Plan du secteur des Prés-dans-le-Ciel

Parc national du Mont-Revelstoke

fleurs sauvages Fleurs sauvages au promenade
© Parcs Canada

Introduction | Plan conceptuel de l’expérience du visiteur | Conservation des ressources

Introduction

Le parc national du Mont-Revelstoke célébrera son 100e anniversaire en 2014. Parcs Canada a élaboré le présent plan afin de tracer l’avenir du secteur des Prés-dans-le-Ciel et de créer, en souvenir de ce centenaire, une série de projets d’amélioration et de nouvelles possibilités d’activités pour les visiteurs du parc.

Le parc national du Mont-Revelstoke est une pierre angulaire du corridor culturel et récréotouristique qui s’étend du col Kicking Horse jusqu’à l’emplacement du dernier crampon. Cette route transcontinentale traverse les Rocheuses canadiennes et les trois chaînons méridionaux de la chaîne Columbia – les chaînons Monashee, Selkirk et Purcell. La promenade des Prés-dans-le-Ciel et la Transcanadienne permettent aux visiteurs de découvrir de près les pics majestueux, les vallées étroites, les glaciers et les champs de glace, la luxuriante forêt pluviale intérieure et les prés de fleurs sauvages de cette région montagneuse sauvage.

Le secteur des Prés-dans-le-Ciel contribue grandement au tourisme dans cette région de la Colombie-Britannique. Il est réputé pour ses prés de fleurs sauvages subalpines d’accès facile et ses vastes panoramas de montagnes enneigées dans tous les azimuts. Dans ce secteur, les visiteurs ont l’occasion d’explorer de près des lieux rarement accessibles – le sommet d’une montagne ou le sommet d’un tremplin de saut à ski ayant servi à des championnats mondiaux. La promenade des Prés-dans-le-Ciel est la seule route du réseau de parcs nationaux du Canada qui permet aux visiteurs de gagner le sommet d’une montagne à quelques pas d’un véhicule.

Les belvédères qui jalonnent la promenade offrent un aperçu depuis les confins – le panorama inégalé du fleuve Columbia, des chaînons Selkirk et Monashee et de la ville en contrebas. Les visiteurs y viennent en voiture, à vélo ou à pied pendant la saison sans neige ou en raquette en hiver. La construction du sentier du Sommet et de la promenade des Prés-dans-le-Ciel a été entreprise il y a plus d’un siècle par des résidents des environs – ces installations symbolisent les liens de longue date qui unissent le parc à la ville de Revelstoke. Le parc est l’un des seuls au pays à avoir été créé à la demande d’une collectivité voisine. À une époque où il existait encore peu de parcs nationaux dans le monde, les dirigeants de Revelstoke ont persuadé le gouvernement fédéral de faire du mont Revelstoke un parc national en 1914. Les résidents jouent fièrement leur rôle d’ambassadeurs, en faisant découvrir leur arrière-cour à leurs amis et à leurs parents et en agissant comme intendants des ressources du parc.

Le grizzli, le carcajou et le caribou des bois migrent vers le haut ou le bas des pentes du mont Revelstoke au gré des saisons. À différentes altitudes correspondent diverses espèces d’oiseaux, depuis des espèces tropicales migratrices qui s’installent dans la forêt pluviale du fond de la vallée jusqu’à des mésangeais du Canada qui n’hésitent pas à chiper la nourriture des visiteurs dans la forêt subalpine et les prés. Le secteur des Prés-dans-le-Ciel sert d’habitat à des espèces en péril comme le moucherolle à côtés olive, le quiscale rouilleux, le pic de Lewis, la salamandre de Coeur d’Alène et le crapaud de l’Ouest. Environ 250 espèces d’animaux ont été recensées dans les parcs nationaux du Mont-Revelstoke et des Glaciers, et bon nombre sont présentes dans le secteur des Prés-dans-le-Ciel.

Plan conceptuel de l’expérience du visiteur

Le secteur des Prés-dans-le-Ciel est un lieu où les visiteurs peuvent nouer des liens avec la nature et découvrir l’histoire. En 2010, Parcs Canada a sondé 4 000 visiteurs au sujet de leur séjour dans ce secteur. Les résultats révèlent que la promenade et le sommet de la montagne revêtent une signification particulière, en raison, notamment, des caractéristiques suivantes :

  • paix et tranquillité;
  • vues sur les montagnes, les vallées et le fleuve;
  • contacts avec les membres du personnel;
  • prés de fleurs sauvages au sommet de la montagne;
  • promenade panoramique;
  • sentiers de marche et de randonnée dans la forêt et la zone subalpine;
  • service de navette;
  • possibilité de découverte de la nature et de l’histoire du mont Revelstoke;
  • possibilité d’aventure en compagnie d’amis ou de parents.

Le présent plan mise sur ces caractéristiques importantes qui enrichissent l’expérience du visiteur.

Le plan conceptuel de l’expérience du visiteur est axé sur les mesures suivantes :

  • Accueillir chaleureusement les visiteurs du parc national du Mont-Revelstoke;
  • Offrir des expériences paisibles et inspirantes qui permettent aux visiteurs du Canada et d’ailleurs de nouer des liens intimes avec le secteur des Prés-dans-le-Ciel – des liens qui subsisteront bien après leur retour à domicile;
  • Préparer le terrain pour que chaque visiteur ait une expérience agréable dans le secteur, quel que soit le service, l’installation ou l’activité, en tenant compte de ses besoins, de ses motivations, de ses attentes, de son style de voyage et du temps dont il dispose;
  • Mettre en valeur les récits du patrimoine naturel et les traditions de la chaîne Columbia, en particulier l’histoire commune du parc national et de la collectivité de Revelstoke;
  • Améliorer les possibilités offertes aux visiteurs à faible et à moyenne altitude afin d’accroître l’affluence dans le parc tout en allégeant les pressions exercées sur le sommet de la montagne;
  • Faire naître chez les visiteurs une volonté d’intendance et une culture de conservation en leur offrant des expériences et des possibilités d’apprentissage qui mettent en valeur et protègent des cadres historiques intacts et des écosystèmes en santé.

Les visiteurs du secteur des Prés-dans-le-Ciel bénéficient d’un « aperçu depuis les confins ». Les haltes aménagées le long de la route leur offrent de nombreuses possibilités de faire l’expérience des montagnes – prendre une photo, se dégourdir les jambes, savourer un pique-nique ou faire une courte balade à pied. Depuis la route, les visiteurs peuvent découvrir le parc par des expériences sécuritaires et confortables qui s’assortissent de possibilités d’apprentissage. Les expériences de type « Aperçu depuis les confins » encouragent aussi les visiteurs à passer plus de temps dans le parc et à faire une « incursion dans la nature sauvage ».

Des lieux comme l’aire historique Nels-Nelsen, les secteurs des lacs Balsam et Heather au sommet de la montagne, le sentier du Bois-de-l’Inspiration et les haltes le long de la promenade, telles que l’aire de pique-nique Monashee, le belvédère de la Forêt-Nivale et le belvédère de Revelstoke, revêtent un attrait particulier pour les visiteurs à la recherche d’une expérience sans tracas, d’une cure de jouvence, de détente ou de liberté et d’exaltation au grand air.

Les visiteurs qui ont tout leur temps peuvent choisir une « incursion dans la nature sauvage », le long de la promenade ou au-delà du lac Heather, dans le secteur du sommet. Ils peuvent y vivre des expériences approfondies qui renforcent leurs liens personnels avec le parc. Les visiteurs qui ont fait une « incursion dans la nature sauvage » du lac Eva et du lac Miller éprouvent souvent un vif désir de devenir des intendants de ces lieux protégés. De même, les visiteurs qui parcourent le sentier du Sommet et le sentier Lindmark découvrent le caractère sauvage du parc, même s’ils grimpent sur la montagne sans trop s’éloigner de la promenade.

Le plan conceptuel élaboré pour le secteur des Prés-dans-le-Ciel propose plusieurs mesures : création de nouvelles possibilités pour les visiteurs, modernisation des installations et amélioration des services offerts. Bon nombre de ces améliorations sont concentrées dans le bas de la montagne, à l’aire historique Nels-Nelsen, au belvédère de Revelstoke et à l’aire de pique-nique Monashee. L’effet prévu est double. D’une part, le nombre accru de possibilités d’expérience au pied de la montagne donnera aux visiteurs une raison de ralentir pendant leur trajet en voiture jusqu’au sommet de la promenade et les amènera à se disperser pendant les heures de pointe, ce qui contribuera à régler les problèmes de capacité d’accueil au sommet. D’autre part, les nouvelles possibilités procureront aux visiteurs des raisons de visiter le parc au printemps et à l’automne, lorsque le haut de la montagne est encore enseveli sous la neige.

Améliorations récentes dans le secteur des Prés-dans-le-Ciel

  • Chalet Nels-Nelsen : réparation de l’intérieur et de l’extérieur, amélioration des toilettes, creusage d’un nouveau puits d’eau
  • Aire historique Nels-Nelsen : pose de nouveaux panneaux d’orientation au point de départ des sentiers
  • Sentier du Mont-Revelstoke : Aménagement du point de départ du sentier Tournament of Champions, installation de nouveaux panneaux d’interprétation le long du sentier
  • Poste d’accueil de la promenade : Installation d’une barrière automatisée
  • Aire de pique-nique Monashee : Construction d’un toit sur l’abri de pique-nique
  • Sentier du Sommet : prolongement du sentier depuis le terrain de stationnement pour caravanes du lac Balsam jusqu’à l’aire de pique-nique du Lac-Balsam
  • Secteurs des lacs Balsam et Heather : Installation de nouveaux panneaux d’interprétation et de nouveaux bancs en bordure des sentiers
  • Installations pour les artistes en résidence : Chalet Caribou et studio Balsam (projet exécuté dans le cadre d’un partenariat)
  • Tour de guet historique et chalet du Lac-Eva : Rénovation et restauration des bâtiments historiques
  • Promenade : Pose d’une couche d’asphalte et installation de nouveaux panneaux d’information sur l’habitat des amphibiens

Activités spéciales organisées par Parcs Canada dans le secteur

  • Février : Soirée de raquette avec les enfants
  • Juin : Journée de vélo de montagne avec les enfants
  • Août : Pèlerinage au lac Eva
  • Août : Soirée en compagnie des étoiles
  • Septembre : Le Sommet en fête

Améliorations proposées pour l’aire historique Nels-Nelsen

  • Aménagement d’un sentier jusqu’au tremplin de saut à ski Nels-Nelsen et construction d’un belvédère au sommet du tremplin
  • Création d’une expérience du visiteur à la tour des juges (dans le cadre d’un partenariat)
  • Aménagement d’un terrain de jeux naturel et d’une aire de camping pour enfants dans l’ancien terrain de stationnement
  • Construction de chalets devant servir à l’hébergement des visiteurs autour du chalet Nels-Nelsen

Améliorations proposées aux installations de la promenade des Prés-dans-le-Ciel

  • Installation de nouveaux panneaux d’interprétation aux belvédères de Revelstoke, de la Forêt-Pluviale et de la Forêt-Nivale
  • Aménagement d’un court sentier d’interprétation à l’aire de pique-nique Monashee
  • Construction d’une toilette sèche à l’aire de pique-nique Monashee
  • Amélioration de l’exposition d’interprétation au belvédère du Camp-d’Internement
  • Réalisation d’une évaluation géotechnique de la voie d’arrêt au ruisseau Bridge à des fins d’aménagement d’un belvédère public
  • Amélioration de l’aire de stationnement utilisée à la limite des neiges pendant les saisons intermédiaires
  • Création de possibilités d’ajout de bancs commémoratifs
  • Installation de répliques de bornes de la « route royale » pour commémorer les visites royales dans le parc
  • Poursuite des travaux de pose d’une couche d’asphalte pour recouvrir l’enduit superficiel de la promenade

Améliorations proposées au secteur des lacs Balsam et Heather

  • Conception d’une nouvelle expérience d’interprétation pour l’intérieur de la tour de guet historique
  • Remplacement du toit de l’abri de pique-nique au lac Balsam
  • Installation de nouveaux panneaux d’orientation au point de départ de tous les sentiers du sommet de la montagne
  • Élaboration d’une solution aux problèmes de stationnement au lac Balsam pendant la haute saison
  • Installation d’une nouvelle toilette sèche à l’aire de pique-nique du Lac-Heather

Propositions relatives à des possibilités nouvelles, améliorées ou réintroduites pour les visiteurs – Participation de tiers

  • Nouvelle possibilité – Grimpe d’arbre avec guide – Aire historique Nels-Nelsen
  • Possibilité améliorée – Piste de vélo cross-country – Environs de la terrasse One Mile
  • Possibilité réintroduite – Piste équestre – Environs de la terrasse One Mile
  • Nouvelle possibilité – Escalade sur bloc – Environs de la terrasse One Mile
  • Nouvelle possibilité – Excursions guidées en traîneau à chiens – Promenade

Conservation des ressources

Parcs Canada doit protéger les ressources naturelles et culturelles des parcs nationaux et les gérer de manière à ce que les visiteurs puissent en comprendre l’importance, les apprécier à leur juste valeur et en profiter pleinement sans en compromettre l’intégrité.

Les paysages saisissants et le décor naturel inspirant des parcs nationaux créent un cadre idéal qui invite les visiteurs à se rapprocher de la nature, à mieux la connaître, à l’apprécier, à la respecter et à prendre l’engagement de la protéger. Chaque parc national est un havre pour l’esprit humain.

Les parcs nationaux racontent les récits des origines naturelles du Canada – la formation des montagnes, l’émergence des lacs, la création des rivières, la croissance des forêts, le déplacement des glaciers – à tous les visiteurs désireux d’écouter, de regarder et de comprendre. Ils racontent aussi les récits de l’histoire humaine, depuis les activités traditionnelles des Autochtones jusqu’aux temps modernes, en passant par les premières explorations et la colonisation par les Européens. Et ils révèlent le dynamisme constant des processus naturels – les inondations qui enrichissent, les feux qui renouvellent, les espèces qui migrent. Les parcs nous offrent des occasions de nouer des liens avec la nature, les personnes et les événements qui définissent le Canada.

Pour assurer la santé à long terme du réseau de parcs nationaux, nous devons à tout prix comprendre l’importance du patrimoine naturel du Canada pour le pays et pour le monde et obtenir tout le soutien nécessaire à sa protection. Parcs Canada travaille à maintenir ou à rétablir l’intégrité écologique des parcs nationaux, c’est-à-dire qu’il veille à ce que les écosystèmes demeurent sains et entiers – un état où la biodiversité, les structures et les fonctions des écosystèmes sont intactes et ont de bonnes chances de le rester.

Ressources naturelles et intégrité écologique

Le secteur des Prés-dans-le-Ciel du parc national du Mont-Revelstoke englobe les trois zones écologiques les plus représentatives de la chaîne Columbia : le creux des vallées et les versants inférieurs, qui abritent une végétation luxuriante et les forêts intérieures de thuyas et de pruches; les versants escarpés, humides et frais de la zone subalpine, où se côtoient des prés et des forêts d’épinettes d’Engelmann et de sapins subalpins, et la zone intérieure alpine à éricacées, un milieu froid constitué de toundra, de roche et de glace à la merci des vents.

Collectivement appelées « zone humide de l’intérieur », les forêts de la chaîne Columbia sont celles qui renferment la plus grande diversité de conifères du Canada, et elles se classent au deuxième rang des zones forestières les plus productives du pays. Même s’ils sont plus petits que les parcs nationaux Banff ou Jasper, les parcs nationaux du Mont-Revelstoke et des Glaciers abritent 70 % des espèces et des habitats typiques de la région élargie de la chaîne Columbia. Les plantes présentent une grande diversité : 880 espèces ont été recensées dans les deux parcs. Ces dernières années, un grand nombre de mousses, de lichens et d’autres plantes rares ont été découverts dans les parcs, dont plusieurs espèces de lichens jusque-là inconnues de la science.

Près de 250 espèces d’animaux ont été observées dans les parcs nationaux du Mont-Revelstoke et des Glaciers, et bon nombre sont présentes dans le secteur des Prés-dans-le-Ciel. Le parc procure un habitat à de nombreuses espèces en péril, dont les suivantes :

  • espèces inscrites sur la liste fédérale des espèces menacées1 – caribou des bois (population des montagnes du Sud) et moucherolle à côtés olive;
  • espèces inscrites sur la liste fédérale des espèces préoccupantes – salamandre de Coeur d’Alène, crapaud de l’Ouest, quiscale rouilleux et pic de Lewis;
  • espèces évaluées à l’échelle nationale2 (espèces inscrites sur la liste provinciale, mais non sur la liste fédérale) à titre d’espèces préoccupantes – grizzli et carcajou.

Le maintien ou le rétablissement de l’intégrité écologique représente une tâche difficile qui nécessite une bonne compréhension de la nature dynamique des écosystèmes et des agresseurs auxquels ils sont exposés. Ce travail exige aussi l’apport de tous les intervenants dont les actions influent sur les écosystèmes et sur leur viabilité – depuis les entreprises et les propriétaires fonciers voisins jusqu’aux résidents, aux visiteurs et aux gouvernements. Le parc à lui seul ne renferme aucune parcelle d’habitat intact suffisamment grande pour soutenir à long terme des espèces qui errent sur de grandes distances, telles que le caribou des bois et le grizzli. L’habitat faunique du parc et l’écosystème régional sont fragmentés par les activités humaines antérieures et actuelles. La fréquence réduite des feux de forêt contribue également à ce morcellement. Les routes, les barrages et les réservoirs, l’infrastructure récréative et l’activité industrielle sont tous concentrés dans le fond des vallées qui entourent le parc et ont donc des incidences sur les forêts intérieures de thuyas et de pruches, les milieux humides, les rivières et les lacs. Parcs Canada, les gestionnaires fonciers voisins et les autres intervenants intéressés ont progressé vers le règlement de certains problèmes liés à l’écosystème régional, notamment en collaborant à des recherches sur les espèces en péril, à l’élaboration de programmes de rétablissement et à des travaux d’aménagement du territoire.

Les corridors fauniques facilitent non seulement les déplacements, mais aussi les échanges génétiques entre populations. Leur fragmentation a accru l’isolement et la vulnérabilité des caribous des bois et des grizzlis. Le déclin des populations de caribous se poursuit; en particulier, l’effectif de la harde du sud de la chaîne Columbia ne compte plus que quelques individus. Il y a plusieurs années, des mesures d’atténuation ont été mises en place dans le parc pour éviter que l’activité humaine ne perturbe encore davantage cette espèce sensible ou ne l’amène à abandonner son territoire. En hiver et au printemps, les activités diurnes sont fortement déconseillées dans certains secteurs de la promenade en amont du chalet Caribou, et les excursions avec coucher au-delà du chalet Caribou sont frappées de restrictions. L’enlèvement d’arbres qui produisent des ressources alimentaires pour le caribou en amont du chalet Caribou fait également l’objet de restrictions. Pendant les mois sans neige, Parcs Canada soumet les caribous à une surveillance régulière pour s’assurer que l’activité humaine n’a aucune incidence sur la harde. En outre, le caribou des bois est le point de mire de nouveaux moyens d’interprétation aménagés au sommet de la montagne.

Il se peut que l’affluence accrue ait un impact sur les ours. Parcs Canada a élaboré et mis en oeuvre un plan de gestion des ours assorti d’un plan de communications là où il existe des risques de graves conflits humains-grizzlis dans le secteur des Prés-dans-le-Ciel. Des exigences relatives à la randonnée en groupe, grâce auxquelles les randonneurs du parc national des Glaciers peuvent continuer d’emprunter les sentiers même en présence d’ours dans les parages, pourraient être imposées dans les secteurs des lacs Eva, Miller et Jade, au besoin.

Les projets visant de nouvelles possibilités et de nouvelles installations n’iront pas de l’avant s’ils empiètent sur les lieux d’alimentation ou de croissance des ours. Par exemple, la réintroduction d’une activité d’équitation dans les secteurs de faible altitude du parc pourrait avoir une incidence sur la présence, les déplacements et la mise bas des ours. Les propositions visant une nouvelle piste d’équitation seront donc examinées en fonction de leurs impacts possibles sur les ours, et elles ne seront approuvées que si des mesures d’atténuation appropriées sont prises.

Les opérations et les services aux visiteurs s’accompagnent d’une gestion soigneuse des sources de nourriture humaine dans le secteur des Prés-dans-le-Ciel, surtout à l’occasion d’activités spéciales organisées sur la montagne. Les plantes fourragères et les espèces productrices de baies sont exclues des plans de reverdissement. Les nouvelles activités au chalet Nels-Nelsen, au chalet Caribou, au studio Balsam et au chalet du Lac-Balsam satisferont toutes aux normes les plus élevées qui soient au chapitre de la protection des ours.

Des espèces d’amphibiens telles que la salamandre de Coeur d’Alène et le crapaud de l’Ouest sont menacées par l’intensification de la circulation routière, la dégradation de l’habitat de reproduction ou de migration (les étangs et les forêts en milieu sec) et la prédation accrue en période de migration advenant l’enlèvement du couvert forestier des lieux de reproduction ou de croissance historiques.

La circulation automobile pendant les soirées chaudes et humides a déjà suscité des inquiétudes particulières par le passé. En 2013, Parcs Canada a réduit les heures d’ouverture de la promenade en soirée et a installé des panneaux d’information dans le territoire des salamandres et au poste d’accueil de la promenade. Il explore actuellement la possibilité de construire des passages pour amphibiens.

Dans le secteur des Prés-dans-le-Ciel, les oiseaux peuvent être menacés par l’enlèvement d’arbres utiles à la faune ainsi que par la dégradation de la forêt et les perturbations causées par le bruit. Avant la création de toute nouvelle possibilité d’activité pour les visiteurs, l’habitat devra faire l’objet d’une évaluation permettant de vérifier si le projet envisagé aura des incidences néfastes sur les oiseaux. La période allant du printemps à la mi-août revêt une importance cruciale pour les populations d’oiseaux. La réduction des heures d’ouverture de la promenade en soirée, les évaluations de l’habitat et le choix soigneux des périodes de construction sont les principales mesures d’atténuation qui servent à réduire les perturbations causées aux oiseaux.

Les risques de feux de forêt sont élevés à haute altitude dans le secteur des Prés-dans-le-Ciel, et la promenade représente le seul moyen routier dont disposent les visiteurs et le personnel pour accéder au sommet. Les feux de forêt pourraient menacer les installations du parc sur la montagne et dans la ville voisine de Revelstoke. Parcs Canada rehaussera son niveau de préparation pour la gestion du feu en collaboration avec la collectivité, afin d’assurer la sécurité des visiteurs et de réduire les risques pour les biens et les terres adjacentes. La possibilité de réduire le volume de combustible par des brûlages dirigés sur les versants sud-ouest du mont Revelstoke est à l’étude.

Ressources historiques et culturelles

Le parc national du Mont-Revelstoke recèle un riche patrimoine culturel formé notamment d’installations historiques pour les visiteurs. Le sentier qui mène au sommet de la montagne est maintenant centenaire. Le sentier Lindmark doit son nom à Charles Lindmark, le maire qui entreprit la construction du sentier du Sommet. La promenade des Prés-dans-le-Ciel suit encore en bonne partie le tracé original de la route construite entre 1911 et 1929. Le tremplin Nels-Nelsen demeure le seul endroit au Canada où des records mondiaux de saut à ski ont été établis. Plusieurs bâtiments historiques comme l’abri de l’aire de pique-nique Monashee, celui de l’aire de pique-nique du Lac-Balsam, la tour de guet du sommet, le chalet du Lac-Eva et le chalet Caribou sont encore utilisés par les visiteurs.

Aujourd’hui, la tour de guet et le chalet du Lac-Eva sont protégés à titre d’édifices fédéraux du patrimoine. L’emplacement d’un camp d’internement qui fut brièvement exploité pendant la Première Guerre mondiale – et qui contribua à un chapitre sombre de l’histoire du Canada – a été répertorié par les archéologues et bénéficie désormais d’une protection. Les abris de l’aire de pique-nique Monashee et de l’aire de pique-nique du Lac-Balsam sont entretenus dans leur état architectural d’origine. Le tremplin de saut à ski historique Nels-Nelsen aura une seconde vie grâce aux propositions du présent plan sectoriel. Le chalet Caribou et le chalet du Lac-Balsam sont en train de devenir des repaires pour les artistes. Les récits des Premières Nations voisines sont mis en valeur au sommet, le long du sentier des Premiers-Pas. L’histoire du grand explorateur David Thompson est racontée à un belvédère du sommet qui donne sur la « grande rivière de l’Ouest » – le dernier tronçon qu’il descendit en canot pour devenir le premier Européen à parcourir le fleuve Columbia sur toute sa longueur.

Parcs Canada continuera de protéger et de mettre en valeur les ressources historiques et culturelles qui rapprochent les visiteurs du récit du secteur des Prés-dans-le-Ciel et des personnes qui les ont précédés. Les Premières Nations seront invitées à faire connaître d’autres récits de leurs activités traditionnelles dans le secteur. L’information manquante sur le patrimoine culturel (par exemple sur le camp d’internement de l’époque de la Première Guerre mondiale) sera recueillie et interprétée. La collectivité participera à la diffusion des récits du parc national du Mont-Revelstoke – par exemple, le rôle visionnaire de la ville dans la création du parc, les visites royales ainsi que l’histoire du ski et du saut à ski dans le parc, surtout pendant l’année du centenaire, en 2014. Les ressources historiques du tremplin de saut à ski seront stabilisées, et de nouveaux moyens d’interprétation y seront installés en 2014.

Intendance environnementale

L’étude sur l’attachement au lieu a clairement révélé que les visiteurs accordent une signification particulière au secteur des Prés-dans-le-Ciel et veulent en prendre soin. Les expositions d’interprétation aménagées sur la montagne sont conçues pour faire naître un désir d’intendance personnelle chez les résidents aussi bien que chez les visiteurs.

Parcs Canada continue également de pratiquer l’intendance environnementale. L’infrastructure de soutien opérationnel devenue superflue sera désaffectée, et les terrains, ramenés à leur état d’origine. Dans la mesure du possible, Parcs Canada agit pour prévenir ou enrayer l’établissement et la propagation de plantes non indigènes envahissantes dans les lieux non perturbés. Il explore aussi divers moyens de transport en commun écologiques pour régler les problèmes de congestion – un exploitant du secteur privé a commencé à offrir un service de navette du centre-ville de Revelstoke au sommet de la montagne en 2013.


Notes de bas de page

Note de bas de page 1

La « liste fédérale » désigne l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP).

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Note de bas de page 2

Les « espèces évaluées à l’échelle nationale » sont celles que le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada a évaluées et dont il a recommandé l’inscription à la LEP.

(Retour)

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