À propos

Lieu historique national du Refuge-du-Col-Abbot

Le refuge du Col-Abbot était situé sur un col alpin à 2 925 m d’altitude. Il chevauchait la ligne continentale de partage des eaux, qui marque la frontière entre la Colombie-Britannique et l’Alberta ainsi que la limite entre les parcs nationaux Banff et Yoho.

Le bâtiment a été construit en 1922 sur l’ordre des guides suisses Ed Feuz et Rudoph Aemmer, avec le soutien du Canadien Pacifique et l’autorisation de la Direction des parcs nationaux. Il a été baptisé en souvenir de Philip Stanley Abbot, alpiniste amateur devenu la première victime d’un accident d’alpinisme mortel au Canada lors de sa première tentative d’ascension du mont Lefroy, le 3 août 1896. Le refuge du Col-Abbot a accru la sûreté et l’accessibilité des loisirs de plein air tout en contribuant à l’établissement d’un réseau de bâtiments d’appui aux visiteurs de l’arrière-pays dans l’Ouest canadien.

En 1992, le refuge du Col-Abbot a été désigné lieu historique national en raison de son rôle dans l’histoire du Canada. En 1999, le Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine lui a conféré le statut d’édifice classé pour reconnaître sa valeur architecturale dans le contexte des bâtiments appartenant au gouvernement fédéral.

Le refuge du Col-Abbot a été enlevé en 2022 par suite de l’érosion du sol soutenant les fondations du bâtiment, un phénomène attribuable à la fonte du pergélisol. Il a ainsi perdu son statut d’édifice classé. Cependant, l’empreinte et les ruines du bâtiment forment toujours le lieu historique national du Refuge-du-Col-Abbot.

Enlèvement

Le refuge du Col-Abbot a été temporairement fermé en 2017 en raison de préoccupations entourant la stabilité du sol sous-jacent, à la suite de la découverte de signes d’érosion et de chutes de roches. Le bâtiment a été rouvert brièvement en 2018, mais il a été refermé pour des travaux de stabilisation de la pente adjacente. En 2021, l’érosion du sol a progressé sous l’effet des températures record associées à un « dôme de chaleur » dominant l’Ouest canadien. Des fissures sont apparues sur les murs du refuge. Après une seconde évaluation géotechnique, Parcs Canada a dû se rendre à l’évidence : il était peu probable que le bâtiment puisse être préservé par des travaux supplémentaires.

Au printemps 2022, le refuge du Col-Abbot a été enlevé par souci de sécurité. Quelques vestiges restent en place, et plusieurs éléments du bâtiment ont été récupérés à des fins d’inclusion dans des projets de commémoration. Parcs Canada a consulté le public sur les moyens de faire connaître les valeurs patrimoniales de l’ancien refuge.

Les ressources naturelles et culturelles administrées par Parcs Canada subissent les assauts du changement climatique et d’autres forces environnementales. Parcs Canada poursuit ses travaux pour mieux comprendre les impacts du changement climatique et explorer des stratégies d’adaptation et d’atténuation.

Commémoration du refuge du Col-Abbot

Parcs Canada continuera de faire connaître l’histoire du refuge du Col-Abbot à la population canadienne. Nous vous avons demandé quels aspects de ce lieu historique revêtaient le plus d’importance pour vous et comment transmettre ces valeurs patrimoniales dans l’avenir.

Voici ce que vous nous avez dit :
 Rapport « Ce que nous avons entendu »

Voici les mesures que nous comptons prendre pour commémorer ce trésor patrimonial :
 Mesures

Chronologie
  • 1922 : Le refuge du Col-Abbot est construit. 
  • 1968 : La Division des parcs du Dominion (aujourd’hui Parcs Canada) devient propriétaire du refuge.
  • 1973 : Le refuge du Col-Abbot est restauré.
  • 1985 : Le Club alpin du Canada se charge de l’exploitation du refuge.
  • 1992 : Le refuge du Col-Abbot est classé lieu historique national.
  • 1999 : Le refuge du Col-Abbot est désigné édifice fédéral du patrimoine et obtient le statut d’édifice classé.
  • 2012 : Parcs Canada réalise des travaux d’amélioration sur le toit et les gouttières. 
  • 2014 : Parcs Canada restaure complètement la maçonnerie en pierre du bâtiment.
  • 2016 : L’instabilité de la pente est signalée pour la première fois à Parcs Canada. 
  • 2017 : Le refuge est fermé. La stabilité de la pente est soumise à une évaluation géotechnique.
  • 2018 : Le refuge rouvre brièvement ses portes, mais doit être fermé de nouveau pour permettre l’installation d’ancrages dans le roc sous le bâtiment.
  • 2019 : Des conditions météorologiques défavorables empêchent la poursuite des travaux de stabilisation de la pente.
  • 2020 : Les mesures sanitaires liées à la COVID-19 empêchent la poursuite des travaux de stabilisation de la pente.
  • 2021 : L’érosion progresse et menace les fondations du refuge. La fermeture de secteur est étendue au col Abbot tout entier et à ses deux approches. Le secteur fait l’objet d’une seconde évaluation géotechnique. Des travaux de relevé du patrimoine sont menés à bien.
  • 2022 : Le refuge du Col-Abbot est enlevé. 
  • 2023 : Parcs Canada mène des séances de mobilisation publique sur la meilleure façon de communiquer les valeurs patrimoniales du refuge du Col-Abbot à l’avenir.
  • 2025 : Parcs Canada annonce les résultats de son programme de mobilisation publique et les mesures qu’il entend prendre pour commémorer le refuge du Col-Abbot.

Foire aux questions

Qu’est-ce qui a causé la dégradation de la pente?

Le refuge du Col-Abbot est situé à 2 925 m d’altitude sur un col de montagne balayé par les vents le long de la ligne continentale de partage des eaux. Le col et le refuge sont donc exposés à des conditions météorologiques extrêmes tout au long de l’année. Depuis la construction du bâtiment en 1922, les conditions climatiques ont changé sur ce chaînon montagneux. En 2016, on a constaté pour la première fois le recul de la neige et de la glace qui recouvraient jusque-là en permanence la pente sud-est au-dessous du refuge. Depuis, la roche et le sol sous-jacents sont exposés aux intempéries. 

Les montagnes sont souvent des milieux actifs sur le plan géologique. La pente étant escarpée, non consolidée et gelée, elle était particulièrement sujette au dégel et à l’érosion par le ruissellement, ce qui a probablement contribué à sa dégradation. Les températures élevées de l’été 2021 auraient accéléré l’érosion sous le bâtiment proprement dit et déstabilisé un secteur autrefois recouvert de roche et de glace. 

Quelles étaient les conclusions de l’évaluation géotechnique de 2018?

La pente sur laquelle le refuge a été construit comportait trois zones : de la terre et de la roche figées dans la glace, un substrat rocheux fracturé et la roche-mère. Le bâtiment reposait sur du substrat rocheux fracturé et sur de la terre et de la roche figées dans la glace, y compris de la glace superficielle. Pour sécuriser le secteur et atténuer les incidences de l’érosion sur le refuge, le rapport d’évaluation géotechnique recommandait l’installation d’ancrages dans le roc et la pose de grillages pour assujettir le substrat rocheux et la pente. Les ancrages ont été installés en 2018.

Quels étaient les résultats de l’évaluation géotechnique de 2021? Pourquoi étaient-elles différentes étaient-ils différents de celles ceux de 2018?

L’évaluation de 2021 a révélé que le pergélisol fondait plus rapidement que prévu et que, par conséquent, la pente s’érodait à un rythme accéléré par rapport aux prévisions faites en 2018. Lors de l’évaluation de 2018, la quantité de substrat rocheux sous les fondations avait probablement été surestimée. 

L’évaluation de 2021 a aussi mis au jour de nouveaux problèmes, dont des fissures dans la maçonnerie, qui attestaient que l’érosion de la pente menaçait le refuge en entier. 

À la lumière de ces constats, Parcs Canada est arrivé la conclusion suivante : il est très peu probable que des travaux de stabilisation supplémentaires représentent une solution permanente qui lui permettrait de préserver le refuge à son emplacement original. Par conséquent, Parcs Canada a élaboré des plans en vue de l’enlèvement substantiel du refuge au printemps 2022.

Le refuge peut-il être reconstruit ailleurs?

Pendant ses travaux de planification en vue de l’enlèvement substantiel du refuge, Parcs Canada a exploré la possibilité de déconstruire le bâtiment de manière à pouvoir le reconstruire, soit au col Abbot, soit à un autre endroit. Ce scénario n’était pas réalisable pour deux raisons :

  • Compte tenu de l’instabilité du refuge et des pentes du col Abbot, les travaux délicats que nécessiterait cette opération auraient engendré un risque excessif pour la santé et la sécurité du personnel et des entrepreneurs de Parcs Canada.
  • Selon les experts en maçonnerie historique que Parcs Canada a consultés, les matériaux qui ont servi à la construction du refuge (principalement des blocs de calcaire) risqueraient fort de se fracturer s’ils étaient déplacés. Ils ne se prêteraient donc pas à un enlèvement en vue d’une réutilisation. 

Des professionnels ont mené à bien des travaux de relevé du patrimoine, et des plans ont été élaborés pour récupérer certains matériaux du refuge dans le but de les utiliser à des fins de commémoration future.

Est-il possible de construire un nouveau refuge à un autre endroit?

Un groupe de travail dirigé par le Club alpin du Canada élabore actuellement une proposition pour la construction d’un bâtiment qui remplacerait le refuge du Col-Abbot. Aucune demande officielle n’a cependant encore été soumise. Lorsqu’il l’aura reçue, Parcs Canada en fera l’examen. Le processus d’examen des projets d’aménagement est long, et il exige une évaluation rigoureuse des impacts ainsi qu’une évaluation en regard des plans directeurs et des politiques applicables. Pour obtenir une mise à jour sur cette question, prière de communiquer avec le Club alpin du Canada.

Pourquoi est-il important de commémorer le refuge du Col-Abbot?

Le refuge du Col-Abbot est demure un lieu historique national. Parcs Canada est tenu d'en communiquer les valeurs patrimoniales.

Les valeurs patrimoniales sont les aspects qui confèrent à un lieu patrimonial son importance pour une communauté. Elles comprennent les multiples sens et valeurs que des personnes associent à un endroit. Ces valeurs peuvent changer au fil du temps.

Parcs Canada a demandé à la population canadienne de préciser quels aspects du lieu patrimonial revêtaient de l’importance et de quelle manière ces valeurs devraient être commémorées. Les résultats de cette mobilisation publique se trouvent dans un rapport Ce que nous avons entendu :

 Ce que nous avons entendu : Garder le souvenir du refuge du Col-Abbot — Mobilisation du public 

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