Conservation : Les dix meilleures réalisations du parc national des Glaciers
Parc national des Glaciers
Les parcs nationaux protègent des milieux naturels qui figurent parmi les plus spectaculaires et les plus variés au Canada. Leurs paysages saisissants et leur décor naturel inspirant offrent un cadre idéal pour communier avec la nature, mieux la connaître, l’apprécier, la respecter et s’engager à la protéger.
Pour que les parcs nationaux soient légués intacts aux générations à venir, Parcs Canada s’emploie à en préserver et à en rétablir la santé écologique. Voici certaines de nos réalisations à cet égard :
Modification de sentiers pour améliorer l’habitat du grizzli
Cartographie de l’habitat du caribou
Un projet de remise en état du ruisseau Rogers qui profite à l’omble à tête plate
La bioingénierie à l’œuvre au pont de la rivière Beaver
De la musique aux oreilles des chercheurs – Surveillance aviaire dans le parc national des Glaciers
Surveillance de la santé écologique
Nettoyage du col Rogers – Assainissement de sites contaminés
Arpenteuse de la pruche et santé de la forêt
Étudier l’écologie des feux de forêt
Surveillance génétique du carcajou
Modification de sentiers pour améliorer l’habitat du grizzli
©Parcs Canada - Jordy Shepherd
Le grizzli a besoin d’un vaste territoire, présente un taux de reproduction relativement faible et tend à abandonner son habitat lorsqu’il est perturbé par l’activité humaine. Deux des sentiers de randonnée les plus populaires du parc national des Glaciers, le sentier du Col Balu et le sentier Sir Donald, traversent un secteur faisant partie de l’habitat de choix du grizzli. Parcs Canada a reconnu la nécessité de modifier les profils d’activité humaine sur ces sentiers pour réduire le plus possible les impacts sur le grizzli et limiter les risques d’affrontements ours-humains.
À la lumière des données sur les conflits entre ours et humains et d’autres renseignements recueillis dans le cadre du programme de surveillance du grizzli, le personnel de Parcs Canada a modifié le tracé de ces sentiers de manière à l’éloigner des secteurs fréquentés par les ours. Il a aussi amélioré les lignes de vue et désaffecté les anciens tronçons pour réduire les risques de rencontre entre ours et randonneurs. À l’aide d’appareils photo actionnés par le mouvement, de renseignements obtenus du public et de parcelles-échantillons, Parcs Canada continue de surveiller les nouveaux et les anciens tronçons pour déterminer si les mesures d’atténuation produisent les résultats voulus.
De plus, il installe actuellement des panneaux d’interprétation le long des sentiers pour renseigner les visiteurs sur les raisons qui l’ont amené à en modifier le tracé. Les résultats préliminaires indiquent que les grizzlis continuent d’occuper l’habitat qui borde les tronçons désaffectés et que les randonneurs empruntent les nouveaux tronçons. Ce projet orientera le choix de futures mesures pour atténuer les impacts des sentiers et permettra aux grizzlis et aux humains de cohabiter en sécurité dans ce paysage alpin du parc national des Glaciers.
Cartographie de l’habitat du caribou
©Alice Weber
Depuis les années 1990, les caribous des bois appartenant à la population des montagnes du Sud connaissent un déclin et sont inscrits à titre d’espèce menacée à la Loi sur les espèces en péril du Canada. Le territoire de la harde du sud de la chaîne Columbia chevauche les parcs nationaux du Mont Revelstoke et des Glaciers et les terres provinciales adjacentes.
En 2004, Parcs Canada a conclu un partenariat avec le gouvernement de la Colombie Britannique et plusieurs sociétés forestières pour cartographier l’habitat du caribou, afin de mieux comprendre le profil d’occupation de la chaîne Columbia par l’espèce. Parcs Canada se sert des cartes produites pour orienter ses mesures de conservation, qui prennent plusieurs formes : fermeture saisonnière de secteurs, déplacement d’activités récréatives à l’écart des secteurs fréquentés par le caribou et gestion des feux de forêt de manière à réduire le plus possible les impacts sur l’habitat du caribou. Les cartes montrent que le secteur du mont Klotz, dans le parc national du Mont-Revelstoke, fait partie de l’habitat hivernal du caribou. Comme l’espèce tend à abandonner son territoire lorsqu’elle est perturbée par l’activité humaine, le secteur est maintenant fermé aux loisirs d’hiver.
Les avantages de cette décision sont déjà évidents : cette année, quatre caribous, dont un petit, ont été aperçus dans la zone fermée au public. Parcs Canada ne peut pas rétablir à lui seul la harde du sud de la chaîne Columbia. C’est pourquoi il entend poursuivre son travail de collaboration avec le gouvernement de la Colombie-Britannique, les Premières nations, l’industrie et le public afin d’élaborer, à l’intérieur comme à l’extérieur des parcs nationaux, des politiques d’aménagement du territoire qui favorisent la conservation du caribou des bois.
Un projet de remise en état du ruisseau Rogers qui profite à l’omble à tête plate
©Parcs Canada
Le ruisseau Rogers passe près de la Transcanadienne dans le parc national des Glaciers. Ce cours d’eau du col Rogers sert d’habitat et de frayère à l’omble à tête plate, mais son emplacement le rend vulnérable à la contamination provenant des opérations de voirie. Cette situation suscite de vives inquiétudes, du fait que l’omble à tête plate figure à titre d’espèce préoccupante sur la liste bleue de la Colombie-Britannique. De plus, des évaluations sont actuellement en cours en vue d’une inscription possible à la Loi sur les espèces en péril du Canada.
Depuis 2005, Parcs Canada procède à divers travaux pour remettre en état les zones riveraines, notamment en enlevant des dépôts de gravier, en ramenant le sol à son élévation naturelle, en plantant de la végétation indigène pour stabiliser la plaine inondable, en construisant des talus de retenue des eaux de ruissellement et en installant dans le ruisseau des structures formées de boue, de roches et de débris ligneux (p. ex. : des souches) pour aider à protéger l’habitat aquatique et les populations d’ombles à tête plate du secteur. La surveillance et l’amélioration continues des résultats de ces travaux assurent un habitat sûr à l’omble à tête plate et à d’autres espèces aquatiques importantes.
La bioingénierie à l’œuvre au pont de la rivière Beaver
©Parcs Canada - Gregg Walker
En 2007, le personnel de Parcs Canada a remarqué que les piliers d’un pont de la Transcanadienne, à l’extrémité est du parc national des Glaciers, risquaient d’être emportés par la rivière Beaver. Si on permettait à l’érosion de poursuivre son œuvre, il faudrait remplacer le pont. Mais les travaux de ce genre coûtent cher, ont des incidences sur la circulation et perturbent des habitats aquatiques importants. Parcs Canada a donc cherché une solution de rechange dans la rivière même.
En tirant parti de sa connaissance des écosystèmes aquatiques, il a appliqué les principes du biomimétisme pour reproduire l’action des obstacles naturels qui détournent le flux d’eau. En plaçant de gros volumes de débris (souches et grosses roches) à des endroits soigneusement choisis pour canaliser le débit d’eau, il a créé des remous qui éloignent l’eau des piliers du pont. Cette innovation lui a permis de stopper l’érosion, de stabiliser la berge de la rivière, de sauver le pont et de maintenir un habitat sûr pour le ménomini de montagnes, la truite arc-en-ciel et l’omble à tête plate (qui figure sur la liste fédérale des espèces préoccupantes), le tout sans perturber la circulation.
De la musique aux oreilles des chercheurs – Surveillance aviaire dans le parc national des Glaciers
©Parcs Canada
Aux quatre coins du monde, un nombre sans cesse croissant d’oiseaux sont inscrits sur les listes d’espèces rares et menacées. En raison de leur petite taille ainsi que de leurs heures d’activité et de mobilité, les oiseaux sont difficiles à surveiller. En exploitant de nouvelles technologies d’enregistrement sonore pour surveiller des oiseaux comme le moucherolle à côtés olive (une espèce en voie de disparition), Parcs Canda a participé à la conception et à la mise à l’essai d’un dispositif d’enregistrement numérique Marantz et d’un microphone directionnel capable d’enregistrer des sons dans un rayon de 360 degrés – l’ambiophonie de Dame Nature.
Avec l’aide de bénévoles, le personnel de Parcs Canada a installé des stations d’enregistrement un peu partout dans les parcs nationaux des Glaciers et du Mont Revelstoke. Les microphones enregistrent les sons de l’environnement, ce qui permet aux chercheurs d’identifier les oiseaux en tout temps dans de multiples endroits. Les enregistrements sont recueillis et analysés, et les résultats sont comme de la musique aux oreilles des chercheurs. La nouvelle technologie fournit des jeux de données plus exacts et plus complets sur les endroits où différentes espèces préfèrent vivre, manger, s’accoupler et élever leurs petits ainsi que sur la façon dont elles réagissent à des perturbations comme le bruit de l’activité humaine.
Parcs Canada entend continuer de se servir de cette technologie pour surveiller ces oiseaux afin de déterminer si des améliorations apportées à leur habitat pourraient accroître l’effectif des populations menacées des parcs nationaux du Mont-Revelstoke et des Glaciers.
Surveillance de la santé écologique
©Parcs Canada
Parcs Canada a instauré un programme de surveillance de l’intégrité écologique pour tous les parcs nationaux des montagnes, y compris les parcs du Mont-Revelstoke et des Glaciers. En 2005, au terme de plusieurs années de travail et d’investissements considérables, Parcs Canada a inauguré un nouveau système de surveillance devant servir à évaluer la santé écologique des parcs nationaux. C’est la première fois qu’il crée un système de surveillance uniforme dans tout le réseau pour rendre compte rationnellement et systématiquement de l’état écologique des parcs, dans le but d’appuyer la prise de décisions.
Chaque parc surveille à la fois des éléments communs à tous les parcs du pays et des éléments propres à ses écosystèmes respectifs. Citons à titre d’exemples la qualité de l’eau, les polluants atmosphériques, les populations fauniques, la diversité des oiseaux, les populations d’amphibiens, les plantes envahissantes, le recul des glaciers et la fréquence des incendies. Ce système est assorti d’un mécanisme d’examen scientifique détaillé, d’analyse de la viabilité financière et de participation du public. Il évalue la santé écologique à long terme et oriente la gestion des écosystèmes dans les parcs des montagnes.
En outre, les résultats de la surveillance écologique jouent un rôle très utile en renseignant le public sur les écosystèmes de montagne et les effets – positifs ou négatifs – de nos choix et de nos activités sur la santé des parcs nationaux.
Nettoyage du col Rogers – Assainissement de sites contaminés
©Parcs Canada
Niché au cœur du parc national des Glaciers, le col Rogers est traversé par un couloir de transport national depuis 125 ans. En 1885, il a accueilli le chemin de fer du Canadien Pacifique, puis, en 1962, la Transcanadienne. Ces deux couloirs de transport jouent un rôle important dans la circulation des biens et des personnes, mais ils ont aussi entraîné la contamination du bloc des services d’entretien et de la zone des services d’accueil. Les contaminants découverts comprennent des hydrocarbures, des métaux, de l’essence, divers produits à base d’hydrocarbures pétroliers, des lubrifiants et du charbon.
Pour assurer la santé humaine et écologique, Parcs Canada a procédé à l’assainissement du bloc des services d’entretien en 2006 et de la zone des services d’accueil en 2010. Les travaux de surveillance continue révèlent une amélioration de la santé écologique des deux sites, tant pour les humains que pour la faune, et ils contribuent à orienter les futurs efforts d’assainissement de sites contaminés.
Arpenteuse de la pruche et santé de la forêt
©Parcs Canada - Mike Morris
En 2002, une épidémie de dendroctone du pin ponderosa a grandement nui à une vaste parcelle de forêt du Centre de la Colombie-Britannique. Pendant la même période, la chaîne Columbia, dont font partie les parcs nationaux du Mont-Revelstoke et des Glaciers, était aux prises avec un autre ravageur, l’arpenteuse de la pruche.
Cet insecte se nourrit principalement de feuilles et d’aiguilles d’arbres. En une seule saison, une infestation majeure peut dénuder et peut éventuellement faire mourir des arbres, voire dégrader ou tuer des parcelles de forêt entières. Les épidémies d’insectes sont un phénomène périodique naturel qui contribue à la santé à long terme de la forêt. Cependant, les infestations de ce genre pourraient avoir des effets graves et répandus, notamment en nuisant à l’industrie forestière et en altérant l’habitat du caribou des bois.
Pour mieux comprendre cet insecte ailé, le personnel de Parcs Canada a entrepris un projet de recherche conjoint afin de déterminer de quelle manière les pullulements de l’arpenteuse de la pruche influent sur la santé de la forêt et s’ils dégradent l’habitat du caribou.
Au terme d’une étude de trois ans sur la fréquence et l’intensité de la dernière infestation, laquelle a été suivie par des travaux de surveillance de la régénération de la forêt, les chercheurs ont établi que la plupart des forêts peuvent survivre aux épidémies de l’arpenteuse et que le caribou des bois n’est généralement pas affecté par cette perturbation. Ces recherches revêtent une importance cruciale pour la gestion de la santé de la forêt, surtout en prévision de la prochaine infestation, qui devrait survenir en 2012 dans les parcs nationaux du Mont Revelstoke et des Glaciers.
Étudier l’écologie des feux de forêt
©Parcs Canada - Simon Hunt
Les parcs nationaux du Mont-Revelstoke et des Glaciers protègent des forêts et des types de terrain qui n’existent nulle part ailleurs dans le monde, ceux de la région naturelle de la chaîne Columbia. Ces forêts sont périodiquement perturbées par des incendies naturels dont les caractéristiques sont encore relativement mal connues.
Dans les années 1980, Parcs Canada s’est associé à l’Université de Calgary pour réaliser les premières études sur les feux de forêt des parcs nationaux du Mont-Revelstoke et des Glaciers, afin de mieux en connaître les particularités.
Aujourd’hui, Parcs Canada continue d’étudier le comportement des feux de forêt dans ces parcs; il cherche notamment à savoir comment et où éclaircir les forêts pour mieux protéger les biens avoisinants. En recourant à des technologies de pointe, Parcs Canada travaille de concert avec la Direction de la gestion des incendies du gouvernement de la Colombie-Britannique et avec le Service canadien des forêts afin de modéliser et de cartographier le danger d’incendie de forêt dans les parcs. Ces recherches aident Parcs Canada à cerner le meilleur moyen de gérer les feux de forêt pour protéger efficacement les personnes, les biens et l’infrastructure. Elles orientent aussi les travaux entrepris pour réintroduire le feu en tant que processus naturel de l’écosystème, afin d’améliorer la santé de la forêt, de réduire les risques d’incendies catastrophiques et de créer un fourrage de meilleure qualité pour les animaux.
Surveillance génétique du carcajou
©Parcs Canada
Le carcajou figure sur la liste bleue du gouvernement de la Colombie-Britannique, qui le considère comme une espèce préoccupante. Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada procédera prochainement à une nouvelle évaluation de la situation de l’espèce. Le carcajou a un faible taux de reproduction, et il est sensible à l’activité humaine ainsi qu’à la fragmentation de l’habitat par des installations telles que les routes et les voies ferrées.
Soucieux de comprendre le profil de dispersion de cette espèce insaisissable, les parcs nationaux du Mont-Revelstoke et des Glaciers ont lancé un projet pilote de prélèvement d’ADN pour mieux connaître les échanges génétiques de l’espèce de part et d’autre de la Transcanadienne et de la voie ferrée du Chemin de fer Canadien Pacifique, dans le parc national des Glaciers.
Le personnel de Parcs Canada prélève des échantillons d’ADN chez les carcajous en installant des pièges à poils – du fil de fer barbelé contenant un appât – sur des arbres. Les barbelés sont surveillés au moyen d’appareils photo pourvus d’un détecteur de mouvement à infrarouges. Les chercheurs peuvent ainsi surveiller le comportement des carcajous, déterminer le sexe des bêtes et estimer la taille et le profil de dispersion génétique de la population sans avoir à entrer en contact direct avec les animaux. Les résultats de l’étude sur le carcajou, cumulés aux données recueillies antérieurement, serviront à délimiter l’habitat de l’espèce et à cerner les mesures de protection à mettre en place pour en assurer la connectivité.
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