Personnage historique national de Teyoninhokarawen (John Norton) (1770-1827)

© Bibliothèque et Archives Canada / 1984-119-1 / Droit d'auteur expiré
Teyoninhokarawen (John Norton) a été désigné comme un personnage historique national en 2011.
Importance historique : un grand chef politique et militaire parmi les Iroquois de la rivière Grand avant, pendant et après la guerre de 1812.
Plaque commémorative : sera installée au Queenston Heights Park, Niagara-on-the-Lake, OntarioFootnote 1
Teyoninhokarawen (John Norton) (1770-1827)
Norton naît d’un père ani-yunwiya (cherokee) et d’une mère écossaise. Adulte, il est adopté par Thayendanegea (Joseph Brant), un chef kanyen’kehà:ka (mohawk), qui en fait son neveu et successeur dans la lutte des Haudenosaunee (Six Nations) pour l’indépendance et la prospérité. Durant la guerre de 1812, il convainc des communautés et guerriers des Premières Nations de s’allier aux Britanniques. Le détachement autochtone qu’il mène est souvent victorieux, comme à la bataille des Hauteurs-de-Queenston où il grimpe l’escarpement pour attaquer l’ennemi, ce qui permet aux Britanniques de reprendre la position. Les écrits de Norton offrent un rare aperçu de l’époque et une perspective haudenosaunee de la guerre.

Teyoninhokarawen (John Norton) (1770-1827)
John Norton est né en Écosse le 16 décembre 1770 d’une mère écossaise et d’un père ani-yunwiya (cherokee) né à Kuwoki (dans l’actuelle Caroline du Sud) et élevé en Écosse pendant un certain temps. Norton devient un grand chef politique et militaire parmi les Haudenosaunee (particulièrement les Six Nations de la rivière Grand) avant, pendant et après la guerre de 1812. Adulte, Norton est adopté par Thayendanegea (Joseph Brant) qui en fait son neveu, son second et, plus tard, son successeur. Il convainc de nombreuses communautés de Premières Nations et leurs guerriers de s’allier aux Britanniques pendant la guerre de 1812, et mène à plusieurs victoires une force autochtone. Après la guerre, Norton devient un ardent défenseur des droits territoriaux, de la qualité de vie et de la transition culturelle des Premières Nations. Ses journaux et ses écrits offrent un rare témoignage de l’époque et une perspective haudenosaunee de la guerre.

© Collection d'art militaire Beaverbrook / Musée canadien de la guerre
Norton fait ses études en Écosse, s’enrôle dans le 65th Foot, puis arrive à Québec avec le régiment en 1785. En 1790, il devient instituteur dans l’établissement kanien’kehá:ka (mohawk) de Tyendinaga, dans la baie de Quinte, et, quatre ans plus tard, interprète pour le département des Indiens à Niagara, dans le Haut-Canada. C’est là qu’il se lie d’amitié avec le chef kanien’kehá:ka Thayendanegea, qui l’adopte comme son neveu et le désigne comme son successeur dans la lutte des Haudenosaunee pour l’indépendance et la prospérité. Norton est alors nommé Dowwisdowwis (ou « the Snipe »). En 1799, les chefs de son clan l’appellent Teyoninhokarawen (« Cela garde la porte ouverte »), un rang qui lui confère des pouvoirs d’émissaire dans les affaires diplomatiques et de chef de guerre. En 1804, Teyoninhokarawen se rend à Londres, en Angleterre, pour convaincre le Conseil privé de soutenir les droits territoriaux des Haudenosaunee et de s’opposer ainsi au département des Indiens. Après la mort de Thayendanegea en 1807, c’est Teyoninhokarawen qui est désigné pour lui succéder. Exaspéré par les tensions persistantes avec le département des Indiens et les luttes politiques internes de la communauté de la rivière Grand, il entreprend un long voyage qui le mène dans le territoire des Ani-Yunwiya en Ohio, au Kentucky, au Tennessee et en Géorgie.
Lorsqu’éclate la guerre de 1812, Teyoninhokarawen convainc de nombreux chefs, mères de clan et guerriers des Premières Nations de s’allier aux Britanniques. Il commande une force autochtone à Detroit et lors de nombreuses batailles pendant la campagne du Niagara. Il réalise son plus grand exploit militaire dans les Hauteurs de Queenston en octobre 1812, lorsqu’il grimpe l’escarpement avec ses hommes pour attaquer l’ennemi, ce qui permet aux Britanniques de reprendre la position. Par la suite, il commande une force au fort George, couvre le repli des Britanniques vers Burlington Heights et participe à la bataille de Stoney Creek ainsi qu’à l’engagement à Butler’s Farm. Il récupère des fournitures médicales britanniques cachées près du fort George et mène des guerriers lors des batailles de Chippawa et de Lundy’s Lane, ainsi que lors du siège du fort Érié. Teyoninhokarawen s’étant distingué au combat, les Britanniques lui donnent le titre de « capitaine des Indiens confédérés ». Après la guerre de 1812, il s’installe avec son épouse Karighwaycagh (Catherine) près de la rivière Grand, où il pratique l’agriculture et défend les intérêts des anciens combattants, des veuves et des orphelins des Premières Nations.
L’héritage littéraire de Teyoninhokarawen est également très riche. Il traduit les évangiles de Saint-Jean et de Saint-Matthieu en kanien’kéha (langue mohawk), met par écrit de façon remarquable son voyage de 3 000 km au pays des Ani-Yunwiya, décrivant en détail les coutumes, la mythologie et l’histoire de la Nation, relate une rare histoire de la confédération haudenosaunee, et rédige un récit de la guerre de 1812. Selon une entrée dans le journal de la mission des Ani-Yunwiya à Oochgeelogy, dans l’État de la Géorgie, il meurt en 1827.
La présente fiche d’information a été rédigée au moment du dévoilement de plaque en 2024.
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