Rendre les routes plus sûres pour les reptiles et amphibiens dans l’est et le centre de l’Ontario

Le rapport de Parcs Canada sur la conservation de 2018 à 2023

Priorité en matière de conservation
La restauration et le rétablissement
Emplacement
Parc national de la Péninsule-Bruce, parc national des Mille-Îles, parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne, Ontario

Parcs Canada et ses partenaires régionaux collaborent pour rendre les routes plus sûres pour la faune, améliorer le rétablissement des reptiles et des amphibiens et sensibiliser le public aux problèmes de mortalité routière.

S’appuyant sur les leçons tirées de projets antérieurs menés à bien, Parcs Canada, les partenaires régionaux, les communautés des Premières Nations et les citoyens scientifiques bénévoles font progresser le rétablissement des reptiles et des amphibiens dans toute la région.

Points saillants du projet

  • Plus de 7 800 animaux documentés dans cinq écopassages du parc national de la Péninsule-Bruce.
  • Plus de 7 000 œufs de tortues incubés et de nouveau-nés relâchés en collaboration avec des partenaires depuis 2020.
  • 718 nichoirs installés en collaboration avec des bénévoles.
Un nouveau-né de tortue à la carapace sombre et aux marques jaune vif est délicatement tenu entre le pouce et l’index d’une main.

Une tortue mouchetée naissante, une espèce en voie de disparition, est sauvée par un membre de l’équipe de Parcs Canada sur une route adjacente au parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne. Photo : Parcs Canada

Rendre les routes plus sûres

De nombreux reptiles et amphibiens de l’Est et du Centre de l’Ontario voient leur population décliner en raison de l’incidence des routes qui divisent le paysage. Les routes perturbent les mouvements naturels, augmentent le risque de mortalité sur les routes et facilitent l’accès des prédateurs aux nids situés le long des routes.

Une grille métallique grise coupe en deux un chemin de terre bordé d’herbe et de fleurs sauvages.
Les écopassages du parc national de la Péninsule-Bruce relient des habitats fragmentés pour les reptiles et les amphibiens. Photo : Parcs Canada
Un serpent ondule sur le sol en gravier d’un passage étroit et bétonné, en direction d’un carré de lumière et de végétation situé à son extrémité.
Un serpent à sonnettes massasauga de l’Est utilise un écopassage nouvellement construit pour traverser en toute sécurité une route dans le parc national de la Péninsule-Bruce. Photo : Parcs Canada

La construction d’écopassages pour permettre à la faune de passer sous les routes du parc national de la Péninsule-Bruce s’avère une réussite. Les données recueillies aux endroits les plus propices à la mortalité routière, avant et après l’installation d’écopassages, démontrent que cette infrastructure a réduit la mortalité routière et contribue à relier les habitats fragmentés des reptiles et des amphibiens.

De 2020 à 2023, Parcs Canada, en collaboration avec des partenaires régionaux, a cartographié les endroits les plus propices à la mortalité routière dans les trois parcs. Cette cartographie soutient les efforts d’atténuation, tels que les clôtures et la signalisation, ainsi que l’identification des futurs sites potentiels d’écopassage.

Suivi des populations

Il est important de comprendre les populations de reptiles et d’amphibiens pour planifier la protection des espèces. Dans le parc national des Mille-Îles, les chercheurs ont réussi à trouver des tanières de couleuvres obscures en utilisant des capteurs pour faire le suivi des emplacements des serpents et les transmettre. Les parcs nationaux des Mille-Îles et des Îles-de-la-Baie-Georgienne ont cartographié et recueilli des données sur les mares vernales (étendues saisonnières d’eau stagnante) qui sont essentielles au maintien de divers stades de vie des reptiles et des amphibiens en péril. Les parcs nationaux de la Péninsule-Bruce et des Îles-de-la-Baie-Georgienne ont étudié l’aire de répartition du serpent à sonnettes Massasauga et les sites de gestation importants pour la reproduction.

Mesures de rétablissement pour les tortues

Deux nouveau-nés de tortues à carapace sombre et à longue queue sont délicatement tenus dans les mains d’une personne.
Deux jeunes tortues serpentines. Cette espèce en péril est classée comme préoccupante, menacée par la fragmentation de l’habitat et la mortalité routière. Photo : Parcs Canada

Plusieurs mesures ont été mises en œuvre dans les trois parcs pour améliorer la survie des tortues naissantes. Des boîtes spéciales ont été utilisées pour protéger les nids de la prédation. Les nids de tortues situés à proximité des routes étant particulièrement vulnérables aux prédateurs, les œufs de ces nids ont été collectés et incubés. Les nouveau-nés en santé ont ensuite été relâchés dans leur habitat naturel. Des monticules ont été construits pour encourager la nidification dans des zones sûres. En 2023, toutes ces mesures sont en cours et augmentent le taux de survie des jeunes tortues en leur donnant un bon départ dans la vie.

Kayley Kirk, en cuissardes, debout jusqu’aux genoux dans un milieu humide, transfère une minuscule tortue d’un récipient transparent dans de l’eau couverte de nénuphars.
Kayley Kirk, technicienne de gestion des ressources, relâche des tortues naissantes en bonne santé dans leur habitat naturel au parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne. Photo : Parcs Canada

Bénévoles

Mathieu Lecompte, en uniforme, et un enfant portant des lunettes de sécurité sourient à la caméra alors qu’ils agrafent du grillage à un cadre en bois.
Mathieu Lecompte, agent de gestion des ressources, fait participer un jeune à un atelier sur les nichoirs communautaires au parc national des Mille-Îles. Photo : Parcs Canada
Un minuscule nouveau-né de tortue repose délicatement dans une main appuyée sur une boîte en bois peu profonde remplie de petites plantes et d’un sol rocheux.
Des boîtes spéciales protègent les œufs de tortues des prédateurs, augmentant ainsi le taux de survie des nouveau-nés. Photo : Parcs Canada

Les bénévoles ont joué un rôle essentiel dans ce travail, grâce à un programme scientifique citoyen. Dans le parc national de la Péninsule-Bruce, les traqueurs de tortues bénévoles ont mobilisé plusieurs communautés dans la protection et la surveillance des nids de tortues et la remise en liberté des nouveau-nés. Des bénévoles et des intendants de la communauté travaillent dans des zones situées à l’extérieur des trois parcs pour surveiller les nids de tortues et installer des nichoirs de protection.

Laura Burnside, en uniforme, et une bénévole utilisent un marteau et deux pointes pour fixer un cadre en bois surmonté d’un treillis métallique sur un sol rocheux.
Un bénévole avec des traqueurs de tortues (à gauche) et Laura Burnside, agente de diffusion externe et éducation, installent un nichoir pour aider à protéger les populations de tortues dans le parc national de la Péninsule-Bruce. Photo : Willy Waterton/Parcs Canada

Travailler ensemble

En collaboration avec la Nation Ojibway Saugeen, la biosphère Mnidoo Gamii de la baie Georgienne, l’Aquatarium de Brockville et d’autres partenaires, Parcs Canada communique les pratiques exemplaires de gestion et les leçons tirées dans toute la région. La collaboration a conduit à la création du Ontario Turtle Conservation Network, qui travaille avec le Centre de conservation des tortues de l’Ontario pour partager les travaux de conservation des tortues et relier les organisations afin d’améliorer l’apprentissage. Grâce à un programme de sensibilisation diversifié et solide qui comprend la production de vidéos, d’expositions éducatives, de présentations, de programmes d’apprentissage virtuel, de camps et de festivals, la protection des reptiles et des amphibiens dans l’Est et le Centre de l’Ontario prend de plus en plus d’ampleur.

Portrait de Kayley Kirk en uniforme de Parcs Canada.
« On n’est pas témoin de l’incidence positive de nos actions tous les jours, mais je la constate régulièrement en travaillant sur ce projet. La réalisation d’enquêtes sur la mortalité routière est essentielle pour comprendre l’incidence des routes sur la faune. Parfois, à travers les défis, il y a des moments de bonheur, comme lorsqu’on aide les jeunes tortues mouchetées, espèce en voie de disparition en Ontario, à traverser une route. Être présent à ce moment précis et savoir que la contribution de notre équipe a changé le cours des choses pour ces tortues vulnérables est l’un des meilleurs souvenirs que je garde de ce projet. » [Traduction]
—Kayley Kirk, technicienne de gestion des ressources, Parcs Canada

Vidéo

Regardez comment Parcs Canada prend des mesures pour rendre les routes plus sûres pour les reptiles et les amphibiens au parc national de la Péninsule-Bruce.

Transcription

Dès le jour de leur naissance, les tortues sont en mouvement.Dès le jour de leur naissance,

les tortues sont en mouvement. Les tortues traversent de nombreux habitats

différents pour se reproduire, nicher et trouver nourriture et eau.

Lorsque des routes sont aménagées dans une région, elles peuvent causer une fragmentation

de l’habitat. Les tortues et d’autres animaux doivent

donc traverser des routes pour passer d’un habitat à l’autre.

Beaucoup d’animaux sont heurtés et tués par des voitures lorsqu’ils se déplacent

entre des habitats. C’est ce qu’on appelle la mortalité routière.

Les routes sont l’une des principales causes du déclin des populations de reptiles et

d’amphibiens partout sur la planète. Aujourd’hui, en Ontario, 7 des 8 espèces

de tortues et 10 des 16 espèces de serpents sont en péril.

La péninsule Bruce est une région naturelle florissante qui s’étend entre le lac Huron

et la baie Georgienne. Le parc national de la Péninsule-Bruce protège la plus vaste

section d’espaces verts du Sud de l’Ontario, et possède une riche biodiversité. Le parc

abrite 26 espèces différentes de reptiles et d’amphibiens.

Dans notre parc, nous prenons des mesures pour protéger nos reptiles et nos amphibiens

dans le cadre du projet En route vers le rétablissement. Ce projet met surtout l’accent sur les espèces

en péril, comme la tortue serpentine, le massasauga, la couleuvre mince et la couleuvre

tachetée. Nous souhaitons rendre nos routes plus sûres

pour la faune en installant des écopassages et des écoclôtures aux points chauds de

la mortalité routière. Les écoclôtures agissent comme un obstacle

et guident les tortues, les serpents, les grenouilles et d’autres petits animaux vers

les écopassages, qui leur permettent de traverser sous la route en toute sécurité.

Nous créons également des sites de nidification artificiels pour les tortues, près des habitats

de tortues connus. De cette façon, les tortues femelles peuvent pondre leurs œufs sans avoir

à traverser la route! Vous pouvez aider à protéger les reptiles

et les amphibiens également! Surveillez la présence d’animaux sauvages sur la route,

en particulier lorsque vous traversez des milieux naturels en voiture.

Si vous apercevez une tortue sur la route, garez votre véhicule à un endroit sécuritaire,

et aidez la tortue à traverser dans la direction où elle allait.

S’il s’agit d’une tortue serpentine, utilisez un bâton, une pelle ou une pagaie

pour la déplacer. N’oubliez pas de consigner votre observation

de tortue et son emplacement dans l’atlas des reptiles et des amphibiens de l’Ontario.

Vous pouvez également utiliser l’atlas pour signaler l’observation de serpents,

de grenouilles et de salamandres. Participez! Le parc national de la Péninsule-Bruce

a un programme bénévole de science citoyenne pour aider à surveiller et à protéger les

tortues! Vous pouvez contribuer à la production de données importantes sur l’activité

des tortues et donner aux tortues qui viennent de naître une meilleure chance de survie.

Allez à parcscanada.gc.ca/bruce-retablissement pour en savoir plus, et aidez-nous à rendre

le monde plus sûr pour les tortues…

Pour en savoir plus

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