La forêt changeante du terrain de camping de la Baie Jeremy

Parc national et lieu historique national Kejimkujik

Parcs Canada sait que de nombreux campeurs ont un lien particulier avec le terrain de camping de la baie Jeremy. Nous comprenons qu’il est difficile de voir changer les endroits que nous aimons et, dans ce cas-ci, de voir des changements radicaux et rapides causés par une espèce envahissante.

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La pruche, l’arbre emblématique de Kejimkujik

Une branche de pruche du Canada.
Le puceron lanigère de la pruche sur la face inférieure d’une branche de pruche du Canada

La pruche est l’une des espèces d’arbres ayant la plus longue durée de vie de la forêt wabanaki-acadienne dans l’Est du Canada, et les forêts fraîches et ombragées qu’elle crée sont un élément essentiel de l’expérience au parc national et lieu historique national Kejimkujik. D’ailleurs, bon nombre des installations pour les visiteurs et des lieux emblématiques du parc se trouvent dans des peuplements de pruches.

Une nouvelle menace

Le puceron lanigère de la pruche est un insecte envahissant qui se nourrit des pruches. Cet insecte, détecté pour la première fois dans le parc national et lieu historique national Kejimkujik en 2018, est une menace importante : sans intervention, jusqu’à 90 % des pruches du parc pourraient mourir dans les quatre à quinze ans suivant une infestation par ce puceron.

Quels changements les campeurs verront-ils?

Le fait de prendre soin de la forêt et de protéger l’infrastructure du terrain de camping modifiera l’esthétique des lieux.

Parcs Canada a adopté une approche de gestion active et intégrée pour aider la forêt du terrain de camping de la baie Jeremy, principalement composée de pruches, à résister à cette invasion :

  • protection des pruches emblématiques à l’aide d’insecticides chimiques,
  • sylviculture réparatrice pour améliorer la résilience de la forêt, et
  • libération d’agents de lutte biologique (prédateurs) pour réduire la population du puceron lanigère de la pruche.

Sylviculture réparatrice

La sylviculture réparatrice effectuée au terrain de camping de la baie Jeremy comprend la suppression de 25 % de l’étage dominant de pruche dans les zones à forte densité de pruche ainsi que la plantation de semis d’essences propres à la forêt wabanaki-acadienne afin d’améliorer la diversité et la résilience de la forêt.

Les semis de feuillus plantés sont ensuite protégés par des tubes de protection pour arbres ou par des exclos afin de minimiser le broutement par les cerfs. Le personnel de Parcs Canada surveille la croissance des semis et enlève les tubes de protection pour arbres et les clôtures lorsque les arbres ne sont plus vulnérables au broutement.

Un employé travaille à côté d'une haute clôture en bois.
Utilisation d’un exclos pour protéger les semis contre le broutement par les cerfs au terrain de camping de la baie Jeremy
Deux employés font glisser un tube protecteur sur un petit arbre.
Utilisation de tubes de protection pour arbres afin de protéger les semis contre le broutement par les cerfs au terrain de camping de la baie Jeremy

Aménagement paysager

Le personnel de Parcs Canada a appliqué diverses techniques d’aménagement paysager au terrain de camping de la baie Jeremy pour imiter l’aspect naturel que les campeurs ont l’habitude d’y voir. Par exemple, certaines billes de bois sont utilisées pour délimiter les emplacements de camping, tandis que d’autres servent à aménager des bancs rustiques.

Certains abattis sont laissés sur le sol, ce qui contribue au cycle des nutriments du sol, protège la végétation de sous-bois et limite l’érosion autour de zones en pente.

Protection de la forêt au terrain de camping de la baie Jeremy

Même s’il laissera une grande partie de la forêt suivre une transition naturelle, le personnel de Parcs Canada joue un rôle actif dans la protection des peuplements de pruches prioritaires et dans la gestion des répercussions du puceron lanigère de la pruche.

Une forêt diversifiée composée de nombreuses espèces et d’arbres d’âges divers est plus à même de résister aux ravageurs, aux maladies, aux tempêtes et aux changements climatiques. À l’heure actuelle, la forêt du terrain de camping de la baie Jeremy se compose de 30 à 50 % de pruches, et certains peuplements peuvent atteindre 90 %, ce qui rend cette zone du parc national et lieu historique national Kejimkujik très vulnérable à la menace que représente le puceron lanigère de la pruche.

Parcs Canada gère les répercussions du puceron lanigère de la pruche au terrain de camping de la baie Jeremy en mettant en œuvre une approche intégrée de lutte contre les ravageurs. Celle ci comprend ce qui suit :

  • la protection d’environ 1 350 pruches au terrain de camping à l’aide d’insecticides chimiques;
  • l’abattage d’environ 1 300 pruches pour favoriser l’établissement d’autres essences plus résilientes et ainsi réduire la population du puceron lanigère de la pruche;
  • la plantation d’environ 7 000 semis d’essences propres à la forêt wabanaki-acadienne afin d’améliorer la résilience de la forêt;
  • la libération, grâce à des partenariats avec le Service canadien des forêts, d’environ 1 100 coléoptères Laricobius nigrinus à des fins de contrôle biologique;
  • la mise en place d’une interdiction d’importation de bois à brûler afin de réduire la propagation des espèces forestières envahissantes et les infestations par celles ci.

Interdiction d’importer du bois à brûler : ralentir la propagation des espèces envahissantes

Le déplacement de bois à brûler peut constituer un vecteur de propagation des espèces forestières envahissantes. Les restrictions sur l’importation de bois à brûler sont cruciales pour protéger la forêt. Cette pratique aide à réduire davantage la propagation de populations d’espèces envahissantes et limite l’introduction d’autres espèces envahissantes.

Parcs Canada travaille en étroite collaboration avec l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) dans la mise en œuvre de mesures de détection des espèces envahissantes et de lutte contre celles-ci, notamment l’interdiction d’importer du bois à brûler.

L’importation de bois à brûler est interdite, et seule l’utilisation de bois à brûler acheté dans le parc est autorisée, sauf quelques exceptions.

Les visiteurs qui souhaitent faire un feu de camp peuvent :

  • acheter du bois à brûler traité à la chaleur au parc national et lieu historique national Kejimkujik;
  • apporter du bois à brûler commercial traité à la chaleur, des bûches de fibres de bois ou des briques de bois traitées, dans leur emballage d’origine scellé.

Achat de bois de chauffage à Kejimkujik

L’association coopérante Les amis de Keji, un organisme à but non lucratif qui soutient les programmes et les services du parc, continuera d’approvisionner le parc Kejimkujik en bois à brûler.

Les visiteurs achetant du bois à brûler dans le parc recevront gratuitement un permis de bois à brûler, qu’ils devront produire sur demande. Les visiteurs ne détenant pas de permis de bois à brûler s’exposent à la confiscation de leur bois, à une amende de 237,50 $ par incident et à la révocation du permis de camping.

Apporter du bois de chauffage commercial

Veuillez prendre note que le bois d’œuvre n’est pas autorisé.

Le bois à brûler ne répondant pas aux exigences d’emballage susmentionnées sera confisqué.

Comment les campeurs peuvent-ils aider?

Nous avons besoin de votre aide! Les visiteurs jouent un rôle clé dans le renouvellement de la forêt au terrain de camping de la baie Jeremy ainsi que dans la gestion des espèces envahissantes.

  • Contribuez à la diversification des forêts en participant au programme estival « Plantez un arbre, sauver une forêt! ».
  • Soyez conscient de l’influence que VOUS avez sur le ralentissement de la propagation du puceron lanigère de la pruche et d’autres ravageurs envahissants.
  • Laissez les branches d’arbres et les débris forestiers sur le tapis forestier pour qu’ils fournissent dans l’avenir des nutriments à la forêt (ne les déplacez pas, ne les ramassez pas et ne les brûlez pas).
  • Faites attention aux exclos et aux tubes de protection pour arbres, car ils protègent les jeunes arbres contre les cerfs.
  • Programme « Jouez Nettoyez Partez » : suivez les mesures de biosécurité recommandées en décontaminant vos animaux de compagnie, vos véhicules et vos chaussures lorsque vous vous déplacez d’un peuplement forestier à un autre.
  • N’utilisez pas de bois à brûler importé; ne brûlez que du bois approuvé conformément à e l’interdiction d’importer du bois à brûler.
  • Restez sur les sentiers pour ne pas piétiner la nouvelle végétation.
  • Parlez-en! Le puceron lanigère de la pruche et d’autres ravageurs envahissants sont un problème ici, mais aussi chez vous. La diffusion d’information est une façon d’aider à freiner leur propagation.

Pour en savoir plus :

Protéger l’héritage de la pruche de Kejimkujik, parc national et lieu historique national Kejimkujik

Protéger l'héritage de la pruche de Kejimkujik, Parc national et lieu historique national Kejimkujik

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