Des éléments archéologiques probants montrent que les Autochtones ont vécu dans la région maintenant désignée sous le nom de parc national Wood Buffalo depuis plus de 8 000 ans, bien longtemps avant l'arrivée des commerçants de fourrures au début des années 1700. Les collectivités établies autour du parc sont principalement des Cris, des Chippewyans, des Métis et des non-Autochtones.

Un ainé dirige une cérémonie
de purification pour les participants
au Bioblitz du PNWB

Lorsque le parc Wood Buffalo a été créé en 1922 (au nord de la rivière de la Paix), les terres étaient considérées comme « prises » et tous les droits des Autochtones étaient considérés éteints. Toutefois, compte tenu de la vaste zone prise pour former le parc national, l'élimination de toute chasse n'était pas considérée comme raisonnable. Par conséquent, le parc national Wood Buffalo est devenu le premier parc national au Canada à autoriser la récolte traditionnelle autochtone des ressources fauniques. Même si novatrice à l'époque, cette approche à l'égard de la chasse n'a toutefois pas été appliquée équitablement pour tous les Autochtones. Seuls les membres des Premières Nations qui chassaient sur des terres désignées en tant que parc étaient autorisés à continuer de chasser. Les familles qui avaient des liens étroits avec les terres du parc et ne chassaient pas activement dans le parc au moment de la création de ce dernier n'étaient pas considérées admissibles. Les Métis qui chassaient sur les terres devenues le nouveau parc n'étaient plus autorisés à continuer de le faire. Après la création du parc, la récolte traditionnelle des ressources fauniques était considérée comme un « privilège » et non un droit ancestral ou issu d’un traité, et les permis étaient délivrés en quantité limitée.

En 1926, on a agrandi le parc jusqu’au sud de la rivière de la Paix dans le delta Paix-Athabasca pour protéger le bison transporté du sud qui avait migré de l’autre côté de la rivière de la Paix. Une approche plus inclusive relativement à la chasse a été adoptée. Tous les gens qui chassaient dans le parc au moment de l'agrandissement, tant les Autochtones que les non-Autochtones, étaient admissibles à un permis. Les permis étaient toutefois fondés sur la présence dans le parc au moment de son agrandissement. Encore une fois, les familles ayant des liens étroits avec les nouvelles terres du parc et qui ne chassaient pas activement sur les terres au moment de l’agrandissement du parc n’étaient pas considérées admissibles.

Participation à des jeux de mains
autochtones à l'édition annuelle
du Festival sous les étoiles au
parc national Wood Buffalo

Tant lors de l'établissement d'origine du parc que lors de son agrandissement, les décisions d'exclure certains Autochtones de la collectivité, pour les raisons susmentionnées, ont entraîné des divisions entre les membres de la communauté alors qu'il n'y avait jamais eu de telles divisions auparavant.

Cette histoire compliquée a eu des effets néfastes pour toutes les personnes touchées, et a été particulièrement injuste pour les peuples autochtones. Au fil des ans, ce « privilège » a été transmis aux enfants des chasseurs d’origine et un registre a été établi dans le parc pour faire un suivi de l'admissibilité héréditaire, du nombre de chasseurs et du nombre de permis émis. Des règles de chasse particulières ont été élaborées en vue d'établir un cadre de gestion pour la chasse autochtone, mais ces règles n'étaient pas fondées sur des droits et fixaient des saisons et des limites quant au nombre de chasseurs admissibles.

Au fil des ans, ce système fondé sur des privilèges a continué d'être un sujet de préoccupation pour les peuples autochtones de la région. Il a fallu régler deux principaux arrêts de la Cour suprême du Canada pour qu'il y ait un changement réel :

Fouilles archéologiques à la cabane
traditionnelle proposée
  • 1) En 2003, la décision R. c. Powley a reconnu le droit des Métis de chasser dans la région de Sault Ste. Marie. L'arrêt a servi de critère pour déterminer si les droits analogues à l'affaire Powley existaient ailleurs. La recherche réalisée dans ce domaine a révélé que les Métis indigènes auraient probablement des droits de chasse analogues à l'affaire Powley. La réponse du gouvernement du Canada en ce qui concerne la région du parc était de respecter l'affirmation de droits des Métis. Depuis 2003, les Métis indigènes de la région ont exercé leurs droits de chasse revendiqués dans le parc et ont participé à divers objectifs de gestion du parc, y compris la gestion coopérative.
  • 2) En 2005, la décision Première nation crie Mikisew c. Canada a été rendue. Dans le cadre de cette décision, la cour a reconnu qu'il y avait, en vertu du Traité no 8, un droit existant de chasse, de pêche et de piégeage à des fins personnelles dans le parc. Cette décision a efficacement éliminé le système fondé sur le privilège qui était utilisé depuis 1922.

La chasse, la pêche et le piégeage de subsistance sont pratiqués aujourd'hui dans le parc national Wood Buffalo, comme ils l'ont été depuis des siècles. Ces arrêts de la Cour suprême du Canada ont eu pour résultat que Parcs Canada reconnaît maintenant le droit du Traité no 8 de récolter des ressources fauniques dans le parc et les droits revendiqués des Métis. La récolte de subsistance traditionnelle continue d'être un élément important de l'identité culturelle et écologique du parc national Wood Buffalo.

Travail en commun visant l'étude
d'un site culturel autochtone

Une compréhension approfondie de l’information traditionnelle et scientifique est essentielle à l’intégrité écologique et culturelle du parc national Wood Buffalo. En utilisant la culture traditionnelle, les chasseurs autochtones protègent et transmettent la culture autochtone aux générations futures, et cela contribue au partage et à l'accroissement des connaissances écologiques des Autochtones sur les terres et les eaux à l’intérieur du parc et dans ses environs.

Le parc continue d’explorer les occasions de travailler en collaboration avec ses partenaires autochtones. Cela est énoncé et soutenu dans le plan directeur de 2010 du parc national Wood Buffalo, sous la Stratégie Clé 1 Vers une vision commune, qui se trouve à l’adresse http://www.pc.gc.ca/fr/pn-np/nt/woodbuffalo/info/plan/plan1

L'histoire de la création et de l’exploitation du parc a été négative pour les collectivités autochtones et une confusion demeure pour ce qui est des droits de récolte. Par l'entremise du comité autochtone pour la cogestion du parc national Wood Buffalo, qui se réunit un certain nombre de fois par année, et de relations et de projets bilatéraux, Parcs Canada et les partenaires autochtones de la région tracent la voie vers un avenir meilleur, avenir qui respecte et représente davantage l'importance des communautés autochtones locales pour le parc.

Voici nos 11 partenaires autochtones :

Province de l’Alberta Territoires du Nord-Ouest
Fort Chipewyan: Fort Smith:
1) Première nation crie Mikisew
2) Première Nation Chipewyan d’Athabasca
3) Métis de Fort Chipewyan
1) Première nation Salt River
2) Conseil des Métis de Fort Smith
Garden River: Hay River:
1) Première nation crie de Little Red River 1) Première nation Katlodeeche
2) Conseil des Métis de Hay River
Fort Fitzgerald: Fort Resolution:
1) Première nation de Smith's Landing 1) Première nation Deninu Kue
2) Conseil des Métis de Fort Resolution

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