Gérer une forêt en péril

Le but ultime est un écosystème forestier en santé


L’orignal peut affecter la régénération de la forêt

Les parcs nationaux protègent les écosystèmes

Lorsqu’un écosystème comme une forêt est en bonne santé, les communautés de plantes, d’animaux et d’autres organismes qui en font partie sont généralement en bonne santé elles aussi, et les processus biologiques et physiques fonctionnent naturellement à long terme.

L’orignal a été introduit dans l’île il y a seulement un siècle. Malgré tout, l’espèce a eu un impact considérable sur les forêts de Terre-Neuve. En présence de quelques rares prédateurs, la population d’orignaux a progressé au point où elle crée aujourd’hui de graves dommages aux écosystèmes forestiers. Les orignaux se nourrissent de jeunes arbres en hiver, et, à certains endroits, ils ont anéanti des espèces communes comme le sapin baumier. Au lieu de repousser, les forêts cèdent progressivement le pas à des prés ou à des landes parsemées d’arbustes sur de vastes parcelles du parc national du Gros-Morne et du parc national de Terra-Nova. Ce changement ne fait pas que réduire les réserves de nourriture des orignaux; il nuit aussi à la capacité de l’écosystème de soutenir les autres espèces d’animaux et de plantes qui en faisaient autrefois partie.

Trouver un juste équilibre

Privée de réserves de nourriture suffisantes, la population d’orignaux poursuivra son déclin et finira par s’effondrer. Mais une bonne partie de la forêt des parcs nationaux aura alors déjà disparu. Partout au Canada et ailleurs dans le monde, d’autres organismes ont dû faire face à des problèmes causés par une espèce surabondante. Citons à titre d’exemples le cerf de Virginie dans le parc national de la Pointe-Pelée et le wapiti dans le parc national Rocky Mountain, aux États-Unis. Dans chaque cas, une espèce avait prospéré au détriment de l’écosystème dont elle dépendait. Parcs Canada veut à la fois une forêt en santé et une population d’originaux en santé.

La Viorne Cassinoïde broutée par l’orignal n’aura aucune croissance ni fleur et fruit pour l’année

Une approche visant à améliorer la santé de la forêt

Après avoir étudié la faisabilité et la sécurité de diverses options de gestion, consulté le public et évalué l’expérience vécue par d’autres organismes, Parcs Canada a pris une décision difficile : pour protéger la forêt, il faut abattre des originaux dans les deux parcs nationaux.

Réduire la population d’orignaux

Dans le cadre d’un programme pluriannuel, Parcs Canada réduira la population d’orignaux à un niveau qui diminue la pression exercée par le broutement, qui permet à la forêt de se régénérer et qui, à la longue, améliore la santé de l’écosystème forestier. Cette mesure de réduction sera mise en place en collaboration avec la Division de la faune du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador et reposera sur le système provincial de délivrance de permis de chasse au gros gibier.


Cet exclos illustre la régénération de la forêt une fois la population d’orignal contrôlé

Rétablir nos forêts

Au fur et à mesure que la population d’orignaux diminuera, le parc national du Gros-Morne et le parc national Terra-Nova auront recours à d’autres techniques de gestion pour accélérer le rétablissement de la forêt, notamment à la plantation d’arbres, à l’ensemencement, à la préparation du terrain et à la lutte contre les mauvaises herbes. Les travaux de plantation d’arbres et d’ensemencement aideront la forêt à recouvrer la santé en lui donnant une longueur d’avance. Les travaux de préparation du terrain et de lutte contre les mauvaises herbes permettront d’enlever la végétation qui fait concurrence aux arbres afin d’accroître leurs chances d’enracinement et de croissance.

Comment Parcs Canada saura-t-il si son projet donne les résultats voulus?

Parcs Canada se servira de la végétation pour évaluer l’efficacité des mesures de gestion de la population d’orignaux et le degré de rétablissement de la forêt. Par exemple, il surveillera le sapin baumier et certaines essences de feuillus pour déterminer si les arbres poussent et si les troncs gagnent en densité. À mesure que la végétation se régénérera, Parcs Canada déterminera le nombre d’orignaux que peut soutenir l’écosystème forestier.

Comment puis-je m’impliquer?

Parcs Canada a besoin de l’aide du public pour assurer la réussite de cette entreprise. Pour contribuer à améliorer la santé des forêts du parc national du Gros-Morne et du parc national de Terra-Nova, faites inscrire l’un ou l’autre des parcs comme terrain de chasse sur votre permis de chasse au gros gibier de Terre-Neuve-et-Labrador (en anglais seulement).


Plusieurs sapins sont tombés mais très peu de signes d’une régénération de la forêt sont apparents et ce même après 20 ans

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