Résultats de l’évaluation de faisabilité pour la côte centrale de la Colombie-Britannique : proposition de réserve d’aire marine nationale de conservation
Contexte
En 2019, la Nation des Wuikinuxv, la Nation des Nuxalk, la Nation des Kitasoo et des Xai'xais et la Nation des Heiltsuk (Nations de la côte centrale) ont poursuivi leurs efforts collectifs pour faire progresser l’intendance et la protection des milieux marins sur leurs territoires. Ces nations ont proposé à Parcs Canada de créer une réserve d’aire marine nationale de conservation (RAMNC) sur la côte centrale de la Colombie-Britannique. De 2021 à 2024, elles ont collaboré avec les gouvernements du Canada et de la Colombie-Britannique pour déterminer s’il était possible d’établir une RAMNC sur la côte centrale et, dans l’affirmative, à quelles conditions.
Position géographique
Située dans la mer Great Bear et la biorégion du plateau Nord et dans la région marine du bassin de la Reine-Charlotte, la zone étudiée pour la RAMNC est adjacente à la forêt pluviale de Great Bear, l’une des plus grandes forêts pluviales tempérées intactes du monde. La région est caractérisée par des îles, des caps rocheux et des fjords escarpés. On y trouve également une vie marine très diversifiée, notamment des baleines, des poissons, des récifs de coraux et d’éponges, des forêts de varech et des herbiers de zostère. Depuis des millénaires, les Nations ont pris soin de cette région et s’y sont installées. La région est essentielle au bien-être culturel, spirituel et économique des membres des communautés, en plus de contribuer à leur sécurité alimentaire.
Comité directeur
Un comité directeur a été mis sur pied pour guider l’évaluation de faisabilité de la RAMNC. Il est formé de représentants des quatre Nations de la côte centrale, de Parcs Canada et du ministère de l’Intendance des terres, de l’eau et des ressources de la Colombie-Britannique. Des représentants de Pêches et Océans Canada se sont également joints au comité plus tard au cours du processus. Les Nations des Gitga'at et des Gitxaala ont demandé que la zone à l’étude soit étendue plus au nord, jusqu’à des régions clés de leurs territoires. Par la suite, des représentants de ces nations ont commencé à assister aux réunions du comité directeur à titre d’observateurs.
L’histoire de la planification marine dans cette région est longue et riche. Par exemple, il y a eu les plans d’utilisation du milieu marin adoptés par les différentes Nations, le Partenariat de planification marine et le plan d’action pour le réseau de zones de protection marines. Le comité directeur a pu s’appuyer sur une grande quantité de savoirs autochtones et de données scientifiques occidentales recueillis précédemment pour étayer l’évaluation de faisabilité. Le comité directeur a poursuivi la mobilisation sur la proposition de la RAMNC, notamment en organisant des journées portes ouvertes dans les communautés, en tenant des réunions bilatérales avec des groupes d’intervenants et en sensibilisant le public.
Résultats de l’évaluation de faisabilité : faisable et souhaitable
Sur la base des renseignements recueillis et compilés au cours de l’évaluation de faisabilité, le comité directeur a déterminé que la protection de la côte centrale en lui donnant le statut de la RAMNC au titre de la Loi sur les aires marines nationales de conservation du Canada est à la fois faisable et souhaitable.
La création d’une RAMNC offre la possibilité de faire progresser les objectifs collectifs de conservation et de protéger d’importantes ressources culturelles et écologiques, y compris de multiples espèces en péril.
Le comité directeur recommande aux parties, auxquelles s’ajoutent les Nations des Gitxaala et des Gitga'at à titre de partenaires, de :
- passer à l’étape suivante du processus d’établissement et de négocier un accord d’établissement juridiquement contraignant;
- trouver un nom pour la RAMNC qui reflète les cultures et les valeurs des Nations;
- considérer une superficie de 7 800 km2 qui correspond majoritairement aux zones que l’on recommande de protéger dans le plan d’action pour le réseau de zones de protection marines, qui a été approuvé, qui contribueront à la hauteur de 0,12 % aux objectifs de conservation marine du Canada, qui sont de 30 % d’ici à 2030.
Les Nations, pour leur part, feront progresser le processus de désignation d’aires protégées et de conservation autochtones, en s’appuyant sur leurs lois et leurs pouvoirs, dans le but d’obtenir une ou plusieurs doubles désignations en plus de la RAMNC. L’accord sur les limites recommandées et l’établissement de la RAMNC sont soumis aux conditions générales, qui seront abordées au cours de la phase de négociation du processus d’établissement.
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