Combattre la déprime de l’Arctique

Lieu historique national des Épaves-du-HMS Erebus-et-du-HMS Terror

Affiche qui annonce deux pièces de théâtre présentées bientôt.
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Les marins chevronnés de l’équipage du Franklin savaient que les hivers dans l’Arctique étaient longs. Garder le moral à son meilleur durant les nuits froides, sombres et interminables était essentiel à la survie physique, spirituelle et mentale. Les divertissements, les projets de recherche et l’accompagnement moral aidaient.

Des fournitures telles que des ardoises, des plumes, de l’encre, des papiers et des livres d’instruction étaient distribuées aux membres de l’équipage pour qu’ils s’instruisent durant les longs mois d’hiver. L’ensemble des bibliothèques des deux navires contenaient autour de 3 000 livres et revues, notamment :

  • des manuels techniques
  • des rapports d’explorateurs antérieurs
  • des bibles et autres ouvrages religieux
  • des pièces de Shakespeare
  • la revue Punch
  • des ouvrages de Charles Dickens
Image noire et blanche d’une caméra Daguerreotype.
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Comme divertissement, on trouvait à bord de chaque navire un orgue de barbarie qui pouvait jouer 50 mélodies différentes, y compris des hymnes. L’équipage produisait et jouait vraisemblablement des pièces pour garder le moral.

Les expéditions dans l’Arctique étaient également des voyages de découverte scientifique. Les équipages de Franklin voyageaient avec des outils et instruments pour étudier la géologie, la botanique, la zoologie et le magnétisme. Pour enregistrer des images, l’appareil photo nouvellement invité, le daguerréotype, était inclus à bord.

La venue de l’hiver

La saison de navigation dans l’Arctique est très courte. Dès la fin de septembre, les navires devaient, soit retourner au pays, soit ou trouver un endroit sûr où passer l’hiver. Une fois les navires ancrés, les équipages installaient des auvents de voiles au-dessus des ponts. Pour encore plus de protection contre l’hiver rigoureux, les équipages construisaient un mur de neige autour des navires et de petits bâtiments adjacents en blocs de neige.

Quelle est l’heure est-il?

Dans l’Arctique, le soleil ne se couche jamais en été et les longs mois d’hiver se passent dans une obscurité presque totale. Les registres tenus durant d’autres voyages dans l’Arctique donnent une idée de ce que pouvait être la vie de tous les jours pour les hommes à bord des Erebus et Terror.

La cloche du navire sonnait à intervalles fixes. Cela permettait à tout le monde de garder la notion de temps qui passe et de suivre des activités quotidiennes. Les hommes prenaient leurs repas, accomplissaient leurs tâches quotidiennes et s’adonnaient à des activités de loisir en fonction du son de la cloche.

Les équipages profitaient des mois d’hiver pour faire des réparations à bord. Ils poursuivaient également les recherches scientifiques en mesurant l’épaisseur de la glace, en effectuant des mesures météorologiques et en étudiant le magnétisme.

Trois hommes autours d’une table avec la cloche d’un navire.
Le son de la cloche de l’Erebus aurait donné une idée du temps.

La routine, synonyme de survie

Les Européens avaient commencé à chercher le passage du Nord-Ouest dans les années 1500, approfondissant à chaque tentative les connaissances sur les conditions arctiques. Le capitaine William Edward Parry a commandé plusieurs expéditions et mis au point des techniques de survie dans le rigoureux milieu arctique. Ses journaux étaient mis à la disposition d’autres explorateurs polaires, y compris Franklin.

Parry a décrit comment le HMS Hecla et le HMS Griper étaient restés pris dans de la glace près de l’île de Melville de septembre 1819 à août 1820. Son équipage nettoyait le pont avant le déjeuner, le frottant avec des pierres et du sable chaud, puis se présentait ensuite à la demi-dunette pour inspection.

Durant l’inspection, les officiers évaluaient la propreté personnelle de l’équipage ainsi que l’état et le niveau de chaleur de leurs vêtements. Pour favoriser la forme physique et l’acuité mentale de ses hommes, Parry exigeait qu’ils fassent une promenade sur la rive ou qu’ils courent autour du pont supérieur sur un air d’orgue ou en chantant eux-mêmes.

Illustration d’hommes en avant d’un navire.
L’équipage profite d’exercices en plein air. © avec l'autorisation de Glenn Stein

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