Architecture
Lieu historique national du Fort-Edward
Histoire
Le fort Edward a été construit en juin 1750 pour protéger la voie terrestre entre Annapolis Royal, l'ancienne capitale de la Nouvelle-Écosse, et Halifax, la nouvelle capitale, fondée en 1749. Les autorités coloniales britanniques voulaient aussi, de cette façon, asseoir leur autorité sur la région de Piziquid, l'un des centres de l'établissement acadien dans la province. De nombreux Mi'kmaq fréquentaient également la région puisqu'ils empruntaient les deux rivières (Avon et St. Croix) qui se rencontrent en contre-bas de la colline sur laquelle le fort a été construit.
À l'automne de 1755, Le fort Edward servit de quartier général lors de la déportation d'environ 1 200 Acadiens, hommes, femmes et enfants, des villages de Piziquid. Quelques Acadiens réussirent cependant à échapper à la déportation et de petits groupes de fuyards furent détenus au fort au cours des années suivantes.
Au cours de la Révolution américaine, les autorités militaires réparèrent le fort et y postèrent une garnison pour protéger la région de ce qui est aujourd'hui Windsor des attaques surprises des Américains. L'un des capitaines du régiment britannique qui a habité le fort était Allan Macdonald, l'époux de Flora Macdonald qui est connue pour avoir sauvé Bonnie Prince Charlie après la défaite de ses troupes écossaises à la bataille de Culloden en 1745. Flora a passé l'hiver de 1778-1779 au fort Edward avant de retourner en Écosse.
Les autorités militaires réparèrent de nouveau le fort à la hâte et y postèrent une garnison quand la guerre éclata entre la Grande-Bretagne et les États-Unis en 1812, parce qu'elles craignaient une attaque sur la région de Windsor. Malgré ce bref regain d'activité, le fort Edward avait déjà perdu depuis des décennies sa valeur stratégique dans la défense de la Nouvelle-Écosse. Les fortifications finirent par tomber en ruine, mais les terrains furent utilisés pour l'entraînement de la milice locale et la tenue de l'exposition agricole de Windsor. Pendant la première Guerre mondiale, le fort servit également de camp aux troupes de la vallée de l'Annapolis en partance pour l'Europe.
Un plan exact du fort Edward à Pesaquid, 1757 (bibliothèque William Clement, Ann Arbor, Michigan), montre que les défenses étaient constituées d’un blockhaus, de casernes pour les soldats et les officiers, d’entrepôts à provisions, d’une poudrière et de bâtiments de services, lesquels étaient protégés par des remparts de terre, une palissade de bois et un fossé. À l’extérieur des remparts, sur le versant de la colline, se trouvaient de petits jardins, des bâtiments pour le bétail et les chevaux, un hôpital, une forge et des cabanes pour certains soldats. Il y avait également une maison de troc, un poste de traite sanctionné par le gouvernement mis sur pied pour faciliter le commerce avec les Mi’kmaq. Il ne reste plus aujourd’hui que le blockaus, le plus vieux des 200 qui furent construits au Canada et le plus vieux qui existe encore en Amérique du Nord.
Architecture du blockhaus
La forme du blockhaus
Le terme « blockhaus » désigne habituellement une structure simple en bois de deux étages; l’étage supérieur étant légèrement en saillie. Les lourdes pièces de bois qui forment les murs proviennent des forêts avoisinantes et ont été façonnées à l’aide d’outils simples. Les blockhaus offraient une excellente protection contre les flèches et les armes légères, qui étaient principalement utilisées à l’époque de la construction du fort Edward.
Construction
Des artisans acadiens ont préparé le bois de charpente du blockhaus à Halifax. Les pièces de bois ont ensuite été transportées à Piziquid. À l’étage supérieur du blockhaus, vous pouvez voir des ensembles jumelés de chiffres romains inscrits sur le bois. Il était ainsi plus facile pour les travailleurs d'assembler sur place la charpente.
Ouvrage de défense
De gauche à droite : Extérieur de l’étage supérieur du fort; embrasure et meurtrières vues de l’intérieur; gros plan d’une meurtrière et de sa forme évasée.
Le blockhaus du fort Edward est doté de plusieurs moyens de défense. Comme le montre la photo ci-dessus, des embrasures carrées ont été faites au centre des murs de l’étage supérieur. Les soldats y utilisaient des canons de quatre livres probablement sur pivots. Ils pouvaient aussi tirer sur les envahisseurs par les cinq ouvertures pratiquées au-dessus des embrasures. Ces « meurtrières » étaient situées à la hauteur des épaules. Les ouvertures étaient évasées pour donner aux soldats un angle de tir plus large.
Mâchicoulis
Les « mâchicoulis », ces longues fentes pratiquées dans le plancher de l’étage supérieur, permettaient aux soldats de tirer vers le bas sur les attaquants, si ces derniers parvenaient à atteindre le blockhaus.
Photos © Parcs Canada/T. Bunbury
Ressources
West Hants Historical Society (en anglais seulement)
Liens connexes
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