Désignation
Lieu historique national des Fortifications-de-Québec
En arrivant à Québec par le fleuve Saint-Laurent, on aperçoit un cap rocheux. Son promontoire est recouvert de verdure alors qu’un peu plus bas, sur la falaise, se dresse un amoncellement urbain. À l’approche, l’image semble tout droit sortie d’une carte postale tant il est surprenant de voir apparaître ce qui ressemble à l’Europe, alors qu’on se trouve bel et bien en Amérique. L’impression n’a cependant rien d’une fausse promesse. Il s’agit bel et bien d’une création de sources européennes ayant traversé le temps.
Comment en est-on arrivé là ?
Au courant du 17e siècle, alors que les guerres se multiplient au loin et que le commerce des fourrures bat son plein de ce côté de l’Atlantique, Samuel de Champlain installe une habitation très exactement là où le fleuve se rétrécit – Kebec. Cet ancrage stratégique, à l’endroit où se trouve aujourd’hui la Place de Paris, à proximité de Place royale, et lui assure un certain contrôle sur les allées et venues liés au commerce et sur qui naviguera devant Québec. À l’époque, il s’agit moins d’un quartier animé que d’une plage où l'on retrouve aujourd'hui les traces dans le sous-sol archéologique de certains bâtiments du secteur.
Plus tard, ce sont les gouverneurs qui se succèderont au nom des rois de France et de l’Angleterre pour y installer leurs quartiers et leur mainmise sur les ressources convoitées. De fil en aiguille, entre conflits armés, proches ou lointains, et au gré d’alliances, et de relations diplomatiques et commerciales, Québec se construit et se reconstruit. Tout en haut, les institutions religieuses et politiques surplombent comme autrefois les maisons d’architecture française et les bâtisses vouées au commerce et à la navigation qui rappellent les origines de la colonie.
Plus frappante encore reste la présence d’infrastructures militaires et les quelque 5 km de mur de fortification qui entoure cet ensemble urbain. L’enceinte de maçonnerie que l’on voit toujours presque entière a été érigée sur plus de 2 siècles afin de protéger les visées royales successives et la vie de leurs sujets. Ce qu’on voit moins mais qu’on découvre en marchant, ce sont les imposantes masses de terre qui maintiennent ces murs de l’intérieur et qui contribuent aujourd’hui à faire de cette ville historique un endroit étonnement gazonné qu’il fait bon fréquenter.
Encore de nos jours, lorsqu’on regarde au loin depuis la terrasse Dufferin, en sentant derrière nous ce tissu urbain unique en Amérique et cette enceinte fortifiée presque complète érigées par les ingénieurs royaux, qu’en bas de la falaise fourmille la vie de ce quartier marchand qui porte le nom de son ancêtre Champlain, on constate la valeur stratégique de ce point de rencontres et les efforts consentis pour la protéger, sans la figer dans le temps.
Ce Vieux-Québec a su évoluer tout en préservant sa forme historique, grâce à la reconnaissance de son caractère unique, à titre de berceau de l’Amérique française, de ville fortifiée et de preuve toujours vivante de la colonisation européenne en Amérique et des nombreux bouleversements qu’elle a provoqués. La Ville de Québec, le gouvernement du Québec et le gouvernement fédéral prennent soin de ce joyau maintes fois reconnus depuis plusieurs décennies. C’est ce qui lui a permis de se valoir une inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1985. Cette inscription n’est pas un prix de présence, mais un engagement.
Parcs Canada veille sur ce leg avec tous ceux qui y contribuent au quotidien, en y entretenant les murs fortifiés et les nombreux lieux que visitent chaque année des centaines de milliers de personnes d’ici et d’ailleurs, de même qu’en assumant son mandat de veille et de reddition de compte quant à l’état du site sur la scène internationale. Parcs Canada le fait en tenant compte des changements qui bouleversent encore et toujours ce site emblématique depuis ses débuts, avec une ouverture renouvelée en faveur des récits moins connus qui l’ont forgé et du milieu de vie qu’il constitue.
C’est donc grâce à ce travail collectif long de plusieurs siècles qu’existe et que perdure l’arrondissement historique du Vieux-Québec, un site du patrimoine mondial de l’UNESCO que nous vous invitons à parcourir, à connaître et à transmettre aux générations futures.
Pour en savoir plus : L’arrondissement historique du Vieux-Québec.
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