Inondations : Le récit de deux cônes

Parc national des Lacs-Waterton

 Le Cône Blakiston dans printemps Cône Blakiston

Laissez-nous vous emmener dans le lointain passé, à quelques milliers d’années d’aujourd’hui. Imaginez des eaux de fonte glaciaire qui ruissellent et transportent d’énormes quantités de matières organiques issues de l’érosion des montagnes dans ce que sont maintenant les ruisseaux Cameron et Blakiston. Ces sédiments se sont déposés dans le lac Waterton, donnant naissance à des formes de relief en éventail appelées cônes alluviaux, dont le cône Blakiston et le cône du lotissement urbain.

Le cône Blakiston, créé et entretenu par le ruisseau Blakiston, est le plus grand cône alluvial dans le parc national des Lacs-Waterton et un habitat faunique important. Le ruisseau Blakiston divise en deux ce qui était autrefois un vaste lac qui est devenu le lac Waterton Inférieur et le lac Waterton du Milieu.

Au printemps, une variété étonnante de fleurs tapisse le sol. La fétuque, riche en nutriments, est une source de nourriture importante l’hiver pour les ongulés, particulièrement les wapitis et les cerfs-mulets. Grâce aux hivers venteux à Waterton, ces animaux peuvent brouter en l’absence de neige et s’abriter dans les tremblaies lorsque le vent souffle très fort. Le cône Blakiston accueille aussi de nombreux oiseaux, des ours, des cerfs et des coyotes. C’est vraiment la nature qui régit cet endroit sauvage et panoramique.

Cône alluvial du lotissement urbain Cône alluvial du lotissement urbain

Le cône du lotissement urbain s’est formé à la base des chutes Cameron. Il est dominé aujourd’hui par des pelouses et des plantes de jardin, mais il était couvert à l’origine d’une prairie de fétuque indigène et de tremblaies, comme le cône Blakiston actuel. Le lotissement urbain continue toutefois d’être un habitat habitat vital pour les cerfs, les mouflons d’Amérique, les écureuils terrestres et les oiseaux. Les prédateurs comme les couguars et les coyotes sont rares ici et on les aperçoit d’habitude seulement quand ils ne font que passer.

Les cônes alluviaux sont entretenus par les crues qui épandent des sédiments frais provenant de l’érosion des montagnes sur toute la surface du cône. Ces eaux déplacent des roches et des parties du sol et réorientent les chenaux de cours d’eau. On peut encore voir les vestiges des crues antérieures dans les chenaux secs et abandonnés à la surface du cône Blakiston.

Le ruisseau Cameron contenu par des roches et du grillage. Le ruisseau Cameron contenu par des roches et du grillage.

Bien que les crues soient un phénomène naturel, Parcs Canada prend des mesures pour prévenir les dommages aux infrastructures en cas de crue plus importante. Par exemple, les rives du ruisseau Cameron sont soutenues à certains endroits par des murs de gabions (des paniers en grillage remplis de roches), et le ruisseau est occasionnellement dragué. Ceci crée un chenal plus profond pour l’eau et atténue le risque d’inondation pour les maisons, mais finit aussi par avoir des répercussions sur les phénomènes naturels qui entretiennent le cône.

Le Plan directeur 2022 mentionne que l’absence de phénomènes naturels clés est préjudiciable pour l’intégrité des écosystèmes de prairies à fétuque. Les employés de Parcs Canada s’efforcent d’éviter de manipuler les phénomènes naturels et de perturber le moins possible les formes de relief. Dans le lotissement urbain, il est nécessaire d’exercer une certaine gestion des phénomènes naturels. Sur le cône Blakiston, notre défi consiste à permettre à la nature d’agir autant que possible.

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