Une législature pour l’Île-du Prince Édouard

Lieu historique national Province House

La construction de Province House

À l’origine, la législature de l’Île-du Prince Édouard tenait ses séances dans des maisons privées et des tavernes. On dit qu’un portier de cette législature aurait commenté que ça en faisait « un parlement pas mal bizarre! » En 1837, le lieutenant-gouverneur, Sir John Harvey, déplorait en termes non équivoques le fait que la colonie ne disposait d’aucun bâtiment où garder en sécurité les documents publics. Tous le reconnurent et c’est avec enthousiasme que l’Assemblée vota un budget de 5 000 livres pour la construction d’un édifice où loger les deux chambres de la législature et les bureaux de la colonie.

Retardés par la lenteur de l’approbation de cette proposition par la Grande-Bretagne, les travaux débutèrent en 1839 par la tenue d’un concours de design public. Le besoin de locaux additionnels pour la Cour suprême ralentit à nouveau le processus, jusqu’à ce que la législature vote un supplément de 5 000 livres au budget des travaux en 1842.

Le gagnant du concours, Isaac Smith, principal architecte et entrepreneur de l’île, avait déjà construit la plupart des édifices publics qui s’y élevaient. Malgré le fait que Smith n’ait jamais fait d’études en architecture, ses créations ont su résister au passage du temps et soutenir les comparaisons.

Isaac Smith conçut un édifice de pierres de trois étages aux proportions et aux détails classiques, avec un portique central soutenu par des colonnes, style qui cadrait avec la popularité des architectures grecque et romaine au 19e siècle pour les bâtiments publics et semblait particulièrement convenir à un parlement.

Une fois les soumissions acceptées, on se rendit compte que seules les pierres (importées de la Nouvelle Écosse) seraient de l’extérieur de l’île : tous les travaux de maçonnerie, de briquetage, de charpenterie, de menuiserie, de plâtrage, de couverture en ardoise, de peinture, de couverture, de tôlerie et d’excavation furent réalisés par des gens de l’Île, fiers de faire une réalisation locale de ce nouvel édifice colonial.

En mai 1843, une fanfare, un défilé et une allocution du lientenant-gouverneur marquèrent la cérémonie de pose de la pierre angulaire.

L’ouverture de la première session de la législature de l’Île du Prince Édouard en janvier 1847 marqua l’inauguration de l’édifice colonial. La petite collectivité de l’Île avait conçu, construit et aménagé un important édifice public comparable à ceux d’autres colonies britanniques d’Amérique du Nord. L’édifice colonial représentait le nec plus ultra des savoir-faire artisanaux de l’Île au milieu du 19e siècle, une période de prospérité et d’optimisme sans précédent.

Assemblée législative

Avec ses 27 députés, l’Assemblée législative de l’Île du Prince Édouard est la plus petite administration provinciale du Canada. Ses représentants élus reçoivent le soutien du Bureau de l’Assemblée législative, rouage essentiel du processus démocratique, placé sous l’autorité d’un président.

Le président du Bureau a deux rôles distincts mais étroitement associés. À l’Assemblée législative, il agit comme arbitre impartial, contrôlant le déroulement des activités et veillant à ce que tous les députés provinciaux aient une chance égale de s’exprimer. Le président agit aussi comme administrateur de l’Assemblée, dont il tient les archives et à qui il fournit de l’information financière et administrative.

Le président a deux adjoints qui l’aident à s’aquitter de ses fonctions. Un vice-président qui arbitre les débats en l’absence du président et qui agit aussi comme président des deux comités pléniers de l’Assemblée où, conformément à la tradition, la présence du président n’est pas autorisée.

Le deuxième adjoint du président est le greffier, qui dispose de son propre corps policier, le sergent d’armes. Les deux postes datent du 14e siècle, une époque où la lecture et l’écriture étaient les deux compétences les plus importantes du greffier. La plupart des gens de ce temps-là ne savaient ni lire ni écrire, y compris la plupart des députés; il incombait donc au greffier de faire lecture des pétitions, des projets de loi et des résolutions soumis à l’Assemblée, et de tenir les archives de la Chambre. De nos jours, le greffier conseille le président en termes de procédure; il procède à la lecture de l’ordre du jour et lit toujours les pétitions. À l’extérieur de la Chambre, il est responsable de la tenue des archives et de la préparation des documents requis par le Parlement.

Le sergent-d’armes est responsable de la sécurité des députés, tant au Parlement que dans leurs circonscriptions. Il est aussi gardien de la Masse, qu’il porte dans la procession qui inaugure chaque séance quotidienne et qu’il dépose sur le Bureau, où elle demeure comme symbole de l’autorité de l’Assemblée durant toute la séance.

Le greffier a le soutien du greffier adjoint et greffier des comités, qui est responsable de la production de l’ordre du jour quotidien et des procès-verbaux des séances du Parlement, ainsi que de la protection des documents de l’Assemblée. Il dispense aussi un soutien administratif aux comités créés par le Parlement pour traiter de divers dossiers d’intérêt public.

Durant la Conférence de Charlottetown de 1864, la Chambre d’assemblée servit de cadre à un bal coloré organisé par les gens de l’Île à l’intention des délégués. De toute évidence, le passé et le présent se trouvent réunis à Province House.

Le saviez-vous?

  • Au milieu du 19e siècle, Frances Preedy, la concierge qui habitait avec sa famille au sous-sol de Province House, était aussi bien payée que certains députés de l’Assemblée législative.
  • Durant les années 1880, les vaches qui étaient laissées à elles-mêmes dans Queen’s Square les jours du marché dévorèrent tous les arbrisseaux qui y avaient été plantés à l’occasion de la première Journée de l’arbre.
  • Dans la législature provinciale, le parti au pouvoir siège à gauche du président. Serait-ce seulement parce que le côté sud est plus chaud, ou parce qu’on se dote d’un léger avantage en exposant l’Opposition à l’éblouissement du soleil?

 

Liens connexes

Date de modification :