Concéder des terres selon le régime seigneurial
Lieu historique national du Fort-Chambly
© Parcs Canada
En observant la vallée du Richelieu à vol d’oiseau, on ne peut s’empêcher de remarquer la courtepointe formée par les terres agricoles bordant le cours d’eau. La forme rectangulaire de ces terres et leur disposition perpendiculaire au Richelieu, prévue pour permettre l’accès à la rivière à un maximum de personnes, témoignent du mode d’attribution du territoire au temps de la Nouvelle-France.
Sous la gouverne de Louis XIII et de son ministre, le cardinal de Richelieu, le régime seigneurial, déjà en place en France depuis très longtemps, est adopté pour développer et peupler cette colonie en Amérique. Ce système entre en vigueur en 1627, et c’est à la Compagnie des Cent-Associés que revient la responsabilité d’octroyer les seigneuries.
Le régime seigneurial est un système de distribution des terres visant à peupler la colonie et à encadrer la population. Le territoire à mettre en valeur est donc découpé en seigneuries, qui sont concédées à des personnalités ayant rendu service au roi. Jacques de Chambly, un officier du régiment de Carignan-Salières, reçoit le territoire qu’occupent aujourd’hui les municipalités de Chambly, Carignan, Richelieu, Saint-Mathias-sur-Richelieu et Saint-Basile-le-Grand.
Le seigneur et les habitants à qui il concède des terres ont des droits et des devoirs. Le seigneur doit donc faire bâtir un manoir dans la seigneurie, et y habiter. Il est également responsable de la construction et de l’entretien d’un moulin à blé. Pour sa part, l’habitant doit payer au seigneur des impôts appelés le « cens » – d’où le nom de censitaire qu’on lui donne – et la rente, en argent ou en produits de la terre. Il est aussi tenu à quelques journées de corvées tous les ans.
Le régime seigneurial est aboli en 1854, mais son influence sur le mode de vie du Québec rural perdurera pendant plusieurs décennies.
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