Culture et histoire

Lieu historique national de L’Anse aux Meadows

Au cours des quatre à cinq mille dernières années, bien des peuples ont habité cette région, certains plus longtemps que d’autres. Parmi ces peuples, il y avait quelques marins scandinaves. Les vestiges de leur campement, découverts en 1960 par Helge et Anne Stine Ingstad, témoignent de la plus ancienne colonie européenne du Nouveau Monde.

La découverte du site et les fouilles archéologiques (1960-1968)

En 1960, près de neuf siècles plus tard, un explorateur et écrivain norvégien, Helge Ingstad, se rendit à L’Anse aux Meadows. Il faisait des recherches poussées pour découvrir les lieux de débarquement des scandinaves sur la côte, à partir de la Nouvelle-Angleterre vers le nord. Un habitant de L’Anse aux Meadows, George Decker, le conduisit à un groupe de bosses et de crêtes recouvertes d’herbe, rappelant des ruines de maisons. Il s’avéra qu’il s’agissait des vestiges de l’ancienne colonie scandinave. Pendant les huit années suivantes, Ingstad et sa femme, l’archéologue Anne Stine Ingstad, y dirigèrent les fouilles d’une équipe d’archéologues norvégiens, islandais, suédois et américains.

L’épingle de bronze
© Parcs Canada

Les Ingstad découvrirent que les crêtes recouvertes d’herbe étaient les assises des murs de huit maisons scandinaves construites au XIe siècle. Les murs et les toits étaient faits de mottes de gazon qui reposaient sur une charpente. C’était des constructions du type de celles qu’on trouvait en Islande et au Groenland autour de l’an 1000. Des foyers longs et étroits creusés au milieu des planchers servaient de moyens de chauffage, d’éclairage et de cuisson.

Parmi les ruines, les archéologues découvrirent des artefacts semblables à ceux qu’on avait trouvés sur des sites semblables en Islande et au Groenland. Dans la fosse à cuisson de l’une des grandes maisons, on retrouva une épingle en bronze garnie d’une tête en forme d’anneau que les Scandinaves utilisaient pour attacher leurs manteaux. Dans une autre maison, on trouva une lampe à pétrole en pierre et un petit volant de fuseau. Dans la fosse d’une troisième maison, on découvrit un fragment d’une aiguille en os qui devait servir à un certain type de tricot. On trouva également un petit fragment de cuivre ouvragé qui avait dû être rutilant.

Grâce à ces découvertes, nous savons qu’il n’y avait pas que des hommes parmi les colons scandinaves. Les volants de fuseau et les aiguilles à tricoter étaient utilisées par les femmes. Une petite pierre à affûter les aiguilles et les ciseaux reposait près du volant de fuseau. Il s’agissait de pièces composant un trousseau de femme.

On trouva sur le site une quantité considérable de scories provenant de la fonte et du forgeage du fer ainsi que de nombreux clous et rivets en fer utilisés dans la construction des bateaux. Ces détails, plus que tout autre, permirent aux archéologues d’affirmer qu’il s’agissait de l’emplacement d’une colonie scandinave.

Date de modification :