État des lieux naturels et historiques du Canada 2011
Partie B : État des lieux naturels et historiques (gérés par Parcs Canada)
Ressources culturelles
Contexte
En tant que gardien des lieux naturels et historiques précieux du Canada, Parcs Canada doit protéger et conserver les ressources culturelles afin que tous puissent en jouir aujourd'hui et demain. L'important réseau de 167 lieux historiques nationaux administrés par Parcs Canada comprend des bâtiments et structures patrimoniaux, des sites archéologiques, ainsi que des objets et des paysages. De plus, Parcs Canada catégorise les ressources culturelles selon leur valeur patrimoniale, soit une importance historique nationale (niveau I) ou une autre valeur patrimoniale (niveau II). Cette façon de procéder permet d'orienter les efforts et de répartir les investissements dans la conservation de ces ressources culturelles.
Dans son approche de gestion des ressources culturelles dans les lieux historiques, Parcs Canada veut favoriser une expérience permettant aux Canadiens d'approfondir et de renforcer leur attachement envers leur pays. L'évaluation de l'état des ressources culturelles est essentielle à la réalisation de cet objectif dans chaque site. Parcs Canada travaille à améliorer la condition des ressources culturelles lorsque celles-ci sont en mauvais état et surveille les situations où la nature a accéléré le déclin d'une ressource. On a évalué la condition actuelle de 133 des 167 lieux historiques nationaux gérés par Parcs Canada et les résultats sont exposés en détail à l'annexe 1.
État des ressources culturelles
La majorité des ressources culturelles administrées par Parcs Canada sont en bon état ou dans un état passable (figure 8). Cela se vérifie également pour chacune des quatre catégories principales de ressources indiquées dans le tableau, soit les bâtiments et structures, les sites archéologiques, les objets et les paysages.
Figure 8 : état des ressources culturelles des lieux historiques nationaux
Plus de 90 % des sites archéologiques, des objets et des paysages gérés par Parcs Canada sont en bon état (plus de la moitié) ou dans un état passable. Les bâtiments et structures posent un défi de conservation plus grand, en raison de leur taille et de leur complexité ainsi que de leur exposition au climat canadien et aux désastres naturels tels que des vents violents, des incendies et des tempêtes de glace. Néanmoins, environ 86 % des bâtiments et des structures patrimoniaux sont en bon état (39 %) ou dans un état passable (47 %).
Comme le montre la figure 9, une proportion relativement élevée (57 %) des bâtiments et structures de niveau I a été évaluée comme étant en état passable, tandis que cette proportion diminue à 35 % pour les bâtiments et structures de niveau II.
Figure 9 : état des bâtiments et structures
On évalue aussi l'état global des ressources culturelles, tel que décrit à l'annexe 1. Les ressources culturelles dans 53 lieux (40 %) sont considérées en bon état, dans un état passable dans 72 lieux (54 %) et en mauvais état dans huit lieux (6 %).
Dans 24 de ces lieux, Parcs Canada a actualisé la cote initiale des ressources culturelles à la suite d'une réévaluation (indiquée par une flèche à l'annexe 1). Dans la majorité des cas, il y avait une nette amélioration. On a ainsi documenté des améliorations dans 14 des 24 lieux. Dans sept autres, il n'y avait pas eu de changements significatifs. Dans les trois cas restants, on a noté une détérioration nécessitant des travaux supplémentaires de conservation.
Actions
Jusqu'à maintenant, Parcs Canada a concentré ses efforts de conservation sur les ressources culturelles qui sont jugées en mauvais état. Ces efforts ont été fructueux dans la majorité des cas. Parmi ceux-ci, mentionnons le lieu historique national du Fort-McNab (Nouvelle-écosse) où l'on a pu réaliser un vaste projet de stabilisation pendant la période de février 2010 à mars 2011 grâce à des fonds obtenus en vertu du Plan d'action économique du Canada. Ce projet comprenait des réfections à la toiture, la réhabilitation des structures en béton et des travaux de peinture de toutes les structures majeures.
Des rénovations majeures ont aussi permis de remettre en bon état le monument Brock situé dans le lieu historique national des Hauteurs-de-Queenston (Ontario), où a eu lieu une bataille importante lors de la guerre de 1812. L'évaluation de 2005-2006 avait documenté le mauvais état de ce monument.
En résumé, Parcs Canada continue à améliorer l'état de ses ressources culturelles situées dans les lieux historiques nationaux, particulièrement lorsque ces ressources sont en mauvais état. Grâce à des investissements majeurs, bonifiés dans certains cas d'un apport financier en vertu du Plan d'action économique du Canada, des endroits comme le lieu historique national de la Drague-Numéro-Quatre (Yukon) et le lieu historique national de la Grosse-Île-et-le-Mémorial-des-Irlandais (Québec) ont pu bénéficier de travaux importants de conservation. L'impact de ces travaux sur l'état global du site fera l'objet d'une évaluation future. D'autres lieux, tels que le lieu historique national du phare-de-Fisgard (Colombie-Britannique) et le lieu historique national Alexander-Graham-Bell (Nouvelle-écosse), ont déjà été réévalués à la suite de projets de conservation et on a pu noter dans les deux cas une nette amélioration de l'état global du lieu.
Points clés
Érosion
Dans les lieux historiques nationaux côtiers, notamment le lieu historique national York Factory (Manitoba), le lieu historique national de la Fortresse-de-Louisbourg (Nouvelle-Écosse) et le lieu historique national de l'Île-Navy (Ontario), l'érosion continue de menacer les ressources culturelles. Cet effet s'est aggravé dans les dernières années en raison des conditions climatiques, par exemple la fonte du pergélisol et des ondes de tempêtes plus violentes que d'habitude.
État du patrimoine bâti
Quelques-uns des bâtiments et structures du patrimoine de Parcs Canada sont d'un âge où certains des matériaux utilisés lors de la construction, comme le béton et l'acier, arrivent à la fin de leur vie utile. Bien que l'entretien continu et régulier ralentisse les effets environnementaux sur les structures, une intervention de conservation plus énergique pourrait s'avérer nécessaire. Dans le but d'alléger ces pressions, Parcs Canada a adopté la deuxième édition des normes et lignes directrices pour la conservation des lieux patrimoniaux au Canada, qui établit des règles améliorées en matière de conservation et des interventions destinées à assurer la viabilité des ouvrages de génie.
Intégrité écologique
Contexte
À titre de gardien des parcs nationaux, Parcs Canada a l'obligation juridique de maintenir et d'améliorer l'intégrité écologique (IE) de ces endroits tout en permettant au public canadien d'en profiter aujourd'hui et demain. L'intégrité écologique est présente dans un parc national lorsque celui-ci soutient une abondance d'espèces indigènes de la région naturelle où il est situé. Il est aussi important que les processus naturels qui soutiennent les écosystèmes (p. ex. feux) soient présents et qu'ils fonctionnent normalement. Parcs Canada surveille régulièrement l'état de l'IE et publie les résultats pour chaque parc national tous les cinq ans. Les données les plus récentes pour chacun des 42 parcs nationaux sont résumées à l'annexe 2.
Parcs Canada se sert d'indicateurs pour résumer et évaluer l'état écologique des écosystèmes majeurs de chaque parc national, par exemple les forêts, la toundra, les milieux humides ou l'eau douce.
État de l'intégrité écologique
Des 102 écosystèmes qui ont été évalués, 92 % sont signalés comme étant en bon état ou dans un état passable. Pour ceux en bon état, presque tous étaient stables, aucun changement n'ayant été observé depuis la dernière évaluation. Pour les écosystèmes dont l'état est passable, 43 % montraient une dégradation, ce qui est source d'inquiétude. Huit écosystèmes (8 %) se trouvaient en mauvais état.
On ne dispose pas de données suffisantes à l'heure actuelle pour évaluer l'état de 73 écosystèmes indicateurs (42 %), et ceux-ci ne sont donc pas cotés. Il faudra plusieurs années pour compléter ces évaluations.
Bien que les 42 parcs nationaux soient situés dans une grande diversité de milieux écologiques, on peut quand même déceler certaines tendances communes en ce qui a trait à l'état des parcs partout au pays. Près de la moitié des écosystèmes en mauvais état ou en voie de dégradation se retrouvent dans les zones forestières, ce qui est surtout attribuable à des problèmes communs tels que l'utilisation des terres adjacentes, la surabondance de la population de cerfs et d'orignaux, les maladies végétales et les plantes envahissantes.
Les autres écosystèmes en mauvais état ou dans un état précaire sont variés. à l'exception notable du parc national Wood Buffalo, les écosystèmes d'eau douce et de zones humides sont considérés comme étant en bon état.
La qualité de l'eau et la stabilité des plages sont affectées par des impacts régionaux dans les écosystèmes côtiers et de milieux humides du parc national de la Pointe-Pelée. Dans le parc national et lieu historique national Kejimkujik, on estime que l'écosystème côtier est en mauvais état en raison de la présence d'espèces envahissantes, telles que le crabe européen, et des menaces qui pèsent sur les espèces en péril. De même, les écosystèmes côtiers de la réserve de parc national haïda Gwaii Haanas et de la réserve de parc national Pacific Rim sont aussi considérées en mauvais état en raison de nombreux facteurs, dont le déclin de la population des harengs et des oiseaux de mer. Parcs Canada travaille avec les groupes avoisinants afin de réduire l'impact des pressions sur les écosystèmes qui affectent la santé des parcs.
Actions
Parcs Canada travaille activement à améliorer l'état des écosystèmes de ses parcs, en se servant de nouvelles connaissances et de données de contrôle afin d'assurer la meilleure efficacité des efforts de restauration. Grâce au financement dédié à la restauration écologique, on est en voie de réaliser tout un éventail de projets dans les parcs ciblés afin de maintenir et d'améliorer leur intégrité écologique :
- restauration des ruisseaux et des zones riveraines;
- réintroduction des espèces indigènes qui étaient disparues du parc;
- restauration des liens hydrologiques (p. ex. remplacement des ponceaux);
- contrôle des espèces envahissantes;
- restauration des régimes des feux;
- réduction des populations surabondantes telles que les orignaux, les cerfs de Virginie et les cormorans à aigrettes.
Points clés
Espèces surabondantes
Dans certains parcs nationaux, les cerfs et les orignaux sont si abondants que leurs habitudes alimentaires nuisent à la santé des forêts et à la repousse des arbres. La diversité de la flore et la faune forestière s'en trouve donc grandement affectée, tout comme le processus de régénération des forêts à la suite d'évènements majeurs tels qu'un feu ou une infestation d'insectes. Dans tous les cas, cette surabondance est due à l'absence de prédateurs (p. ex. loups). Plusieurs parcs collaborent avec les collectivités locales afin de réduire les populations surabondantes, permettant ainsi aux forêts de se rétablir.
Utilisation des terres adjacentes
Les opérations forestières industrielles et autres aménagements de terrains adjacents aux parcs nationaux peuvent directement affecter la santé de la flore et de la faune d'un parc. C'est surtout vrai pour les espèces qui se déplacent à l'extérieur des limites du parc pour répondre à leurs besoins essentiels (p. ex. reproduction et élevage des petits ou alimentation), ou pour assurer la diversification du patrimoine génétique en procréant avec d'autres populations. Quand l'utilisation des terres adjacentes est incompatible avec la conservation, les paysages des parcs sont isolés, ce qui réduit leur efficacité. Parcs Canada travaille avec les groupes voisins afin de mettre au point des plans coopératifs d'utilisation des terres qui atténueront ces effets nuisibles (figure 10).
Figure 10 : Réduction des habitats d'écureuils volants dans la région de Kejimkujik - 1985 à 2005
Facteurs de stress externes à long rayon d'action
En plus des effets locaux et régionaux, il existe d'autres agents de stress affectant les parcs nationaux qui sont hors du contrôle des gestionnaires des parcs (p. ex. changements climatiques). Les parcs nationaux arctiques subissent déjà des changements causés par le réchauffement planétaire (p. ex. plus d'arbustes), tandis que l'on assiste à des phénomènes tels que des infestations épidémiques d'insectes dans les parcs nationaux du sud du Canada.
Point de mire : Espèces en péril
Contexte
Parcs Canada s'est engagée à maintenir et, dans la mesure du possible, à améliorer l'état de conservation des espèces en péril au Canada. On peut observer près de la moitié de ces espèces à l'occasion ou régulièrement sur les terres ou dans les eaux gérés par l'Agence Parcs Canada. La première étape pour maintenir la biodiversité est de savoir quelles espèces habitent dans les différents sites patrimoniaux et de connaÎtre leur situation. Cette information sert à déterminer l'état de conservation d'une espèce en péril pour un site patrimonial donné et permet d'évaluer le risque de disparition de cette espèce. On peut alors prendre des décisions quant aux mesures à mettre en œuvre pour le rétablissement des espèces en péril et l'on dispose aussi d'un cadre pour la surveillance et l'évaluation et pour rendre compte des progrès.
État des espèces en péril
Dans le réseau de sites patrimoniaux de Parcs Canada, on retrouve 166 espèces en péril. Parcs Canada a évalué 89 de ces espèces en péril dans 14 sites patrimoniaux (figure 11) afin d'établir le statut de conservation pour chacune d'elles. On est en voie d'évaluer les autres espèces. Le statut de conservation des espèces allait de gravement en péril (22 %) à peu commune (1 %). Les espèces classées comme étant gravement en péril sont extrêmement rares et pourraient disparaÎtre du site patrimonial, tandis que les espèces peu communes semblent assez bien protégées sur le site, mais leur situation à long terme est tout de même source d'inquiétude.
Figure 11 : état de conservation des espèces en péril dans les sites patrimoniaux du Canada
Il y a plusieurs raisons pour qu'une population soit gravement en péril. Par exemple, plusieurs espèces en péril sont naturellement rares, ou ont autrement été réduites à de petites populations ou isolées de leur population principale, comme la tortue mouchetée en voie de disparition dans le parc national et lieu historique national Kejimkujik. D'autres espèces, telles que la couleuvre royale, sont gravement en péril et risquent de disparaÎtre des sites patrimoniaux où on les retrouvent, leur population étant en net déclin sur tous les territoires qu'elles occupent. Dans bien des cas, seule une partie des populations d'espèces en péril se trouve à l'interieur des limites des sites patrimoniaux.
Cinquante-deux espèces sont à faible risque de disparition des sites patrimoniaux, parce qu'elles sont plus abondantes ou moins exposées à des menaces imminentes. Par exemple, au parc national Wood Buffalo, la grue blanche, une espèce menacée, occupe de vastes zones d'habitat protégées, de sorte que les populations augmentent.
Actions
Parcs Canada est responsable de la protection et du rétablissement des espèces en péril. La plupart des projets sont menés par l'Agence Parcs Canada, en partenariat avec des organismes non gouvernementaux (ONG), des particuliers ou des communautés autochtones. Par exemple, plus de 10 000 heures de bénévolat ont été consacrées en 2010 à plusieurs projets contribuant au rétablissement des espèces en péril dans le parc national et lieu historique national Kejimkujik. D'autres projets ailleurs au Canada visaient la réintroduction du putois d'Amérique après une absence de 75 ans dans le parc national des Prairies en Saskatchewan, la restauration des habitats du chêne de Garry dans les écosystèmes au sud de la Colombie-Britannique, et la poursuite du recensement des espèces en péril et de l'évaluation des habitats du lieu historique national de la Voie-Navigable-Trent-Severn en Ontario.
Points clés
Perte d'habitat
Bien que certaines espèces soient en voie de rétablissement, bien d'autres restent menacées. La perte d'habitat est une grave menace qui affecte les espèces fréquentant les sites patrimoniaux en réduisant la connectivité écologique dans le grand écosystème. Les espèces envahissantes et les changements climatiques sont d'autres enjeux clés pour les espèces en péril et pour la biodiversité sur les terres et dans les eaux gérés par l'Agence Parcs Canada.
Santé des aires marines nationales de conservation
Contexte
Parcs Canada voit à conserver les habitats marins et leur biodiversité tout en assurant une utilisation écologiquement viable au sein de son réseau d'aires marines nationales de conservation (AMNC), qui est en pleine croissance.
Les quatre AMNC englobent une variété d'écosystèmes marins : zones intertidales, profondeurs abyssales, marais et estuaires côtiers, prés de zostères, forêts de laminaires, hauts-fonds, Îles, chenaux et fosses océaniques. Cette diversité écologique soutient un large éventail d'activités : loisirs, tourisme, transport, marine marchande, ainsi que pêche sportive et commerciale.
Les aires marines nationales de conservation sont fondamentalement différentes des parcs terrestres. Avec des espèces se déplaçant sur de vastes étendues, cet environnement marin tridimensionnel sert à un plus grand nombre d'utilisations et intéresse un plus grand nombre d'intervenants, ce qui suscite des questions complexes sur le plan juridictionnel et législatif. Ces caractéristiques ont une grande influence sur la façon dont ces aires sont gérées, la protection des ressources et l'utilisation écologiquement viable de celles-ci étant tous deux des éléments importants. La gestion globale de ces aires protégées exige donc une collaboration étroite avec les autres ministères, les intervenants et les utilisateurs.
État de santé des AMNC
Des initiatives internationales et nationales ont été lancées afin d'établir des normes de surveillance et de production de rapports pour ces aires marines protégées. Grâce à ces initiatives ainsi qu'à l'expérience acquise dans les parcs marins Fathom Five et du Saguenay-Saint-Laurent, Parcs Canada pourra établir une liste d'indicateurs nationaux ainsi qu'un cadre de surveillance de l'état de santé des aires marines nationales de conservation. Tenant compte des défis uniques qu'engendre la gestion des aires marines nationales de conservation, les indicateurs devront intégrer des données sur la santé des écosystèmes marins, l'utilisation écologiquement viable des ressources marines et l'efficacité des pratiques de gouvernance.
Actions
Au cours des deux dernières années, des initiatives ont été lancées pour améliorer l'état des aires marines nationales de conservation. Par exemple :
- Le plan de zonage de 2009 pour le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent est une importante réalisation de Parcs Canada. Ce plan de zonage, fruit d'une étroite collaboration avec les intervenants et partenaires concernés, est le premier à voir le jour pour une aire marine protégée. Sa mise en œuvre contribuera à la protection des écosystèmes, des habitats et des espèces, favorisera l'utilisation écologiquement viable des ressources et permettra d'offrir une expérience mémorable au visiteur.
- Un important programme de recherche concertée au parc marin national Fathom Five a eu recours à une technologie de pointe pour cartographier le lit du lac et en produire des images à haute résolution. En réunissant de façon complémentaire les connaissances traditionnelles et scientifiques, ce projet permet de mieux comprendre la géologie sous-marine et les fluctuations du niveau d'eau au fil du temps. Ces cartes serviront à la recherche, la modélisation écologique, la prise de décisions, la sensibilisation du public et la surveillance.
Points clés
Cadre national de surveillance
Comme Parcs Canada va de l'avant avec la création de nouvelles aires marines nationales de conservation, il est nécessaire d'établir une liste d'indicateurs nationaux et un cadre de surveillance pour suivre l'état de santé de ces aires et faire rapport à ce sujet.
Biens
Contexte
Parcs Canada gère un grand nombre de biens immobiliers valant quelque 11 milliards $. Ce portefeuille de biens comprend des ponts, des barrages, des routes, des canaux, des systèmes d'eau potable et d'eaux usées, des fortifications, des bâtiments historiques et contemporains ainsi que d'autres biens fonciers. Parcs Canada utilise ces biens dans l'exécution de son mandat et plus de 20 millions de visiteurs visitent ces installations chaque année. Certains biens, tels que les routes de transit et les voies navigables sont des liens vitaux pour des collectivités canadiennes.
Il y a plusieurs défis intrinsèques dans la gérance de ces biens. Plusieurs d'entre eux sont situés dans des régions éloignées des grands centres, notamment dans des environnements nordiques, ce qui ajoute au coût et à la complexité de leur exploitation et de leur entretien. Parcs Canada est le gardien de plusieurs biens immobiliers d'importance historique dont la protection et la conservation exigent un entretien et une gestion spécialisés. D'autres installations plus modernes mais vieillissantes demandent continuellement des investissements importants.
État des biens
Afin d'avoir un portrait exact de tous ses biens, l'Agence Parcs Canada est en train d'établir un ensemble d'indicateurs nationaux ainsi que des outils d'évaluation. à l'heure actuelle, on possède de l'information sur l'état de trois catégories de biens : bâtiments, barrages et ponts liés aux voies navigables.
Bâtiments
Parcs Canada gère un portefeuille de divers bâtiments à travers le pays, allant des bâtiments de services publics (p. ex. centres d'accueil des visiteurs, installations sanitaires et douches) aux bâtiments administratifs. L'évaluation de l'état des bâtiments par type de bien est indiqué à la figure 12. Des 4 298 bâtiments gérés par Parcs Canada actuellement dans le répertoire des biens immobiliers fédéraux, 3 432 (80 %) sont évalués comme étant en bon état ou en état passable, 691 (16 %) sont en mauvais état et 175 (4 %) sont fermés.
Figure 12 : état des bâtiments de Parcs Canada
Type de bâtiment | état | ||||
---|---|---|---|---|---|
Total | Bon | Passable | Mauvais | Fermé | |
Bâtiments de services publics | 1927 | 36% | 47% | 13% | 3% |
Bâtiments des opérations | 1064 | 37 % | 43 % | 17 % | 3 % |
Bâtiments administratifs | 235 | 38 % | 54 % | 8 % | 0 % |
Logement du personnel | 739 | 24 % | 55 % | 19 % | 2 % |
Autres (p.ex.hangars, granges et garages) | 333 | 19 % | 33 % | 28 % | 20 % |
Total | 4 298 | 33 % | 47 % | 16 % | 4 % |
Bâtiments actuellement dans le répertoire des biens immobiliers fédéraux (au 31 mars 2011)
Barrages liés aux voies navigables
Parcs Canada gère 204 barrages liés aux voies navigables situés le long de la voie navigable Trent-Severn, le canal Rideau et quatre voies navigables situées autour de la région de Montréal, c'est-à-dire les canaux Carillon, Chambly, Lachine et Saint-Ours. L'état de 59 % de ces barrages a été évalué comme étant bon ou passable (figure 13). Chacun de ces barrages doit faire l'objet d'une évaluation de leur sécurité par une équipe d'ingénieurs spécialisés. Parcs Canada a donc entrepris cinq évaluations de sécurité sur des barrages à haut risque en 2010-2011, en plus des huit évaluations déjà complétées au cours des années précédentes. Ce processus se poursuivra en fonction des ressources et de l'expertise disponibles.
Figure 13 : état des barrages liés aux voies navigables de Parcs Canada
évaluation de l'état 2010-2011 | |||||
---|---|---|---|---|---|
Bon | Passable | Mauvais | Fermé | Non évalué | |
Nombre de barrages | 32 | 88 | 82 | 2 | 0 |
Pourcentage | 16% | 43% | 40% | 1% | 0% |
Source : dossiers de projets en matière de sécurité des barrages
Ponts liés aux voies navigables
Parcs Canada gère 115 ponts liés aux voies navigables, situés le long de la voie navigable Trent-Severn et les canaux Rideau, Carillon, Chambly, Lachine et Saint-Ours. L'état de 82 % de ces ponts a été évalué au cours des cinq dernières années et leur évaluation est indiquée à la figure 14.
Figure 14 : état des ponts liés aux voies navigables de Parcs Canada
évaluation de l'état 2010-2011 | |||||
---|---|---|---|---|---|
Bon | Passable | Mauvais | Fermé | Non évalué | |
Nombre de ponts | 23 | 45 | 21 | 5 | 21 |
Pourcentage | 20 % | 39 % | 18,5 % | 4 % | 18,5 % |
Source : dossiers de projets en matière de sécurité des ponts
Actions
D'avril 2009 à mars 2011, les efforts relatifs à la gestion des biens ont ciblé la livraison de projets associés au Plan d'action économique du Canada. Parcs Canada a reçu 213 M$ en financement fédéral en vertu du Programme d'améliorations aux lieux historiques nationaux de Parcs Canada et aux installations destinées aux visiteurs. De ce financement, 57 M$ ont été investis dans les projets de réhabilitation et de modernisation des bâtiments de Parcs Canada, incluant les installations de services publiques et les bâtiments patrimoniaux. D'autres projets avaient pour but la réfection et la stabilisation de fortifications, de routes de transit, de ponts et d'infrastructures municipales.
Parcs Canada est en voie de mettre au point une stratégie pour la gestion des biens afin de la rendre plus efficace. De plus, l'Agence continuera à répondre aux recommandations formulées dans l'évaluation du Programme de gestion des biens de Parcs Canada.
Points clés
Le vieillissement des infrastructures
Au cours de la dernière décennie, l'investissement dans la réfection et l'entretien n'a pas été proportionnel au rythme de détérioration des biens, ce qui a mené à la fermeture de certaines installations en raison d'une défaillance structurale possible. La détérioration croissante des biens pourrait avoir un effet néfaste sur la sécurité du public ainsi que sur la fonctionnalité et l'exploitation de ces biens, ce qui pourrait affecter le niveau des services fournis aux utilisateurs (p. ex. interruption de service, retards ou congestion routière).
Parcs Canada concentre ses efforts sur des biens à haut risque comme les ponts, les barrages et les routes. Ces biens sont très complexes et il est nécessaire de faire appel à des professionnels pour assurer une gestion efficace, de même qu'à des ingénieurs spécialisés afin de procéder aux inspections régulières.
Gestion de l'information
Des données exactes et en temps réel sur l'inventaire des biens et leur état sont essentielles à leur gestion efficace et efficiente. On doit avoir recours à des indicateurs nationaux utilisés de façon consistante, de même qu'à un système d'information fiable afin d'assurer que Parcs Canada puisse prendre des décisions d'investissement éclairées.
Expérience du visiteur
Contexte
« L'expérience du visiteur » comprend tout ce qui concerne les interactions des visiteurs avec Parcs Canada lorsqu'ils sont dans un parc national, un lieu historique national ou une aire marine nationale de conservation. Cette expérience comprend le cycle complet du visiteur, à partir du rêve et de la planification, en passant par l'arrivée et la visite, jusqu'au départ et à l'agréable souvenir des rencontres et de l'expérience en soi.
En offrant aux visiteurs des expériences pertinentes et mémorables grâce à des services, des activités et des programmes de qualité en conjonction avec un personnel compétent et passionné, on contribue à faire des sites patrimoniaux une destination de voyage recherchée autant par la population canadienne que par les visiteurs internationaux. Tous ces aspects sont à l'origine d'une gamme diversifiée de possibilités pour les visiteurs, qui peuvent ainsi apprendre à connaÎtre l'essence même de ces endroits et en faire l'expérience dans un contexte qui suscite leur émerveillement et leur admiration. C'est ce qui inspire et cultive un sentiment d'attachement personnel parmi les Canadiens contribuant à ce que ces sites patrimoniaux restent pertinents pour la société canadienne en général.
Parcs Canada se sert de quatre indicateurs pour évaluer l'expérience du visiteur : 1) le degré de satisfaction, 2) l'agrément, 3) l'apprentissage et 4) la fréquentation.
État de l'expérience du visiteur
Plus de 20 millions de personnes visitent le réseau des sites patrimoniaux du Canada annuellement, et ce, pour une foule de raisons. Certains visiteurs veulent passer du temps en famille et avec leurs amis tout en apprenant l'histoire de leurs ancêtres, ou en découvrant l'influence et le mystère de la nature ou d'une culture ancienne. Pour d'autres, ce sont les activités récréatives - activité familiale ou nouveauté - qui les attirent. D'autres veulent simplement satisfaire leur curiosité.
Quoiqu'ils mesurent chacun un aspect différent de l'expérience, l'agrément, la satisfaction et l'apprentissage font néanmoins partie d'un tout qui influence les liens qui se créent avec les visiteurs. L'agrément est associé à tout ce que le visiteur a pu ressentir de façon positive sur le plan spirituel, physique, intellectuel ou émotionnel lors de son expérience, tandis que la satisfaction est une mesure subjective basée sur une évaluation individuelle et personnelle des expériences par rapport aux attentes initiales. L'apprentissage permet de savoir si la personne a l'impression d'avoir appris quelque chose sur l'endroit visité.
Les visiteurs des sites patrimoniaux partent avec le sourire et de bons souvenirs qu'ils peuvent partager avec leur famille et leurs amis. En moyenne, le degré de plaisir dépasse les 92 % depuis le début du sondage en 2008, tandis que l'apprentissage obtient une cote d'au moins 80 % lors de cette même période. Le pourcentage des visiteurs qui ressentent qu'ils ont appris quelque chose semble être plus élevé pour les lieux historiques nationaux, où l'offre et les activités sont généralement plus axées sur l'apprentissage. Les rapports avec les membres du personnel de Parcs Canada sont cités parmi les principales raisons qui font que les gens profitent de leur visite et qu'ils apprennent quelque chose. Dans les parcs nationaux, le repos, la stimulation que procure la beauté des paysages et les activités récréatives sont parmi les principales sources d'agrément. Le degré de satisfaction du visiteur était de 96 % en 2009-2010 et de 95 % en 2010-2011 et il est demeuré élevé au cours de la dernière décennie.
Bien que les visiteurs des sites patrimoniaux du Canada aient de l'agrément et qu'ils soient satisfaits de leur expérience, Parcs Canada doit néanmoins composer avec une baisse de la fréquentation. Le nombre de visites en 2010-2011 était de 20,2 millions, soit le plus bas depuis dix ans. Au cours des cinq dernières années, la fréquentation a diminué de 7 %. Depuis 2000, le taux de déclin est de 10 %, dont la plus grande part s'est produite dans les lieux historiques nationaux (moins 24 %).
Actions
Parcs Canada a lancé un certain nombre de projets ciblés afin d'amener le public à visiter des sites patrimoniaux et de cultiver un sentiment d'appartenance parmi les gens qui les visitent. Parcs Canada a diffusé deux campagnes nationales télévisées (en 2009 et 2010). L'Agence a aussi été plus présente grâce à des reportages dans les revues de voyages (p. ex. Destinations de VIA Rail, up! de West Jet, Explore) et les journaux (p. ex. The Globe and Mail). Enfin, des activités spéciales sont venues souligner le 125e anniversaire des parcs nationaux au Canada et le centenaire de Parcs Canada.
Afin de demeurer compétitive et pertinente, l'Agence Parcs Canada a également intégré son image et ses attributs de marque dans toutes les activités liées aux visiteurs (notamment une nouvelle image et des normes de service), ce qui lui a donné une nouvelle énergie. Parcs Canada emploie des études de marché pour connaÎtre les besoins des différents visiteurs, de façon à promouvoir des occasions de découverte de la nature et de l'histoire qui correspondent aux attentes du public canadien.
Les droits d'entrée sont encore gelés aux tarifs de 2008, ce qui constitue une autre mesure incitative. L'Agence a aussi entrepris de diversifier l'offre d'hébergement (en y ajoutant des yourtes, des tipis et des tentes-chalet) d'offrir de nouvelles activités récréatives (p. ex. cerf-volant de traction, escalade en bloc) et d'étendre l'utilisation de la technologie dans les activités d'interprétation (p. ex. circuits guidés par GPS, applications).
D'autres projets ont pour but de rejoindre des segments précis de la population. Par exemple, l'Agence a introduit un laissez-passer (Mon passeport Parcs) qui permet aux élèves de 2e secondaire de visiter gratuitement des sites patrimoniaux. Par ailleurs, le programme Xplorateurs de Parcs Canada, s'adressant aux enfants de 6 à 11 ans, offre des activités de découverte à faire en famille. D'autres activités, comme l'initiation au camping, ont été créées pour que la jeunesse urbaine, les familles et les néo-Canadiens puissent apprendre le camping dans un environnement sécuritaire et accueillant.
Grâce au Plan d'action économique du Canada, on a pu rénover des installations pour les visiteurs et en construire de nouvelles (p. ex. centres des visiteurs, sentiers, trottoirs, routes) afin de suivre l'évolution des besoins des visiteurs.
Points clés
Pertinence de l'Agence et évolution de la société
La société canadienne est en pleine évolution (p. ex. démographie, valeurs sociales, urbanisation, technologie, loisirs). Au sein de la population canadienne on constate d'ailleurs des écarts en ce qui a trait à la sensibilisation et à l'accès aux sites patrimoniaux; de même, les Canadiens n'ont pas tous le même intérêt ou les mêmes expériences par rapport à ces lieux, ainsi qu'en ce qui a trait à l'histoire et à la nature. Parcs Canada doit trouver des moyens concrets de se distinguer de façon à attirer les Canadiens et plus particulièrement certains groupes démographiques (p. ex. jeunesse urbaine, néo-Canadiens) et pour faire en sorte que ces endroits conservent tout leur sens pour les générations à venir
Positionnement
Parcs Canada est l'un des nombreux organismes gérant des lieux d'intérêt naturel et historique. Il y a risque qu'elle devienne moins compétitive que d'autres parcs, attractions historiques ou centres de loisirs, ce qui pourrait avoir comme résultat qu'un moindre nombre de Canadiens choisisse de visiter les sites patrimoniaux gérés par l'Agence. Pour que les sites patrimoniaux restent présents dans le cœur et l'esprit de la population canadienne, il faut la sensibiliser davantage à l'existence de ces endroits et lui rappeler tout ce qu'ils ont à offrir.
Facteurs externes
Des facteurs externes peuvent aussi agir sur le taux de fréquentation, tels que la conjoncture économique, le prix de l'essence, la nouvelle réglementation ou la peur des pandémies ou du terrorisme. Parcs Canada doit être flexible afin de s'adapter et de réagir à ces facteurs pour stimuler la fréquentation des sites patrimoniaux.
Relations avec les peuples autochtones
Contexte
Pour gérer efficacement ses sites patrimoniaux, Parcs Canada compte sur la collaboration et l'appui de plus de 300 communautés autochtones au pays. De nouveaux sites patrimoniaux naturels ne peuvent être établis qu'avec le soutien, la collaboration et la participation des peuples autochtones. Au fil des ans, la gestion coopérative avec des partenaires autochtones a pris de nombreuses formes et elle est maintenant pratique courante au sein de Parcs Canada. Les membres de ces comités coopératifs travaillent de concert avec Parcs Canada pour planifier et gérer nos sites patrimoniaux.
État des relations avec les autochtones
Parcs Canada définit l'état de ses relations avec les communautés autochtones en fonction des cinq critères suivants :
Créer des relations fructueuses avec les peuples autochtones
Près de 68 % des terres de la Couronne sont gérées par le biais d'ententes coopératives entre les peuples autochtones et Parcs Canada. Au niveau national, Parcs Canada compte sur l'appui et la collaboration d'un Comité consultatif autochtone (CCA), composé de 12 membres, qui se rencontrent trois fois par année afin de fournir des conseils à l'Agence. Celle-ci participe également de près aux tables de concertation sur les revendications territoriales partout au Canada.
Création de partenariats économiques
Parcs Canada soutient activement l'Initiative sur les partenariats stratégiques (IPS) du gouvernement du Canada et a signé un protocole d'entente avec Affaires autochtones et Développement du Nord Canada afin de mettre au point des projets de tourisme culturel authentique. Au cours des quatre dernières années, plus de 50 ententes de contribution ont été signées avec des communautés autochtones. En 2010, l'Agence a conclu des contrats avec 251 entreprises autochtones (par rapport à 206 en 2009), par l'entremise de concours ou de processus sans concours, pour l'approvisionnement en produits et services. Plus de 500 contrats, d'une valeur totale approximative de 2,1 M$, ont été attribués.
Programmation enrichie dans les parcs et lieux
À l'intérieur de son réseau de sites patrimoniaux, Parcs Canada travaille avec les communautés autochtones pour présenter des interprétations autochtones authentiques. Par exemple, au parc national des Îles-du-Saint-Laurent, la communauté d'Akwesasne a collaboré avec l'Agence pour créer Les voix d'Akwesasne et présenter une allocution de l'Action de grâce appelée Les mots qui viennent avant tout le reste dans le but d'amener les visiteurs à mieux comprendre la culture haudenosaunee. Des programmes comme le projet Réparer les liens brisés dans le parc national et la réserve de parc national Kluane ont aidé les Premières nations à recréer des liens avec leurs terres ancestrales grâce à la participation des aÎnés et des jeunes à des camps scientifiques et culturels. Au lieu historique national de la Fourche, grâce aux paiements annuels prévus par les traités et au programme d'éducation, Parcs Canada a été en mesure de faire une place sur ce lieu aux Premières nations et aux Métis et de sensibiliser les gens à l'importance de ces traités. De plus, ces projets ont permis que Parcs Canada soit plus consciente de l'importance de transmettre les patrimoines culturels autochtones et de souligner le rôle et la place que les communautés autochtones doivent avoir au sein du réseau canadien de sites patrimoniaux.
Amélioration des perspectives d'emploi
Parcs Canada est l'un des principaux employeurs pour les autochtones au sein du gouvernement fédéral (8,4 % de son personnel étant d'origine autochtone). Au Nunavut, par exemple, 63 % du personnel est Inuit. Afin de soutenir le personnel autochtone, Parcs Canada a créé, en partenariat avec le Collège du Yukon, le Programme de formation au leadership autochtones (PFLA), d'une durée de quatre ans. Le PFLA se concentre sur le perfectionnement chez les employés autochtones des habiletés et des attributs de leadership. Depuis le début du programme en 2000, 78 participants ont obtenu leur diplôme et 132 participants y sont actuellement inscrits. Parcs Canada soutient aussi activement un groupe consultatif autochtone sur l'équité en matière d'emploi et de diversité.
Commémoration des thèmes autochtones
Il existe au total 224 désignations historiques qui commémorent l'histoire des Autochtones. De ce nombre, 115 sont des lieux historiques nationaux commémorant des thèmes autochtones, 47 sont des personnages autochtones d'importance historique nationale et 46 sont des évènements d'importance historique nationale dans lesquels les Autochtones ont joué un rôle. Au cours des cinq dernières années, 13 des 161 nouvelles désignations (8 %) commémorent l'histoire autochtone.
Actions
Au cours des dernières décennies, Parcs Canada a constaté qu'une gestion efficace des sites patrimoniaux doit faire appel à la collaboration avec les peuples autochtones. Voici quelques exemples de projets qui ont été entrepris dans les deux dernières années :
- Le lieu historique national Saoyú-�0294;ehdacho, le plus grand site culturel autochtone au monde, a été désigné à la suite de consultations avec les nations Sahtu Dene et Métis.
- En partenariat avec la nation Haïda, on a pu faire de la réserve d'aire marine nationale de conservation et site du patrimoine haïda Gwaii Haanas la première région au monde à être protégée de la cime des montagnes jusqu'aux profondeurs océaniques.
- La superficie de la réserve de parc national Nahanni a été multipliée par six grâce à la participation directe des Premières nations Dehcho.
- Quatre-vingt-quinze pour cent des fonds du projet de décontamination de Stokes Point, financé par le Plan d'action économique du Canada, ont été octroyés à des compagnies et à une main-d'œuvre Inuvialuit après un d'appel d'offre national.
- Dans les réserves de parcs nationaux Kluane, de l'Archipel-de-Mingan et Pacific Rim, Parcs Canada travaille avec les communautés autochtones de la région pour bâtir des centres d'interprétation et d'accueil dans le but de favoriser la fréquentation et de recréer des liens.
Points clés
Gouvernance
On doit avoir recours à divers mécanismes pour favoriser la participation des peuples autochtones à la gestion des sites patrimoniaux de Parcs Canada. Cela exige une certaine flexibilité afin de tenir compte des divers contextes relationnels dans lesquels sont engagés Parcs Canada et les Autochtones.
Participation autochtone
L'établissement de nouveaux lieux et la gestion de ceux déjà existants exigent une collaboration et un partenariat avec les Autochtones. Il est important d'instaurer et de maintenir des relations respectueuses pour favoriser la participation, ce qui demande que toutes les parties impliquées y allouent des ressources.
Appréciation et appui du public
Contexte
Pour cultiver un sentiment d'appartenance aux parcs nationaux, aux lieux historiques nationaux et aux aires marines nationales de conservation, il est important que les Canadiens y soient exposés et qu'ils puissent apprendre à les connaÎtre, même s'ils n'ont jamais eu l'occasion de les visiter. Par l'entremise des médias, des programmes de diffusion externe et d'autres activités d'engagement du public de Parcs Canada, le public est en mesure de découvrir - peu importe où il se trouve - l'esprit et la grande beauté des sites patrimoniaux et l'émerveillement qu'ils suscitent. Les Canadiens en viennent ainsi à mieux apprécier les sites patrimoniaux gérés par Parcs Canada, à tirer une plus grande fierté de les savoir protégés et à vouloir continuer de les protéger pour qu'ils gardent tout leur sens dans le contexte de la société canadienne.
Le succès de cette entreprise de sensibilisation et de promotion dépend en grande partie de la santé des relations entre Parcs Canada et ses intervenants et partenaires. En offrant à ceux-ci la possibilité de s'engager dans des projets rassembleurs pouvant amener les Canadiens à créer des liens avec la nature et l'histoire, on contribue à maintenir le rôle des sites patrimoniaux du Canada.
Parcs Canada se sert de quatre indicateurs pour évaluer l'état de l'engagement du public : 1) la sensibilisation, 2) l'appréciation du public, 3) l'appui du public et 4) l'appui des intervenants et des partenaires.
État de l'appréciation et du l'appui du public
Parcs Canada protège et présente les sites patrimoniaux au nom de tous les Canadiens. Afin que ceux-ci en viennent à vouloir découvrir, aimer et soutenir ces sites patrimoniaux, Parcs Canada doit mieux faire connaÎtre le rôle de ces derniers, ainsi que le sien. En général, une grande proportion des Canadiens a déjà entendu parler de Parcs Canada. Quand on demande « Quel organisme est responsable des sites patrimoniaux? », environ une personne sur cinq répond « Parcs Canada » (figure 15). Lorsque l'on fournit des indices, le niveau de sensibilisation est passé de 66 % en 2008 à près de 85 % en 2009-2010. Le taux de notoriété (spontanée ou assistée) est demeuré élevé en 2011, notamment en raison d'une présence accrue dans plusieurs médias et des activités de célébration du centenaire dans les principales villes canadiennes.
Figure 15 : Sensibilisation du public à l'endroit de Parcs Canada
L'appréciation et l'appui du public sont évalués par des indices de mesure de la connaissance, du comportement et de la valeur accordée. Quand ces indices ont été évalués en 2009, on a pu constater que 53 % des Canadiens étaient conscients de l'importance des sites patrimoniaux et que 67 % d'entre eux appuyaient leur protection et leur présentation. Les résultats suggèrent que, même si les Canadiens soutiennent généralement le concept des sites patrimoniaux, ils comprennent un peu moins bien l'importance d'un réseau élargi de sites patrimoniaux. Grâce à des initiatives ciblées qui rejoindront les Canadiens là où ils se trouvent au cours des prochaines années, ces résultats devraient s'améliorer.
L'appui des intervenants et des partenaires est basé sur un raisonnement voulant qu'ils comprennent l'ampleur du mandat de Parcs Canada (protection, apprentissage et loisirs) même si leur association avec l'Agence ne pourrait concerner qu'un seul aspect. Une mesure de référence préliminaire suggère que 82 % des intervenants et des partenaires soutiennent la protection et la présentation des sites patrimoniaux gérés par Parcs Canada.
Actions
Les histoires que révèlent les sites patrimoniaux de Parcs Canada, ainsi que les occasions de découverte qu'ils offrent, contribuent à la fierté et à l'identité nationale du Canada. Ces sites font partie d'un important réseau qui met en valeur l'histoire et la nature canadiennes et qui permet aux gens de les apprécier et de s'en imprégner.
C'est en faisant appel à divers médias que Parcs Canada a réussi à se tailler une plus grande place dans le quotidien du public canadien. On voit l'Agence plus souvent à la télévision notamment dans des documentaires, dont A Park for All Seasons diffusé sur les ondes d'Oasis HD et du National Parks Project sur Discovery World, des séries télévisées, dont le Rick Mercer Show sur CBC, ainsi que dans des émissions d'information, dont Canada AM du réseau CTV. Les médias imprimés ont aussi contribué à donner un aperçu des sites patrimoniaux : articles de fond parus dans des revues, notamment Canadian Geographic, Canada's History et Maclean's, reportages dans des quotidiens, dont le National Post et The Globe and Mail, et publication d'un livre commémoratif (Les parcs nationaux du Canada - une célébration). Parcs Canada a saisi au bond la balle des médias sociaux en créant des sites grand public sur Twitter et Facebook ainsi qu'une page YouTube, pour faire la promotion de ses activités.
Au cours des deux dernières années, l'Agence a entrepris un effort concerté pour se présenter elle-même ainsi que les lieux naturels et historiques qu'elle administre à la population canadienne. Parcs Canada a lancé deux campagnes nationales télévisées (en 2009 et 2010) - dont l'une a été diffusée pendant les Jeux olympiques de 2010 à Vancouver. Le relais de la flamme olympique a traversé 34 sites patrimoniaux gérés par Parcs Canada, mettant ainsi en lumière un thème sous-jacent des Jeux olympiques : l'interdépendance.
Parcs Canada reconnaÎt l'importante contribution de ses intervenants et partenaires dans l'exécution de son mandat. Depuis 2008, l'Agence a mis au point une politique et des directives en matière de partenariats avec le secteur privé et a engagé un dialogue avec les intervenants et partenaires sur leur participation à des programmes pour favoriser le rapprochement des Canadiens avec leur nature et leur histoire.
Points clés
Sensibilisation et portée
On cherche à attirer l'attention du public canadien sur une foule de choses. Pour l'amener à apprécier et à soutenir les sites patrimoniaux, l'Agence doit faire preuve d'initiative et présenter les lieux de manière soutenue. Elle doit rejoindre des segments précis de la population. C'est par la présence cumulative à long terme que l'on en arrivera à influencer l'opinion de la population canadienne.
Conserver la pertinence dans une société en pleine évolution
La société canadienne se transforme (p. ex. démographie, valeurs sociales, urbanisation, technologie, loisirs). Les Canadiens n'ont pas tous la même connaissance de Parcs Canada et n'ont pas tous le même vécu par rapport à la nature et à l'histoire du pays. Parcs Canada doit favoriser l'engagement du public, en particulier la jeunesse en milieu urbain et les néo-Canadiens, par des moyens concrets qui feront en sorte que les sites patrimoniaux gardent tout leur sens pour les générations à venir.
Partenaires
Parcs Canada est consciente qu'elle doit collaborer avec des partenaires, surtout dans les grands centres urbains, pour avoir une plus grande portée dans les médias et dans ses activités de diffusion externe. Pour y réussir, il faut que l'Agence pose de solides balises et qu'elle se montre flexible (p. ex. dans ses outils, ses politiques et sa gouvernance) afin de profiter des occasions qui se présentent.
Point de mire : Participation des jeunes
Contexte
Une société en pleine évolution
Le Canada est un pays urbanisé. En fait, près de sept Canadiens sur dix habitent dans l'une des 33 grandes régions urbaines. Toronto, Vancouver, Montréal, Ottawa-Gatineau, Calgary et Edmonton comptent maintenant chacune plus d'un million d'habitants et près de 35 % des Canadiens résident dans l'une des trois plus grandes villes : Toronto, Vancouver ou Montréal. De plus, 20 % des gens vivant en milieu urbain sont nés à l'extérieur du Canada. C'est à Toronto et Vancouver que l'on retrouve les concentrations les plus élevées de résidents nés à l'extérieur du Canada, respectivement 50 % et 40 %. C'est aussi dans ces deux grands centres urbains que l'on accueille le plus grand nombre de nouveaux immigrants chaque année.
Au Canada, les jeunes de 12 à 17 ans représentent 8,6 % de la population et cette proportion est encore plus élevée au sein de certaines populations ethniques et autochtones. Selon les dernières études, la jeunesse canadienne lit rarement les journaux et les revues mais, quand elle le fait, elle s'intéresse surtout aux sections qui parlent de divertissement, de mode et de sports.Comparativement à l'ensemble de la population, les jeunes sont d'ailleurs plus nombreux à assister aux activités et rassemblements sportifs. Selon des sondages, à peine 6 % d'entre eux ont visité un parc provincial ou national dans la dernière année. Plus que tous les autres groupes d'âge, c'est par l'entremise d'Internet qu'ils découvrent le monde.
État de la participation de la jeunesse
Sensibilisation
La connaissance de Parcs Canada est particulièrement faible à Toronto, Montréal et Vancouver, en particulier parmi les jeunes et les immigrants.
Fréquentation
Malgré les variations de la fréquentation d'année en année, on constate une tendance générale à la baisse du nombre de visiteurs dans les parcs et lieux historiques nationaux. De plus, ce sont des Canadiens plus âgés qui ont tendance à fréquenter ces endroits. L'âge moyen des visiteurs aux sites patrimoniaux est de plus de 50 ans (dont environ un tiers est âgé de plus de 55 ans; de la moitié aux deux tiers des visiteurs ont au moins 45 ans). Au niveau national, à peine 20 % des groupes de visiteurs sont composés de familles. Globalement, les visiteurs sont généralement issus de la classe moyenne ou supérieure; ils sont plus âgés; il s'agit souvent d'adultes et de familles de race caucasienne vivant en banlieue ou d'adultes habitant en milieu rural.
Médias sociaux
Parcs Canada a établi une présence dans les médias sociaux et plus précisément sur Twitter, YouTube, Flickr, iTunes et Facebook. Depuis la création de la page Facebook de l'Agence en août 2010, plus de 4 500 personnes ont indiqué leur approbation (« like ») de celle-ci. Environ 16,6 millions de Canadiens ont une page Facebook dont 12 % sont des jeunes de 13 à 17 ans. De ce nombre, on compte environ deux millions de jeunes Canadiens, mais ce groupe démographique ne compte que pour 1,6 % des approbations en ligne (figure 16).
Figure 16 : Approbations de la page Facebook de Parcs Canada, selon les groupes d'âge
Actions
En raison des changements démographiques au pays, il faut voir à ce que nos trésors nationaux conservent leur sens pour une population diversifiée. L'urbanisation, la diversification de la population apportée par l'immigration et le manque d'exposition des jeunes à la nature ou à l'histoire sont autant de facteurs qui exigent que l'Agence ajuste le tir.
Parcs Canada offre sur ses sites de nombreux programmes d'engagement et d'apprentissage pour les jeunes, dont le Centre des Palissades pour l'enseignement de la gérance, les camps du parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne et le Camp jeunesse de Wapusk. Ces programmes ont suscité de l'intérêt au niveau national et même sur la scène internationale.
De plus, Parcs Canada a récemment mis au point, en collaboration avec d'autres organismes, des programmes nationaux qui ciblent différents groupes d'âge :
Le programme Xplorateurs de Parcs Canada (pour les 6 à 11 ans) - Le but de ce programme est de faire participer des enfants (qui visitent avec leur famille) à des activités divertissantes qui leur permettent de découvrir les trésors naturels, culturels et historiques du Canada. Les jeunes peuvent y participer à leur rythme et en fonction de la durée de leur visite, qui peut se composer, entre autres, de programmes d'interprétation, d'activités récréatives, d'expositions, de randonnées, de géocachette, de visites à l'aide d'un appareil GPS Explora ou d'entretiens avec un interprète.
Mon passeport Parcs (pour les 13 à 14 ans) - Ce programme national permet aux élèves de 2e secondaire de visiter gratuitement pour une année tous les parcs nationaux, lieux historiques nationaux ou aires marines nationales de conservation gérés par Parcs Canada. De plus, toutes les classes de 2e secondaire, y compris les classes à années multiples, sont admises gratuitement dans ces endroits lors des visites effectuées dans le cadre d'une sortie scolaire.
Le meilleur emploi d'été au Canada (pour les 18 à 24 ans) - Dans la première année de ce programme, 32 jeunes Canadiens ont eu l'occasion rêvée de filmer leurs expériences dans les parcs et lieux historiques nationaux et les aires marines nationales de conservation du Canada. En puisant dans leur propre démarche artistique, les étudiants ont présenté aux téléspectateurs ces trésors de Parcs Canada en faisant parler les lieux, les gens et les visiteurs. Devant le succès remporté par ce premier projet, Parcs Canada en a lancé un deuxième semblable appelé Operation Unplugged.
Points clés
Baisse de la fréquentation
Les jeunes et les familles sont minoritaires parmi les visiteurs. De plus, les jeunes habitent en grand nombre dans des centres urbains éloignés de la plupart des sites de Parcs Canada. Or, les études ont démontré que les personnes ayant visité un parc national ou un lieu historique national ont davantage l'impression d'avoir un lien avec ces endroits (90 %) par opposition aux personnes qui ne les ont jamais visités (20 %). Il est donc de toute première importance de faire en sorte que les jeunes puissent s'imprégner plus facilement des paysages naturels et des lieux historiques du Canada.
Pertinence
Au fil des ans, Parcs Canada a mis au point quantité de programmes d'apprentissage et de moyens pour mettre en valeur nos trésors nationaux. Sans nier l'importance de ce qui a déjà été fait, l'Agence doit tenir compte de l'évolution de la société canadienne et trouver de nouveaux moyens d'intéresser la jeunesse pour que ces endroits gardent tout leur sens pour les générations à venir. Cela exigera un travail de fond avec des organismes et des partenaires qui ont la même vision stratégique quant à l'importance d'occuper une place de choix au cœur de la vie des jeunes Canadiens.
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