Un visiteur rare à l’AMNC du lac Supérieur!
Aire marine nationale de conservation du Lac-Supérieur
Par Doug Tate
Les rives du lac Supérieur accueillent de nombreux visiteurs, mais au printemps dernier, l’un d’eux a suscité l’intérêt de certains résidents. Plutôt qu’une personne, ce vagabond international était un oiseau en voie de disparition – un pluvier siffleur.
Le 13 mai 2023, un pluvier siffleur a été observé sur la langue de sable de la rivière Wolf, près de l’aire de conservation de l’Hurkett dans la baie Black, à l’intérieur des limites de l’aire marine nationale de conservation (AMNC) du lac Supérieur. Le dos du pluvier siffleur est de la couleur du sable de plage sec et son ventre est blanc, avec une bande pectorale noire. Les parties les plus colorées sont les pattes et le bec orange vif. Les ornithologues locaux ont afflué sur le site pour voir ce petit oiseau, car il est rare dans la région. Il ne semblait pas trop préoccupé par toute cette attention et est resté sur le site pendant au moins quatre jours.
Le pluvier siffleur, dans toute son aire de répartition au Canada, est inscrit sur la liste des espèces en voie de disparition de la Loi sur les espèces en péril du Canada et sur la liste provinciale des espèces en péril de l’Ontario. Dans la région des Grands Lacs, de petites populations reproductrices sont présentes dans plusieurs zones, notamment sur les rives méridionales du lac Supérieur. Des efforts intensifs de gestion sont en cours pour tenter d’aider les pluviers à se rétablir. Dans le cadre des efforts de rétablissement, de nombreux pluviers sont marqués d’une bague de couleur lorsqu’ils sont poussins, ce qui permet de suivre leurs déplacements.
Des photographies de l’oiseau observé à la rivière Wolf ont permis aux biologistes de distinguer le motif unique des bandes de couleur sur ses pattes. Ces bandes ont permis de déterminer que ce pluvier a éclos au printemps 2022 au Sleeping Bear Dunes National Lakeshore, dans la partie nord-est du lac Michigan. Si l’on considère que ces oiseaux hivernent généralement dans le golfe du Mexique ou sur la côte atlantique de la Floride ou de la Géorgie, ce petit oiseau, âgé de moins d’un an, aurait déjà parcouru quelque 4 000 km. S’il essayait de rentrer chez lui dans le Michigan, il a dépassé les 450 km!
Il n’est pas surprenant que l’oiseau ne soit resté que quelques jours. Le site de la rivière Wolf n’offre pas les vastes plages de sable dont cette espèce a besoin pour se reproduire; il n’y avait pas non plus d’autres pluviers à courtiser en tant que partenaires potentiels! Espérons qu’il ait trouvé suffisamment de nourriture pour poursuivre ses pérégrinations. Les oiseaux de rivage comme celui-ci ont besoin d’un bon habitat, ainsi que de temps pour se nourrir et se reposer sans être dérangés pendant la reproduction. Les mêmes exigences s’appliquent aux sites de halte migratoire, connus sous le nom d’haltes migratoires. Il est important de rester à une distance respectable (observer avec des jumelles, des lunettes d’observation ou des téléobjectifs) et de tenir les chiens en laisse. Les oiseaux qui s’envolent ne se nourrissent pas et gaspillent une énergie précieuse.
Les zones protégées jouent un rôle important dans la conservation des espèces rares, le soutien de la biodiversité et même en tant que solutions climatiques fondées sur la nature. Il s’agit d’un excellent exemple d’une espèce bénéficiant d’habitats protégés de part et d’autre d’une frontière internationale. Si vous souhaitez en apprendre davantage sur les oiseaux de la région du lac Supérieur, pensez à participer au Dorion Birding Festival, les 25 et 26 mai 2024, et signalez vos observations d’oiseaux à l’aide du site eBird.
<< Au fil de l’EAU
- Date de modification :