Découvrez les plantes les plus intéressantes de la côte nord

Aire marine nationale de conservation du Lac-Supérieur

Par Kimberly Teager et Douglas Tate

Avons-nous mentionné à quel point les communautés végétales côtières sont intéressantes? Dans le numéro d’automne d’au fil de L’EAU, nous avons expliqué pourquoi la rive nord du lac Supérieur est l’un des très rares endroits où l’on peut trouver des plantes arctiques-alpines dans la région des Grands Lacs. Nous avons également décrit les efforts déployés par le personnel de Parcs Canada pour élargir la liste des espèces connues présentes dans l’aire marine nationale de conservation (AMNC) du Lac-Supérieur. D’où la question… qu’avons-nous trouvé?

Les saxifrages ressemblent à une succulente du désert que l’on pourrait recevoir comme cadeau de pendaison de crémaillère; cependant, certaines espèces locales sont bien adaptées aux climats plus frais. Les feuilles épaisses de la saxifrage épineuse (Saxifraga tricuspidata) qui retiennent l’eau changent à un rouge vif à l’arrivée de l’hiver, lorsque ses graines sont libérées et transportées sur de grandes distances par des vents forts. En Ontario, cette espèce pousse généralement dans les basses terres de la baie d’Hudson, mais quelques populations isolées ont été trouvées sur des îles au large de la péninsule de la baie Noire.

L’endroit où vit la grassette vulgaire (Pinguicula vulgaris) n’est pas la seule chose intéressante sur elle, sa façon de vivre est tout aussi intéressante. Vous avez peut-être déjà entendu parler des plantes carnivores qui « mangent » des insectes et d’autres petits organismes pour obtenir des nutriments essentiels. La plupart des exemples poussent dans les sols de zones humides sans azote et phosphore. Contrairement aux plantes poussant dans les tourbières, les grassettes peuvent pousser sur des rochers exposés, sur les bords des bassins d’éclaboussures ou en hauteur, loin des grandes vagues, dans des fissures sur les falaises. Certains disent que leurs feuilles ressemblent à de minuscules peaux de bananes, mais plutôt que d’être glissantes, ces feuilles produisent un fluide collant et des enzymes pour piéger et digérer leurs proies.

Seulement observé dans le bassin des Grands Lacs, le silene acaule (Silene acaulis) a trouvé refuge sur une île du lac Supérieur. Dans l’Arctique, on l’appelle parfois la plante boussole parce que les fleurs apparaissent d’abord sur son côté orienté vers le sud, d’où proviennent les premiers rayons du soleil printanier. Ses feuilles et ses branches persistantes s’étalent en une forme aérodynamique de coussin qui le protège des vents d’hiver menaçant de le dessécher. Le poète William Wordsworth (1807) le décrit le mieux…

[Traduction] « Là, s’accrochant au sol, il repose
Avec ses nombreux yeux violets,
Une constellation sur un coussin vert comme la mousse. »

Les lichens ne sont pas du tout des plantes, mais ils sont néanmoins des membres essentiels des communautés arctiques-alpines. Bien qu’ils ressemblent beaucoup aux mousses, les lichens sont constitués de champignons vivant en symbiose avec des algues ou des cyanobactéries. La flavocétraire nivéale (Flavocetraria nivalis) est un plaisir à voir, car on en trouve très peu en Ontario. Elle se cache dans des crevasses rocheuses ici et là le long de la côte nord, et on peut également la trouver dans la toundra maritime de la baie d’Hudson.

Ce ne sont là que quelques exemples des nombreuses plantes (et lichens) intéressantes que l’on trouve dans l’AMNC du Lac-Supérieur et qui poussent généralement dans les habitats arctiques ou alpins. La plupart d’entre elles sont petites et difficiles à repérer sur le substrat rocheux, à l’ombre des corniches rocheuses ou cachées parmi les mousses et autres plantes. Alors, lorsque vous explorerez la rive nord du lac Supérieur, faites attention où vous mettez les pieds! Si vous avez la chance de les trouver, n’hésitez pas à échanger vos observations sur iNaturalist !

 

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