Artefacts de Lower Fort Garry

Lieu historique national de Lower Fort Garry

Objets mémorables de la collection

Le lieu historique national de Lower Fort Garry possède 46 000 objets. Les artéfacts présentés font partie d’une vaste collection d’artefacts et de reproductions historiques. Le lieu historique compte 13 bâtiments, dont neuf sont meublés de façon à rappeler l’époque du milieu des années 1800, trois espaces d’exposition servent de musée et un magasin de poudre.

Les interprètes de Parcs Canada utilisent ces objets historiques pour présenter l’histoire de Lower Fort Garry et pour offrir aux visiteurs l’occasion de découvrir la richesse de l’histoire du Manitoba. Les objets sur place, qui constituent de précieuses ressources culturelles, sont exposés pour que le public puisse les découvrir en plus d’être soigneusement protégés dans l’intérêt des prochaines générations.

Canons de York Factory
 
Un canon de York Factory sur un support dans un présentoir en bois, à partir d’une vue trois-quarts.

Gros plan d’un écusson visible du haut du canon. L’écusson représente une couronne et une bannière sur laquelle il est écrit : « Dieu et mon Droit ».
1843
Compagnie du Nord-Ouest
Bronze coulé avec des pièces en fer d’un affût de campagne
Lieu historique national de Lower Fort Garry
HX.95.28.1; HX.95.28.2

Ces deux canons, fabriqués pour l’armée britannique par la Compagnie du Nord-Ouest en 1843, devaient être livrés à la colonie de la Rivière-rouge. Pouvant tirer des projectiles de 12 livres, ces canons coulés en bronze, pèsent 693 livres chacun. Au départ, le 6e Régiment de fantassins (Royal First Warwickshire) devait transporter les canons par bateaux York en 1846. Toutefois, l’équipement encombrant s’est avéré être trop lourd et difficile à manœuvrer. Par conséquent, les canons sont restés à York Factory, un poste de traite d’importance de la Compagnie de la Baie d’Hudson situé sur la rivière Hayes. Pendant des années, l’artillerie est restée à devant de l’entrepôt et servait à souligner l’arrivée de navires de ravitaillement en provenance de la Grande-Bretagne. Au milieu du XXe siècle, les canons ont été transportés à Churchill où ils ont été entreposés jusqu’à ce qu’ils soient endommagés par un incendie dans les années 1970.

En 1981, des restaurateurs du ministère du Patrimoine canadien ont soigneusement nettoyé les canons endommagés par le feu à l’aide de savon doux, de solvants et de laine d’acier. Ils ont ensuite appliqué une couche de cire microcristalline afin de préserver la surface de la rouille. Les travaux de restauration achevés, les canons ont été transportés au lieu historique national de Lower Fort Garry où ils sont exposés dans le bastion sud-ouest. Enfin, environ 150 ans plus tard, les canons sont finalement arrivés à destination sur les rives de la rivière Rouge.

Charrue en bois
 
Vue de trois-quarts d’une charrue en bois tenue par un interprète vêtu en costume d’époque.
1840-1860
Fabriqué par : Duncan McRae
Fer et bois
Lieu historique national de Lower Fort Garry
HG.61.1.342

Cette charrue en bois munie d’un soc en fer, de brides et de montants a été fabriquée par le maçon en pierres de la région, Duncan McRae. Au début de l’établissement de la colonie de la Rivière-rouge, les maçons en pierre étaient très recherchés. Duncan McRae a été embauché pour construire le Lower Fort Garry et d’autres bâtiments importants de la région, dont l’église et le presbytère St. Andrews. Alexander Lillie, le premier propriétaire de la charrue était le premier gérant de la ferme à Lower Fort Garry. La charrue compte parmi les premiers instruments fabriqués au fort. Il est probable que ce soit la plus ancienne charrue qui subsiste dans l’Ouest canadien.

Environ au milieu du XIXe siècle, ce type de charrue à traction animale a été largement utilisée dans la colonie de la Rivière-rouge. Les agriculteurs se servaient de ces charrues traçant de longues lignes droites, créant des sillons et des crêtes dans la terre. Ce procédé permettait de soulever et de retourner le sol riche en nutriments pour préparer la terre à l’ensemencement des cultures.

Le personnel chargé des collections effectue régulièrement le nettoyage et l’inspection de la charrue pour veiller à la préservation continue de celle-ci.

Trousseau de clés
 
Trousseau de clés, dont six sont disposées sur une bande métallique circulaire. La plus grande se trouve au centre, et à partir du centre, la taille des clés diminue vers l’extérieur.
1840-1910
Acier
Lieu historique national de Lower Fort Garry
HG.95.1.281B-G

Depuis les années 1600, la possession des clés de l’entrepôt et d’autres édifices importants faisait partie des signes d’autorité au sein de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Il semblerait que ces clés étaient celles de la Grande maison de Lower Fort Garry.

Ces clés étaient autrefois été fixées à une planche de bois et accompagnées d’une note dactylographiée : « Ces clés sont celles que le commissaire de la Compagnie de la Baie d’Hudson avait le privilège de porter dans la poche de son gilet lorsque ce bâtiment était appelé la Maison du commissaire. » [traduction]

Avant d’être exposées, ces clés ont été nettoyées par des restaurateurs de Parcs Canada pour enlever la rouille à l’aide de l’abrasion par air, de laine d’acier et d’un scalpel. On a ensuite appliqué une couche protectrice d’acide tannique et de cire microcristalline pour protéger la surface métallique et empêcher l’acier de rouiller.

Sculpture sur bois de Louis Riel 
 
Vue de face de la sculpture sur bois de Louis Riel portant l’inscription « David » sur le socle du buste. La figure barbue repose sur une étagère.
1885
Sculpteur : William Henry Jackson (1861-1952)
Chêne
Lieu historique national de Lower Fort Garry
HG.64.20.2

Le buste en chêne (format miniature) de Louis Riel a été sculpté par William Henry Jackson (1861-1952) alors qu’il était interné dans un asile, le Manitoba Asylum. En décembre 1884, il est secrétaire de la North-West Settlers' Union. Louis Riel et W.H. Jackson rédigent une pétition à l’intention du gouvernement fédéral pour faire pression en faveur des droits des Métis. Après la rébellion de 1885, W.H. Jackson et Louis Riel sont capturés et subissent un procès. Toutefois, en raison des préoccupations quant à sa santé mentale, W.H. Jackson est déclaré non coupable et admis au Manitoba Asylum à Lower Fort Garry. L’asile, qui a ensuite déménagé à Selkirk, est le premier asile au Manitoba. L’établissement dirigé par le Dr David Young est reconnu pour l’importance accordée à la thérapie et à son traitement humanitaire des patients hospitalisés comparativement aux autres hôpitaux psychiatriques situés dans l’est du Canada et en Europe. Dans son journal le 14 août 1885, le Dr Young décrivait W.H. Jackson comme un homme « plutôt maigre » ayant une « profonde admiration pour Louis Riel » et sa cause [traduction]. Plus tard cette année-là, W.H. Jackson offrait au Dr Young la sculpture en miniature de Riel. Par la suite, il s’est enfui de l’asile et s’est établi d’abord à Chicago, puis à New York.

La sculpture sur bois, fixée à un support de bois à trois pièces, représente Louis Riel barbu et porte l’inscription « Louis David Riel » sur le devant et les côtés du buste. Au fil du temps, le bois sec s’est fendu à certains endroits et le support de fixation a été endommagé par une vis moderne. En 1992, Parcs Canada s’est occupé de préserver l’artéfact pour empêcher toute détérioration future. Le socle du buste a été démonté, et la vis a été retirée. De vieux joints de colle ont été nettoyés, et les fissures ont été remplies de colle fraîche pour améliorer l’aspect du bois et pour freiner une fissuration plus sérieuse. Le support et le buste ont ensuite été assemblés soigneusement, et des retouches ont été apportées là où il y avait des inégalités dans l’aspect de la surface du bois.

Lanterne magique 
 
Les lanternes magiques sont les premiers projecteurs de diapositives à diffuser des images individuelles. La lanterne magique servait à divertir le public bien avant l’invention de la technologie vidéo.
Environ 1890
Étain plaqué en laiton sur une base en bois
Lieu historique national de Lower Fort Garry
X.68.204.10

La lanterne magique est l’ancêtre des appareils de projection servant à présenter des séquences d’images individuelles. Inventée au milieu du XVIIe siècle, la lanterne magique servait à divertir le public bien avant l’invention de la technologie vidéo moderne. Les appareils ont été popularisés au XVIIIe siècle ainsi qu’au début du XIXe siècle lorsqu’on projetait des images susceptibles d’effrayer le public, un genre théâtral appelé fantasmagorie. Au milieu du XIXe siècle, on employait la technologie à des fins édifiantes et éducatives, notamment pour les actualités, les histoires bibliques et les contes pour enfants. Des projectionnistes itinérants se rendaient d’un endroit à l’autre pour présenter des séances de lanterne magique dans des lieux communautaires comme des salles publiques, des églises et des maisons.

La lanterne magique qui est actuellement exposée dans la boutique à Lower Fort Garry est un modèle allemand qui date des années 1890. L’appareil qui repose sur une base de bois est muni d’une lampe à l’huile et d’un objectif équipé d’une lentille focale. Les images individuelles étaient projetées à travers la lentille lors que la lampe était allumée. Bien qu’il n’existe aucun document officiel de la compagnie attestant le transport de ces appareils sur des bateaux de la Compagnie de la Baie d’Hudson, il y a des documents relatifs à une lanterne magique à Gimli, au Manitoba, en 1878. Des projectionnistes itinérants se rendaient jusqu’à la colonie de la Rivière-rouge en se déplaçant, par exemple, par bateau à vapeur à partir d’endroits comme St. Paul. Comme le prix des lanternes et des images (diapositives) est devenu plus abordable vers le milieu des années 1800, il est possible que des employés de la Compagnie de la Baie d’Hudson aient commandé ces appareils.

Le personnel chargé des collections effectue régulièrement le nettoyage et l’inspection de la lanterne magique pour veiller à la préservation continue et à la survie de l’artéfact.

Forte-piano 
 
Vue de trois-quarts du forte-piano ayant son couvercle ouvert, vue de l’angle droit.

Vue de trois-quarts du côté droit du forte-piano ayant le couvercle ouvert et les cordes en vue.
1810
Acajou, laiton, cordes et autres matériaux
Lieu historique national de Lower Fort Garry
X.68.35.1

Ce piano (autrefois appelé forte-piano ou piano-forte) est l’un des instruments que l’on avait transportés à la Terre de Rupert d’Angleterre et de l’Est du Canada et comptait aussi parmi les plus dispendieux et les plus difficiles à déplacer. Ces instruments devaient être transportés par bateau York et lorsqu’un portage s’avérait nécessaire, c’étaient les membres de l’équipage qui devaient les transporter. Posséder un piano dans les postes de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson des régions rurales de la Terre de Rupert symbolisait une certaine classe sociale et servait à rappeler, avec nostalgie, le mode de vie urbain cultivé des classes supérieures de l’Est du Canada et d’outre-Atlantique. Habituellement, dans la colonie de la Rivière-rouge, on ne trouvait des pianos que dans les salons des meilleurs administrateurs de la Compagnie de la Baie d’Hudson, du clergé et de certains particuliers bien nantis. Au cours du XIXe siècle, quoique les pianos étaient encore dispendieux, ceux-ci sont progressivement devenus plus accessibles à la classe moyenne en pleine expansion.

À l’instar de l’ancien gouverneur de Lower Fort Garry, George Simpson et d’autres administrateurs de la Compagnie de la Baie d’Hudson, Eden et Anne Colvile se sont fait expédier un piano d’Angleterre, en 1851. Pour un montant de 43 livres sterling, ils se sont procuré un piano en bois de rose auprès du Royal Harmonium and Piano-Forte Saloon. C’était une somme considérable compte tenu du fait que le salaire moyen d’un agriculteur s’élevait à 5 livres sterling par année. Le piano avait été expédié au fort dans une boîte de protection doublée en zinc, accompagné de 12 œuvres musicales, d’un marteau d’accordage ainsi que d’instructions pour accorder le piano. Le forte-piano qui se trouve actuellement dans le salon de la Grande maison à Lower Fort Garry n’est pas le piano original de la famille Colvile. Il s’agit toutefois d’un artéfact adapté à cette période et à ce cadre. Ce piano est un piano carré fabriqué par John Broadwood and Sons, fabricant connaissant un certain succès en raison de ses prix abordables et de la qualité de ses instruments. Le forte-piano à six pattes est fabriqué d’acajou et comporte une section en placage de bois de rose. Il comporte aussi des panneaux de laiton à décor floral et une rangée de moulures en laiton sur le devant et les côtés.

Les restaurateurs de Parcs Canada ont effectué plusieurs traitements de conservation afin de s’assurer que le piano puisse encore servir aujourd’hui. En 1984, les restaurateurs ont réparé une fissure dans la table d’harmonie, réparé les pattes auxquelles il manquait certaines pièces et qui devaient être replacées à leur position initiale, restauré le bois de placage qui avait des fentes et se soulevait; et nettoyé les décorations de laiton qui avaient terni. Après ces traitements, le piano a été entièrement frotté à la main avec de la pierre pourrie et de l’huile de coupe, puis recouvert de cire en pâte pour en protéger l’éclat magnifique.

Motif en perles pour mocassin 
 
Le motif à perles pour mocassins, artefact archéologique a été découvert sous l’entrepôt à York Factory.
XIXe siècle
Verre, matrice de terre
Lieu historique national de Lower Fort Garry (lieu d’origine : York Factory)
PRO.351.84

L’artéfact archéologique présente des restes d’une empeigne de mocassin trouvée à York Factory sous l’entrepôt. À l’origine, il s’agissait d’une pièce de cuir sur laquelle figure du perlage de verre ornemental ainsi qu’une autre empeigne correspondante pour l’autre pied. Ces deux pièces auraient été cousues sur le dessus du mocassin. Le motif en perles de couleur bleu, blanc et rouge est un exemple de l’esthétisme et de la conception intégrés à la fabrication de vêtements traditionnels autochtones. Les mocassins, habituellement fabriqués en peau de daim, servaient à protéger les pieds de ceux qui les portaient tout en leur permettant une liberté de mouvement en raison de leurs semelles souples. Ce genre de chaussures, portées par les Autochtones, ont aussi été portées par les chasseurs et les commerçants de fourrure de descendance européenne et métisse de la colonie de la Rivière-rouge.

Cet objet constitue une trouvaille remarquable étant donné qu’il est inhabituel de découvrir des artéfacts fabriqués de matériaux organiques avec de motifs en perles toujours intacts. Pour préserver cet artéfact et de conserver le perlage pour l’avenir, les restaurateurs de Parcs Canada ont utilisé une solution de colle à menuiserie blanche qui fait adhérer la broderie de perles dans les restes de terre dans laquelle l’objet a été trouvé. Un échantillon de terre qui a été retiré avec l’artéfact a été soigneusement scellé et expédié pour faire l’objet d’analyses en laboratoire.

Deux chaises de l’époque du Motor Country Club 
 
Deux chaises en bois cintré à une table dans la salle d’exposition sur le Motor Country Club dans la Grande maison à Lower Fort Garry.
Matière : Bois
Date d’utilisation : de 1920 à 1960 
Numéros d’enregistrement : HG.62.22.39D; HG.62.22.39C
 

De 1913 à 1962, la Grande maison de Lower Fort Garry servait de lieu de réunion au Motor Country Club du Manitoba. Ces deux chaises en bois fabriquées à la main et quatre autres chaises de cet ensemble qui font maintenant partie de la collection de Parcs Canada, étaient utilisées dans la maison pendant la période mentionnée. Différentes photographies de la Grande maison prises à cette époque confirment la présente des chaises dans la salle de restaurant du Country Club. En 1962, à l’expiration du bail du Club, Parcs Canada a acheté différents meubles et objets que le Club avait acquis pour meubler la Grande maison au fil des ans, et ces chaises faisaient partie de ces antiquités.

Il s’agit de chaises en bois cintré, c’est-à-dire du bois rendu flexible et courbé dans la forme désirée par une opération de chauffage à la vapeur. Bien que Lower Fort Garry fasse revivre aujourd’hui l’époque de la traite des fourrures du milieu du 19e siècle, une exposition dans la Grande maison rend hommage à l’époque du Motor Country Club. Elle comprend ces chaises ainsi qu’une variété d’autres artéfacts et photographies de la période du Motor Country Club.

Autres liens :
Album de photos historiques du Motor Country Club

Livres de grammaire appartenant à Donald Ross et à sa famille
 
Les deux ouvrages de grammaire grecque et de grammaire anglaise de M. Ross possédaient une couverture marbrée et une reliure en cuir.

Ouvrage de grammaire grecque de M. Ross; gros plan de la signature « M. Ross » à l’encre sur la page de garde avant la page de titre.
Cet ouvrage de grammaire anglaise est signé « Miss Ross Camberwell 1838 ». Le manuel appartenait probablement à la fille aînée des Ross, Jean Ross (née en 1822).
Murray Lindley, English Grammar Adapted to the Different Classes of Learners with an Appendix Containing Rules and Observations for Assisting more Advanced Students to Write with Perspicuity and Accuracy, 47e édition (York : Thomas Wilson & Sons, High-Ousegate, 1834).
Numéro d’enregistrement : HG.61.1.126

Archibald N. Carmichael, Rudiments of the Greek Language for the Use of the Edinburgh Academy, 4e édition, augmentée et améliorée (Édimbourg et Londres : Oliver & Boyd, Weedale Court and Simpkin, Marshall, & Co., 1837).
Numéro d’enregistrement : HG.61.1.122

 

Ces deux ouvrages appartenaient à l’origine à Donald Ross (1797- 1852), facteur en chef à Norway House de la Compagnie de la Baie d’Hudson, et à sa famille. La famille Ross a vécu dans le Cottage des visiteurs à Lower Fort Garry de 1851 à 1852. Donald Ross a déménagé à Lower Fort Garry à la fin de sa longue carrière à la Compagnie de la Baie d’Hudson, car il souffrait de consomption (tuberculose) et espérait que le climat dans le sud atténuerait ses symptômes.

Donald Ross a apposé sa signature sur la page de garde de son exemplaire de Rudiments of the Greek Language for the Use of the Edinburgh Academy (1837) et, dans une écriture différente, sur la dernière page de l’ouvrage. English Grammar Adapted to Different Classes of Learners (1834) de Murray Lindley porte l’inscription « Miss Ross Camberwell 1838 » une fois à l’encre et une fois au crayon. L’ouvrage aurait été acheté en 1838 à Camberwell – dans la banlieue de Londres – par Jean Ross, la fille aînée des Ross. Ce manuel de grammaire était très populaire en Angleterre et en Amérique du Nord. Publié pour la première fois en 1795, le texte a fait l’objet de 50 éditions différentes. Deux types de « s » différents sont utilisés dans les signatures manuscrites de M. Ross et de Mlle Ross. Le « s » qui ressemble à un « f » est appelé « s long » et était souvent utilisé dans l’impression mécanique et la calligraphie jusque dans les années 1790. Ces signatures montrent que le « s long » était conservé dans certaines calligraphies à l’ancienne dans la seconde moitié du 19e siècle.

Tous les officiers de la Compagnie de la Baie d’Hudson avaient droit à un espace de chargement sur les brigades en provenance et à destination de l’Angleterre en fonction de leur rang. Ils pouvaient utiliser cet espace pour y transporter des biens tels que des livres et d’autres effets personnels. Les livres pouvaient être commandés en écrivant directement à un libraire en Angleterre ou en écrivant au secrétaire à Londres. Comme les livres faisaient en général l’objet d’importations privées, il n’existe pas de registre des commandes de livres de la Compagnie de la Baie d’Hudson. D’après les données dont nous disposons, il semble que des livres de grammaire étaient moins souvent commandés que des ouvrages de référence comme les dictionnaires et les encyclopédies, les traités et les livres de fiction d’auteurs tels que Shakespeare, Charles Dickens et Walter Scott.

Les décorations d’arbre de Noël traditionnelles
 
Sapin décoré d’ornements de Noël traditionnels.

Le 23 décembre 1848, un article publié dans The Illustrated London News contient une gravure détaillée de la reine Victoria et du prince Albert avec leurs enfants, rassemblés autour d’un sapin somptueusement décoré au château de Windsor. Le sapin est une tradition de Noël royale allemande; celui-ci mesure 2,45 m de haut et arbore six rangées de branches étaient décorées de bougies, de friandises, de gâteaux et de bonbons dans des paniers suspendus par des rubans colorés. L’arbre est posé sur un guéridon recouvert d’une nappe, et au-dessous se trouvent des cadeaux constitués de friandises plus substantielles, de poupées et de jouets pour les jeunes membres de la famille royale. Tout au sommet de l’arbre se trouve un petit ange aux ailes déployées tenant une couronne.

Vous pouvez admirer une reconstitution du sapin de Noël de la reine Victoria et du prince Albert lors de l’activité Noël à la rivière Rouge au lieu historique national de Lower Fort Garry. Découvrez les décorations d’arbre de Noël traditionnelles de la collection de Parcs Canada : bougeoirs en verre moulé coloré, poupées en papier décorées de lamé et figurines de père Noël en verre moulé, le tout enjolivé d’ornements faits de fruits, de maïs éclaté et de canneberges, typiques de l’époque.

La toute première carte de Noël 
 
Gros plan d’une carte de Noël.

La première carte de Noël est envoyée par Henry Cole (1808-1882), fonctionnaire, éducateur, inventeur et premier directeur du Victoria and Albert Museum de Londres, en Angleterre. Dans les années 1840, Cole joue un rôle clé dans la réforme du système postal britannique. Il aide à établir l’Uniform Penny Post (affranchissement universel à un penny), ce qui encourage les gens à échanger des vœux de fin d’année par la poste sur des cartes de visite. Comme le courrier laissé sans réponse s’accumule chez lui, Cole décide d’adopter une solution permettant de gagner du temps. Il demande à son ami John Callcott Horsley d’illustrer une carte de Noël qui sera produite en série et vendue dans tout Londres. Le 17 décembre 1843, l’illustration de la carte est achetée, et la première carte de Noël est envoyée à Cole par Horsley, accompagnée d’un message personnel et d’un petit autoportrait en guise de signature dans le coin inférieur droit.

La carte se vend un shilling, ce qui est plutôt cher pour l’époque, et l’entreprise est vite considérée comme un échec commercial. Cependant, en 1848, le prince Albert importe certaines traditions de Noël allemandes dans la culture anglaise. Parmi celles-ci se trouve le sapin décoré de manière traditionnelle comme décrit dans le numéro de Noël de l’Illustrated London News. Bientôt, en Angleterre, des cartes, des babioles et des livres sur le thème de Noël, comme Un chant de Noël de Charles Dickens, sont proposés à tous les citoyens de la classe moyenne pouvant s’offrir ce luxe. Ainsi, la mode de Noël voit le jour en Angleterre dans les années 1870.

Pendant l’activité Noël à la rivière Rouge, les visiteurs trouveront des reproductions de la première carte de Noël ainsi que des cartes portant d’autres illustrations sur lesquelles ils pourront écrire au porte-plume! Un exemplaire du livre The Night Before Christmas datant de 1896 est exposé dans la grande maison. Vous pourriez également rencontrer « Charles Dickens », qui fera la lecture du conte A Night Before Christmas dans une reproduction de ce livre.

Référence : Victoria and Albert Museum, « The first Christmas card »

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