Paysage culturel

Parc national des Mille-Îles

Les premiers estivants des Mille-Îles

Des milliers de visiteurs affluent chaque été dans les Mille-Îles pour s'y adonner aux joies de la navigation de plaisance, goûter aux plaisirs de la pêche et s'imprégner du charme des paysages de cette région. En fait, ces migrations saisonnières dans les îles se répètent depuis la fin de la période glaciaire puisque, il y a environ 10 000 ans, diverses peuplades venaient déjà chaque été y planter leurs tentes et pêcher dans les eaux poissonneuses du fleuve. Un témoignage intéressant de ces visites estivales nous est parvenu en 1979 lorsqu'un plongeur de la région qui explorait les profondeurs marines au large des côtes de l'île Grenadier a découvert un récipient en terre cuite enfoui dans la vase. Cet artefact fut identifié comme un objet appartenant à la culture de Pointe Péninsule qui rayonna dans cette région il y a environ 2 500 ans.

Au 17e siècle, explorateurs, commerçants de fourrures et missionnaires français ont commencé à remonter le fleuve Saint-Laurent vers l'intérieur du continent. Les plus anciennes notes de voyage qu'ils nous ont laissées rapportent leurs passages dans des lieux tels que Tonatia (que l'on pense être l'île Grenadier) et d'autres sites des environs de Jones Creek où plusieurs centaines d'autochtones établissaient leur campement d'été en s'abritant sous des tentes de peau dressées de préférence dans les secteurs des îles exposés au vent et protégés des moustiques. Qui étaient ces estivants? Il semblerait qu'un grand nombre d'entre eux appartenaient au groupe des Onandaga de la nation iroquoise, originaires de ce qui est aujourd'hui le nord de l'État de New York. Selon certaines données d'archives, ils exploitaient une vaste zone de pêche à l'anguille qui s'étendait depuis l'est de Mallorytown Landing jusqu'à Ivy Lea. Ils pêchaient également l'achigan, la perche, le brochet et la carpe dans les ruisseaux qui se jetaient dans le Saint-Laurent. Au retour de l'automne, les chasseurs de la tribu remontaient les petits affluents qui se déversaient dans le fleuve pour y chasser l'orignal, le chevreuil et l'ours. Ils couraient également le petit gibier : ratons laveurs, dindons, castors et sauvagine, vivant alentour de leur campement.

Ces camps de pêche traditionnels furent abandonnés lorsque les colons européens commencèrent à investir la région après la guerre de l'Indépendance. Les autochtones ont néanmoins continué de venir pêcher dans cette région jusque vers la fin des années 1860, où le poisson auparavant foisonnant, a fini par se raréfier. Au cours des décennies suivantes, la région fut découverte par les Américains et les Canadiens de la classe aisée qui constituèrent la nouvelle génération des estivants des Mille-Îles.  

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