Plan directeur du lieu historique national du Canada du Canal-de-Carillon, 2004

​Lieu historique national du Canal-de-Carillon

En 2018, Parcs Canada a amorcé la révision du plan directeur du lieu historique national du Canal-de-Carillon, afin de respecter son obligation légale de déposer un nouveau plan à la fin de l’année 2020. Parcs Canada souhaite poursuivre les discussions avec les partenaires du milieu visant à mieux cibler les priorités pour les prochaines années, afin que le plan soit porteur d’une vision commune pour la gestion du lieu historique national. Par conséquent, le plan directeur 2004 du lieu historique national du Canal-de-Carillon continuera de fournir une orientation de gestion stratégique pour le site jusqu'à la finalisation de la révision du plan directeur, dont l’échéancier visé est de 2023.

Table des matières

© Sa Majesté la reine du chef du Canada, représentée par le directeur général de Parcs Canada, 2004.

This publication also available in English.

Plan directeur du lieu historique national du Canada du Canal-de-Carillon, 2004.

  • No de cat. : R64-290/2004F
  • ISBN : 0-662-76662-8

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le plan directeur ou des questions connexes sur le lieu historique national du Canada du Canal-de-Carillon


Adresse :
   Location: Lieu historique national du Canal-de-Carillon
     230 rue du Barrage
     Saint-André-d'Argenteuil (Québec) J0V 1X0

Téléphone :



Avant-propos

David Anderson
L’honorable David Anderson, Ministre de l’Environnement

Les parcs nationaux, les lieux historiques nationaux et les aires marines nationales de conservation du Canada sont l’âme de notre pays et le cœur de ce que nous sommes. Ce sont des endroits magiques et merveilleux indissociables de notre patrimoine. Chacun d’eux raconte sa propre histoire. Ensemble, ils mettent en relief les richesses du passé, les promesses de l’avenir, et tissent un lien entre tous les Canadiens et Canadiennes.

Ce que nous chérissons comme faisant partie de notre identité nationale, nous le reconnaissons également à titre de responsabilité nationale. La préservation et la protection de l’exceptionnel patrimoine culturel et naturel du Canada incombent à tous les citoyens et citoyennes de ce pays. Ensemble, nous nous appliquons à garder intacts nos parcs nationaux, nos lieux historiques nationaux et nos aires marines nationales de conservation au bénéfice de la génération actuelle et de celles qui la suivront. Pour nous acquitter de cette tâche, nous devons prendre des mesures concrètes qui s’inscrivent dans une pensée à long terme.

Ces principes constituent le fondement du nouveau plan directeur du lieu historique national du Canada du Canal-de-Carillon. Vous me permettrez de témoigner ma plus sincère appréciation aux nombreux Canadiens et Canadiennes qui ont participé par leur réflexion à l’élaboration de ce plan. Je voudrais remercier en particulier l’équipe très dévouée de Parcs Canada de même que tous les particuliers et les organisations locales qui ont contribué à ce document, pour leur détermination, leur travail soutenu, leur esprit de collaboration et leur extraordinaire sens de la gestion du patrimoine.

Dans ce même esprit de partenariat et de responsabilité, j’ai le plaisir d’approuver le plan directeur du lieu historique national du Canada du Canal-de-Carillon.

David Anderson
Ministre de l’Environnement

Recommandations

Approbation recommandée par :

Alan Latourelle
Directeur général
Parcs Canada

Christina Cameron
Directeur général, Lieux historiques nationaux
Parcs Canada

Carol Sheedy
Directeur général, Est du Canada
Parcs Canada


Francine Émond
Directrice, Unité de gestion de l'Ouest du Québec
Parcs Canada

Laurent Tramblay
Directeur exécutif du Québec
Parcs Canada


Introduction

Le canal de Carillon

Une écluse sur une voie navigable

Le canal de Carillon est situé sur la rive nord de la rivière des Outaouais, à environ 65 kilomètres au nord-ouest de Montréal, à proximité du village de Carillon aujourd’hui incorporé à la municipalité de Saint-André d’Argenteuil. Le canal est doté d’une écluse moderne qui per- met de franchir une dénivellation de près de 20 mètres à la hauteur du barrage et de la centrale hydroélectrique de Carillon.

Le canal de Carillon fait partie du réseau de voies navigables intérieures de l’est du Canada et des États-Unis, en s’insérant dans le circuit qui permet de relier Montréal, Ottawa et Kingston.

Pendant des milliers d’années, la rivière des Outaouais a été utilisée comme route commerciale par les peuples autochtones, puis elle a joué un rôle important dans la traite des fourrures. Au début du XIXe siècle, on construisit un système de canaux primitifs pour contourner les rapides du Long-Sault.

L’évolution du trafic maritime a entraîné des changements dans le système de canalisation de la rivière des Outaouais, lequel est passé de trois à deux canaux, puis à un seul canal, celui de Carillon, qui en constitue le dernier témoin encore actif. L’essor de la navigation de plaisance a transformé ce lieu en un espace récréatif à valeur patrimoniale.


Un lieu historique national

En 1925, la Commission des lieux et monuments historiques du Canada (CLMHC) recommande que le développement d’un réseau national de canaux au Canada soit considéré comme thème d’histoire d’importance nationale, et entreprend une étude sur les divers canaux canadiens aux fins d’élaborer un projet de commémoration. La Commission recommande, en 1929, que le canal de Carillon et 13 autres canaux canadiens soient déclarés d’importance nationale.

En 1931, la Commission fait ériger, à l’entrée du canal, un cairn portant une plaque commémorative afin d’en souligner l’importance historique nationale en tant qu’un des canaux qui relient Montréal à Ottawa et Kingston par les voies de navigation du Saint-Laurent et des rivières des Outaouais, Rideau et Cataraqui.

En 1972, dans le cadre du Programme des accords sur la récréation et la conservation, certains canaux, dont la vocation est désormais axée sur la navigation de plaisance, passent sous la tutelle de Parcs Canada. Huit canaux historiques, dont le canal de Carillon, sont ainsi transférés sous condition que leur gestion déborde leur ancienne affectation de voie de navigation et mette désormais l’accent sur la protection, la jouissance et l’interprétation de leurs valeurs patrimonialesFootnote 1.

En 1987, la CLMHC précise que la commémoration des canaux doit prendre l’une des deux formes suivantes : soit l’installation d’une plaque commémorative, soit l’installation d’une plaque combinée à un engagement de conserver et de mettre en valeur des ressources particulières d’importance nationale comme les bâtiments, les écluses, les déversoirs ou les barrages. La Commission réitère alors que « le canal historique de Carillon a une importance historique nationale à titre de voie navigable faisant partie du réseau national des canaux du Canada »; cependant, elle mentionne que « la commémoration au moyen d’une plaque s’avérera suffisante » Footnote 2.

En 1994, les Principes directeurs et politiques de gestionFootnote 3 de Parcs Canada définissent, dans le cadre d’un énoncé global, les principes généraux visant à orienter les programmes nationaux de mise en valeur et de protection du patrimoine culturel et naturel.

La Politique sur les canaux historiques, la Politique sur les lieux historiques nationaux de même que la Politique sur la gestion des ressources culturelles fournissent ainsi des orientations plus détaillées pour la gestion des aires patrimoniales.


Le plan directeur

Le plan directeur d’un lieu historique national identifie les mesures de gestion ainsi que les orientations qui doivent permettre dans une perspective à long terme d’en assurer, en priorité, l’intégrité commémorative. La Loi créant l’Agence Parcs Canada (1998) stipule que les plans directeurs doivent être réexaminés tous les cinq ans et, le cas échéant, être mis à jour. Les plans doivent refléter les politiques générales de Parcs Canada, mais ils doivent en outre tenir compte des points de vue et des suggestions du public.

Le plan directeur du LHNC du Canal-deCarillon est l’aboutissement d’un processus de planification amorcé en 1996, qui a permis de présenter au public, à l’automne 1997, le concept de mise en valeur envisagé et de sensibiliser la population aux objectifs poursuivis.

Les consultations ont donné à la population et aux organismes intéressés l’occasion de s’exprimer sur le concept et les orientations qui ont été proposés. Les commentaires et suggestions recueillis auprès des interlocuteurs régionaux ont permis à Parcs Canada de prendre connaissance des points de vue du milieu et d’en tenir compte dans la définition des orientations finales du projetFootnote 4.

Ce plan directeur expose, d’une part, diverses mesures de gestion qui seront mises en application au cours des cinq prochaines années pour répondre, essentiellement, à l’objectif d’assurer l’intégrité commémorative du lieu. Le plan exprime par ailleurs une vision sur un horizon d’une quinzaine d’années et définit des orientations stratégiques dont la mise en oeuvre ne peut actuellement être envisagée qu’à plus long terme, lorsque les conditions financières ou la mise en place des partenariats requis le permettront.


Carte 1 : Carte au-delà des frontieres

Map 1: Beyond all borders
Carte 1 : Carte au-delà des frontieres — Version texte

Le canal de Carillon fait partie du réseau des voies navigables intérieures de l’est du Canada et des États-Unis, en s’insérant dans le circuit qui permet de relier Montréal, Ottawa et Kingston.


Carte 2 : Contexte régional

Carte 2 : Contexte régional
Carte 2 : Contexte régional — Version texte

Le canal de Carillon est l’un des cinq canaux historiques composant le réseau des voies navigables au Québec. Ce lieu historique national, géré par Parcs Canada, est situé au nord-ouest de Montréal dans les Basses-Laurentides, le long de la rivière des Outaouais.


1.0 Contexte

1.1 Le cadre régional

Le canal de Carillon fait partie de la municipalité régionale de Saint-André d’Argenteuil (MRC d’Argenteuil)Footnote 5. On y accède par la route 344 qui longe la rivière des Outaouais ou par l’autoroute 40. Le traversier en activité saisonnière entre Carillon et Pointe-Fortune de même que le pont Hawkesbury/Grenville permettent de rejoindre l’autoroute 40. Un second bateau-passeur assure le lien entre la rive sud (Hudson) et la rive nord (Oka) de l’Outaouais, à partir de la route 344.

Le canal de Carillon fait partie de la région touristique des Laurentides, plus précisément du secteur d’Argenteuil Ouest. Bien qu’il soit situé à la périphérie des principaux attraits environnants, le canal s’inscrit au coeur de l’un des deux noyaux structurants du corridor de la route 344. Ce corridor a été retenu par les municipalités régionales de comté d’Argenteuil et de Deux-Montagnes comme axe privilégié de développement récréotouristique et de mise en valeur des ressources patrimoniales du territoireFootnote 6.

Trois circuits de croisières franchissent l’écluse de Carillon sans toutefois y effectuer un seul arrêtFootnote 7. Par ailleurs, la présence de la centrale de Carillon, identifiée parmi les sites hydroélectriques appartenant au patrimoine bâti et technologique d’Hydro-Québec, du parc municipal CarillonFootnote 8 avec son monument érigé en mémoire de la bataille du LongSault et du lieu historique national du Canada de la Caserne-de-Carillon, connu sous le nom de Musée régional d’Argenteuil, enrichit l’offre d’attraits aux abords du canal de Carillon. Enfin, les vestiges de l’ancien canal de Grenville représentent également un attrait régional complémentaire.


1.2 Le contexte historique

Malgré qu’il ait été destiné, à l’origine, à une vocation militaire, le canal de Carillon, à l’instar des autres canaux de l’Outaouais, servit, dès 1833, à des fins commerciales. Dans sa première période d’utilisation, le canal assura l’approvisionnement des nouveaux foyers de peuplement du Haut-Canada, l’acheminement de produits des Grands Lacs et du Haut-Canada à destination de Montréal ainsi que le transport des flux d’immigrants des années 1840.

De 1849 à 1919, l’utilisation commerciale se concentra autour du transport du bois, principalement du bois scié en provenance de la vallée de l’Outaouais, et d’une faible proportion de produits agricoles. À partir de 1887, l’apparition du chemin de fer amena progressivement la diminution du transport fluvial du bois scié. Vers 1919, le trafic du bois vers l’aval fut remplacé par un trafic bidirectionnel de marchandises telles que le charbon bitumineux, le sucre et le sel. De 1920 à 1929, le transport du bois déclina de façon beaucoup plus marquée pour disparaître complètement dans les années 1930; le sable et le gravier constituaient alors les principales marchandises transportées, avec l’essence, le pétrole et le charbon bitumineux. Avec l’ouverture de la nouvelle écluse, en 1963, s’amorça l’ère de la navigation de plaisance.

Le canal et l’écluse actuelle de Carillon représentent l’aboutissement d’une longue évolution du système de navigation sur la rivière des Outaouais. On peut distinguer trois grandes périodes de construction.

Érigé entre 1819 et 1834, le premier système de canalisation de l’Outaouais comprenait trois canaux dotés d’un total de onze écluses, soit trois à Carillon, une à Chute-à-Blondeau et sept à Grenville. Construit sous la direction des Royal Staff Corps, ce système avait pour objectif d’assurer le transport des troupes et de leur matériel entre les provinces du Haut et du Bas-Canada, c’est-à-dire entre Montréal et Kingston, afin de défendre le territoire dans l’éventualité d’une attaque sur le fleuve Saint-Laurent. Les écluses de Carillon offraient un tirant d’eau de 1,8 mètre permettant le passage de bateaux de 9,1 mètres de large, correspondant ainsi au gabarit des écluses du canal Rideau. Outre ces trois écluses, les travaux réalisés à Carillon incluaient un canal de 3,3 kilomètres de long, deux barrages sur la rivière du Nord et un canal d’alimentation muni d’une vanne de régulation assurant l’alimentation du système par la rivière du Nord.

De 1873 à 1882, à la suite de la recommandation de la Commission des canaux en vue d’améliorer et de faciliter le commerce, on établit le tracé d’une deuxième série de canaux construits parallèlement aux premiers.

Le nouveau système réduit le nombre d’écluses à sept, soit deux à Carillon et cinq à Grenville, permettant d’éliminer celle de Chute-à-Blondeau. À Carillon, les travaux impliquent la réalisation d’un canal d’à peine 1,2 kilomètre, de deux écluses d’un tirant d’eau de 2,7 mètres sur 61 mètres de longueur par 13,7 mètres de largeur, et d’un nouveau barrage avec glissoire de bois sur la rivière des Outaouais. Les vestiges qui subsistent de nos jours à Grenville correspondent à cette période de canalisation.

C’est de 1959 à 1963 que le système actuel est édifié. Réalisé par Hydro-Québec dans le cadre de travaux qui ont pour but d’approvisionner la région de Montréal en électricité pendant les heures de pointe, ce dernier système se situe à la hauteur de l’écluse no 2 du second canal de Carillon. Il comprend un canal d’une longueur de 0,8 kilomètre (dont le tracé chevauche le canal précédent) ainsi qu’une écluse fonctionnant entièrement à l’électricité et permettant de franchir une dénivellation de 19,8 mètres avec un tirant d’eau de 2,7 mètres. L’écluse mesure 57,3 mètres de longueur sur 13,7 mètres de largeur et est dotée de portes à vantaux en amont et de portes levantes à contrepoids en aval. L’envergure de la nouvelle écluse de Carillon permettait de réduire le système actuel à cette seule écluse et ses caractéristiques en firent – et en font toujours – l’une des plus impo- santes du genre au Canada.

Parallèlement à la nouvelle écluse, Hydro-Québec a construit une centrale au débit d’eau d’une puissance de 654 500 kW, intégrée à un barrage en béton de près de 1,2 kilomètre de long sur la rivière des Outaouais. Cet ouvrage a été prolongé de deux digues de retenue et d’une digue en terre située en amont du barrage. Les travaux suscitèrent un rehaussement du niveau des eaux de 18,9 mètres à Carillon, qui entraîna la création d’un vaste réservoir, l’inondation de grandes superficies riveraines et la disparition d’une bonne partie des vestiges des anciens systèmes de canalisation.


1.3 Le site

La propriété de Parcs Canada (c’est-à-dire le « lieu administré ») couvre une superficie de près de 10 hectares s’insérant entre le parc municipal Carillon à l’est et les installations d’Hydro-Québec à l’ouestFootnote 9. La contiguïté de ces vastes terrains a conduit à une utilisation symbiotique de certains espaces et infrastructures par les usagers, notamment pour le pique-nique, les voies d’accès et le stationnement. La voie principale, située dans le prolongement du village, donne accès à la fois au canal et à la centrale. Les pylônes des lignes hydroélectriques franchissent l’espace central du site.

Le lieu historique national du Canada de la Caserne-de-Carillon, propriété de Parcs Canada, est localisé à environ 300 mètres de l’entrée aval du canal et constitue pour sa part l’un des attraits du village. La Société historique du comté d’Argenteuil y exploite un musée régional depuis plus de soixante ansFootnote 10.


Carte 3 : Plan polyphasé

Map 3: Multiphase plan
Carte 3 : Plan polyphasé — Version texte

Le site du canal de Carillon représente l’aboutissement d’une longue évolution du système de navigation sur la rivière des Outaouais, où l’on peut distinguer différentes périodes de construction.


2.0 L’intégrité commémorative du lieu

2.1 Les objectifs de Parcs Canada

À titre d’agence du gouvernement fédéral responsable de préserver et de mettre en valeur le patrimoine culturel et naturel du pays, Parcs Canada a notamment pour objectif de :

« Favoriser la connaissance et l’appréciation des canaux historiques du Canada par le maintien de la navigation, la protection et la mise en valeur des ressources culturelles et naturelles et des utilisations compatibles. » Footnote 11

Parcs Canada doit veiller à l’usage judicieux des canaux historiques de telle sorte que leur utilisation ne nuise pas à la protection des ressources patrimoniales. De concert avec les groupes et les citoyens intéressés, Parcs Canada doit promouvoir la compréhension, l’appréciation et la jouissance des valeurs patrimoniales associées aux canaux historiques.

Relativement à cet objectif, la Politique sur les canaux historiques précise les principes directeurs suivants :

  • maintenir la navigation de transit comme partie intégrante de la valeur patrimoniale des canaux historiques et sauvegarder les ouvrages, les mécanismes et le fonctionnement qui leur sont associés;
  • orienter la gestion des canaux en fonction des impératifs de protection, de mise en valeur et d’utilisation appropriée des ressources culturelles et naturelles, tout en maintenant la navigation;
  • protéger les ressources culturelles relevant de Parcs Canada conformément à la Politique sur la gestion des ressources culturelles, en adhérant aux principes de valeur, d’intérêt du public, de compréhension, de respect et d’intégrité;Footnote 12
  • favoriser des utilisations appropriées et compatibles afin de contribuer à la jouissance et à l’appréciation par les visiteurs des ressources terrestres et aquatiques en toute saison, dans le respect des valeurs patrimoniales des canaux historiques et de la sécurité du public;
  • coopérer avec les ministères, les groupes, les organismes et les citoyens motivés par la poursuite de tels objectifs;
  • encourager les gouvernements locaux et les autres organismes à tenir compte, dans leurs plans, règlements et programmes, de la protection de la valeur patrimoniale des paysages culturels formés par les corridors auxquels s’intègrent les canaux historiques et les terrains riverains.

Par ailleurs, afin de concrétiser son mandat, Parcs Canada a adopté une série d’objectifs stratégiques qui orienteront ses activités au cours des cinq à dix prochaines années. Parmi ces objectifs stratégiques, on note les suivants :

  • assurer l’intégrité commémorativeFootnote 13 des lieux historiques nationaux;
  • renseigner les Canadiens et les visiteurs internationaux sur le patrimoine canadien, expliquer l’intégrité commémorative et amener les Canadiens à apprécier davantage les réseaux des lieux historiques (incluant les canaux historiques), des parcs nationaux et des aires marines de conservation;
  • fournir aux visiteurs des services appropriés afin qu’ils profitent des aires patrimoniales protégées et les apprécient, et veiller à minimiser les impacts négatifs.

Le respect de l’intégrité commémorative des lieux reconnus d’importance historique nationale figure donc parmi les objectifs fondamentaux de Parcs Canada. L’énoncé d’intégrité commémorative sert de guide pour la planification et la gestion de ces lieux. L’énoncé précise l’objectif de commémoration du lieu, décrit les ressources culturelles en présence, leur attribue une valeur et identifie les messages rattachés à l’importance historique nationale du lieu qui doivent être communiqués au public. L’énoncé d’intégrité commémorative fixe également des objectifs à atteindre en matière de protection des ressources culturelles et de communication des messages associés à l’importance historique nationale du lieu. En somme, l’énoncé d’intégrité commémorative constitue un cadre de référence qui établit l’état désiré pour le lieu; l’écart constaté entre cet état souhaité et la situation existante permet de définir des mesures de gestion spécifiques pour la conservation et la mise en valeur du lieu.


2.2 L’objectif de commémoration

L’objectif de commémoration d’un lieu ou d’un canal historique national définit ce qui doit être spécifiquement commémoré en ce lieu. Il est étroitement lié aux motifs qui ont permis à ce lieu d’être désigné d’importance nationale et qui justifient, en somme, sa raison d’être au sein du réseau des lieux historiques nationaux du Canada.

L’objectif de commémoration du canal de Carillon a été défini comme suit :

Le canal historique de Carillon s’inscrit dans le réseau national des canaux historiques du Canada. Situé sur le parcours de la rivière des Outaouais, ce canal commémore le rôle joué par cette voie navigable aux XIXe et XXe siècles à l’intérieur d’un réseau de canaux reliant Montréal à Kingston sur le lac Ontario via le Saint-Laurent et les rivières des Outaouais, Rideau et Cataraqui. Footnote 14

2.3 Les ressources qui caractérisent l’importance nationale du lieu

Parcs Canada accorde une très grande importance aux ressources culturelles dont la valeur historique a justifié la désignation nationale d’un lieu. D’une façon générale, ces ressources sont associées à l’objectif de commémoration et sont dites de « niveau 1 » selon la Politique sur la gestion des ressources culturellesFootnote 15.

Dans les lieux historiques nationaux, les ressources associées à l’objectif de commémoration peuvent être de nature diverse : éléments de paysage, ouvrages de génie, bâtiments anciens, vestiges archéologiques, objets, etc. En ce qui concerne le canal de Carillon, toutefois, les ressources existantes ne peuvent être considérées d’importance historique nationale puisque, dans ses déclarations de 1929 et de 1987, la Commission des lieux et monuments historiques du Canada ne les a pas explicitement désignées comme tel.


2.4 Les messages d’importance historique nationale

Au canal historique de Carillon, les messages à communiquer au public canadien s’articulent en fonction de l’objectif de commémoration.

Les messages clés

  • Le canal historique de Carillon fait partie du réseau national des canaux historiques canadiens.
  • Il constitue l’un des nombreux canaux reliant Montréal à Ottawa et Kingston par la voie du Saint-Laurent et des rivières des Outaouais, Rideau et Cataraqui.

Les messages d’appui

Le développement plus approfondi des messages clés, en accord avec la Politique sur la gestion des ressources culturelles, doit contribuer à un enrichissement de la thématique de commémoration du lieu. Dans cette perspective, les éléments suivants doivent également faire partie intégrante des messages d’importance historique nationale à communiquer :

  • L’importance de la rivière des Outaouais comme voie de communication et le rôle du canal de Carillon dans le développement commercial de la région de l’Outaouais : la vocation militaire initiale, le rôle commercial joué par le canal de Carillon aux XIXe et XXe siècles, notamment pour le commerce international du bois de sciage, et le transit des immigrants vers l’intérieur du pays.
  • Le canal historique de Carillon en tant que partie constituante d’un réseau local de canaux permettant de contourner les rapides du Long-Sault.
  • Les liens du canal historique de Carillon avec les canaux de Grenville et de la Chute-à-Blondeau.
  • La construction du canal de Carillon et son histoire : l’évolution de l’ingénierie déployée dans les trois différents systèmes de canalisation, les constructeurs, les opérateurs et les utilisateurs.

2.5 Les autres ressources patrimoniales

Le canal de Carillon se distingue par la présence de diverses composantes historiques qui témoignent des deux périodes antérieures de développement. D’autres composantes aujourd’hui disparues sont identifiées en tant que vestiges archéologiques présumés.

Bien que ces ressources patrimoniales n’aient pas été désignées d’importance historique nationale, elles portent néanmoins une signification historique pour le canal de Carillon et sont dites de « niveau 2 » Footnote 16.

Emplacement et paysage significatif

Le paysage qui environne le canal de Carillon, particulièrement dans la partie inférieure du site, témoigne de l’évolution et de l’histoire du lieu et favorise la compréhension de son importance historique nationale grâce aux témoins tangibles encore présents. La valeur patrimoniale du paysage du canal de Carillon réside dans les interrelations qui se sont perpétuées jusqu’à nos jours entre les composantes maîtresses de cette partie significative du paysage, constituées par l’entrée aval du premier canal et ses anciens bâtiments, ainsi que le second canal. Les principaux éléments du paysage qui caractérisent le site sont les suivants :

  • une portion du tracé du premier canal ainsi que les écluses combinées formant l’entrée;
  • la voie canalisée conduisant à l’écluse actuelle, avec une partie de son tracé et l’ancien mur sud en pierre qui sont associés au second canal;
  • les interrelations spatiales et visuelles créées entre les différentes composantes historiques du paysage, soit l’ancienne maison du surintendant, l’ancienne maison du percepteur, l’entrée du premier canal et l’écluse no 1 du second canal;
  • la voie d’accès au site (rue du Barrage) correspondant au tracé de l’ancien chemin riverain (chemin de Chatham);
  • les interrelations spatiales et visuelles créées entre la partie inférieure du site et le village voisin.

Le paysage naturel a subi pour sa part d’importantes modifications consécutives à l’évolution des systèmes de canalisation successifs ainsi qu’à l’implantation de la centrale hydroélectrique.

Malgré l’importance des changements intervenus dans le paysage, certaines constantes se sont maintenues à travers le temps :

  • la conjugaison de deux composantes fonctionnelles, soit l’écluse et le canal;
  • la relation qui s’est établie entre le premier canal, l’ancienne maison du percepteur, l’ancienne maison du surintendant et l’écluse no 1 du second canal;
  • la présence de l’ancien chemin de Chatham, aujourd’hui devenu la voie d’accès au site (la rue du Barrage);
  • la proximité de l’agglomération de Carillon et le maintien de son caractère villageois;
  • la relation créée entre l’entrée du premier canal, le quai du traversier vers Pointe-Fortune et la caserne de Carillon.

Les principales modifications ont trait à l’édification du barrage/centrale, dans lequel s’insère la nouvelle écluse, et le prolongement en aval d’une digue en terre. La masse imposante de cet ensemble ferme la perspective vers la rivière au nord-ouest. En amont du barrage, la rivière s’élargit pour former un vaste réservoir. Dans la réalité du paysage actuel, on peut distinguer trois secteurs distincts :

Le noyau historique

Cette zone correspond à l’entrée au site et s’étend de l’extrémité méridionale de la propriété de Parcs Canada jusqu’au terrain de stationnement. Elle comprend une section du premier canal, l’ancienne maison du percepteur, l’ancienne maison du surintendant ainsi que des vestiges de l’écluse no 1 du second canal. C’est également dans ce secteur que se situent les vestiges présumés d’un certain nombre de maisons et de constructions antérieures à l’implantation du premier canal – vraisemblablement utilisées après 1833 pour le fonctionnement des écluses et ce, jusqu’à la construction de nouveaux bâtiments en 1842-1843 – de même que ceux de deux entrepôts associés à ce dernier. L’ouverture visuelle des lieux permet de bien observer chacun des éléments encore visibles et renforce également la perception de ce noyau en tant qu’ensemble homogène.

La zone intermédiaire

Cette zone correspond à la portion centrale du site, comprise sous les lignes hydroélectriques, jusqu’au pied de la pente de la digue et jusqu’à l’écluse. Ce plateau recèle les vestiges archéologiques présumés d’un tronçon important du premier canal et de bâtiments aujourd’hui disparus : des corps de logis présents lors de la construction du canal ainsi que des habitations, dépendances et hangars érigés par la suite en bordure de la voie canalisée. On retrouve également dans ce secteur les vestiges présumés de nombreux bâtiments (maisons, remises, ateliers...) et aménagements datant de l’époque du deuxième canal et directement reliés à son opération. L’aspect actuel du plateau crée une rupture totale avec le passé. Les plantations d’arbres limitent par ailleurs la relation visuelle avec le canal actuel et la rivière.

Jadis, cette zone s’ouvrait largement sur la rivière vers le nord-ouest, grâce à la configuration de l’ancien barrage situé dans l’embrasure du cours d’eau. Le barrage actuel, qui s’élève à un niveau supérieur d’environ 18 mètres au-dessus des niveaux antécédents, forme aujourd’hui un obstacle visuel considérable bloquant toutes les vues dans la direction amont de la rivière.

Le secteur de l’écluse et du barrage

Cette zone correspond à la partie supérieure du site, dont l’élévation est consécutive à l’implantation du barrage et au rehaussement du niveau du cours d’eau en amont. L’ampleur des modifications intervenues dans le paysage depuis les années 60 demeure difficile à percevoir pour la grande majorité des visiteurs. Par ailleurs, l’échelle monumentale du barrage hydroélectrique s’impose au regard et relègue à un niveau secondaire les autres composantes du paysage que forment le canal, l’écluse et le plateau inférieur. La surélévation créée par les travaux d’aménagement de la rivière a tout de même permis l’installation d’un belvédère tout près de l’écluse, lequel offre de belles vues panoramiques sur l’aval et l’amont du cours d’eau. Enfin, il est à noter que ce secteur recèle, en sous-sol, un tronçon du premier canal.


Les ouvrages de génie et d’architecture associés au premier canal

Les écluses combinées (1830-1833)

Deux écluses combinées en maçonnerie de pierre de taille forment l’entrée aval du premier canal de Carillon. Leur intérêt réside dans le fait qu’elles représentent les seules composantes des onze écluses érigées lors de la période de construction initiale des canaux militaires de la rivière des Outaouais. Construites en 1830 et 1833, ces écluses combinées ont été abandonnées en 1882, lorsque le premier canal de Carillon fut remplacé par le second.

Tant par leurs formes que par leurs dimensions, ces écluses sont identiques à celles qui furent construites sur le canal Rideau à la même époque; cependant, leur intégrité structurale et historique a été affectée par le retrait de leurs portes et de différents mécanismes nécessaires à leur fonctionnement.

Outre ces transformations, les revêtements en bajoyers de ces écluses ont été refaits au cours des années 1960 par le ministère des Transports. Une bonne partie de la pierre de taille utilisée a été récupérée aux écluses du canal de Grenville, avant que ce dernier ne soit submergé par la construction du barrage hydroélectrique de Carillon, en 1963.

L’escalier de pierre localisé à la tête du mur ouest de l’écluse inférieure a également fait l’objet d’importants travaux de reconstructionFootnote 17 effectués par le ministère des Transports au début des années 1960.

En période d’étiage, le bas niveau d’eau découvre le fond de pierre de la section amont de l’écluse combinée. Deux sections de clôture de mailles de chaîne, parallèles aux murs, sécurisent l’approche de l’écluse, mais en réduisent l’appréciation.

Le tracé du premier canal (1825-1833)

L’entrée aval indique l’orientation de ce premier canal. Seules de courtes sections de mur apparaissent en amont des écluses combinées, entrecoupées de pentes abruptes. Le dégagement de la végétation a permis de repérer le tracé du canal, asséché sur une courte distance, avant que celui-ci ne devienne totalement remblayé en 1963. Une brève section en gabions surplombe le côté est du canal à son extrémité nord.

Le canal d’alimentation (1831-1833)

Cet ouvrage se situe à l’extérieur des propriétés de Parcs Canada. Il subsiste aux environs de sa jonction avec la rivière du Nord, sous une épaisse végétation. Ce canal d’alimentation constituait l’une des structures essentielles au fonctionnement du premier canal. Son rôle consistait à alimenter en eau toute la voie canalisée, et ce, en détournant une partie des eaux de la rivière du Nord vers le point le plus élevé du canalFootnote 18. L’ouvrage fut abandonné en 1882.

L’ancienne maison du surintendant (1842-1843)

Construite en pierre sous la supervision des Ingénieurs royaux, cette maison a servi de résidence pour le maître-éclusier et de bureau pour les Ingénieurs royauxFootnote 19. Vers 1857, l’édifice fut réaménagé pour servir de résidence au surintendant des canaux de Carillon, Grenville et Chute-à-Blondeau, vocation qu’il conserva jusqu’au départ du dernier surintendant, en 1967.

La maison représente l’un des vestiges les mieux conservés de l’époque du premier canal de Carillon. Elle est érigée à la limite sud du site, dans la continuité de la rue principale du village. Le terrain arrière donne sur l’entrée aval du premier canal. La maison a été reconnue par le Bureau d’évaluation des édifices fédéraux du patrimoine (BEEFP). La maison du surintendant étant inoccupée depuis plusieurs années, l’état des lieux en a subi les conséquences. Malgré les travaux de protection réalisés en 1992, le bâtiment dans son intérieur paraît abandonné.

Lors des travaux de 1992, la maçonnerie a été consolidée et des tirants ont été ajoutés au niveau du plancher de l’étage; la structure du plancher du rez-de-chaussée a également été étayée. Les travaux ont en outre porté sur l’étanchéité de la toiture, la galerie et la ventilation.

Actuellement, le mur pignon ouest accuse un bombement extérieur qui nécessitera vraisemblablement un renforcement structural en attendant une restauration plus complète.

L’ancienne maison du percepteur (1842-1843)

Construit également sous la supervision des Ingénieurs royaux, ce bâtiment a d’abord été conçu à des fins administratives et utilitaires pour l’Ord’nance et servit de bureau pour le surintendant et le percepteur vers 1857. En 1887, il fut réaménagé à des fins résidentielles pour le percepteur. Il conserva cette fonction jusqu’en 1948, période où il fut habité par d’autres employés du canal, et ce, jusqu’en 1969. À compter de 1970, le bâtiment a retrouvé ses fonctions administratives, abritant un bureau ainsi qu’un centre d’accueil et d’interprétation de 1982 à 1986. Depuis quelques années, le rez-de-chaussée sert de lieu d’exposition alors que l’étage est occupé par des bureaux des Services techniques de Parcs Canada » Footnote 20. Le bâtiment a été reconnu par le BEEFP.


Les ouvrages de génie associés au second canal

L’écluse no 1 (vers 1882)

Compte tenu de l’ampleur des modifications occasionnées par l’élargissement et l’alignement du canal actuel vers la nouvelle écluse, seuls le mur sud et l’extrémité inférieure de l’écluse no 1 du second canal subsistent encore aujourd’hui. Ce mur sud est aujourd’hui intégré à l’extrémité aval de la jetée actuelle qui conduit à l’écluse existante et a conservé ses matériaux et son aspect d’origine. L’extrémité inférieure de ce mur, également construite vers 1882 et tenant lieu actuellement de jetée d’amarrage, a pour sa part été amputée d’environ 12 mètres, puis recouverte de béton vers 1959-1960.

Partie du côté sud de la jetée centrale du canal (vers 1880)

Dès le début des années 1880, ce mur formait le côté sud de la jetée du canal, entre les écluses nos 1 et 2. Une section en remblai, associée au côté sud du canal actuel, masque le pied de ce mur et sa relation avec le canal.


Les vestiges archéologiques

Malgré l’absence d’un inventaire systématique des ressources in situ, nous disposons de données sur les ressources archéologiques du canal de CarillonFootnote 21. L’iconographie historique permet d’identifier certains éléments. Les ressources enfouies ou subaquatiques comprennent des ouvrages de génie, dont l’entrée amont et les ponts associés au premier canal, de même que le barrage rattaché au second canal. La cartographie d’époque permet également d’identifier la présence de nombreux bâtiments et aménagements jadis contemporains du premier ou du second canal. Plusieurs édifices reliés à l’opération du second canal ont par ailleurs occupé la partie centrale du site depuis les années 1880 jusqu’aux années 1960. Dans l’ensemble, on soupçonne que près d’une centaine de traces d’occupation ont pu subsister, sans compter de possibles traces d’occupation paléohistorique, notamment à proximité des écluses combinées, là où la topographie originelle a subi le moins de bouleversements.


Les composantes associées

La caserne de Carillon (1832-1837)

Situé à l’entrée est du village, ce bâtiment de pierre d’une belle apparence est reconnu comme lieu historique national et commémoré par une plaque depuis 1983. Il fut construit pour Charles John Forbes, un officier de l’Intendance de l’armée britannique alors fournisseur de matériaux de construction pour les canaux de l’Outaouais. Sur une période de quelque cent ans, l’édifice logea d’abord des soldats, servit de résidence à des particuliers et fut finalement transformé en hôtel. Depuis 1938, il abrite le Musée régional d’Argenteuil, administré par la Société historique d’Argenteuil.

Les plaques commémoratives

Le lieu historique national du Canada du Canal-de-Carillon comprend trois plaques commémoratives dont deux ont été apposées à la suite de recommandations de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada. La première plaque fut apposée en 1931 sur un cairn érigé à l’entrée du site, du côté nord de la route 344, afin de souligner l’importance historique nationale du lieu.

Une seconde plaque fut apposée en 1977 sur un monolithe de granit localisé le long du canal, en aval de l’écluse, afin de commémorer la bataille du Long-Sault. Enfin, une plaque localisée au nord de la maison du percepteur et érigée par la Société canadienne de génie civil rend hommage à l’ingénieur Lt Col. Henry du Vernet, du Royal Staff Corps, pour sa contribution à l’édification du système de canalisation de la rivière des Outaouais.

Les ressources mobilières

Ces ressources comprennent des pièces d’archives dont des « letterbooks », « estimates » et des livres de comptes datant des XIXe et XXe siècles, de même qu’une collection de documents, de photographies anciennes et de plans faisant état de l’évolution des canaux.

La collection d’artefacts se compose d’une quarantaine d’objets récupérés lors d’interventions archéologiques et qui témoignent du fonctionnement et de la construction de l’écluse et des bâtiments associés. Cette collection comporte plusieurs pièces de quincaillerie d’architectureFootnote 22.

Par ailleurs, on retrouve, à proximité du site, mais en dehors de la propriété de Parcs Canada, une pierre taillée portant l’inscription « Royal Staff Corps 1830 », qui pourrait provenir du canal de Grenville. Lors de la construction de la centrale hydroélectrique, la Société historique du comté d’Argenteuil désirait conserver des vestiges des ouvrages qui allaient être engloutis. Ainsi, plusieurs pierres avec des inscriptions ont été déplacées en vue d’être conservées et mises en valeurFootnote 23.


2.6 Les messages de « niveau 2 »

L’énoncé d’intégrité identifie également plusieurs messages de niveau 2 qui sont d’intérêt historique pour le canal de Carillon : la route des voyageurs, le combat du Long-Sault, l’écluse de Vaudreuil, les canaux primitifs, les casernes de Carillon, l’influence du trafic ferroviaire sur l’histoire du canal, le tronçon Carillon-Grenville, la colonisation, la production d’électricité et la glissoire à bois.


3.0 État actuel

3.1 Le cadre naturel

Le LHNC du Canal-de-Carillon se trouve à proximité de la limite nord-ouest de la région climatique de Montréal. Cette situation méridionale favorise une longue durée d’insolation et une longue saison de croissance végétale. La présence des cours d’eau d’importance que sont le fleuve Saint-Laurent et la rivière des Outaouais, contribue à y modérer les écarts de température.

Le site appartient à l’unité morphologique des basses-terres du Saint-Laurent et se situe à proximité de la frange méridionale du bouclier canadien, caractérisée par un relief vallonné. Des remblais créant un exhaussement des niveaux d’origine d’environ 18 mètres occupent plus particulièrement la partie nord du site en transition vers le niveau surélevé de la digue située dans le prolongement de la centrale. La reconfiguration du lieu comme suite aux divers travaux a enfoui toute trace du relief antérieur. Les strates calcaires, autrefois visibles en bordure de l’écluse no 2 du second canal, sont désormais enfouies sous l’exhaussement des terres et de la masse d’eau.

Avant la construction de la centrale, de l’écluse et du canal actuels, les berges du second canal étaient bordées d’une dense végétation d’arbres feuillus, dominée par l’érable. Cette particularité conférait au lieu un caractère distinctif assimilable à celui des peuplements de feuillus de la vallée de l’Outaouais. Seuls quelques individus subsistent de cette végétation naturelle.

Certains arbres épars, tels que l’orme d’Amérique, l’orme rouge et le saule, peuvent être associés à une végétation d’origine naturelle. Celle-ci se concentre surtout aux abords du premier canal et en amont de l’écluse, mais plusieurs ormes ont été décimés par la maladie hollandaise. Quelques saules marquent l’extrémité sud de la pointe entre l’entrée du canal et celle du premier canal de 1833.

Le couvert végétal actuel se caractérise par une nette prédominance des végétaux d’ornement. Ces plantations correspondent pour la majorité à des interventions récentes reliées à la période de construction du barrageFootnote 24. De grands massifs d’arbustes ornent le flanc sud-est de la voie d’accès vers le barrage. Des haies de cèdres délimitent la cour de l’atelier et les limites nord et est du terrain adjacent à l’ancienne maison du percepteur et de la maison du surintendant. Le tracé rectiligne des haies, la taille des nombreux cèdres individuels, leur implantation sous les lignes hydroélectriques et l’alignement de certains arbres confèrent au site une apparence quelque peu artificielle.

Le traitement minéral des berges du canal et l’élimination régulière de toute végétation qui tente de s’implanter contribuent par ailleurs à donner au canal un aspect synthétique et rectiligne.

Seule la bande littorale comprise entre l’entrée du premier canal et l’extrémité orientale de la propriété de Parcs Canada a été laissée à l’état naturel. On observe cependant, depuis quelques années, une érosion sévère de la berge qui nécessite une intervention de stabilisation.

La rivière des Outaouais représente le plus important tributaire du fleuve Saint-Laurent dans la partie ouest du Québec. Le débit considérable de ce cours d’eau a conduit à l’établissement de la centrale hydroélectrique de Carillon, qui occupe la dixième place en importance parmi les centrales d’Hydro-Québec. La construction de la centrale a entraîné la formation d’un vaste réservoir, le lac Dollard-des-Ormeaux.

La portion de la rivière située en aval de la centrale sur une longueur d’environ quatre kilomètres est reconnue comme sanctuaire de pêche par la Société de la Faune et des Parcs du Québec.


3.2 Les installations et services

Le LHNC du Canal-de-Carillon dispose d’installations et de services destinés aux plaisanciers et aux visiteurs des abords du canal.

Accès et stationnement

Les visiteurs accèdent généralement au lieu par la route 344, empruntant la rue du Barrage sise à la sortie de l’agglomération voisine. Ils peuvent également accéder au site par l’entrée principale du parc municipal Carillon, située quelques centaines de mètres plus haut, toujours à partir de la route 344.

Deux terrains de stationnement ont été aménagés à l’intention des visiteurs du lieu; l’un est situé sur le plateau, entre le secteur historique et l’aire de pique-nique du plateau intermédiaire, alors que l’autre est localisé en contrebas de l’écluse actuelle. Trois petites aires de stationnement sont également disponibles le long de la rue du Barrage alors qu’une autre aire jouxte l’ancienne maison du surintendant. Au total, les terrains de stationnement situés sur les propriétés de Parcs Canada offrent quelque 70 emplacements. Lors des journées de fort achalandage, de nombreux visiteurs n’ont d’autre choix que de stationner leur voiture sur l’accotement de la rue du Barrage et même le long de la voie d’accès qui conduit au sommet de l’écluse. Le parc municipal Carillon offre pour sa part de nombreux espaces de stationnement accessibles par son entrée principale.

Les bâtiments

Exception faite des bâtiments d’intérêt patrimonial décrits au chapitre précédent, le lieu compte peu d’édifices. On retrouve une logette contemporaine de l’écluse actuelle, qui abrite le bureau des éclusiers, des installations sanitaires accessibles au public, de même que le poste de contrôle de l’écluse.

Un bâtiment servant d’atelier pour les opérations d’entretien du canal occupe pour sa part l’extrémité du plateau inférieur. Enfin, un garage/entrepôt est situé à proximité du terrain de stationnement principal, dans l’axe du premier canal de Carillon.

Les équipements du couloir nautique et les services aux plaisanciers

À l’écluse proprement dite, s’ajoutent divers équipements connexes qui assurent le bon fonctionnement de la navigation et la sécurité des lieux. Ces équipements comprennent :

  • un quai pour l’amarrage des bateaux en attente d’éclusage et pour l’amarrage de jour ou de nuit en aval de l’écluse;
  • un quai pour l’amarrage de jour et de nuit en amont de l’écluse, le long de la rive est;
  • un quai pour l’amarrage des bateaux en attente d’éclusage en amont de l’écluse, le long de la jetée ouest;
  • un quai flottant installé dans l’écluse pour faciliter l’éclusage.

L’écluse est pourvue d’un système d’extinction du feu sur le quai de la chambre d’écluse. Les installations sises en amont de l’écluse comprennent en outre une rampe de mise à l’eau.

Les plaisanciers ont accès aux installations sanitaires de la logette, mais celles-ci demeurent peu accessibles pour ceux qui sont amarrés en aval de l’écluse. Les plaisanciers ont accès à l’éclusage, à l’amarrage de jour et de nuit avec services limités, sans services d’eau potable, d’électricité et de douches. Les services d’amarrage et d’éclusage font l’objet d’une tarification; des panneaux extérieurs informent les plaisanciers de la réglementation et des coûts en vigueur.

Les aires d’activité et les services aux visiteurs

Animée durant la belle saison par l’association coopérante « Les amis du patrimoine du Long-Sault » créée en 1999, l’ancienne maison du percepteur abrite quelques modules d’exposition portant sur l’histoire du canal. La plupart des panneaux d’interprétation extérieurs ont dû, pour leur part, être retirés du site en raison de leur âge et de leur état dégradé. De façon générale, tous les équipements d’interprétation du lieu sont présentement désuets. Il est à signaler que les éclusiers participent à l’accueil et à l’information des visiteurs qui accèdent au lieu par l’écluse.

Parcs Canada met à la disposition des usagers plusieurs aires de pique-nique disposant de mobilier (tables, corbeilles à déchets...). L’aire principale est aménagée sur le plateau inférieur, sous les lignes hydroélectriques; elle offre une vue directe sur le canal et permet ainsi l’observation des bateaux de plaisance qui entrent ou sortent de l’écluse. Il n’y a cependant pas de bâtiment de services à proximitéFootnote 25. Le plateau supérieur accueille pour sa part une petite aire de pique-nique localisée sur la rive est du réservoir Dollard-des-Ormeaux, en amont de l’écluse. Les pique-niqueurs peuvent accéder aux installations sanitaires de la logette; l’accès à la terrasse supérieure de l’écluse est cependant tarifé.

On retrouve enfin quelques tables de pique-nique installées dans le voisinage de la maison du percepteur et de l’entrée du premier canal. Cette zone est particulièrement appréciée pour l’ombrage que procurent les grands arbres feuillus et la vue qui s’offre vers l’aval de la rivière.


3.3 La fréquentation

Les clientèles actuelles

En 2000, la fréquentation globale du lieu, plaisanciers et visiteurs des berges compris, était estimée à près de 35 000 visites. On dénombrait quelque 12 300 plaisanciers – soit un recul de 20 % par rapport à la moyenne des trois années antérieures – alors que les visiteurs des berges atteignaient quelque 22 600 personnes, une hausse moyenne de 3 700 visiteurs par rapport aux saisons 1997 et 1998Footnote 26. Malgré sa taille impressionnante et sa grande capacité, l’écluse de Carillon accueille somme toute peu de plaisanciers et le nombre d’embarcations éclusées demeure assez faible (4 200 embarcations en 2000, soit une diminution de 21 % par rapport à la moyenne des trois saisons précédentes. La fréquentation se concentre particulièrement au cours des mois de juillet et août.

Malgré que leur fréquentation dénote une appréciation des lieux par une clientèle récurrente, les canaux du Québec « subissent (à des degrés divers cependant) un achalandage d’accoutumance. Les clientèles actuelles comportent peu derenouvellement. »Footnote 27

La dernière enquête menée auprès des usagers du canal de Carillon remonte à 1994.Footnote 28 Les principales données issues de l’enquête laissaient voir qu’à cette époque :

  • Plus de 83 % des quelque 15 000 plaisanciers qui avaient transité par l’écluse de Carillon n’avaient fait aucune escale au site, contrairement à ce qui se produit à Sainte-Anne-de Bellevue, par exemple.
  • La plupart des plaisanciers étaient des touristes nautiques effectuant un voyage d’une durée moyenne de six nuits; les embarcations accueillaient en moyenne trois passagers à bord.
  • Près du quart des plaisanciers étaient d’origine locale ou régionale; plus du quart provenaient de l’île de Montréal ou de Laval alors que 39 % provenaient d’autres régions au Québec, 8 % résidaient en Ontario et 2 % seulement, aux États-Unis.

En 1994, pour leur part, les visiteurs des berges formaient, selon les résultats de l’enquête, une clientèle majoritairement récurrente qui, lors de leur visite d’une durée moyenne de 2 heures 15 minutes, s’adonnait à trois activités principales, soit, par ordre d’importance, l’observation des bateaux et de l’éclusage, le pique-nique et la détente.Footnote 29 La visite des attraits patrimoniaux ne constituait à l’époque qu’une activité secondaire et cette tendance s’est maintenue. Tout comme aujourd’hui, peu de visiteurs des berges manifestaient l’intention de se rendre au lieu historique national du Canada de la Caserne-de-Carillon.

Composant surtout des excursionnistes en provenance de la grande région de Montréal et des Laurentides, les visiteurs des berges indiquaient être venus au canal de Carillon pour profiter de ses espaces verts et du fait qu’il s’agit d’un attrait touristique dans la région. Pour un peu moins de la moitié de ces visiteurs, leur visite du lieu constituait la destination principale de leur déplacement.


Carte 4 : État actuel

Map 4: Current situation
Carte 4 : État actuel — Version texte

Le lieu historique national du Canal-de-Carillon dispose d’installations et de services destinés aux plaisanciers et aux visiteurs des abords du canal, ainsi que plusieurs bâtiments d’intérêt patrimonial (Ancienne Maison du percepteur et ancienne maison du Surintendant).


4.0 Problématique et orientations

4.1 Les principaux enjeux

4.1.1 L’intégrité commémorative du lieu

Le canal de Carillon est un lieu historique national dont la valeur patrimoniale demeure peu perceptible et relativement méconnue des visiteurs. L’emplacement du site en bordure de la voie navigable, la présence de vastes espaces verts de même que l’activité nautique générée par la présence de l’écluse représentent des facteurs d’attraction significatifs pour une clientèle à la recherche d’une expérience de détente en plein air. De plus, la priorité accordée depuis plusieurs années aux installations relatives à la sécurité des plaisanciers et des usagers des berges, de même que les investissements relativement modestes consacrés à la mise en valeur de l’aspect patrimonial du lieuFootnote 30 ont contribué à donner au canal une image axée davantage sur ses atouts récréatifs.

Dans ce contexte, le principal défi qui se pose au lieu historique national du Canal-de-Carillon est d’en assurer l’intégrité commémorative, plus particulièrement en accentuant la communication au public des valeurs patrimoniales du lieu et en rendant plus perceptible son caractère historique. Cet objectif doit cependant prendre en compte la nécessité de maintenir et d’améliorer au besoin les fonctions de lien navigable que remplit le canal auprès de la clientèle nautique.

4.1.2 L’intégration du lieu à son milieu d’appartenance

Le lieu historique national du Canada du Canal-de-Carillon est entouré de deux propriétés voisines appartenant à des organismes clés du milieu : la Municipalité de Saint-André d’Argenteuil, propriétaire du parc municipal Carillon, et Hydro-Québec, qui exploite la centrale hydroélectrique de Carillon. La Municipalité de Saint-André d’Argenteuil a complété récemment une première phase de mise en valeur de son parc municipal et projette, au cours des années qui viennent, de développer le potentiel récréotouristique des vastes terrains boisés qui s’étendent jusqu’à la rivière du Nord et qui seront éventuellement traversés par la future « Route Verte » reliant Gatineau à Montréal. Ces dernières années, la Municipalité a sollicité l’accord et la coopération de Parcs Canada pour reconfigurer les accès au site et instaurer une tarification unique pour les usagers. Les installations d’Hydro-Québec à Carillon génèrent pour leur part un niveau d’activité constant; employés et fournisseurs accèdent quotidiennement au site par la rue du Barrage et durant la belle saison, la centrale est ouverte aux visiteurs à titre de lieu de découverte du patrimoine industriel québécois.

Dans la perspective de permettre au lieu historique national de s’intégrer pleinement et efficacement à son milieu d’appartenance, Parcs Canada est appelé à collaborer avec ses partenaires et voisins en vue d’harmoniser l’organisation des espaces et des services sur l’ensemble du site de Carillon.

4.2 Les orientations

4.2.1 La conservation et la mise en valeur du paysage significatif

  • Les orientations
  • Tirer parti du paysage actuel pour révéler le caractère patrimonial du lieu et traduire sa signification historique, tout en respectant la structure spatiale, l’agencement des composantes naturelles et culturelles et leurs interrelations.
  • Mettre en valeur l’identité particulière de chaque unité de paysage en concordance avec sa signification historique.
  • Maintenir les relations visuelles des principaux espaces, aires de circulation et d’activité, ainsi que des principaux bâtiments avec le canal actuel, l’ancien canal et les anciennes écluses, et la rivière des Outaouais.
  • S’assurer que les aménagements à venir tiendront compte de la configuration ancienne du lieu et respecteront son caractère patrimonial.
  • Sensibiliser la municipalité de Saint-André d’Argenteuil à l’importance de préserver l’échelle et le caractère du milieu bâti qui environne le canal de Carillon.
Les facteurs d’influence

Le paysage du canal de Carillon symbolise toute l’importance historique nationale du lieu. Il démontre la forte interrelation entre les composantes naturelles et culturelles et révèle l’ingéniosité du système de canalisation, l’évolution des moyens technologiques et la diversité des motivations poursuivies par ses bâtisseurs.

Le site se partage en trois grandes entités au caractère opposé : la première forme l’entrée et est associée à un noyau à caractère patrimonial; les deux autres sont organisées selon un langage moderne en rapport avec les nécessités édictées par les installations hydroélectriques et ses voies d’accès.

Malgré que l’état fonctionnel du canal se soit perpétué jusqu’à nos jours, le lieu reste aujourd’hui peu évocateur de l’ancienneté de ses fonctions. Dans l’ensemble, le site n’a pas à proprement parler de « cachet historique » et les aspects opérationnels et récréatifs apparaissent nettement prédominants.




4.2.2 La préservation et la mise en valeur des ressources culturelles

  • Les orientations
  • Favoriser la perception du canal de Carillon comme canal historique en préservant et mettant en valeur des composantes culturelles signifiantes, témoins du rôle que joua ce canal le long de la voie navigable de l’Outaouais et au sein du réseau national de voies navigables.
  • De façon générale, protéger les ressources culturelles de « niveau 2 » selon les principes et la pratique de la Politique sur la gestion des ressources culturelles; communiquer au public la valeur historique de ces ressources.
  • Mettre en place un programme de conservation et d’entretien pour les ouvrages de génie associés aux deux premiers systèmes de canalisation de même que pour les bâtiments administratifs, fonctionnels et résidentiels, y compris les vestiges archéologiques qui leur sont apparentés.
  • Voir, dans la mesure du possible, à ce que les ressources archéologiques soient évaluées et protégées.
  • Encourager les initiatives de tiers dans l’identification et la protection des vestiges du canal d’alimentation.
  • Trouver une vocation compatible avec son caractère de bâtiment historique pour l’ancienne maison du surintendant.
  • Déplacer ailleurs sur le site divers éléments (garage, tables de pique-nique, distributrices, etc. ...) dont la présence actuelle dans la zone historique du lieu est incompatible avec l’objectif d’en exprimer le caractère patrimonial.
Les facteurs d’influence

Le potentiel de valorisation des ressources culturelles s’articule principalement autour du noyau formé par l’ancien canal. Malgré son éloignement de l’écluse actuelle, ce potentiel s’avère riche par le nombre des ressources en présence, leur signification, leur intégrité et leur harmonisation en un noyau structurant.

Les ouvrages de génie et les bâtiments patrimoniaux sont pour la plupart relativement en bon état. En effet, les structures patrimoniales sont compréhensibles et les murs sont érigés solidement; toutefois, des signes précurseurs de dégradation sont visibles et il sera important de prendre les mesures nécessaires pour prévenir la détérioration de ces structures. Pour sa part, l’état des ressources archéologiques demeure toutefois inconnu en raison de l’absence d’un inventaire du lieu.

L’état des écluses combinées et du premier canal limite les liens entre la maison du percepteur et la maison du surintendant en raison de la disparition des anciens ponts et des portes d’écluse.

Les modifications introduites par le barrage ont remodelé le paysage, établissant une rupture avec la continuité historique du canal. La dénivellation de près de 20 mètres de l’écluse actuelle permet aux embarcations de plaisance de naviguer sur l’Outaouais jusqu’au canal Rideau, un itinéraire qui nécessitait le franchissement de pas moins de 11 écluses au siècle précédent. L’écluse actuelle illustre ainsi l’ampleur des anciens systèmes de canalisation.



4.2.3 La communication des messages et des valeurs patrimoniales du lieu

  • Les orientations
  • Concevoir et offrir une expérience de visite qui s’harmonise avec le caractère du lieu, tout en renforçant l’appartenance de celui-ci au réseau des lieux historiques nationaux du Canada.
  • Présenter les messages d’importance historique nationale aux visiteurs de manière à ce qu’ils en retirent une bonne compréhension.
  • Privilégier l’utilisation optimale des ressources qui symbolisent et caractérisent l’importance nationale du lieu et faire comprendre les liens qui raccordent les ressources culturelles, l’histoire et l’importance nationale du site.
  • Mettre en place des méthodes et des instruments d’évaluation pour déterminer l’efficacité de la transmission des messages.
  • Enrichir l’expérience de visite par la découverte éventuelle de vestiges et d’artefacts associés aux deux premières périodes de canalisation, en complément aux messages didactiques intégrés à des panneaux ou modules extérieurs et à l’exposition.
  • Parfaire le rôle des éclusiers en matière d’accueil et d’information destinée aux plaisanciers.
  • Développer, avec l’aide de collaborations externes, l’animation culturelle sur le site par le biais d’activités et d’événements ponctuels à caractère patrimonial de manière à soutenir les efforts d’interprétation.
Les facteurs d’influence

La sensibilisation des plaisanciers aux valeurs patrimoniales du canal de Carillon peut s’opérer grâce à la participation des éclusiers formés pour communiquer l’histoire du lieu. Quant aux usagers des berges, ils se familiarisent avec l’histoire du canal par le biais des activités d’animation proposées par l’association coopérante « Les amis du patrimoine du Long-Sault » ainsi que par l’exposition présentée dans l’ancienne maison du percepteur; cette exposition nécessite toutefois un renouvellement complet. Peu d’efforts ont été consentis jusqu’ici pour mettre en valeur le secteur patrimonial du site, avec le résultat que les visiteurs y sont rares. Notons malgré tout que le personnel du Musée régional d’Argenteuil fournit un support à l’interprétation du système de canalisation de la rivière des Outaouais.

Somme toute, l’histoire du lieu et la portée des ouvrages de canalisation demeurent trop méconnues, malgré les efforts de sensibilisation tentés par les éclusiers et la présence de l’association coopérante. Les visiteurs perçoivent davantage le canal de Carillon comme un lieu de verdure et un plan d’eau où il fait bon se promener et pique-niquer et où il est intéressant d’observer les bateaux de plaisance.

Le développement d’une expérience à caractère patrimonial au canal de Carillon ne peut, pour l’instant, s’arrimer à un réseau culturel structuré au niveau régional. Cependant, le Musée régional d’Argenteuil, installé au lieu historique national du Canada de la Caserne-de-Carillon, de même que la recherche de modes de mise en valeur des vestiges du canal de Grenville démontrent l’intérêt des intervenants locaux à déployer une offre patrimoniale sectorielle à des fins touristiques. Par ailleurs, le barrage et la centrale, voisins du site, s’inscrivent comme des composantes du réseau patrimonial bâti et technologique d’Hydro-Québec.

Des efforts ont été consacrés ces dernières années pour rejoindre ceux et celles qui, pour diverses raisons, ne peuvent se rendre physiquement sur le site. Ces efforts de diffusion externe se sont manifestés essentiellement par la mise en service, depuis mai 1997, d’un site Internet qui présente sommairement l’importance historique nationale du lieu.


4.2.4 La conservation des ressources naturelles

  • Les orientations
  • Préserver le cadre verdoyant et paisible des lieux.
  • Favoriser la naturalisation du site par l’abandon de la taille des cèdres et de la coupe des arbustes en rive pour la portion de la berge localisée au sud de l’entrée du premier canal.
  • Collaborer avec la Société de la Faune et des Parcs du Québec en vue de sensibiliser le public à la richesse et à la diversité de la faune ichtyologique de la rivière des Outaouais ainsi qu’à la présence du sanctuaire.
  • Stabiliser la rive comprise entre l’entrée du premier canal et l’extrémité orientale de la propriété de Parcs Canada.
Les facteurs d’influence

Le canal de Carillon compte peu de ressources naturelles. L’importance des remblais nécessaires à l’insertion du barrage et l’inondation subséquente des secteurs riverains ont conduit à la transformation du milieu initial sur près de la moitié supérieure du site.

Le couvert végétal d’origine se résume à quelques arbres épars, surtout au voisinage du premier canal, alors que des massifs d’arbres feuillus ombrageaient jadis les abords du second canal. Le reste du site se caractérise par la présence d’une végétation ornementale adulte. L’ensemble forme un cadre verdoyant apprécié des visiteurs et favorable à la pratique d’activités récréatives et de détente en plein air. Cependant, dans le secteur compris entre les pylônes, la taille des nombreux cèdres et leur distribution clairsemée confèrent au secteur un aspect artificiel.

La principale ressource naturelle d’importance réside dans la rivière des Outaouais proprement dite. Un sanctuaire de pêche s’étend sur environ quatre kilomètres à partir du pied du barrage; sa présence entraîne l’interdiction de toute pêche pendant la période de reproduction de diverses espèces. La Société de la faune et des parcs du Québec interdit également la pêche en toute saison le long des rives des propriétés administrées par Parcs Canada. Toutefois, les visiteurs ont accès à une pourvoirie privée à l’extrémité sud du canal, avec possibilité de location d’embarcations.


4.2.5 La fréquentation et l’utilisation du site

  • Les orientations
  • Susciter l’accroissement et le renouvellement des clientèles en rééquilibrant les dimensions récréative et patrimoniale, en maintenant l’intérêt et le sentiment d’appartenance des clientèles actuelles et en offrant un produit de haute qualité.
  • En collaboration avec des partenaires, développer de nouveaux produits reliés à l’histoire du canal et de la voie navigable de l’Outaouais.
  • Enrichir l’expérience des plaisanciers d’une expérience à caractère patrimonial à l’écluse et le long des berges du canal.
  • Accroître la notoriété du réseau des canaux historiques de l’Est canadien auprès des plaisanciers québécois et des plaisanciers hors Québec.
  • Favoriser les échanges de clientèles et de services entre les différents sites d’intérêt du milieu environnant.
Les facteurs d’influence
Les services à la navigation de plaisance

Le canal de Carillon offre l’opportunité d’une halte sécuritaire pour le plaisancier grâce à la disponibilité de l’éclusage et de l’amarrage diurne et nocturne. Toutefois, le nombre de places d’amarrage peut s’avérer insuffisant en certaines périodes de pointe, contribuant ainsi à générer des conflits entre les usagers des quais. Les services à l’amarrage de jour et de nuit demeurent par ailleurs limités et les heures d’ouverture de l’écluse posent une contrainte aux plaisanciers.

Les activités et services aux visiteurs

Les usagers des berges s’adonnent principalement à l’observation des bateaux et de l’éclusage, au pique-nique et à la détente. Les espaces disponibles s’ouvrent largement sur la rivière des Outaouais et s’avèrent favorables au développement d’activités culturelles complémentaires à l’offre récréative actuelle. Les activités misant sur la valorisation patrimoniale sont peu développées.

Au canal de Carillon, l’éclusage des bateaux constitue une expérience assez spectaculaire. Vu l’importance du dénivelé et la particularité du système à contrepoids, l’écluse peut devenir un attrait technologique pour les plaisanciers et les visiteurs des berges.

Plus de la moitié des visiteurs des berges perçoivent le canal de Carillon comme un lieu de passage. Le niveau de l’offre de service et la nature des activités offertes contribuent à limiter sa perception comme lieu de destination ou d’escale.

Les visiteurs ne disposent d’aucune installation sanitaire sur le site même, si ce n’est à la logette de l’écluse. Les installations voisines du parc municipal Carillon compensent depuis peu cette lacune.

L’imbrication des espaces de pique-nique entre les propriétés de Parcs Canada et celles du parc municipal conduit à une utilisation des espaces par une clientèle commune. Dans ce contexte, la Municipalité de Saint-André d’Argenteuil souhaite conclure une entente avec Parcs Canada et Hydro-Québec, entente qui permettrait d’établir une mise en commun des aires de stationnement et une tarification uniforme et systématique pour tous les usagers.

Les clientèles potentielles

Les principaux potentiels de marchés en ce qui a trait à la navigation de plaisance concernent les plaisanciers qui sont propriétaires d’une embarcation sur l’axe de l’Outaouais et dans les autres régions du Québec dont, en grande partie, ceux de la région de Montréal.

À l’instar des autres axes de navigation, la valorisation et la promotion du circuit offert par les canaux historiques du Québec, de même que le développement de la notoriété de ce réseau pour l’axe de l’Outaouais, représentent un potentiel d’attraction auprès des plaisanciers québécois et de l’extérieur du Québec. Toutefois, le passage dans les écluses de la voie maritime du Saint-Laurent constitue une contrainte de communication vers l’axe de l’Outaouais. À cet égard, la réouverture récente du canal de Lachine à la navigation de plaisance devrait faciliter le transit entre l’axe du Richelieu et l’axe de l’Outaouais.

Les croisières thématiques représentent un potentiel à explorer. De plus, dans le cadre de croisières reliant Montréal et Ottawa, le lieu historique national du Canada du Manoir-Papineau et le parc de Plaisance peuvent représenter des attraits intéressants.

L’environnement touristique régional et sectoriel et le réseau de desserte routière du canal de Carillon sont peu favorables au déplacement de flux touristiques d’importance et ces derniers demeurent secondaires et périphériques. Devant la concurrence suscitée par les attraits des régions de Montréal, d’Ottawa/Gatineau et du coeur des Laurentides, la région demeure peu accessible malgré la proximité de l’autoroute 40 et du marché montréalais.

La visibilité du barrage, autant pour ce qui est d’objet de paysage que d’objet de marketing et de publicité, contribue à renforcer l’attrait du canal et peut favoriser l’échange de clientèles. La présence d’un terrain de camping à Chatham, d’une éventuelle mise en valeur de l’ancien canal à Grenville, d’une pourvoirie, du parc municipal Carillon et de ses projets de développement, du Musée régional d’Argenteuil, du passage à proximité de la future « Route Verte »... tous rattachés à la route 344, appelée à devenir l’épine dorsale d’un axe de développement récréotouristique et patrimonial le long de l’Outaouais, favorise l’amorce du noyau touristique autour du canal et renforce son pouvoir d’attraction. L’intégration du canal de Carillon au développement et à la mise en valeur du « pôle du Long-Sault » comporte également des potentiels de coopération.


4.2.6 Le motif architectural et l’aménagement du site

  • Les orientations
  • Susciter l’accroissement et le renouvellement des clientèles en rééquilibrant les dimensions récréative et patrimoniale, en maintenant l’intérêt et le sentiment d’appartenance des clientèles actuelles et en offrant un produit de haute qualité.
  • En collaboration avec des partenaires, développer de nouveaux produits reliés à l’histoire du canal et de la voie navigable de l’Outaouais.
  • Enrichir l’expérience des plaisanciers d’une expérience à caractère patrimonial à l’écluse et le long des berges du canal.
  • Accroître la notoriété du réseau des canaux historiques de l’Est canadien auprès des plaisanciers québécois et des plaisanciers hors Québec.
  • Favoriser les échanges de clientèles et de services entre les différents sites d’intérêt du milieu environnant.
Les facteurs d’influence

Seules les anciennes maisons du percepteur et du surintendant subsistent comme bâtiments d’intérêt patrimonial. Leur reconnaissance par le BEEFP témoigne de leur intégrité même s’ils n’ont pas fait l’objet de travaux de restauration et même s’ils ont perdu certaines de leurs caractéristiques extérieures d’origine. Il reste que cet ensemble suscite actuellement peu d’attraction en raison, d’une part, de l’absence de vocation attribuée à l’ancienne maison du surintendant et d’autre part, de l’état désuet de l’exposition thématique présentée dans l’ancienne maison du percepteur.

Une aire de pique-nique sépare le secteur patrimonial de l’écluse actuelle si bien que l’organisation spatiale du site manque de cohérence et de caractère. L’absence d’un motif d’aménagement et de mobilier qui concordent avec l’esprit du lieu ne joue pas en faveur de l’expression des valeurs culturelles du noyau patrimonial.

Peu d’installations et aucun mobilier particulier n’ont été conçus pour favoriser l’activité d’observation des bateaux et des manoeuvres d’éclusage tant au niveau inférieur, le long du canal, qu’au niveau supérieur, de part et d’autre de l’écluse.

Par ailleurs, l’organisation actuelle de la circulation et du stationnement, trop prédominante sur l’ensemble du lieu, est particulièrement problématique : automobiles stationnées un peu partout le long des voies, congestion de véhicules sur le plateau supérieur en période d’affluence, ségrégation des clientèles qui fréquentent les différents secteurs... L’accès à l’écluse reste difficile à repérer pour le moment; l’ascenseur existant offre pour sa part un potentiel d’accès à l’écluse pour certains visiteurs, dont les personnes âgées et handicapées.

L’accent mis sur la sécurité autour des installations du barrage a conduit à l’érection de clôtures métalliques et à des contrôles de l’accès à l’écluse. Conjugués à l’omniprésence de l’asphalte et du béton, ces éléments appauvrissent le vocabulaire architectural autour de l’aire de visite de l’écluse. L’amélioration du caractère des accès à l’écluse passe par une étroite collaboration avec Hydro-Québec.


4.2.7 La gestion du lieu et la coopération

  • Les orientations
  • Exploiter toutes les possibilités de coopération avec des tiers pour assurer la gestion et le développement du site, en confiant à des partenaires la prestation d’activités ou de services reliés aux objectifs de Parcs Canada ou complémentaires à ces objectifs.
  • Consolider les ententes de collaboration existantes et en établir de nouvelles, notamment pour la valorisation touristique régionale et la promotion sur le plan culturel et nautique.
  • Établir des mécanismes formels de concertation et de collaboration avec la Municipalité de Saint-André d’Argenteuil et Hydro-Québec.
  • Collaborer avec la municipalité de Saint-André d’Argenteuil et Hydro-Québec à la recherche d’une solution viable et équitable pour toutes les parties concernées, qui permettrait d’harmoniser l’accès et la tarification sur l’ensemble du site de Carillon.
  • Définir un cadre de coopération en établissant les critères de sélection des projets et des partenaires, de même que les critères d’intervention des partenaires sur les propriétés de Parcs Canada.
Les facteurs d’influence

Le soutien à l’interprétation et l’accès à l’exposition de la maison du percepteur ont nécessité et nécessiteront l’implication de divers collaborateurs. De fait, la coopération et la création d’alliances stratégiques constituent des voies essentielles dans un contexte où Parcs Canada ne peut plus assumer seul le développement et l’exploitation des canaux.

L’imbrication des accès à l’écluse et au barrage de même que le partage de leur clientèle pour des fins d’interprétation favorisent le potentiel de coopération entre Parcs Canada et Hydro-Québec. De même, dans un contexte de rationalisation des ressources et de complémentarité des équipements, Parcs Canada et la Municipalité de Saint-André d’Argenteuil ont tout intérêt à accentuer les relations entre le lieu historique national et le parc municipal Carillon voisin, en vue d’harmoniser l’offre de service aux visiteurs et aux touristes.

Parcs Canada bénéficie d’un positionnement avantageux auprès des organismes et des gens d’affaires du milieu régional, ce qui lui permet d’exercer une forme de regroupement et de concertation en vue de la structuration de nouveaux produits, notamment dans les domaines de la culture et du nautisme.


Un regard sur l’avenir :
Le lieu historique national du Canada du Canal-de-Carillon au début du XXIe siècle

Vers l’an 2015, le canal de Carillon est un lieu historique national reconnu et recherché tant pour sa valeur patrimoniale que pour la polyvalence de ses vocations culturelle, récréative et nautique.

La préservation et la mise en valeur des ressources associées aux trois périodes de canalisation et à l’opération du canal permettent aux visiteurs de découvrir, de comprendre et d’apprécier le rôle joué par le canal sur la voie navigable de l’Outaouais, et de saisir son importance historique nationale.

Le canal de Carillon constitue un attrait majeur du patrimoine régional. L’originalité de sa vocation polyvalente ainsi que la qualité de ses aménagements et de sa programmation en font un lieu culturel remarquable qui enrichit le circuit patrimonial régional le long de la rivière des Outaouais. Le lieu suscite l’intérêt des clientèles locale, régionale et touristique. Les plaisanciers qui y accostent ou y transitent proviennent de toutes les régions du Québec et de l’extérieur du Québec en réponse à la notoriété grandissante du lieu.

Le caractère des aménagements et des installations confère au secteur patrimonial une ambiance historique que les visiteurs reconnaissent et apprécient.

Le cadre ambiant offre un paysage attrayant pour la pratique d’activités récréatives. Les visiteurs profitent des grands espaces verts centraux pour se délasser au bord du canal; une promenade les conduit du secteur patrimonial vers l’écluse magistrale comme un trait d’union entre le passé et le présent. L’interprétation de l’écluse met en perspective l’échelle de l’ancien réseau de canalisation régional. Le belvédère de l’écluse interpelle le visiteur comme un signal. Les plaisanciers et les croisiéristes vivent une expérience saisissante en franchissant l’écluse et l’identifient tout naturellement comme une halte culturelle et de détente à prévoir au parcours.

Les différents paliers de gouvernement, la MRC d’Argenteuil, la Municipalité de Saint-André d’Argenteuil, l’association coopérante « Les amis du patrimoine du Long-Sault », Hydro-Québec, les entreprises privées, les organismes locaux et les groupes communautaires forment un maillage et créent un partenariat axé sur l’atteinte d’objectifs communs. Leur concertation et leur partage de diverses responsabilités renforcent l’appartenance du canal de Carillon à son milieu et augmentent son pouvoir d’attraction auprès de la population locale, régionale et touristique. Tous les intervenants participent à une gestion harmonieuse en vue d’offrir un lieu où s’équilibrent les dimensions de culture, de nature et de récréation.


5.0 La mise en valeur

Le concept de mise en valeur préconisé pour le lieu historique national du Canada du Canal-de-Carillon a pour but fondamental d’assurer l’intégrité commémorative du lieu. Le concept tient compte des facteurs suivants :

  • les objectifs de Parcs Canada selon la « Politique sur les canaux historiques » ainsi que la « Politique sur les lieux historiques nationaux »;
  • la Politique sur la gestion des ressources culturelles;
  • la vision à long terme exprimant l’état souhaité pour le lieu;
  • l’objectif de commémoration du lieu;
  • les potentiels et les contraintes du site;
  • les orientations générales établies pour la mise en valeur et la gestion du lieu.

Le plan de mise en valeur du canal historique de Carillon s’articule autour des idées directrices suivantes :

  • la consolidation d’un pôle culturel autour de l’entrée du premier canal et des bâtiments d’intérêt historique existants;
  • la consolidation d’un pôle récréatif axé autour de l’écluse;
  • la consolidation de l’axe nautique du canal;
  • la consolidation de l’utilisation extensive du plateau central et de l’aire attenante au réservoir « Dollard-des-Ormeaux ».

5.1 Le pôle culturel

Parcs Canada vise à doter le canal historique de Carillon d’un noyau structurant d’activités culturelles organisées autour de l’entrée du premier canal et des anciennes maisons du percepteur et du surintendant. Ces activités seront axées sur la communication des valeurs patrimoniales du lieu afin de faire comprendre à tous les visiteurs l’importance historique nationale de ce canal de même que le rôle qu’il a joué dans le réseau de navigation intérieure canadien.

La consolidation du pôle culturel s’appuiera sur la mise en valeur et l’interprétation des vestiges de l’entrée du premier canal et des écluses combinées qui sont associés à la première période de canalisation de l’Outaouais; ce projet s’appuiera également sur la mise en valeur des bâtiments d’intérêt historique. Tout dépendant de l’état des ressources archéologiques et des coûts impliqués, cette mise en valeur de la première période de canalisation pourrait s’étendre également aux vestiges du premier canal localisés le long du chemin d’accès ainsi qu’aux vestiges présumés des bâtiments reliés à l’opération du second canal.

L’ancienne maison du percepteur abritera une exposition renouvelée sur l’histoire du canal de Carillon, en complément au « circuit patrimonial » (modules et panneaux extérieurs installés sur le site), alors que l’ancienne maison du surintendant aurait une vocation compatible avec sa valeur patrimoniale, qui pourrait inclure une occupation en partenariat et comporter des occasions favorables d’implication financière pour des partenaires. Les travaux qui seront entrepris sur chacun des deux bâtiments seront précédés d’un concept de conservation/restauration qui mettra en application les principes de la gestion des ressources culturelles en vigueur à Parcs Canada.

L’architecture extérieure revalorisée de ces deux bâtiments historiques ainsi que l’élimination de l’aire de stationnement adjacente à l’ancienne maison du percepteur contribueront à enrichir le caractère patrimonial de ce pôle culturel. Un lien piéton permettra de franchir l’écluse et de relier entre elles les deux résidences.

La vocation culturelle s’étendra également à la promenade existante aménagée le long de la voie canalisée, puisqu’on y favorisera l’interprétation de la seconde période de canalisation associée aux vestiges de l’écluse n° 1 du second canal.

La mise en valeur des vestiges du premier canal et des deux bâtiments d’intérêt historique, jumelée à l’établissement d’un circuit d’interprétation extérieur et à divers travaux paysagers, devrait contribuer à créer un véritable musée de site à l’intérieur du pôle culturel. Le concept-plan d’interprétation à venir fournira de plus amples détails à cet égard.

Sur le site de l’écluse, le programme d’interprétation s’enrichira d’une sensibilisation du public à la troisième période de canalisation. Les éclusiers continueront à participer activement à l’animation et à l’interprétation du canal de Carillon auprès des plaisanciers lors des manoeuvres d’éclusage. La tenue d’événements particuliers pourra en outre susciter une animation orientée sur la communication des valeurs patrimoniales du canal.

Par ailleurs, le site Internet de Parcs Canada continuera d’être amélioré périodiquement de façon à permettre aux personnes qui ne peuvent accéder au lieu de connaître et de comprendre son objectif de commémoration ainsi que les valeurs patrimoniales qui y sont associées.


5.2 Accès et stationnement

La rue du Barrage, dont le tracé épouse l’ancienne route utilisée à l’époque de la construction du canal, continuera à servir de porte d’entrée aux visiteurs du lieu historique national et les aires de stationnement actuelles seront pour leur part maintenues. L’orientation de maintenir la rue du Barrage comme principal accès au lieu pourrait être modifiée dans l’éventualité où Parcs Canada, la Municipalité de Saint-André d’Argenteuil et Hydro Québec en viennent à s’entendre sur de nouvelles modalités d’accès à l’ensemble du site. Des orientations plus précises en matière d’accès, d’accueil et de stationnement seront proposées dans le cadre du prochain exercice de révision du plan directeur; ces orientations tiendront compte, le cas échéant, des accords qui auront éventuellement été conclus entre Parcs Canada et ses partenaires du milieu.


5.3 L’axe nautique

Conformément à son utilisation actuelle, la voie canalisée sera affectée à la navigation de plaisance, à des circuits de croisières ou d’excursions en bateau ainsi qu’à des usages complémentaires compatibles avec les objectifs de Parcs Canada et le caractère du lieu.

La consolidation de la vocation nautique du canal de Carillon pourrait éventuellement se traduire par la mise en service de pontons additionnels installés en aval de l’écluse en vue de favoriser l’amarrage de jour aux fins de courte escale.

La navigation de plaisance et les autres activités en milieu aquatique devront être conciliables avec la protection et la mise en valeur des ressources culturelles. Les consignes de sécurité aux approches du barrage, en amont et en aval de l’écluse, devront satisfaire aux exigences d’Hydro-Québec.

L’offre, par des partenaires privés, de croisières et d’excursions thématiques reliées à l’histoire du canal et à l’histoire régionale devrait constituer un complément d’intérêt.

La location d’embarcations récréatives offerte par des tiers pourrait être envisagée au quai localisé en amont de l’écluse afin de donner accès au plan d’eau du réservoir. Toutefois, le type d’embarcation récréative en location ne devra pas générer de nuisance ou de conflit avec les usagers du canal. La location de motomarines ne sera pas permise; de même, la pratique du ski nautique et la baignade seront interdites dans les limites de la propriété administrée par Parcs Canada. Par ailleurs, l’usage d’embarcations récréatives de location sera contrôlé et ne sera pas permis en amont, aux abords de l’écluse ainsi qu’en aval, dès l’entrée au canal actuel.


5.4 Les aires d’utilisation

La partie centrale du plateau inférieur demeurera une zone d’ambiance naturelle réservée à la pratique d’activités « libres », c’est-à-dire des activités récréatives non organisées ne nécessitant aucun encadrement de type sportif ou compétitif ni d’installations ou d’équipements d’envergure. À court ou moyen terme, il n’est pas prévu d’aménager de nouvelles toilettes publiques dans ce secteur, considérant que le parc municipal voisin compte un bâtiment de services aménagé à cette fin qui peut desservir les utilisateurs.

La partie centrale du plateau pourra également servir à la tenue d’événements et de rassemblements dans le cadre d’activités ou de fêtes spéciales à caractère récréatif ou culturel. Ces événements seront associés à l’implantation d’équipements légers et temporaires. Une aire réservée à l’entretien du canal délimitera l’extrémité amont de la zone centrale.

Les abords du réservoir et de la voie canalisée ainsi que les rives de la rivière comprise à l’intérieur des limites de la propriété de Parcs Canada ne seront pas accessibles pour la pêche, compte tenu des conflits potentiels avec la navigation de plaisance. La pêche pourra cependant être pratiquée sur la rivière des Outaouais, hors des limites énoncées précédemment, conformément aux règlements provinciaux en vigueur.


6.0 Résumé de l’évaluation environnementale du plan directeur

6.1 Contexte

Le plan directeur du lieu historique national du Canada du Canal-de-Carillon a fait l’objet d’un examen environnemental stratégique en vertu du Processus d’évaluation environnementale des projets de politiques et de programmes qui découle d’une directive du Cabinet. Ce processus fédéral d’évaluation environnementale est un mécanisme d’autoévaluation utilisé par les ministères et organismes fédéraux pour déterminer, évaluer et atténuer, à un niveau général, les répercussions sur l’environnement des aménagements et des activités qu’ils projettent d’entreprendre. En vertu de la directive nationale de gestion 2.4.2 de Parcs Canada sur l’évaluation des impacts, la portée de ces évaluations environnementales est étendue aux ressources culturelles de manière à regrouper tous les éléments d’évaluation dans un seul rapport. L’évaluation environnementale de ce plan directeur est exposée dans un document distinct intitulé « Évaluation environnementale stratégique du plan directeur du lieu historique national du Canada du Canal-de-Carillon » et un résumé figure ci-après.


6.2 Approche méthodologique

L’approche adoptée pour l’évaluation du plan s’est effectuée en plusieurs étapes. La première a consisté à établir la portée en regard des éléments à considérer ainsi que des limites de l’évaluation environnementale dans le temps et dans l’espace. Par la suite, les orientations présentées dans le plan directeur ont été examinées pour vérifier leur conformité avec le mandat et les politiques de Parcs Canada. L’étape suivante visait à faire ressortir les sources de stress qu’implique la mise en valeur du lieu historique national du Canada du Canal-de-Carillon. Ces impacts potentiels ont été définis en mettant en relation, à l’aide d’une matrice, les composantes du plan directeur et les composantes du milieu récepteur. Ces impacts ont par la suite été caractérisés en fonction de durée (impact temporaire ou permanent) et d’intensité (impact nul, faible, pouvant être atténué ou non, inconnu). L’évaluation des impacts cumulatifs a été produite en déterminant dans quelle mesure l’interaction des impacts de certaines composantes du plan directeur contribuera à améliorer ou à dégrader les composantes clés du milieu. Des mesures générales visant à diminuer les impacts négatifs anticipés ont ensuite été définies.


6.3 Portée de l’évaluation environnementale

Cette évaluation environnementale est fondée sur la documentation existante ainsi que sur les avis de divers spécialistes de la gestion des ressources naturelles et culturelles. Les ressources biophysiques (sol, air, eau, végétation terrestre et aquatique, et faune) et les ressources culturelles (paysage culturel, patrimoine bâti, ressources archéologiques et intégrité commémorative) sont considérées. Toutefois, l’examen des impacts cumulatifs se limite aux seuls éléments valorisés du milieu.


6.4 Conformité des orientations stratégiques du plan directeur

La préservation de l’intégrité commémorative représente le pivot du mandat de Parcs Canada en ce qui a trait aux lieux historiques nationaux. Les énoncés présentés dans le plan directeur du lieu historique national du Canada du Canal-de-Carillon ne compromettent pas cette intégrité. Au contraire, elles fournissent dans l’ensemble un appui à cette composante du mandat de Parcs Canada. Néanmoins, deux des orientations préconisées pourraient éventuellement entrer en conflit avec l’objectif d’assurer l’intégrité commémorative du lieu, à savoir :

  • créer un lien piéton entre l’ancienne maison du percepteur et l’ancienne maison du surintendant;
  • consolider les ententes de collaboration existantes et en établir de nouvelles, notamment aux fins de stimuler le tourisme régional et de promouvoir le lieu au plan culturel et nautique.

Pour sa part, la tarification probable des services et des pratiques sur le site et en périphérie pourrait avoir des répercussions sur le déroulement d’autres activités courantes rattachées directement à la mission. Par exemple, la location d’embarcations motorisées à l’extérieur du site pourrait résulter en une augmentation considérable du niveau sonore, ce qui empêcherait la tenue d’une activité de visite commentée sur le site dans un secteur précis.

Dans le plan directeur du lieu historique national du Canada du Canal-de-Carillon, il n’y a pas de ressources naturelles qui ont été identifiées comme ayant une importance particulière. De plus, les orientations présentées dans le plan ne compromettent pas la préservation de ces ressources.


6.5 Identification des sources d’impacts et évaluation des préoccupations

L’analyse des impacts appréhendés sur les ressources naturelles a fait ressortir que l’aménagement de nouvelles installations destinées aux visiteurs aura une incidence positive sur la communication des valeurs patrimoniales du lieu. Les répercussions plus négatives de ces aménagements ont trait à la production d’un volume de déchets supplémentaires dus à la hausse de fréquentation appréhendée, à la présence des nouvelles installations dont l’occupation de la maison du surintendant (eaux usées, déchets solides, consommation d’électricité), ainsi qu’aux nouvelles sources de propagation du bruit et de pollution du plan d’eau (ex. : location d’embarcations motorisées en périphérie, etc.).

L’offre de service améliorée devrait faire en sorte que la durée, l’intensité et le nombre de visiteurs croissent de manière sensible sur le site. Ce rehaussement de la fréquence et de l’intensité de l’achalandage aura pour effet d’affecter le couvert végétal à un niveau variable selon le secteur. L’ajout de panneaux d’interprétation extérieurs dans la zone historique devra prendre en compte la présence présumée de vestiges archéologiques dans ce secteur et ne devra pas nuire à l’appréciation des paysages culturels.

Le concept de mise en valeur préconisé dans le plan devrait normalement favoriser une amélioration du cadre patrimonial actuel, tant sur le site que sur l’environnement limitrophe.


6.6 Stratégies d’atténuation

Pour contrer les effets négatifs probables de mise en valeur du lieu, les stratégies suivantes devront être appliquées :

  • regazonner rapidement les surfaces dénudées avec du gazon en plaques ou protéger ces surfaces à l’aide de techniques reconnues comme l’application de membranes biodégradables;
  • appliquer les mesures d’atténuation prescrites lors des examens préalables des projets et activités afin de minimiser les incidences négatives sur les ressources culturelles.

6.7 Conclusion

Cette évaluation environnementale stratégique permet de dégager les principaux effets susceptibles d’apparaître de façon ponctuelle ou cumulative sur le milieu ou sur les ressources biophysiques à une intensité mineure. Les stratégies et mesures d’atténuation découlant de cet examen doivent servir de référence et guider le gestionnaire dans sa démarche pour contrer les effets de stress qui pourraient résulter de la mise en oeuvre de chaque projet et activité conforme aux objectifs de la mission de Parcs Canada.

De façon générale, les propositions suggérées dans le cadre de ce plan directeur répondent aux exigences politiques des programmes qui s’appuient sur le mandat de Parcs Canada. La plupart des impacts sur l’environnement naturel et culturel du site sont positifs ou alors, ils peuvent être atténués avec l’application de mesures appropriées et de techniques reconnues déterminées à partir d’un examen environnemental préalable aux travaux ou au début de l’exploitation sur le terrain. Enfin, il est à noter qu’aucune préoccupation particulière n’a été exprimée lors des consultations publiques.


Conclusion

Bien que les mesures les plus importantes décrites dans le plan directeur aient pour but d’assurer l’intégrité commémorative du lieu, d’autres mesures sont envisagées pour consolider la vocation du canal en tant que voie de navigation de transit ou pour favoriser une meilleure intégration du lieu à son environnement limitrophe. Toutes ces mesures devraient permettre, en fin de compte, d’enrichir l’expérience de visite des usagers, qu’il s’agisse des plaisanciers ou des visiteurs des berges.

La mise en oeuvre des orientations et des mesures de gestion prescrites requerra des ressources financières substantielles. Comme le lieu ne dispose pas présentement du budget d’investissement requis, la réalisation de la plupart des mesures projetées ne peut être envisagée à court terme; il faudra vraisemblablement compter plusieurs années avant que le lieu puisse bénéficier des crédits nécessaires. En même temps qu’il se penchera sur la problématique du financement des initiatives proposées, Parcs Canada recherchera l’appui financier de partenaires et de collaborateurs qui partagent les valeurs de l’organisme.

Au cours des années qui viennent, l’Unité de gestion de l’Ouest du Québec, responsable de l’administration du canal, s’efforcera le plus possible, à partir de ses propres budgets ou encore par le biais d’ententes de partenariat, d’implanter quelques-unes des mesures prioritaires rattachées à l’objectif d’assurer l’intégrité commémorative du lieu. Ces mesures sont les suivantes :

  • effectuer les travaux de conservation requis pour assurer la préservation des ressources culturelles, notamment les vestiges apparents des ouvrages de canalisation antérieurs à l’écluse actuelle;
  • élaborer un concept-plan d’interprétation pour l’ensemble du lieu historique national; renouveler l’exposition thématique à l’intérieur de la maison du percepteur et implanter le circuit d’interprétation extérieur sur l’ensemble du terrain;
  • définir une vocation à long terme pour l’ancienne maison du surintendant et élaborer un concept de conservation/restauration pour les deux bâtiments à valeur patrimoniale;
  • produire un concept-plan de valorisation du paysage pour l’ensemble du lieu;
  • effectuer les travaux appropriés en vue de stabiliser la rive comprise entre l’entrée du premier canal et l’extrémité orientale de la propriété de Parcs Canada.

Le parachèvement des interventions associées à la mise en place du noyau culturel ainsi que la mise en oeuvre des autres projets doivent être envisagés à plus long terme, lorsque les ressources financières requises seront disponibles. Cependant, il se pourrait que certains projets qui impliquent un financement partagé puissent être éventuellement devancés en fonction des offres de partenariat qui pourraient se manifester.

La mise à jour du plan directeur du lieu historique national du Canada du Canal-de-Carillon est prévue en 2009. Toutes les mesures non réalisées à ce jour seront réexaminées dans le cadre du prochain exercice de révision du plan. Dans l’intermède, le public intéressé pourra consulter le Rapport sur l’état des aires patrimoniales protégées, publié tous les deux ans, pour connaître l’état du lieu au regard des mesures prises pour en assurer l’intégrité commémorative.


Bibliographie

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