traduction]
—Julia Put, agente de gestion des ressources, Parcs Canada

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