Restauration des écosystèmes côtiers
Parc national Forillon
Devenu un leader en adaptation face aux changements climatiques au pays, le parc national Forillon s’est vu décerner le Prix d’excellence à une agence 2020 du Conseil canadien des parcs grâce à son projet de restauration de la plage de Cap-des-Rosiers.
S'adapter aux changements climatiques
Depuis quelques années, les visiteurs accèdent à la pointe de Penouille par la passerelle sur pilotis.
Les changements climatiques ont des répercussions sur le parc Forillon.
L’augmentation du niveau de la mer et la diminution du couvert de glace marine accentuent l’érosion des côtes. Celles-ci sont d’ailleurs souvent fragilisées par la présence de routes et de bâtiments non adaptés au milieu côtier.
L’érosion côtière a endommagé les installations du parc sur les plages et menace l’intégrité des éléments naturels et culturels.
Donc, par exemple, une tempête qui pouvait être complètement freinée par la présence de glaces auparavant, maintenant, puisqu’il n’y a plus de glace avant le début janvier [...], s’il y a une bonne tempête en fin décembre, elle va avoir beaucoup d’impact. L’autre facteur important c’est le niveau marin. Et hors de tout doute, maintenant au Québec, on sait que le niveau marin est en hausse.
Christian Fraser, professionnel de recherche
Solutions
La technologie est une alliée de choix pour les équipes de recherche.
L'une des solutions est de restaurer les composantes naturelles des plages et de réaménager les installations en fonction des risques d’érosion côtière et de la dynamique du littoral. Pour ce faire, il importe avant tout d'étudier le littoral.
L'expertise de l'Université du Québec à Rimouski (UQAR) a été essentielle pour mieux comprendre l’érosion côtière et pour développer des méthodes afin de s’adapter à cette nouvelle réalité.
Les avantages sont nombreux : diminution à moyen et à long termes des coûts d’entretien et de réparation; maintien d’une plage de sable à Penouille; retour de la plage de Cap-des-Rosiers pour le plus grand bonheur des visiteurs et protection du patrimoine naturel et culturel.
Voici concrètement comment s'est déployé ce projet.
Modifier l'accès aux plages
La plage de Cap-des-Rosiers a retrouvé son profil naturel... comme à l'époque!
Les infrastructures en asphalte ne sont pas compatibles avec un milieu aussi dynamique que le littoral.
Afin de garder l’équilibre de la bande de terre donnant accès à la presqu’île, la section de route d’asphalte a été remplacée par une passerelle de bois surélevée. Le tracé du nouvel accès à la péninsule a également été éloigné de la plage.
Les routes et les ouvrages de protection construits le long des côtes ne font qu’amplifier le phénomène d’érosion entrainant la disparition des plages.
Avec le démantèlement de l'enrochement et de la route à Cap-des-Rosiers, les visiteurs profitent d'un magnifique bord de mer. Un nouveau sentier multi-usage révèle d'ailleurs les richesses de ce secteur. Rappelons également que le nouveau tracé de la route 132 dans ce secteur passe dorénavant dans la forêt, loin de la zone dynamique du littoral.
Reverdir le haut des plages
Le bois de plage : un rempart naturel contre l'érosion.
Les plantes de bord de mer sont essentielles au maintien des plages de sable et des hauts de plage. C’est pourquoi le projet de restauration intègre la plantation de végétaux sur la portion de l’ancien sentier asphalté de Penouille et de l’ancienne route de Cap-des-Rosiers.
Le bois et les algues échoués sur la plage favorisent l’accumulation de sable et contribuent à protéger la plage contre les vagues. Il faut donc les laisser sur place, contrairement aux objets de fabrication humaine, comme le plastique, qui doivent être ramassés.
Aménager les installations selon la dynamique des plages
La bâtiment de services au bout de la flèche de sable de Penouille.
Une flèche de sable comme Penouille est un milieu beaucoup trop fragile et dynamique pour y installer des bâtiments lourds. C’est pourquoi le nouveau casse-croûte, nettement moins imposant, a été érigé sur le plateau d’entrée, en dehors des zones de submersion.
Selon les projections du niveau marin, la zone située au bout de la flèche de sable, là où se trouvait l'ancien bâtiment de services, déjà très abîmé par l’érosion, sera complètement submergée en 2050.
Un nouveau bâtiment de services monté sur pilotis a donc été construit plus au centre de la péninsule, et ce, à partir des matériaux de l’ancien bâtiment.
Déménager le monument commémoratif du Carricks
Monument-aux-Irlandais, au secteur Nord du parc
Le 28 avril 1847, le voilier le Carrick fait naufrage au large de Cap-des-Rosiers. Des 187 immigrants irlandais qui fuyaient la famine et les épidémies à bord de ce navire, 139 périront. Un monument est érigé en leur mémoire en 1977 sur le haut de la plage de Cap-des-Rosiers dans le parc Forillon.
Or, avec la disparition de la plage, les tempêtes ont atteint le site commémoratif. Pour en protéger l’intégrité, le monument a récemment été déplacé vers une zone stable.
Projet Coastie
Participez à ce projet de science citoyenne en quelques clics.
L’initiative Coastie utilise les photos que vous prenez pour aider les scientifiques à surveiller les changements côtiers au fil du temps. En prenant un Coastie, vous contribuez à la science communautaire.
Comment pouvez-vous participer? C’est simple! Rendez-vous à l’une des bornes Coastie, prenez une photo dans le support à l’aide de votre téléphone intelligent et soumettez-la à l'équipe de Coastie. Les bornes se trouvent à quatre de nos plus magnifiques plages :
- Penouille
- Cap-des-Rosiers
- Petit-Gaspé
- L'Anse-aux-Amérindiens
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