Restaurer l’habitat riverain de la baie Georgienne
Les petits gestes sont un gage de succès pour la conservation de la faune au parc national des Îles de la Baie Georgienne.
Deux tortues géographiques se prélassent sur des rochers, se chauffant au soleil de la fin de juin en bordure de l’île Beausoleil. À proximité, des monarques papillonnent autour des asclépiades et des martins-pêcheurs fendent l’air au dessus de l’eau.
À portée de vue du quai principal de Cedar Spring, des sillons sur la plage de sable sont un indice sans équivoque de la présence de nids de tortues. Les rituels de la nature dans cette région du Le parc national du Canada des Îles-de-la-Baie-Georgienne bénéficient de l’aide de Parcs Canada, qui déploie des efforts de conservation afin de remettre en état de nouvelles aires pour la faune.
« Le fait de voir ces tortues géographiques, leurs nids ainsi que des monarques dans ce secteur restauré est pour moi l’indication claire d’un succès de conservation », s’exclame Andrew Promaine, gestionnaire de la conservation des ressources et fer de lance du projet.
Parcs Canada travaille activement avec des partenaires afin de surveiller et de restaurer les écosystèmes, de protéger les espèces en péril et d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité et le changement climatique.
Jusqu’à récemment, cet endroit appelé le quai Cruiser était une vaste zone bordée par un mur de soutènement riverain qui faisait obstacle aux tortues et aux autres reptiles. Bien que le sol sableux ait semblé parfait pour les nids de tortues, les reptiles ne disposaient pas d’un chemin facile pour s’y rendre à partir de la baie et du milieu humide adjacents.
La terre se trouvant à proximité n’offrait pas non plus d’habitat de qualité pour les abeilles, les insectes et les papillons. Parcs Canada a vu le potentiel de restauration du rivage et a communiqué avec les responsables de la réserve de la biosphère de la Baie Georgienne et des jeunes naturalistes du YMCA afin d’obtenir une précieuse contribution en nature à cet égard.
Six des huit espèces de tortues de l’Ontario sont des espèces en péril et vivent dans le parc national des Îles de la Baie-Georgienne : la tortue mouchetée, la tortue musquée, la tortue ponctuée, la tortue serpentine, la tortue géographique et la tortue des bois. Tortue géographique : La disparition des habitats riverains, la dégradation des sources alimentaires et le commerce des animaux de compagnie sont au nombre des menaces qui pèsent sur les tortues. Des sites d’exposition au soleil convenables et une exposition au soleil durant une partie de la journée sont des aspects importants pour la santé des tortues géographiques. D’après le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, le monarque est en voie de disparition. Le Sud de l’Ontario est un important habitat du monarque au Canada.
Saviez-vous que?
Un habitat transformé
Trois ans (et de nombreuses ampoules) plus tard, vous trouverez un habitat renouvelé sur les rives de l’est de l’île Beausoleil, l’île la plus grande et la plus visitée de la baie Georgienne.
Les briques qui formaient autrefois un mur de soutènement ont été reconfigurées à la fois pour empêcher l’érosion et créer un écopassage à tortues afin de leur fournir un accès aisé, à partir du lac, aux sites de nidification dans le gravier plus haut.
En outre, un aménagement paysager soigné favorise maintenant l’établissement d’espèces comme l’asclépiade, essentielle à la survie du monarque, un papillon en voie de disparition. Des jardins de plantes indigènes ont été aménagés et attirent dorénavant divers pollinisateurs comme les abeilles.Plus d'espace pour la faune
Dans cet archipel, le plus vaste regroupement d’îles en eau douce du monde, le parc national des Îles de la Baie Georgienne est un véritable refuge pour la vie animale et végétale dont les visiteurs et les amoureux de la nature peuvent profiter. Pour les centaines d’espèces différentes qui ont élu domicile dans cette réserve de la biosphère, le fait de bénéficier d’autant d’espace augmente leurs chances de survie et leur capacité de s’adapter à l’évolution des conditions environnementales causée par le changement climatique.
« Les interventions liées à la conservation, qu’elles soient mineures ou majeures, contribuent à agrandir la superficie d’habitat qui peut soutenir diverses espèces sauvages. Ce projet fait également partie des efforts déployés à l’échelle du parc pour favoriser le rétablissement des espèces en déclin comme le monarque ou des espèces menacées comme la tortue géographique », conclut Andrew Promaine. « Et dans l’ensemble, des habitats riches et diversifiés sont le fondement d’un écosystème sain. »
Si les deux tortues géographiques qui se chauffent au soleil pouvaient parler, elles seraient d’accord avec Andrew Promaine : cet effort de conservation mérite d’être célébré!
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