Histoire
Lieu historique national du Fort-St. Joseph
Quelle était la raison d'être du fort St. Joseph ?
En 1783, la signature du traité de Paris mit fin à la révolution américaine et le poste de traite de Michillimakinac (prononcé Mish-il-ih-mack-in-awe), à l'entrée du lac Michigan, fut cédé aux États-Unis. Cependant, les Britanniques restèrent sur les lieux jusqu'en 1796, date à laquelle le poste fut remis aux Américains. Les Britanniques furent alors forcés de construire un nouveau fort. Ils choisirent l'île St. Joseph parce qu'elle était située à proximité du fort Makinac (prononcé Mack-in-awe) et des voies navigables les plus achalandées. Du point de vue militaire, le fort St. Joseph jouait un rôle défensif : sa fonction première était de protéger le commerce des fourrures contre les Américains. La présence du British Indian Department au fort servait en outre à maintenir de bonnes relations avec les Autochtones. La construction du blockhaus débuta en 1797, celle des autres composantes majeures du fort (palissade, poste de garde, cuisine et entrepôt), l'année suivante. La poudrière, la boulangerie et la cheminée et l'atelier du forgeron seront construits plus tard.
Guerre de 1812
Dès 1807, les relations entre les Américains et les Britanniques devinrent plus tendues. Cette situation était attribuable à plusieurs facteurs et plus particulièrement aux politiques étrangères et commerciales des deux pays. Des enjeux régionaux étaient aussi en cause, notamment le contrôle des Grands Lacs et des voies empruntées pour le commerce des fourrures. Le fort St. Joseph devint un point de ralliement dès que les États-Unis eurent déclaré la guerre à la Grande-Bretagne, en juin 1812. Conscient de la vulnérabilité du fort, le commandant de la garnison, le capitaine Charles Roberts, jugea que l'offensive était sa meilleure défense. Le 17 juillet, à la tête d'une force regroupant quelque 40 soldats réguliers, 150 Canadiens et 300 Autochtones, Roberts captura le fort américain bâti sur l'île de Makinac, annonçant par le fait même à la garnison américaine que la guerre était officiellement déclarée. La garnison et les commerçants quittèrent le fort St. Joseph pour s'installer dans le fort américain. Plus tard, en 1814, une expédition américaine mit le feu au fort abandonné qui fut complètement rasé.
Après la guerre
En vertu du traité de paix signé en décembre 1814, tous les territoires conquis par les deux belligérants devaient être rendus à leur possesseur. L'armée britannique rendit donc le fort Makinac aux Américains, mais au lieu de reconstruire le fort St. Joseph, elle choisit plutôt d'établir un poste sur l'île Drummond. Les bâtiments qui n'avaient pas été incendiés furent transportés sur la glace jusqu'au nouvel emplacement.
Dans les années 1920, la Sault Ste. Marie Historical Society se mit à s'intéresser aux ruines du fort. Des travaux furent effectués dans le but de les stabiliser et, après la Deuxième Guerre mondiale, une route d'accès fut construite jusqu'au site, aménagé en terrain de pique-nique.
Comme les documents écrits sont parfois incomplets, voire trompeurs, les archéologues jouent un rôle important pour reconstituer l'histoire d'endroits comme le fort St. Joseph. Leur travail exige patience et minutie, car des indices sont détruits à mesure que les fouilles progressent; lorsqu'une couche de sol a été enlevée, elle ne peut plus être remise en place.À l'été de 1963 et 1964, des équipes de l'université de Toronto ont effectué des fouilles préliminaires systématiques sur place. Les travaux ont ensuite été interrompus et ce n'est qu'en 1974 que Parcs Canada a lancé un programme archéologique de trois ans.
Grâce à ces travaux (fouilles et étude d'archives), 21 bâtiments avec cave et 21 structures hors terre ont été identifiés.
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