S’habiller pour une exploration dans l’Arctique

Lieu historique national des Épaves-du-HMS Erebus-et-du-HMS Terror

Les membres de l’expédition de Franklin étaient des marins de la Royal Navy de même que des explorateurs de l’Arctique. Leurs vêtements visaient à respecter la tradition navale tout en protégeant la personne qui le portait contre les conditions arctiques.

L’équipage comptait quatorze (14) membres des Royal Marines. Contrairement aux membres de l’équipage ordinaire, qui portaient du bleu, les Royal Marines portaient des manteaux rouges dotés d’une doublure blanche et des casquettes en cuir noirs. Des archéologues subaquatiques de Parcs Canada ont trouvé des boutons en étain et une plaque de baudrier d’uniformes de la Marine royale à bord de l’épave du HMS Erebus en avril 2015. Équipés comme les soldats de l’armée britannique, les marins faisaient respecter l’ordre à bord du navire et constituaient une partie de sa force défensive.

Le coût des uniformes de la marine britannique

Les uniformes de la marine ont évolué au cours du XIXe siècle. De nouveaux ajouts en 1843 ont considérablement fait augmenter le coût des uniformes, en particulier ceux des officiers. Dans une lettre adressée à son père, Harry D. S. Goodsir, un aide-chirurgien à bord du HMS Erebus, détaillait les coûts, qui étaient sans doute considérables pour un officier marinier subalterne. Avant de prendre la mer, les hommes avaient reçu six mois de salaire à l’avance. Dans le cas de Goodsir, il s’agissait de £114.

« Je veille à mon uniforme et je constate que cela me coûtera plutôt cher. La Reine nous rendra visite mardi prochain, et si nous devons tous y assister, cela coûtera bien cher, car nous devrons tous porter un uniforme de grande tenue, et un chapeau à cornes qui coûte £4. J’ai été obligé de me procurer un uniforme de petite tenue et j’espère que ce sera tout ce dont j’aurai besoin pour l’instant. Ma tenue de fourrure coûtera entre 8 et £10, et c’est sans compter les chemises, les vêtements extérieurs, la literie, etc., qui constitueront une grande dépense. Le gouvernement nous fournit seulement quelques vêtements par année; le reste, c’est nous qui nous le procurons. » [traduction]Footnote 1

Sir John Franklin en uniforme.
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Uniformes pour l’Arctique

Des vêtements d’hiver chauds avaient été distribués à l’équipage des expéditions polaires. En plus de leurs uniformes, les officiers devaient apporter avec eux des vêtements chauds. Harry D. S. Goodsir a dressé une liste de ces propres vêtements, notamment :

  • Une veste de pilote et pantalons
  • Une paire de pantalons en peau de cerf
  • Des pantalons en peau de raton laveur
  • Une veste en peau d’agneau
  • Une grande capote en peau de phoque
  • Un capuchon en peau de phoque
  • Trois (3) paires de gants en peau de phoque
  • Trois (3) paires de bottes solides
  • Des chandails en peau de chamois
  • Des pantalons en peau de chamois
  • Des bas Grampian
Partie supérieure du document de demande pour vêtements.
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Vêtements inuits adoptés

De nombreux explorateurs préféraient les matériaux et les techniques inuits pour leurs vêtements. L’officier de la Royal Navy Sherard Osborn décrivit les vêtements inuits lors d’un arrêt au Groenland, dans le cadre de la recherche des navires du Franklin en 1850-1851 : Les vêtements des Autochtones sont nettement supérieurs à tout ce que nous pourrions produire, tant dans la légèreté du matériau que dans leur étanchéité à l’eau et au vent; les matériaux, la peau de phoque et de cerf, ainsi que les entrailles, fabriqués par les femmes; leurs aiguilles de fabrication danoise; leur fil, les babiches délicates d’animaux. Nous avons acheté volontiers tout ce que nous pouvions obtenir de leurs vêtements. [Traduction]Footnote 2

Femme Inuite avec un bébé qui gratte une peau d’animal.
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Couches de vêtements pour se garder au chaud

Sherard Osborn donne un compte rendu détaillé de ce qui était nécessaire pour garder l’équipage au chaud durant un hiver dans l’Arctique : « À bord du navire, les hommes portaient des chemises de flanelle à manches longues, une chemise en coton, une veste avec manches doublée de flanelle, des caleçons en flanelle, des pantalons en box-cloth [définition : tissu à fil feutré résistant à l’eau] doublés de flanelle, deux paires de pas, des semelles en crin de cheval et une paire de bottes. À l’extérieur, les hommes portaient un caban en box-cloth, une tuque en laine tricotée dite welsh wig, une casquette en peau de phoque, des gants en peau de castor et un châle. Les hommes qui avaient la peau sensible se couvraient le visage avec un morceau de tissu. » [Traduction] Footnote 3

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