Rétablir la forêt boréale

Dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, la forêt reprend vie

L’enjeu

Deux personnes plantant des semis de sapin baumier.
Des entrepreneurs plantent des semis de sapins baumiers à l’abri de l’appétit vorace des orignaux, dans un exclos près du sentier Skyline. Photo : © Tentree

La colonisation et la chasse par les populations euroaméricaines ont fini par exterminer les orignaux et les loups de l’île du Cap-Breton dans les années 1920. Vingt ans plus tard, on a réintroduit l’orignal, avec succès. Or, une infestation de tordeuse des bourgeons de l’épinette, un insecte parasite de la forêt boréale, a ravagé trente ans plus tard de nombreux arbres matures, à une telle échelle qu’elle a provoqué l’éclosion d’une quantité sans précédent de succulentes jeunes pousses dont raffolent les orignaux. L’absence de prédateurs conjuguée à la rareté de la chasse a favorisé la prospérité de ces grands mammifères, au détriment de l’écosystème. En dévorant d’incroyables quantités de jeunes pousses, les orignaux ont laissé derrière eux des champs là où il y avait des forêts. En sont victimes une foule d’espèces du parc national des Hautes-Terres-du- Cap-Breton, notamment des espèces menacées comme la Grive de Bicknell, dont la survie dépend de la forêt. Le mont North, particulièrement touché, est maintenant couvert aux deux tiers de prairies. La biodiversité a été perturbée dans une région où les Mi’kmaq sont les gardiens de ces terres depuis des temps immémoriaux.

L’approche

  • Collaborer avec les Mi’kmaq à la recherche de solutions durables pour restaurer la forêt boréale.
  • Favoriser la régénération naturelle de la forêt en réduisant la population d’orignaux.
  • Surveiller le broutage sur le sapin baumier et le bouleau blanc en régénération.
  • Construire des exclos à orignaux pour protéger les semis de sapin baumier et recréer l’habitat de la Grive de Bicknell.
  • Augmenter la densité d’épinettes blanches et de sapins baumiers à plus de 7 000 plants par hectare pour protéger la Grive de Bicknell.

Les réalisations

  • Partenariat avec les Mi’kmaq de Nouvelle-Écosse en vue de réduire la population d’orignaux.
  • Diminution annuelle de la population d’orignaux sur le mont North de plus de 60 %, réduisant ainsi le broutage.
  • Construction d’un exclos de 5 hectares sur le sentier Skyline en 2015 accompagné de panneaux d’interprétation, d’un belvédère et d’une webcam, fréquenté par plus de 25 000 visiteurs durant la première année.
  • Plantation de 57 000 semis d’épinettes blanches et de sapins baumiers de 2015 à 2017 pour atteindre une densité de 7 000 plants par hectare sur 3,4 hectares, afin de protéger la Grive de Bicknell.
  • Recrutement de 2 700 bénévoles, dont des étudiants et de jeunes Mi’kmaw.
  • Production de vidéos informatives sur le projet (vidéo 1, vidéo 2) à l’intention du public.

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