La seigneurie de la Petite-Nation

Lieu historique national du Manoir-Papineau

Le système seigneurial

Le régime seigneurial est un système économique d'origine française visant l'organisation et le partage des terres. Transposé en Nouvelle-France, il favorise le peuplement de la colonie. La seigneurie est une portion de territoire ou un fief que le roi cède à un titulaire appellé « seigneur », lequel est chargé d'y établir des colons ou censitaires. En contrepartie, le seigneur bénéficie de droits honorifiques et financiers. La vie économique du fief repose sur l'agriculture. Entre 1624 et 1760, 250 seigneuries sont concédées, dont 200 qui sont réparties de part et d'autre du fleuve Saint-Laurent et de ses principaux affluents.

Carte des seigneuries en Nouvelle-France, 1624-1760, aussi accessible en format PDF (62 kb) . Cette carte permet de situer la seigneurie de la Petite-Nation par rapport aux autres seigneuries.

La Petite-Nation

François de Laval, évêque de Pétrée, vicaire apostolique de la Nouvelle-France est seigneur de la Petite-Nation, dès le 16 mai 1674. Ce territoire de 25 lieues (5 lieues de front sur 5 lieues de profondeur) doit son nom à l'existence antérieure d'une tribu algonquine appelée « Petite-Nation ».

Cette région montagneuse, dominée par la forêt dont l'étendue totalise près de 635 kilomètres carrés, comporte peu de terres agricoles. Pendant plus de 50 ans, une seule terre est concédée. Par la suite, en raison de la distance éloignée des marchés et des postes de défense, le gouvernement royal y défend tout établissement qui nuirait par ailleurs au commerce des fourrures, le long de l'Outaouais.

Le Seigneur Papineau
Carte des seigneuries en Nouvelle-France Carte des seigneuries en Nouvelle-France
© Parcs Canada / 1854

En 1803, Joseph Papineau, notaire et politicien, devient le nouveau seigneur de la Petite-Nation. Il entreprend la construction d'un manoir sur son domaine de l'île à Roussin et procède à l'établissement des premiers colons. En 1817, il vend la seigneurie à Louis-Joseph, l'aîné de ses fils. Denis-Benjamin, frère de Louis-Joseph, veille à la gestion des terres habitées par 300 personnes.

De retour d'exil, Louis-Joseph Papineau s'établit définitivement à la seigneurie et entreprend la construction du manoir qu'il achève en 1850. À ce moment, la seigneurie compte 3289 habitants occupant environ 30 % de la superficie totale du territoire.

Bon du seigneur, signé par Louis-Joseph Papineau le 2 juillet 1852 Bon du seigneur, signé par Louis-Joseph Papineau le 2 juillet 1852
© Parcs Canada / Fonds Renée Papineau Christie / 1852

La seigneurie est scindée entre les héritiers, au moment du décès de Louis-Joseph Papineau en 1871. La portion léguée à Louis-Joseph-Amédée Papineau porte le nom de « seigneurie Papineau ». L'autre portion revient aux enfants de feue Azélie Papineau et de Napoléon Bourassa et porte le nom de « seigneurie Petite-Nation propre ».

Le régime seigneurial est aboli en 1854.

Liens connexes

Date de modification :