Des parcs pour la Voie lactée

Les réserves de ciel étoilé de Parcs Canada constituent des havres d’obscurité dans un monde qu’on éclaire de plus en plus de façon excessive.


En 1994, un événement rare est venu rappeler qu’il existait un univers au-delà d’Hollywood.

Lors de cette année, la ville a été touchée par une panne majeure à la suite du tremblement de terre de Northridge. Selon les articles de journaux, un certain nombre de résidents anxieux ont appelé des centres d’urgence pour signaler la présence d’un étrange nuage argenté dans le ciel.

Il s’agissait en fait de la Voie lactée. Les personnes à l’origine des signalements observaient leur propre galaxie pour la première fois.

Parcs Canada considère que la Voie lactée fait autant partie de la nature que les forêts, les montagnes et les paysages marins. Treize endroits de Parcs Canada sont des réserves de ciel étoilé. Douze d’entre eux sont des réserves de ciel étoilé et un est un Parc international de ciel étoilé.

La voie lactée avec la silhouette des arbres à l'horizon
Vue de la Voie lactée au-dessus du rivage du lac Annette lors de la fête de la réserve de ciel étoilé de 2013 au parc national Jasper.

Un adepte de l’obscurité

Dr David Welch
Dr David Welch

Le Dr David Welch œuvre à la protection de la pénombre depuis plus de deux décennies. Géographe physique et scientifique de Parcs Canada à la retraite, monsieur Welch remplit actuellement la fonction de président du groupe consultatif Dark Skies de l’Union internationale pour la conservation de la nature.

Au cours de ses emplois de conseiller en sciences de la terre, puis de chef de la qualité environnementale à Parcs Canada, le Dr Welch a étudié une gamme d’enjeux en matière de qualité de l’air, y compris la pluie acide, les changements climatiques et la pollution de l’air. « Seule une petite partie des études étaient consacrées à la pollution lumineuse », déclare-t-il.

C’est pourtant cet élément qui a attiré son attention. En collaboration avec l’équipe de la Gestion des biens et de l’environnement de Parcs Canada, il a participé à la rédaction des normes en matière d’éclairage des réserves de ciel étoilé.

Ces exigences ont été adoptées par le SRAC, puis par la International Dark-Sky Association, qui les a intégrées à ses recommandations en matière d’éclairage responsable.

Une fenêtre sur l’univers

Les réserves de ciel étoilé de Parcs Canada offrent de nombreuses activités pour les visiteurs concernant le ciel étoilé.

  • Parc national de la Péninsule-Bruce
    Est l’endroit où la Bluewater Astronomical Society tient la fin de semaine du ciel étoilé chaque année en juillet. Le parc permet également aux visiteurs de participer à des randonnées nocturnes hebdomadaires en été et en automne.
  • Parc national Jasper
    Le Festival annuel du ciel étoilé de Jasper, qui a lieu en octobre, s’adresse aux amateurs d’astronomie de tous les niveaux.
  • Parc national Wood Buffalo
    Est la plus vaste réserve de ciel étoilé au monde. Dans le cadre de son festival du ciel étoilé annuel se déroulant à la fin août, des membres de la Première Nation de Salt River jouent du tambour et présentent des jeux de main, en plus de raconter des récits autochtones se rapportant au ciel étoilé.

Des îles de noirceur

La pollution lumineuse peut interférer avec les processus écologiques dépendant des phases naturelles de clarté et d’obscurité.

Les chauves-souris, les hiboux, les insectes et les amphibiens dépendent tous de l’obscurité pour se reproduire et trouver de la nourriture. De plus, certaines espèces d’oiseaux s’orientent au moyen des étoiles.

Chez bon nombre d’animaux, y compris les humains, l’exposition à la lumière entrave la production de mélatonine. Certaines recherches ont établi un lien entre une production moindre de mélatonine et l’augmentation des risques de cancers du sein et de la prostate chez les humains.

Les réserves de ciel étoilé visent à ce que les humains et la faune bénéficient de nouveau de l’obscurité. Afin de recevoir une désignation officielle, elles doivent répondre aux normes relatives à l’éclairage responsable et à la diffusion externe.

Ces zones de noirceur aident à conserver de l’énergie, à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à protéger l’obscurité au profit de la faune, en plus de permettre aux visiteurs de savoir où ils se situent dans l’univers cosmique.

Le Dr Welch est ravi des progrès réalisés par le Canada sur le plan du rétablissement du ciel étoilé, mais il attend avec impatience le jour où l’obscurité complète sera rétablie dans l’ensemble de nos aires protégées. « À l’origine, je voulais que chaque parc soit par défaut un parc de ciel étoilé », dit-il.



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