Lièvre d'Amérique

Parc national Fundy

Le lièvre d'Amérique est un petit lièvre qui se distingue des autres membres de la famille par ses grosses pattes de derrière et par ses oreilles au bout noir et relativement courtes. Le lièvre d'Amérique mue totalement, deux fois par année. Sa fourrure devient brun foncé le printemps et blanche l'automne. L'animal se nourrit de végétaux en été, de ramilles, de bourgeons, d'écorce et même de viande congelée en hiver. Chaque année, entre avril et août, la femelle (hase) peut avoir 2 à 3 portées de 2 à 4 petits (liévreteaux). Le lièvre vit rarement plus de 3 ans dans son habitat naturel.

Répartition

Le lièvre d'Amérique est présent partout au Canada, sauf dans les régions les plus septentrionales. On le retrouve aussi en Alaska et dans le nord des États-Unis, jusqu'en Caroline du Nord et jusque dans le nord de la Californie en terrain montagneux.

Le repas par excellence de nombreux prédateurs

Le lièvre d'Amérique tient toute son importance dans l'écosystème du fait qu'il est un bon repas pour de nombreux prédateurs, comme le renard roux, le coyote, le lynx roux et les buses. Pour le lynx du Canada et le grand-duc d'Amérique, il est d'une importance déterminante.

Les populations de lièvres d'Amérique ont une évolution démographique qui correspond à un cycle de 11 années environ. Les lièvres se multiplient jusqu'à atteindre graduellement une très forte densité démographique, puis les populations chutent soudainement à leur niveau le plus bas. La chute survient simultanément partout au Canada et en Alaska, en l'espace d'une année ou deux. Les scientifiques s'expliquent mal l'évolution cyclique des populations de lièvres. Le cycle du lièvre pourrait correspondre aux activités des taches solaires, qui influent sur le climat et les incendies de forêt. La maladie, le manque de nourriture et les prédateurs sont d'autres facteurs à prendre en considération. Le cycle du lièvre est probablement attribuable à une combinaison de facteurs, dont certains sont peut-être encore inconnus.

Bien qu'il se nourrisse d'autres animaux, le lynx du Canada est devenu très dépendant du lièvre d'Amérique. Le lynx du Canada est si intimement lié au lièvre que l'évolution démographique de sa population correspond au cycle du lièvre. Plus il y a de lièvres, plus il y a de lynx. La nourriture est abondante, ce qui fait augmenter les taux de natalité et de survie des petits lynx. Et le contraire est aussi vrai quand s'effondrent les populations de lièvres.

Le grand-duc d'Amérique semble aussi très dépendant du lièvre d'Amérique. Quand on observe de fortes migrations hivernales de grands-ducs jusqu'aux limites australes de leur aire de répartition, cela veut dire que les populations de lièvres sont à leur plus bas niveau. On croit que les grands-ducs voyagent alors loin au sud pour trouver la nourriture suffisante pour assurer la survie de l'espèce.

Le cycle du lièvre a d'autres conséquences sur l'écosystème, puisque la chute dramatique des populations oblige ses prédateurs à se tourner vers d'autres sources de nourriture. Davantage de petits animaux des autres espèces tombent alors sous les crocs des prédateurs et les effets se font sentir sur toute la chaîne alimentaire.

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