Rapport de consultation dans le cadre du renouvellement du Plan directeur du parc national Forillon

Introduction

Le nouveau Plan directeur du parc national Forillon 2022 orientera les mesures et les décisions de gestion et servira d’outil clé pour mobiliser les partenaires et le public. Le document stratégique présente une vision à long terme pour le parc et comporte des objectifs atteignables à court et à moyen terme ainsi que des cibles permettant de mesurer l’atteinte des résultats escomptés. Revu tous les 10 ans, il est une exigence de la Loi sur les parcs nationaux du Canada.

L’équipe de gestion a d’abord effectué une évaluation de l’état du parc, qui décrit l’état actuel du parc selon différents indicateurs portant sur l’intégrité écologique, les ressources culturelles, les relations externes, les relations avec les Autochtones, l’expérience du visiteur et les biens bâtis. D’après les résultats de cette évaluation et un examen du plan directeur de 2010, une vision pour les 10 prochaines années et 4 stratégies clés ont été présentées dans l’Ébauche de plan directeur du parc national du Canada Forillon 2020. Ce document a été communiqué à la Nation Micmac de Gespeg, aux partenaires, aux intervenants et au public comme point de départ des consultations sur le plan directeur.

 

Processus de consultation

Parcs Canada a débuté le processus de renouvellement du Plan directeur du parc national Forillon en procédant à l’examen de l’évaluation de l’état du parc. Par la suite, une ébauche de plan directeur a été rédigée, puis présentée publiquement dans le cadre des consultations. La consultation des Canadiens et des Canadiennes est d’ailleurs une obligation de la loi et les politiques de Parcs Canada afin d’obtenir l’opinion des citoyens, des organisations canadiennes et des Autochtones quant à l’orientation proposée pour la gestion du parc national.

 

L’approche retenue

Il était important pour les gestionnaires du parc national Forillon de trouver une formule de consultations qui permettrait au plus grand nombre possible de personnes de s’exprimer. Les moyens retenus ont donc été variés : rencontres d’information et de consultation avec des groupes ciblés, journées portes ouvertes pour le grand public, sondage en ligne et mise en place d’une adresse courriel dédiée aux consultations pour le dépôt de mémoires.

La préparation

Depuis le début de la démarche de renouvellement du plan directeur, le comité consultatif du parc national Forillon, constitué des représentants d’organismes partenaires, a été régulièrement tenu au courant de son évolution.

 

Différentes actions de communication ont aussi été prises, afin de faire connaître la démarche de consultations auprès des groupes d’intérêt et de la population :

     

Une infolettre sur le sujet a par exemple été publipostée dans chaque résidence, commerce et organisme du territoire de Gaspé;

Une campagne publicitaire dans les journaux et à la radio a également contribué à informer la population locale;

Une communication envoyée aux médias a permis à plusieurs de lire les articles qui ont suivi;

Plusieurs publications ont été faites sur Facebook pour inviter les gens à prendre connaissance de l’ébauche du plan directeur et à partager leurs commentaires.

• Travaillant en collaboration avec les communautés liées au parc;

• Racontant l’histoire humaine de Forillon, dont les témoins les plus significatifs deviendront un produit intégré à la programmation du parc;

• Incorporant la culture et les connaissances traditionnelles de la Nation Mi’gmaq dans les opérations, l’offre d’activités et la prise de décision;

• Assurant un équilibre constant entre la fréquentation du parc et la protection de ses ressources, entre la quantité et la qualité;

• Faisant face aux défis de la nature et des changements climatiques en mettant de l’avant des mesures d’atténuation et d’adaptation harmonieuses avec les écosystèmes;

• Améliorant la connectivité des espèces peuplant le parc et des écosystèmes avec l’ensemble du territoire gaspésien;

• Renouvelant les infrastructures et l’offre d’expérience offertes aux visiteurs afin d’accroître leur satisfaction et leur sentiment d’attachement. 

Les réponses à la question du sondage en ligne sur ce sujet démontrent un niveau d’accord élevé avec cette proposition de vision. En effet, 83,21 % des gens affirment être plutôt d’accord ou complètement d’accord avec la version préliminaire proposée (voir Tableau 1).

Les commentaires recueillis indiquent pour leur part que les passages de la vision qui interpellent le plus les répondants concernent le travail en collaboration avec la communauté locale, la mise en valeur de l’histoire humaine ainsi que l’équilibre entre la fréquentation et la protection des ressources.

Stratégie clé 1 – Une vision à réaliser ensemble

Cette stratégie repose sur une collaboration accrue entre Parcs Canada et les communautés et les partenaires locaux dans le but de faire rayonner le parc. La mobilisation et l’appui de la Nation Micmac de Gespeg et de l’ensemble des différents partenaires, notamment le Regroupement de personnes expropriées de Forillon et leur descendance, mèneront à une gestion plus concertée du parc. Les réponses à cette section du sondage en ligne démontrent que la majorité des répondants considèrent que chacun des objectifs ciblés dans la stratégie clé 1 sont très importants ou importants (voir Tableau 2).

 

Objectif 1.1 – Les familles expropriées et leurs descendants ont l’opportunité de contribuer à l’élaboration et la mise en place de projets qui rejoignent leurs intérêts

Nous retenons, parmi les commentaires reçus, que l’implication des familles expropriées est primordiale et que leur blessure est encore bien présente. Notons également l’importance pour plusieurs d’étendre les laissez-passer aux 4e, 5e et 6e générations de personnes expropriées et pour d’autres, de les embaucher. Enfin, la pertinence d’impliquer les personnes expropriées a été remise en question par quelques personnes. Une des raisons évoquées est que le parc devrait se baser sur des données scientifiques actuelles pour effectuer la gestion.

 

Objectif 1.2 – Le modèle de gouvernance établi avec la Nation Micmac de Gespeg permet d’intégrer et de refléter les valeurs et les connaissances traditionnelles mi’gmaq dans la gestion du parc national Forillon

Comme mentionné plus haut, la majorité des gens adhère à cet objectif. Encore une fois, on dénote le commentaire que la priorité du parc devrait être la conservation, en se fiant sur les connaissances scientifiques et les réalités environnementales actuelles. La question de l’importance de la reconnaissance des personnes expropriées et des Premières Nations est soulevée.

 

Objectif 1.3 – Les opportunités d’éducation et de sensibilisation sont optimisées et permettent de rejoindre les publics cibles de Parcs Canada, notamment les jeunes, et de les sensibiliser aux thèmes du parc

Cet objectif atteint presque le consensus avec 98 % d’appui, selon le sondage en ligne (voir Tableau 2). Il apparaît très important pour les personnes ayant partagé leur opinion que le parc continue – et bonifie, même – ses activités éducatives auprès des jeunes, notamment dans les camps de jour et les écoles, tous niveaux confondus. Certains affirment cependant qu’il y a des lacunes quant au nombre d’activités organisées avec les écoles du réseau anglophone.

De plus, l’éducation doit pouvoir se faire non seulement dans le parc, mais aussi en dehors de ses frontières. Elle devrait permettre de sensibiliser les jeunes sur leur histoire, la faune, la flore et l’activité physique, notamment.

« Les jeunes appartiennent à notre futur, alors l'éducation et la sensibilisation envers ce public doivent être une priorité. »

Les efforts de sensibilisation sur les comportements à adopter vis-à-vis de la faune et la flore doivent également se poursuivre auprès de la population en général et les visiteurs selon plusieurs participants aux consultations. L’idée de mettre de l’avant les documentaires animaliers réalisés dans le parc est suggérée.

 

Objectif 1.4 – La présence du parc national Forillon dans les médias et les campagnes promotionnelles de la Gaspésie s’accroît

Si la majorité des répondants au sondage en ligne est d’accord avec le projet d’accroître les actions de communications du parc, quelques autres considèrent que les campagnes de promotion sont suffisantes. D’autres encore vont jusqu’à remettre en question cet objectif, en affirmant que la venue de plus en plus de visiteurs est néfaste pour les écosystèmes.

Il est aussi mentionné quelques fois de faire la promotion du parc à l’année, de façon à inciter les gens à le visiter à d’autres moments que l’été. On suggère aussi d’élaborer le plan marketing en collaboration avec les acteurs du milieu, de mieux communiquer les activités des concessionnaires et de mettre de l’avant les stratégies environnementales durables, en promouvant par exemple, l’idée de venir en transport en commun.

 

Objectif 1.5 – Les communautés locales et les partenaires ont un plus grand sentiment d’appartenance envers le parc

Cet objectif a fait réagir de nombreuses personnes qui ont tenu à exprimer qu’il était important que le parc implique concrètement la communauté locale (organismes culturels et communautaires, industrie touristique, entreprises, population, etc.) à différents niveaux. Certains ont félicité le parc pour sa grande ouverture, en ce sens, alors que d’autres ont affirmé qu’il y avait place à l’amélioration. Ces derniers reprochent par exemple au parc sa structure administrative qui paraît parfois rigide qui rend difficile le dialogue et la réalisation de projets conjoints. On rappelle aussi de ne pas oublier la communauté anglophone. À l’autre bout du spectre, quelques personnes disent préférer que le parc fasse le moins de collaborations possible, afin d’éviter les conflits d’intérêts.

« Vous êtes partis d’un travail fait en vase clos à une grande ouverture. »

Afin de favoriser le sentiment d’appartenance envers le parc, l’idée de réduire les coûts d’accès, allant même jusqu’à la gratuité pour les résidents locaux, est revenue à quelques reprises.

Stratégie clé 2 – Un milieu naturel en évolution et en santé

La préservation de l’intégrité écologique des écosystèmes est au premier rang des priorités de gestion. L’ébauche du plan directeur propose de porter une attention particulière à la forêt de Forillon, qui recouvre 95 % du territoire du parc, ainsi qu’au milieu marin côtier, davantage vulnérables aux impacts des changements climatiques.

La majorité des répondants au sondage en ligne ont indiqué que chacun des objectifs ciblés dans la stratégie clé 2 sont très importants ou importants pour eux (voir Tableau 3).

« Pour pouvoir jouir de la beauté du parc, il est primordial de le préserver. »

 

Objectif 2.1 – La santé de l’écosystème forestier s’améliore

Des participants ont partagé l’idée de désenclaver le territoire du parc en créant des corridors fauniques. D’autres commentaires reçus prônent plutôt l’absence d’intervention de l’homme, afin de laisser la nature se régénérer d’elle-même. D’autres encore revendiquent le retour de la pêche à la truite dans les cours d’eau douce du parc et le droit de récolter le bois mort ou de faire des coupes pour éclaircir la forêt mature. Nous notons également une préoccupation concernant la présence de coyotes et d’ours à la frontière du parc.

 

Objectif 2.2 – Contrôle de la surpopulation des orignaux

Parmi les mesures de contrôle proposées, l’ajustement des modalités de chasse en périphérie du parc obtient le niveau d’acceptabilité sociale le plus élevé avec un peu plus de 76 % (voir Tableau 4).

Cette mesure est suivie de la chasse de conservation à l’intérieur du parc pour laquelle près de 60 % des répondants sont en accord. Dans leurs commentaires, les personnes sondées souhaitent une chasse de conservation encadrée et sécuritaire pour les différents usagers du parc. Si cette mesure est retenue, certains suggèrent qu’une partie de la viande récoltée soit distribuée à des organismes communautaires du milieu.

Une dizaine de répondants ont mentionné être en faveur de laisser la nature faire son œuvre, et ce, sans intervention humaine. C’est-à-dire qu’ils préfèrent qu’aucune mesure de gestion de la population d’orignaux ne soit mise en place.

« Attention aux moyens choisis afin de ne pas aller dans l'excès, quelle que soit l'option […]. Si un mouvement est enclenché, faites qu'il ne soit pas irréversible. »

« Dans un contexte où la chasse serait permise dans le parc, il est important que cette dernière ne nuise pas aux activités automnales des résidents et des touristes. Particulièrement, les résidents ne doivent pas se sentir menacés par une activité de chasse se déroulant en bordure de leurs terres. »

Note : Comme le Plan de gestion de la population surabondante d’orignaux a une démarche distincte de celle du Plan directeur du parc national Forillon, vous trouverez, en annexe (Annexe 2 – Bilan des activités de communication, Plan de gestion de la population surabondante d’orignaux au parc national Forillon), le bilan des activités de communication, un rapport qui lui est propre, expliquant le processus, la préparation et la tenue des consultations publiques.

 

Objectif 2.3 – La conservation des espèces en péril progresse

Il s’agit de l’objectif ayant obtenu le plus haut taux d’acceptation (96,67 %), dans le sondage en ligne, pour cette stratégie clé (voir Tableau 3). Certaines personnes ont souhaité nuancer en spécifiant être pour la protection des espèces en péril, mais pas au détriment des prédateurs.

 

Objectif 2.4 – Les écosystèmes ayant subi des perturbations anthropiques sont restaurés

Une forte majorité des participants aux consultations sont en accord avec cet objectif. On nous invite également à prendre en considération le potentiel archéologique connu et présumé dans les secteurs visés par la restauration.

 

Objectif 2.5 – Les plus récentes données concernant les changements climatiques sont utilisées pour orienter la gestion et les opérations du parc

Pour plusieurs, le parc devrait se positionner en leader face à l’adaptation aux changements climatiques. Les gens se disent satisfaits des travaux de restauration de la plage de Cap-des-Rosiers et de ceux réalisés à Penouille. Certaines personnes appellent à la prudence dans les actions à entreprendre, puisqu’il est difficile de prédire les effets des changements climatiques, alors que d’autres croient que nous devrions être plus résilients à voir se transformer les écosystèmes.

 

Objectif 2.6 – Les efforts de conservation et les avancées scientifiques réalisés au parc national Forillon sont davantage reconnus

La plupart des gens trouvent qu’il est important que le parc communique davantage le travail fait en conservation, avec des panneaux d’interprétation, des baguages d’oiseaux et diverses activités amusantes, par exemple. On recommande même d’impliquer les citoyens dans la collecte de données scientifiques et de développer plus de projets avec les institutions scientifiques et scolaires.

« Il est important d'amener au reste des citoyens des éléments pour comprendre les efforts de conservation et les avancées scientifiques réalisés à Forillon. Cela peut même amener à motiver certains à agir et à poursuivre les efforts à leur manière. Ce type de partage est essentiel pour avancer dans la lutte et l'adaptation aux changements climatiques. »

Stratégie clé 3 – Un patrimoine culturel unique à protéger et à valoriser

Parcs Canada a la volonté d’accroître les connaissances sur les nombreuses ressources culturelles, de mieux les conserver et de communiquer davantage leur valeur patrimoniale, avec le soutien de partenaires régionaux. Cette stratégie concerne les bâtiments, les objets, les paysages et les ressources archéologiques. Une approche de gestion spécifique pour le secteur de Grande-Grave est prévue.

Les réponses à la question du sondage en ligne concernant cette stratégie clé démontrent que la grande majorité des répondants considèrent que chacun des objectifs ciblés est très important ou important pour eux (voir Tableau 5).

 

Objectif 3.1 – Le niveau de connaissances et les conditions de conservation de la collection d’objets historiques de Forillon s’améliorent en vue d’assurer leur conservation à long terme

En plus du grand nombre de personnes en accord avec l’objectif de conservation des objets historiques, plusieurs d’entre elles ont insisté pour qu’ils soient davantage mis en valeur. De plus, des commentaires ont été comptabilisés très souvent concernant les infrastructures, les bâtiments patrimoniaux et les cimetières à préserver. Certains urgent le parc à mieux les entretenir et d’autres souhaiteraient voir davantage les maisons patrimoniales mises en valeur de l’intérieur pour en faire des musées ou de l’hébergement. Un nombre encore plus élevé de personnes ont mentionné qu’ils souhaiteraient ardemment que le phare de Cap-des-Rosiers, situé tout juste à l’extérieur de la limite du parc, devienne la propriété de Parcs Canada pour assurer sa pérennité.

Un autre commentaire est revenu à plusieurs reprises : rapatrier au Musée de la Gaspésie les artéfacts de Forillon entreposés à Québec. D’autre part, la direction des collections de Parcs Canada est également interpellée pour mieux classer sa base de données. Enfin, quelques commentaires concernent l’entretien adéquat des végétaux alimentaires et ornementaux.

« En respect pour les familles expropriées, les bâtiments et objets qui témoignent de leur mode de vie devraient être mis en avant-plan. »

 

Objectif 3.2 – La valeur patrimoniale des ressources culturelles est mieux communiquée aux visiteurs et au grand public

Les participants aux consultations ont recommandé à quelques reprises d’installer plus de panneaux commémoratifs et d’interprétation près des anciens sites habités, notamment, et d’utiliser le savoir des aînés.

« Je pense que de faire connaître la valeur de ces richesses culturelles est l'une des clés qui permettra au parc national Forillon d'en assurer leurs survies et leur protection à long terme. Les gens sont plus portés à protéger ce qu'ils aiment, et à aimer ce qu'ils connaissent. »

 

Objectif 3.3 – La Nation Micmac de Gespeg et Parcs Canada travaillent en collaboration en vue de conserver, protéger et mettre en valeur la culture et le patrimoine mi’gmaq

La majorité des gens adhère à cet objectif, dont certaines personnes qui proposent d’intégrer des toponymes en langue mi’gmaq à différents lieux du parc. Cependant, pour 18 % des répondants au sondage en ligne (voir Tableau 5), la collaboration avec la Nation Micmac de Gespeg est peu ou pas du tout importante.

 

Objectif 3.4 – Les paysages culturels significatifs sont identifiés et conservés pour témoigner de l’histoire du parc

Le maintien des paysages de Forillon est vu comme une priorité par une grande majorité des gens consultés.

« Le maintien des paysages doit être priorisé dans le secteur de Grande-Grave. Ce sont ces paysages qui donnent l'âme à ce secteur. »

 

Objectif 3.5 – Les ressources archéologiques sont mieux identifiées, documentées et protégées.

Ce dernier objectif de la stratégie 3 est encore une fois considéré comme important pour les répondants. On propose même de réaliser une étude de potentiel archéologique exhaustive et d’amorcer de grandes campagnes d'inventaire archéologique sur toute la péninsule.

Stratégie clé 4 – Une destination de premier choix en raison de ses riches atouts naturels et culturels

Cette stratégie porte sur la création d’occasions mémorables et de grande qualité, et ce, en toutes saisons. Elle vise à enrichir l’offre de services et d’activités disponibles afin que le parc national Forillon se positionne comme une destination récréotouristique incontournable. Nous misons sur les paysages grandioses et les écosystèmes présents dans le parc tout en racontant l’histoire des occupations antérieures du territoire et sur la façon dont ils y ont vécu.

Les réponses à cette question du sondage en ligne démontrent que la majorité des répondants considèrent que chacun des objectifs ciblés dans la stratégie clé 4 sont très importants ou importants (voir Tableau 6). À la lecture des commentaires reçus, il est toutefois évident que les gens ne souhaitent pas que le développement des services aux visiteurs ait un impact sur la faune et la flore.

 

Objectif 4.1 – Une meilleure répartition et gestion de la fréquentation permet d’assurer une expérience de qualité aux visiteurs

Il s’agit de l’objectif qui récolte le plus d’appui dans cette stratégie, selon le sondage en ligne (voir Tableau 6). Plusieurs personnes ont souligné qu’il y avait trop de visiteurs en été et que c’était selon eux néfaste pour la circulation routière, pour les écosystèmes et pour l’expérience des visiteurs.

« Il me semble hyperimportant de travailler à allonger la saison pour avoir une meilleure répartition de la fréquentation. C'est peu intéressant d'aller dans le parc durant les vacances de la construction. »

Lors des consultations, un très grand nombre de participants ont dit souhaiter le retour des activités hivernales comme avant 2012 et ont proposé d’autres idées à développer, en collaboration avec des organismes et des entreprises locales ou non : plus de sentiers pour le ski de fond, la raquette et le fatbike, plus de bâtiments de services ouverts et chauffés, de l’offre d’hébergement hivernal, plus de stationnements ouverts, l’entretien et la mise en valeur de la ligne frontière pour les motoneigistes, l’organisation d’événements et d’activités, le développement du ski hors-piste, des forfaits en partenariat avec la communauté, etc. Ils suggèrent aussi de continuer d’offrir certains services et activités plus longtemps à l’automne pour accueillir adéquatement les touristes européens et inciter les Québécois à voyager l’automne.

 

Objectif 4.2 – Le programme d’interprétation offert aux visiteurs est renouvelé grâce à un nouveau plan d’interprétation intégrant à la fois les volets naturels, culturels et historiques ainsi que les connaissances autochtones

Plusieurs personnes insistent pour que la vie des personnes expropriées soit mise de l’avant pas seulement à Grande-Grave et même que l’histoire des villages environnants soit racontée. On propose aussi, par exemple, que la vallée de L’Anse-au-Griffon, le secteur de l’érablière, le site de l’écrasement d’avion de la Rimouski Airlines survenu en 1948 et l’histoire de la pêche commerciale à Penouille soient mis en valeur. Les sujets à propos de la faune et de la flore devraient également être intégrés au nouveau plan d’interprétation.

Quelques personnes demandent à ce que les panneaux d’interprétation en place soient rafraichis et que d’autres soient ajoutés à divers endroits, mais aussi à ce qu’il y ait plus de guides interprètes. L’idée d’organiser plus d’activités d’interprétation de type causerie en collaboration avec le Regroupement des personnes expropriées et leur descendance ainsi qu’avec la Nation Micmac de Gespeg est aussi proposée pour favoriser le contact humain. Enfin, certains remettent en question la partie de cet objectif qui concerne l’intégration des connaissances autochtones au programme d’interprétation.

 

Objectif 4.3 – L’offre d’hébergement dans le parc est bonifiée en vue de répondre aux attentes des clientèles cibles

Plusieurs personnes seraient ravies de voir plus d’hébergement apparaître dans le parc, puisque la demande dépasse l’offre en période estivale (campings, prêts-à-camper, arrière-pays, de luxe, dortoirs, etc.). On salue les récents investissements pour l’aménagement des Ôasis.

Bien que cet objectif soit considéré comme important ou très important par une majorité, il est intéressant de noter que 20 % des répondants au sondage en ligne trouvent peu ou pas du tout important de bonifier l’offre d’hébergement dans le parc (voir Tableau 6). Certains commentaires reçus indiquent notamment que le parc devrait se concentrer sur sa mission première : la conservation. Il est aussi suggéré de promouvoir les hébergements à proximité, à l’extérieur du parc.

 

Objectif 4.4 – Forillon est reconnu pour sa diversité d’activités récréatives et sa gamme de services connexes

Un très grand nombre de personnes ont demandé à ce que de nouveaux sentiers soient développés, autant pour la randonnée que le vélo. Diverses idées d’activités à ajouter ont été lancées : plongée, patin à roulettes, kitesurf, tour de voilier, canot, observation des phoques, etc. On propose aussi de développer ces activités un peu partout dans le parc et pas seulement à Grande-Grave.

 

Objectif 4.5 – Les efforts de mise à niveau des installations destinées aux visiteurs et des bâtiments du parc se poursuivent et la condition de ceux-ci s’améliore

Il est proposé d’installer des blocs sanitaires à quelques endroits stratégiques et de rehausser les produits dans les boutiques. Plusieurs personnes recommandent aussi d’améliorer la signalisation. La question de l’accessibilité est également revenue à quelques reprises.

Secteurs particuliers

Dans l’ébauche du plan directeur, deux secteurs ont été identifiés comme nécessitant une approche de gestion plus appuyée que le reste du parc, soit le secteur de Grande-Grave et celui de Cap-Bon-Ami. Une telle approche spécifique est justifiée en raison de leurs enjeux de gestion plutôt uniques et de leur signification particulière pour le public et les communautés locales.

Les réponses à ces questions du sondage en ligne démontrent que la forte majorité des répondants considèrent que chacun des objectifs ciblés dans cette approche spécifique est très important ou important, ce qui vient confirmer la pertinence d’une telle approche pour ces secteurs (voir Tableaux 7 et 8).

 

Objectif 1 – L’aménagement des infrastructures du secteur de Cap-Bon-Ami (route d’accès, stationnements, aire de camping) est repensé en tenant compte de la problématique d’érosion côtière, du cachet unique de celui-ci et de l’expérience offerte aux visiteurs

Plusieurs répondants ont souligné les problèmes liés à la forte circulation vers le Cap-Bon-Ami en période estivale. Ils proposent l’implantation d’un système de transport en commun ou l’amélioration du stationnement, par exemple. Concernant le camping, il est suggéré de développer des sites côté montagne. Enfin, quelques personnes ont demandé à ce que davantage d’activités culturelles ou autres soient organisées dans ce secteur.

 

Objectif 2 – L’intégrité physique des bâtiments et des ouvrages patrimoniaux à Grande-Grave s’améliore afin de conserver leur valeur patrimoniale

Plusieurs commentaires prônent la préservation des bâtiments patrimoniaux déjà mis en valeur, mais aussi la restauration des maisons abandonnées qui sont en mauvais état. Les participants aux consultations insistent aussi pour que ces bâtiments servent à quelque chose, par la suite. Le quai est une infrastructure importante également pour eux.

 

Objectif 3 – L’aménagement et l’accessibilité de l’ensemble du secteur Grande-Grave sont redéfinis afin d’assurer une expérience sécuritaire et de qualité aux visiteurs

Encore une fois, la congestion de la circulation en période estivale est soulignée. Les gens sont partagés entre l’idée d’ajuster les routes et les stationnements pour permettre d’accueillir plus de véhicules et celle d’interdire les roulottes, voire même les voitures, au profit d’un service de navette. Certains rappellent l’importance de respecter l’environnement particulier de ce secteur.

Consultations auprès de la Nation Micmac de Gespeg

Les représentants élus de la Nation Micmac de Gespeg ont pris soin de formuler des commentaires et préoccupations à la suite des rencontres tenues en novembre 2020 et en avril 2021. Il faut noter que ces points s’ajoutent aux commentaires formulés par membres des communautés mi’gmaq qui ont pu aussi s’exprimer lors des consultations publiques de l’hiver 2020.

Dans l’ensemble, les élus étaient en accord avec les propositions soumises dans l’ébauche du plan directeur. Les points soulevés sont les suivants :

• Indiquer que le parc national Forillon est situé sur le territoire traditionnel non-cédé mi'gmaq.

• S’assurer que le plan directeur ne limite pas la portée d’autres ententes en vigueur ou en cours de discussion.

• Faire en sorte, dans la stratégie clé n° 2, que l’approche de gestion concernant un écosystème en évolution et en bonne santé reflète la vision de la Nation Micmac de Gespeg en y intégrant un mélange des savoirs autochtones des Mi’gmaq et de données scientifiques. Cela garantira que les mesures sont prises dans une perspective mi’gmaq.

• Privilégier la chasse communautaire mi’gmaq aux autres mesures de contrôle de la population d’orignaux. Considérer que les Mi'gmaq ont des droits sur la chasse à l'orignal et que cela fait traditionnellement partie de leur l'alimentation de base.

• Voir les activités d’interprétation sur la culture mi’gmaq comme une façon de se réconcilier, pour que les touristes réalisent qu’ils sont sur un territoire mi’gmaq. C’est un début et c’est une bonne relation à développer.

• Utiliser un langage qui reflète les droits et les responsabilités des Mi'gmaq, en les présentant comme des gardiens du territoire.

• D’informer de l’élaboration du Plan de gestion de la population surabondante d’orignaux au parc national Forillon les publics cibles : la Nation Micmac de Gespeg, le Secrétariat Mi’gmawei Mawio’mi, les partenaires et les groupes d’intérêt, la population locale, le grand public canadien, les médias ainsi que le personnel du parc national Forillon.

• De renseigner les publics cibles sur l’orignal, par exemple, sur sa population, son régime alimentaire et son impact sur les écosystèmes du parc national Forillon, et ce, en amont et pendant le processus de consultations publiques, soit du 12 février au 15 mars 2020.

• De démontrer que le parc national Forillon agit de façon proactive dans le dossier.

• De souligner les partenariats en recherche et les collaborations en matière de conservation de Parcs Canada.

• L’information transmise au personnel du parc national Forillon;

• Les rencontres externes;

• La couverture médiatique obtenue;

• Les activités offertes aux visiteurs dans le parc;

• Les pages Web;

• La Rétrospective 2019;

• La promotion des consultations publiques;

• La campagne d’information sur Facebook;

• Les consultations publiques.

Des indicateurs autant qualitatifs que quantitatifs ont été considérés comme la pertinence des commentaires recueillis lors des diverses rencontres, l’ampleur et le ton de la couverture médiatique obtenue, le nombre de personnes qui ont vu les publications Facebook du parc national Forillon, etc.

2.1 L’information transmise au personnel du parc national Forillon

Ambassadeurs de premier plan, les employés du parc national Forillon ont été intégrés dans la démarche de communication. Du printemps 2019 jusqu’au début de saison opérationnelle, plus d’une trentaine d’employés ont participé sur une base volontaire à des rencontres d’information données par Pierre Etcheverry, coordonnateur du projet « Maintenir l’équilibre de la forêt ». Une dizaine d’interprètes ont reçu une présentation plus pointue, obligatoire pour eux, étant donné qu’ils étaient en contact direct avec les visiteurs et susceptibles de recevoir plusieurs questions liées à la situation de l’orignal au parc national Forillon dans le cadre de leur travail.

Pour s’assurer que l’ensemble du personnel du parc national Forillon ait à sa disposition l’information nécessaire, chaque employé a reçu en début de saison 2019 des lignes de communication sur le projet « Maintenir l’équilibre de la forêt » par courriel. Ces informations visaient d’abord à répondre aux questionnements du personnel. Ensuite, elles fournissaient un outil pour qu’il puisse répondre de façon brève et adéquate aux demandes de renseignements potentielles des visiteurs. Pour les questions plus complexes qui ne se trouvaient pas dans les lignes fournies, il était recommandé de les transmettre avec les coordonnées du visiteur concerné au coordonnateur du projet.

La collaboration était également sollicitée pour partager avec le coordonnateur les échanges avec les visiteurs qui portaient sur les orignaux. À titre d’exemple, à l’automne 2019, le coordonnateur a reçu l’information qu’un randonneur a téléphoné, inquiet pour sa sécurité parce qu’il croyait que des activités de chasse se déroulaient dans le parc. Les communications publiques qui ont suivi ont souligné le fait que la chasse demeurait interdite dans le parc.

Le personnel du parc national Forillon a joué un rôle primordial pour transmettre les renseignements adéquats aux visiteurs et pour aider à réajuster les messages clés au besoin. Sa contribution a validé les outils de communication et les a enrichis.

2.2 Les rencontres externes

Une vingtaine de rencontres se sont échelonnées de mars à décembre 2019. La Nation Micmac de Gespeg et le Secrétariat Mi’gmawei Mawio’mi ont été rencontrés. Des représentantes et des représentants du Regroupement des personnes expropriées de Forillon et leur descendance, de l’Université Laval, du l’Université du Québec à Rimouski, du ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs, de la Table de concertation de Cap-aux-Os, du Centre culturel le Griffon, de la Fédération des chasseurs et pêcheurs - section Gaspésie, de la Ville de Gaspé, de Conservation de la nature Canada, du parc national de la Gaspésie (Sépaq), de Nature Québec, du Conseil régional de l'Environnement Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et de la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP Québec) faisaient partie du nombre.

Dans un premier temps, les partenaires, organismes et organisations ont été rencontrés individuellement à tour de rôle. Lors des rencontres d’environ 1 h 30 (adaptées selon les besoins), des membres clés de l’équipe de Conservation des ressources naturelles du parc national Forillon. Pierre Etcheverry, coordonnateur du projet, Mathieu Côté, gestionnaire et Daniel Sigouin, écologiste et auteur du premier plan de gestion, ont fourni l’information à jour concernant les orignaux et leur habitat. Souvent, ils échangeaient avec de petits groupes dans lesquels il était facilitant pour chacun d’intervenir. En mode écoute active, ils ont reçu les réflexions des participants au fur et à mesure des présentations.

Dans un second temps, l’ensemble des acteurs a été réuni. L’Atelier des experts, tenu à l’automne 2019, a été un point crucial en rassemblant en un même lieu une quinzaine de personnes représentants des intérêts variés. Il a rendu possible le partage des différentes visions vis-à-vis des mesures de gestion, et ce, dans un climat respectueux. L’exercice, qui a duré une journée, a été très constructif. Une visite des exclos du parc national Forillon a aussi été offerte le lendemain. Comme il était difficile pour les partenaires de bloquer plus d’une journée à leur horaire, seulement du personnel de Parcs Canada d’autres unités de gestion a pu s’y rendre.

 

D’autres rencontres ont eu lieu sous différents formats. Le comité consultatif du parc national Forillon, qui regroupe une douzaine d’acteurs de divers horizons, a aussi été rencontré. À la demande de leurs enseignants, deux classes d’étudiants du Cégep de la Gaspésie et des Îles du campus de Gaspé en sciences de la nature ont aussi reçu une présentation avec discussion.

Au cœur de la démarche communicationnelle, les rencontres ont permis une approche personnalisée, franche, directe et riche en échange d’informations. Les commentaires et les questions recueillis ont jeté les bases pour l’élaboration de la majorité des outils de communication. Ils ont également servi de matières premières pour développer les propositions présentées au public lors des consultations publiques. Somme toute, les rencontres ont été privilégiées comme outil de communication puisqu’il était essentiel que des personnes extérieures à Parcs Canada soient incluses dans les premières étapes de communication.

2.3 La couverture médiatique obtenue

Du 29 avril 2019 jusqu’à la fin du processus de consultations soit le 15 mars 2020, le parc national Forillon a effectué trois sorties proactives concernant le projet « Maintenir l’équilibre de la forêt » dans les médias :

• Population surabondante d’orignaux au parc national Forillon;
• Invitation aux consultations publiques;
• Impacts des orignaux au parc national Forillon.

La communication du printemps 2019 était la toute première diffusion dans les médias sur l’abondance élevée des orignaux au parc national Forillon. Elle a informé le grand public que la population d’orignaux du parc est plus élevée que ce qu’une forêt saine et équilibrée peut habituellement supporter. L’envoi aux médias précisait que les méthodes de gestion de population feraient l’objet d’un processus de consultations publiques.

Une seconde communication s’est déroulée à l’hiver 2020 afin d’inciter entre autres la population locale et canadienne plus large à faire part de leurs opinions lors des consultations publiques portant à la fois sur le Plan directeur du parc national Forillon et le Plan de gestion de la population surabondante d’orignaux.

Peu de temps après, une troisième communication a été envoyée aux journalistes. En plus de réitérer l’importance de participer aux consultations publiques, elle mentionnait, entre autres, qu’il est maintenant possible de démontrer l’impact négatif de la surabondance d’orignaux sur certains sommets de montagnes du parc national Forillon, grâce à l’analyse de données géomatiques, à des images saisies par drone et à des visites sur le terrain qui ont eu lieu à la fin de l’automne 2019. Parcs Canada a constaté que la régénération y est quasi inexistante en raison du broutement des orignaux, menaçant ainsi l’équilibre de la forêt. Les consultations et les impacts ont été traités par les journalistes dans une même nouvelle.

En résumé, sur une période d’environ un an, il y a eu trois sorties dans les médias. Ces dernières ont résulté en une vingtaine d’entrevues données par les porte-paroles du parc national Forillon et en tout autant de mentions sur le sujet dans les médias. La plupart des nouvelles ont été diffusées par des médias régionaux et avaient un traitement neutre.

 

2.4 Les activités offertes aux visiteurs dans le parc

Au niveau du volet de la sensibilisation et de l’éducation, il était primordial que les visiteurs puissent avoir accès à de l’information pertinente sur l’orignal directement dans le parc. Deux causeries ont été préparées dans ce but : « L’orignal sous haute surveillance », qui s’est tenue de façon hebdomadaire pendant la haute saison et « L’orignal : maître des lieux, discret de nature », présentation unique. Une activité découverte du BioBlitz et des randonnées guidées se sont ajoutées à ces efforts d’information.

Au total, soit toutes les activités confondues, ce sont plus de 500 personnes qui, lors de leur séjour au parc national Forillon, ont été renseignées sur l’orignal en général et sensibilisées sur les impacts sur la végétation du parc de ce ruminant trop abondant. L’interprétation est un produit des plus prisés par les visiteurs, ce qui fait que les activités offertes ont joint un bon nombre de personnes dans un cadre éducatif, et ce, en pleine nature.

2.5 Les pages Web

Les pages Web « Maintenir l’équilibre de la forêt » et "Maintaining forest balance" ont été mises en ligne à la mi-décembre 2019 soit environ deux mois avant les consultations publiques. Les personnes désireuses de pousser plus loin la réflexion sur les orignaux du parc national Forillon pouvaient le faire en ayant accès à un contenu de qualité au moment de leur choix.

Pour leur accorder un maximum de visibilité, un raccourci a été placé directement sur la page d’accueil du parc national Forillon dans la section En vedette, ce qui facilite également un repérage rapide.

Présentées sous une forme de foire aux questions, ces pages Web expliquent, entre autres, la situation de surabondance d’orignaux au parc, les causes et les conséquences. Son contenu est fortement inspiré des échanges qui se sont déroulés lors des diverses rencontres.

Afin de souligner le partenariat de recherche avec l’Université Laval, une brève section sur le rôle de la tique d’hiver dans l’écologie des populations d’orignaux dans l’Est du Canada a été ajoutée. Un hyperlien renvoie vers le site Partenariat de recherche sur les relations tique-orignal-climat, qui est très riche en informations.

Une autre section a été créée avec des hyperliens qui redirigent vers les parcs nationaux de l’est du Canada aux prises avec le même phénomène. Le projet du parc national Forillon s’inspire des meilleures pratiques développées dans les parcs nationaux des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, Gros-Morne et Terra-Nova.

De la mise en ligne jusqu’à la fin des consultations, soit du 13 décembre 2019 au 15 mars 2020, date à laquelle les consultations se sont terminées, quelque 250 personnes (vues de page unique) ont accédé aux pages Web. La page francophone a été davantage consultée. Quelques autres statistiques ont pu en être tirées. Le temps moyen passé sur cette page était d’environ deux minutes. Le quart des Internautes provenait de la ville de Gaspé.

2.6 La Rétrospective 2019

À la fin décembre 2019, la Rétrospective, qui est la revue annuelle des événements marquants du parc national Forillon, a consacré deux pages pour expliquer le projet « Maintenir l’équilibre de la forêt », la démarche de communication entreprise ainsi que les étapes à venir concernant les consultations. Ce document a été imprimé en 100 exemplaires remis, entre autres, aux collaborateurs et aux partenaires. Il était aussi disponible sur le site Web du parc national Forillon et a été promu par l’envoi d’un signet dans chaque maison et entreprise du territoire de la ville de Gaspé.

Bien qu’il soit difficile de déterminer le nombre de personnes qui ont consulté précisément la partie concernant l’orignal, cet outil illustre néanmoins les efforts déployés par le parc national Forillon à multiplier les moyens de communication à divers moments de 2019-2020 dans l’optique de joindre le plus de personnes possible.

2.7 La promotion des consultations publiques

Dans le cadre des consultations publiques, une infolettre sur le sujet a été publipostée dans chaque résidence, commerce et organisme du territoire de la ville de Gaspé. De plus, une campagne publicitaire dans les journaux et à la radio a été orchestrée. Tous ces outils visaient à fournir les informations nécessaires pour que les citoyens et citoyennes puissent se faire eux-mêmes une opinion et par la suite viennent la partager avec le parc national Forillon.

2.8 La campagne d’information sur Facebook

Une campagne sur Facebook a été utilisée en complémentarité aux autres outils de communication. Elle a commencé en janvier et s’est terminée en mars 2020. Avant la période de consultations, elle servait à fournir de brefs messages éducatifs sur l’orignal tout en déboulonnant certaines croyances. Pendant les consultations, les publications invitaient les gens à y participer.

La première partie de la campagne s’est déroulée de façon positive. Elle avait comme sujet la population surabondante, l’alimentation de l’orignal et les exclos, qui gardent les orignaux à l’extérieur de la surface clôturée et les empêchent d’y manger la végétation. Aussi, une publication avait pour but de souligner une collaboration en matière de conservation. Elle mettait en valeur les corridors écologiques qu’aménage Conservation de la nature Canada entre le parc national Forillon et les forêts avoisinantes pour que les orignaux puissent s’y déplacer plus facilement.

 

 

Par contre, les trois publications suivantes de février, qui portaient respectivement sur les colliers émetteurs de la recherche sur la tique, les impacts des orignaux et les loups, ont dévié complètement du sujet principal. Plusieurs opinions circulaient sur les mesures de gestion. Pour le parc national Forillon, il s’agissait d’une occasion à saisir.

 

 

D’abord, il a été mentionné aux auteurs des commentaires que Facebook ne figurait pas parmi les moyens officiels d’indiquer leur préférence pour une ou l’autre des mesures de gestion. Par la suite, les différentes façons de participer aux consultations publiques leur ont été expliquées pour que leurs opinions soient compilées. Certaines personnes faisaient part qu’elles avaient effectué des observations contraires à ce que le parc avançait sur le nombre d’orignaux. Elles étaient encouragées à venir les partager avec le personnel du parc sur place lors des consultations.

Treize publications bilingues ont été diffusées, la première le 20 janvier et la dernière le 3 mars. Chaque publication francophone a en moyenne obtenu plus de 3700 personnes atteintes (ont vu la publication dans leur fil d’actualités) et près de 1000 en ce qui concerne chaque publication anglophone. Pour l’engagement du réseau social, les deux langues confondues, plus de 4100 interactions totales (aimer, partager, commenter et cliquer sur le lien publié). Dans les interactions actives, 125 commentaires ont été reçus et répondus au besoin ainsi que 125 partages ont été faits. Les statistiques ont été relevées en août 2020.

La campagne sur Facebook a été judicieuse et un point tournant pour la participation des consultations publiques concernant le Plan de gestion de la population surabondante d’orignaux au parc national Forillon. Grâce à elles, plusieurs personnes se sont déplacées pour faire valoir leur opinion.

2.9 Les consultations publiques

Près d’une centaine de personnes se sont présentées et ont échangé avec le personnel du parc national Forillon sur place lors des deux journées portes ouvertes. Il était possible de visionner une présentation et de manipuler du matériel explicatif (un sac contenant l’équivalent de végétation consommée par un orignal adulte moyen en une journée, des traces d’orignaux et une reproduction d’excréments) disposé sur une table qui servait à illustrer certains propos. Plusieurs participants sont restés plus d’une heure à discuter avec les représentants du parc s’attardant sur des éléments de la science et partageant leurs impressions ainsi que leurs observations sur l’orignal.

Le taux de participation et le temps moyen accordé à chaque personne attestent qu’en plus de s’être présentés en un nombre appréciable, les participants ont reçu des interventions de qualité.

 

La Nation Micmac de Gespeg a été consultée.

Afin de permettre à tous les Canadiens et les Canadiennes de participer aux consultations publiques, il a été possible de remplir un sondage en ligne du 12 février au 15 mars 2020 à partir du site pc.gc.ca/forillon. Ce sondage a aussi été publié sur la plateforme de consultation du gouvernement du Canada. Les opinions de 274 répondants ont ainsi été enregistrées. La plupart provenaient de Gaspé. Enfin, quelques personnes ou organismes ont choisi d’envoyer leurs commentaires ou leur mémoire à l’adresse courriel pc.consultations-forillon.pc@canada.ca ou par la poste.

La variété des moyens pour donner une opinion ou des commentaires aux consultations publiques avait pour but d’encourager la participation; et les chiffres l’attestent bien.

3. Conclusion

Les résultats, autant qualitatifs que quantitatifs, de chaque outil de communication développé (l’information transmise au personnel du parc national Forillon, les rencontres externes, la couverture médiatique obtenue, les activités offertes aux visiteurs dans le parc, les pages Web, la Rétrospective 2019, la promotion des consultations, la campagne sur Facebook et les consultations publiques) sont significatifs.

Les résultats cumulés permettent de conclure que les objectifs de communication ont été atteints de façon satisfaisante. L’objectif de souligner les partenariats en recherche et les collaborations en matière de conservation de Parcs Canada devrait être conservé.

Il est fortement recommandé de poursuivre les efforts de communication pour assurer la continuité des prochaines actions entourant le Plan de gestion de la population surabondante d’orignaux. De façon concrète, une mise à jour du plan de communication et un nouveau plan d’action devraient être envisagés.