Libellules et demoiselles
Parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton
Elles sont si belles, que vous les croyez aussi douces. Ne vous y trompez pas! Les libellules et leurs petits cousins, les demoiselles, sont de voraces carnivores. En réalité, ces deux groupes d'insectes sont exceptionnels dans leur univers animal, puisque les formes larvaires et adultes sont toutes deux carnivores. Les larves, particulièrement grosses, mangent tout ce qu'elles peuvent attraper dans leur domicile aqueux, y compris d'autres larves de libellules, des vers et des petits poissons. Pour leur part, les adultes se nourrissent d'insectes, y compris de plus petites libellules, des maringouins et des mouches noires.
Contrairement à la croyance populaire, les libellules ne mordent ni ne piquent les humains. Le randonneur a donc tout intérêt à s'arrêter quand il voit une libellule, pour prendre le temps d'en admirer les belles couleurs et les reflets. Il peut même la remercier pour tous ces moustiques dévorés qui ne le piqueront plus.
On a recensé 85 espèces de libellules et de demoiselles dans l'île du Cap-Breton et un peu moins de la moitié - 40 pour être précis - dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton. Les larves de libellules et de demoiselles reposent dans presque tous les points d'eau douce suffisamment productifs pour satisfaire leur voracité. Chaque type d'habitat ne présente toutefois qu'un nombre limité d'espèces.
Les libellules dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton
En règle générale, les libellules sont plus grosses et plus ventrues que les demoiselles. Au repos, elles ne replient pas les ailes sur leur dos, mais les tiennent à l'équerre et à l'horizontale de chaque côté du corps. Dans le parc, entre autres libellules, vous verrez des cordulies et la pantale flavescente.
Les cordulies
On trouve 11 espèces de cordulies dans l'écosystème du nord du Cap-Breton, dont cinq dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton. Les cordulies sont des libellules de taille moyenne à grande, de couleur foncée, avec des reflets métalliques et de gros yeux vert émeraude. Beaucoup d'individus présentent aussi des mouchetures jaunes.
La cordulie de Robert et la cordulie incurvée, présentes dans le parc, sont les deux seules libellules du Canada, inscrites sur la liste rouge de l'Union mondiale pour la nature (UICN).
La pantale flavescente
La pantale flavescente est une espèce migratrice bien connue dans le monde entier. On en a trouvé des sujets à 800 kilomètres en mer, ce qui représente tout un voyage pour une libellule. La question demeure à savoir si le Cap-Breton n'est qu'un lieu de passage. La pantale flavescente, relativement grosse, se reproduit dans les étangs et cuvettes temporaires. Le corps est brun doré et la face orange. Les ailes sont transparentes et les yeux dorés. Vous n'en verrez nulle autre pareillement dorée dans le parc national.
Les demoiselles dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton
Généralement plus petites et plus élancées que les libellules, les demoiselles replient les ailes sur leur dos quand elles sont au repos. Le visiteur du parc devrait être en mesure d'observer le caloptéryx bistré et différentes espèces d'agrions.
Le caloptéryx bistré
Le caloptéryx bistré vit aux abords des eaux courantes. La femelle y dépose ses oeufs dans la flore aquatique. Son corps est bronze et supporte des ailes grises dans leur partie supérieure et blanches au niveau du corps. Le caloptéryx mâle est vert iridescent avec des ailes d'ébène. Dans la région, le caloptéryx bistré est le plus courant de sa famille et, dans le nord-est du Canada, le plus gros des demoiselles.
Les agrions
On a relevé 6 espèces d'agrions dans l'écosystème du nord du Cap-Breton. Cette famille de demoiselles bleues est la plus fréquente dans le parc. La plupart des agrions vivent près des cours d'eau tranquilles. Habituellement, le mâle est bleu ciel et la femelle est grise ou brune.
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