
Restauration du marais au parc national de la Pointe-Pelée
Le rapport de Parcs Canada sur la conservation de 2018 à 2023
- Priorité en matière de conservation
- La restauration et le rétablissement
- Emplacement
- Parc national de la Pointe-Pelée, Ontario
Pour rétablir les processus naturels dans l’écosystème du marais du parc national de la Pointe-Pelée, Parcs Canada a pris des mesures pour éliminer le roseau commun d'Europe envahissant (Phragmites) et de quenouilles dans les zones ciblées.
Une combinaison de différentes techniques de gestion est utilisée, y compris l’application d’herbicides contrôlés, l’élimination ciblée du roseau commun d'Europe envahissant et l’utilisation de machines de coupe aquatiques pour créer des canaux et des étangs à travers la dense végétation des quenouilles envahissantes.
Points saillants du projet
- 1 830 m2 de roseau commun d'Europe envahissant ont été traités.
- 2 543 m2 de quenouilles envahissantes ont été éliminés pour créer de l’eau libre.
- 945 m d’habitat en lisière ont été aménagés grâce à la création d’eau libre.
Tarra Degazio, agente de la gestion des ressources, élimine le roseau commun d'Europe envahissant des zones humides du parc national de la Pointe-Pelée. Photo : Sophie Deschamps/Parcs Canada
Contexte
Le parc national de la Pointe-Pelée abrite la plus grande diversité d’espèces de faune et de flore en péril de tous les parcs nationaux du Canada. Il est désigné comme zone humide d’importance internationale en vertu de la Convention de Ramsar, une reconnaissance par la Convention sur les zones humides qui énumère les zones humides ayant une valeur importante pour l’humanité dans son ensemble. L’écosystème du marais, qui représente plus de 70 % du parc, est en déclin depuis des décennies en raison des changements dans la vitesse d'écoulement de l’eau, de la diminution de la qualité de l’eau et des espèces végétales envahissantes. Ces changements ont entraîné la perte d’habitats d’eau libre et d’habitats côtiers essentiels à la survie et au rétablissement des espèces en péril, ainsi qu’à la conservation de la faune et de la diversité végétale dans le marais.
Résultats
Des roseaux communs d'Europe et des quenouilles envahissantes ont été éliminés de milliers de mètres carrés de marais de la Pointe Pelée. Les gains découlant des efforts d’élimination sont surveillés en partenariat avec des chercheurs de l’Université Trent et du ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario. Les résultats s’avèrent positifs grâce aux observations sur le terrain et aux évaluations des parcelles, qui montrent les avantages pour les oiseaux des marais, les poissons, les reptiles, les invertébrés et les plantes aquatiques indigènes.
Espèces en péril
Des espèces en péril comme le petit blongios, la ketmie des marais et la tortue serpentine ont également bénéficié du travail de gestion des espèces envahissantes.
Parcs Canada s’est associé au ministère Pêches et Océans ainsi qu’à des chercheurs de l’Université Lakehead pour reproduire des études de population antérieures afin de déterminer l’état des populations d’espèces en péril de poissons et de tortues dans le marais. Les résultats suggèrent que la protection des nids de tortues a réussi à soutenir les populations de tortues. En 2023, d’autres résultats sont encore en cours d’analyse.
Soutien croissant
Le partage des connaissances se fait avec la Première Nation de Caldwell et la Première Nation de Walpole Island, ainsi qu’avec d’autres experts et gestionnaires des terres, ce qui mène à l’établissement d’une communauté de pratique. Cette communauté de pratique encourage des activités de conservation semblables à l’extérieur du parc national de la Pointe-Pelée. En 2023, Parcs Canada a collaboré avec la Première Nation de Walpole Island en lui prêtant de la machinerie aquatique qu’elle a utilisée pour accroître l’eau libre dans ses propres zones humides et a acquis de précieuses connaissances de la part de la nation sur ses efforts de restauration.
Les résultats positifs du projet ont également été appréciés par les visiteurs. De nouveaux parcours en canot, des paysages améliorés et des possibilités accrues d’observation de la faune, comme des plateformes permettant de voir des tortues se prélasser, et la mise à jour des programmes d’interprétation des marais contribuent à améliorer l’expérience des visiteurs. La sensibilisation et le soutien du public à la restauration des marais augmentent rapidement grâce à la mobilisation de la communauté et des visiteurs, ce qui souligne l’importance des efforts de gestion active dans le contrôle des espèces envahissantes pour restaurer et protéger la biodiversité.
« Si vous regardez une carte, vous verrez tous ces cours d’eau sur la Terre mère, et c’est comme si vous vous regardiez vous-même et que vous voyiez ces veines. C’est le même système pour elle, et nous reconnaissons l’eau parce qu’elle est vivante et qu’elle a un esprit; nous avons la responsabilité d’en prendre soin. » [Traduction]—Carrie Ann Peters, Première Nation de Caldwell
Vidéo
Bonjour, je m’appelle Andrew et je suis le coordinateur de projet pour le projet de restauration du marais. Bonjour, je m’appelle Emma, je suis une technicienne de la conservation des ressources qui travaille sur le projet, et je conduirais aussi de la machinerie dans le marais. Nous sommes dans le marais du parc national de la Pointe-Pelée, et nous sommes sur le point de commencer notre restauration pour aujourd’hui. L’objectif du projet est de créer de nouveaux habitats ouverts et d’eau de bordure ici, dans le marais, et d’éliminer des espèces envahissantes. Donc, si nous sommes prêts, allons-y! [Texte] Le parc de la Pointe-Pelée fait partie du territoire traditionnel des Premières Nations de la Confédération des Trois Feux, composé des Ojibways, des Odawas et des Potowatomis. Le marais du parc national de la Pointe-Pelée est un habitat extrêmement important parce qu’il s’agit de l’un des derniers dans la région des Grands Lacs, l’un des plus vastes qui subsistent dans le sud-ouest de l’Ontario, Il s’agit d’une importante halte migratoire pour des oiseaux migratoires, l’endroit accueille pas moins de 19 espèces en péril, et c’est un milieu humide d’importance internationale. [Texte] Depuis les années 1950, l’habitat en eau libre dans le marais a été réduit de 10 pour cent, ou 100 hectares, en raison de l’empiètement d’espèces envahissantes. [Texte] La quenouille et le roseau commun envahissants sont les espèces qui posent la plus grande menace à la diversité de l’habitat du marais au parc national de la Pointe-Pelée. Les espèces envahissantes posent un problème dans le marais du parc national de la Pointe-Pelée parce qu’ils forment une monoculture dense, comme celle que vous voyez derrière moi, où rien d’autre ne peut pousser, aucun animal ne peut y circuler. Vous pouvez imaginer que pour une tortue qui se déplace vers son lieu de nidification, ça peut être très difficile de se déplacer d’un lieu à l’autre. Très peu de plantes sont capables de pousser ici. Très peu de plantes sont capables de pousser ici. [Texte] De la machinerie spécialisée est utilisée par le personnel du parc de la Pointe-Pelée pour couper des voies à travers la dense végétation des quenouilles envahissantes. Maintenant que nous sommes dans la zone de gestion, sur le tapis de quenouilles, la prochaine étape est de mettre notre canot et notre kayak à l’eau, et d’envoyer une équipe pour faire du repérag dans la zone dans laquelle nous planifions travailler, avant que la machinerie ne s’active. Ils tentent de repérer la présence de toute espèce de plante, d’animal ou d’escargot et ils vont identifier une route où les machines iront. Tandis que nous faisions nos relevés ce matin, nous avons trouvé dans la zone de gestion ce serpent d’eau qui devait être déplacé. Nous l’avons donc capturé et nous allons le relâcher à l’extérieur de la zone où nous travaillons. [Texte] Une fois que l’équipe a fait le relevé de la zone pour localiser la faune devant être déplacée, ils attachent des drapeaux biodégradables pour identifier où la machinerie peut couper. Nous sommes donc dans le marais du parc de la Pointe-Pelée, debout sur des tapis de quenouilles, et le processus ici est de créer un nouvel habitat en eau libre en y coupant des espaces en utilisant la machine derrière moi, qu’on appelle Swamp Devil. C’est une grosse machine pour couper la végétation et elle peut couper à travers les tapis de quenouilles et créer de l’eau libre. Emma ici, sur la faucheuse de mauvaises herbes, ramasse tout débris qui reste. Ensuite, elle place les débris sur les tapis, en tas que nous pouvons vérifier. Après que tous les tapis de quenouilles ont été recueillis, ils sont empilés, et nous allons passer au travers et prendre des photos des piles, nous allons prendre les coordonnées GPS de la pile, nous allons mesurer les piles : leur hauteur, longueur et largeur, ensuite nous cherchons à travers la pile et vérifions pour nous assurer qu’il n’y a pas d’animaux qui ont besoin d’être déplacés. Donc, Maddie et moi avons deux emplois. La collecte de données dans le canot, ce dont je me suis occupée aujourd’hui, et la vérification des piles, ce dont Maddie s’est chargée, et en nous regardant, vous pouvez facilement constater qu’il y a une légère différence en termes de propreté. Ok, nous venons de terminer une journée sur le terrain, nous sommes de retour au quai et nous emballons tout. Nous allon faire un bref bilan et nous diriger vers le centre d’accueil. Nous avons eu une très bonne journée, nous avons coupé une bonne quantité de tapis de quenouilles, nous avons passé du bon temps avec les machines, et maintenant nous sommes en route vers de bonnes douches. [Texte] Parcs Canada, la Première Nation de Caldwell et la Première Nation de Walpole Island œuvrent ensemble pour conserver le patrimoine naturel du parc et son histoire traditionnelle. Nous sommes de retour à la promenade du marais et je suis accompagné de Carrie Ann, qui est la coordonnatrice, culture et langue, de la Première Nation de Caldwell. Aujourd’hui, Carrie Ann va nous parler de cérémonies ainsi que de l’importance du marais du parc de la Pointe-Pelée. Bonjour! Miigwech de m’avoir invité sur la promenade du marais. Si vous regardez une carte, vous verrez toutes ces voies navigables sur la Terre Mère, et c’est un peu comme si vous vous regardez et vous voyez ces veines. C’est le même système pour elle. Et nous reconnaissons l’eau parce qu’elle est vivante et elle a un esprit, nous avons donc la responsabilité d'en prendre soin. Le projet s’inscrit dans le mandat de Parcs Canada en améliorant l’intégrité écologique de notre habitat de marais et en offrant aux visiteurs des occasions d’en apprendre sur le parc et de l’explorer. En fin de compte, le but de ce projet est de voir la faune revenir dans les zones que nous gérons et de les voir s’épanouir à nouveau. Nous sommes très emballés d’avoir déjà commencé à voir des signes d’amélioration. Dans des zones où nous avons retirer des roseaux communs envahissants, nous avons commencé à voir des plantes indigènes, et des tortues et des oiseaux qui reviennent dans ces zones, et même où nous coupons des voies, nous avons commencé à voir des animaux qui utilisent les vasières comme habitat. Merci d’avoir regardé la vidéo! Si jamais vous êtes au parc national de la Pointe-Pelée, gardez l’oeil ouvert pour notre équipe qui travaille ici, et pour tous les habitats que nous avons créés! [Texte] L’équipe vise à créer 80 000 m² d’eau libre en coupant des voies et des étangs parmi le tapis de quenouilles envahissantes. Jusqu’à maintenant, le personnel du parc de la Pointe-Pelée a aussi retiré 11 865 m² de roseaux communs envahissants.Transcription
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