Faits intéressants

Lieu historique national des Fortifications-de-Québec

  1. Les murs de la ville sont authentiques!
  2. L'élément le plus important du système défensif de Québec est déjà en place lorsque Champlain arrive en 1608!
  3. L'enceinte actuelle est la troisième à protéger Québec depuis sa fondation...
  4. À l'époque où les murs défendaient vraiment la ville, la largeur de l'ouvrage défensif dépassait les 75 mètres!
  5. Il existe bel et bien un tunnel dans le mur de fortification!
  6. Les Américains ont déjà attaqué Québec!
  7. L'enceinte actuelle de Québec a très bien rempli son rôle lors des sièges de 1760 et de 1775-1776.
  8. La Citadelle de Québec a été construite, entre autres, pour repousser une rébellion populaire!
  9. Les portes Saint-Louis, Saint-Jean et Prescott ont été reconstruites!
  10. La terrasse Dufferin, cette promenade qui longe le cap Diamant, est plus vieille que le Château Frontenac!

1 - Les murs de la ville sont authentiques!

Les travaux de restauration et de stabilisation des murs ont été faits dans le plus grand respect des structures d'origine. Dans la plupart des sections du mur, on s'est contenté d'injecter un coulis de ciment afin de combler les brèches creusées par le temps. Les pierres qui ont dû être déplacées ont été remises exactement là où elles étaient. Pour ce qui est du terre-plein, il n'a pas bougé!

2 - L'élément le plus important du système défensif de Québec est déjà en place lorsque Champlain arrive en 1608!

Parmi les raisons qui ont amené le fondateur de Québec à choisir cet endroit pour y établir son poste de traite, mentionnons la présence du « Cap-aux-Diamants », véritable défense naturelle. Cet escarpement rocheux et abrupt offre un promontoire avantageux et devient un obstacle quasi infranchissable pour l'ennemi. Tous les ingénieurs qui ont voulu fortifier la ville ont tenu compte de cette caractéristique particulière à Québec et ont concentré leurs ouvrages du côté ouest de la place forte, le seul qui n'était pas défendu naturellement par un escarpement.

3 - L'enceinte actuelle est la troisième à protéger Québec depuis sa fondation...

Le premier mur de protection de la ville a été construit à l'époque du gouverneur Frontenac. Il s'agissait de la palissade du major Provost, qui a été terminée juste à temps pour le siège de Phips en 1690. Trois ans plus tard, afin de mieux défendre la ville en cas de siège, on a entrepris la construction d'une véritable fortification. L'enceinte de Boisberthelot de Beaucours a été le dernier ouvrage complété avant la construction du mur actuel par Chaussegros de Léry. Ce nouveau projet, incluant certains ouvrages déjà en place, a pris forme à partir de 1745 et a pratiquement été terminé lors de la bataille des Plaines d'Abraham en 1759.

4 - À l'époque où les murs défendaient vraiment la ville, la largeur de l'ouvrage défensif dépassait les 75 mètres!

Une fortification classique en bonne et due forme n'est pas constituée uniquement d'un mur en hauteur. L'enceinte de Québec était autrefois beaucoup plus large qu'aujourd'hui. En effet, la présence d'un fossé, d'ouvrages avancés, d'un chemin couvert et surtout d'un glacis (pente douce qui dissimule l'enceinte aux yeux de l'ennemi) empêchaient l'utilisation des terrains situés devant le rempart à des fins non militaires. À l'époque, aucun des bâtiments qui, aujourd'hui, se trouvent juste devant le mur de fortification, n'aurait pu être construit!

5 - Il existe bel et bien un tunnel dans le mur de fortification!

Contrairement à la croyance populaire, le mur de fortification à l'ouest de la ville n'est pas sillonné de tunnels reliant différents secteurs de Québec. On y trouve cependant une pièce souterraine aménagée par les Français pendant la décennie 1750. Connue sous le nom de « flanc casematé du bastion de la glacière », elle abritait une batterie souterraine à l'époque de la bataille des Plaines d'Abraham. Cette batterie servait à renforcer une section de l'enceinte jugée plus faible à cause des hauteurs qu'occupait le moulin d'Artigny (aujourd'hui le secteur du manège militaire sur la Grande-Allée). Les canons sous le sol venaient donc doubler la puissance de feu de l'artillerie régulière installée à l'extérieur. On voit ses embrasures dans le fossé de la Citadelle. Par ailleurs, les petites ouvertures qui percent le mur à plusieurs endroits sont des poternes qui permettaient aux militaires de faire des sorties vers les ouvrages avancés lorsque les portes de la ville étaient closes.

6 - Les Américains ont déjà attaqué Québec!

À l'aube de la guerre d'Indépendance américaine, les rebelles ont effectivement tenté de prendre la capitale à la colonie. Après avoir obligé Montréal à capituler à l'automne 1775, le général Richard Montgomery a rejoint Benedict Arnold à Québec. Le 31 décembre, la veille du jour de l'An, les rebelles ont tenté un coup de force par la Basse-Ville. Montgomery a été tué dès les premiers échanges de coups de feu et Arnold, blessé, a dû rebrousser chemin. Les Américains ont tenté de maintenir la ville en état de siège jusqu'au printemps, mais l'arrivée de renforts britanniques au début du mois de mai les a forcé à abandonner.

7 - L'enceinte actuelle de Québec a très bien rempli son rôle lors des sièges de 1760 et de 1775-1776.

Rappelons que l'objectif principal d'une fortification est de permettre aux défenseurs de soutenir un siège jusqu'à l'arrivée des renforts. Ainsi, l'enceinte de l'ingénieur français Chaussegros de Léry a permis aux assiégés de tenir le coup jusqu'à l'arrivée des premiers navires au printemps 1760. Cependant, ce sont les Britanniques qui en ont tiré profit pour contrer le siège des Français au printemps 1760 après la victoire anglaise de 1759. À l'hiver 1775-1776, ce même mur a permis aux Anglais et aux colons français toujours en place de résister aux rebelles américains jusqu'à l'arrivée d'une flotte britannique au début du mois de mai. Dans les deux cas, l'arrivée de renforts a mis fin aux espoirs des assiégeants.

8 - La Citadelle de Québec a été construite, entre autres, pour repousser une rébellion populaire!

Forteresse située à l'intérieur de la ville fortifiée, la Citadelle fait partie des améliorations au système défensif apportées par les Britanniques après l'indépendance américaine. La construction de la Citadelle a permis d'occuper les hauteurs stratégiques du cap Diamant afin d'empêcher les Américains d'en tirer avantage. De plus, la forteresse pouvait aussi servir de réduit, c'est-à-dire de refuge pour les autorités et les troupes britanniques si jamais la population française de la ville se révoltait. C'est pourquoi elle n'est pas seulement tournée vers l'extérieur de la ville, mais aussi vers l'intérieur, afin de bien montrer au peuple à quoi il s'exposait en cas de rébellion...

9 - Les portes Saint-Louis, Saint-Jean et Prescott ont été reconstruites!

À la fin du XIXe siècle, les pressions populaires en faveur d'une meilleure circulation entre la vieille et la nouvelle ville menaçaient les étroites portes d'origine. Lord Dufferin, gouverneur général du Canada de 1872 à 1878, est intervenu pour empêcher la démolition des ouvrages défensifs devenus désuets. Le projet de Dufferin prévoyait la construction de nouvelles portes et l'aménagement d'un sentier pour piétons tout autour du Vieux-Québec; les portes deviendraient ainsi des passages piétonniers surélevés et des éléments décoratifs contribuant à l'embellissement de la ville. La porte Saint-Louis actuelle a été construite entre 1878 et 1881, la porte Saint-Jean en 1938-1939. Quant à la porte Prescott, elle a été reconstruite en 1983 par Parcs Canada, afin de continuer la promenade sur les remparts au-dessus de la côte de la Montagne.

 

10 - La terrasse Dufferin, cette promenade qui longe le cap Diamant, est plus vieille que le Château Frontenac!

Après l'incendie de 1834 du Château Saint-Louis (autrefois résidence du gouverneur), le gouverneur Durham fait aménager une « plateforme » accessible au public sur le même terrain. Elle occupe un site défensif stratégique dont les premières batteries de canons ont été aménagées au XVIIe siècle. La terrasse Durham sera allongée une première fois en 1854 avant d'être intégrée au vaste projet d'embellissement de la ville de Lord Dufferin. À l'inauguration de la terrasse Dufferin, qui a eu lieu le 9 juin 1879, les 6 kiosques actuels sont déjà en place. Le Château Frontenac n'apparaîtra dans le décor qu'en 1893. Aujourd’hui, Parcs Canada est fier d’y accueillir plus de 2 millions de visiteurs par année.

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