Une citadelle contre la ville
Lieu historique national des Fortifications-de-Québec
© Parcs Canada / Louis Jacob
Le dernier élément du plan de défense de Mann sera réalisé, entre 1819 et 1832, avec la construction, par Elias Waker Durnford, de la Citadelle de Québec, sur les hauteurs du Cap-aux-Diamants. La Citadelle se développe sur un pentagone irrégulier avec deux côtés situés sur le bord de l'escarpement, deux vis-à-vis la Haute-Ville et le dernier, à l'ouest, du côté de la campagne. Les deux fronts du côté de la ville sont renforcés par l'ajout de ravelins au-devant des courtines alors que le front ouest est protégé d'un ravelin et de deux contre-gardes. Le rempart du côté de la ville comprend aussi des casemates. L'ingénieur Durnford a donc intégré une portion de l'enceinte de 1745 à sa citadelle. De fait, les seuls fronts véritablement nouveaux sont ceux qui font face à la ville, ce qui confirme que la citadelle devrait jouer le rôle de dernier refuge pour la garnison advenant la prise de la ville ou le soulèvement des habitants. Il faut, en effet, signaler que la construction de la Citadelle a lieu à une époque où les militaires se méfient de la population et où les difficultés politiques s'accentuent.
© Archives nationales du Canada
Trouvons-nous là l'explication de l'adoption d'un type conventionnel de construction à Québec au moment où, en Europe, on se dirige vers un nouveau type de fortification : les forts détachés? L'hypothèse nous paraît vraisemblable. D'ailleurs, la rébellion de 1837 au Bas-Canada se présente aussitôt comme une justification du choix des ingénieurs pour une citadelle classique. Il n'en fallait pas plus, à l'occasion de la construction d'une prison dans le bastion du Roi en 1842, pour trouver un prétexte à l'intégration des éléments nécessaires à l'aménagement d'un deuxième « ultime réduit », ce dernier à l'intérieur même de la Citadelle.
- Date de modification :