Pourquoi ici?

Le nord du Labrador est fréquenté et habité par des humains sans interruption depuis près de 10 000 ans. Les Inuits sont les intendants de cette région depuis des temps immémoriaux, et ils continuent de pratiquer leurs traditions sur les terres et les eaux de ce territoire. Le gouvernement du Nunatsiavut a élaboré Imappivut (Nos océans) : une initiative de planification marine du Nunatsiavut (en anglais et inuttitut seulement) dans le but de protéger et de gérer les intérêts des Inuits du Labrador et l’utilisation traditionnelle des zones côtières et marines du nord du Labrador.

Cette zone de grande valeur sur le plan de la conservation et de la culture présente une excellente occasion pour les Inuit et les gouvernements fédéraux et provinciaux de travailler ensemble à la réalisation d’un important objectif commun. La zone d’intérêt de Torngat (« ZI de Torngat ») est un bel exemple de la façon dont il est possible de contribuer, de manière concertée, aux objectifs de Parcs Canada en matière de représentation et de protection.

L’aire d’étude de la ZI de Torngat comprend l’habitat côtier du nord du Labrador, adjacent au parc national des Monts-Torngat, appelé la région marine du plateau continental du Labrador. Le plateau continental du Labrador est l’une des 29 régions marines qui composent le réseau d’aires marines nationales de conservation de Parcs Canada et, à l’heure actuelle, il n’est pas représenté. On estime que cette région, appelée la ZI de Torngat, compte parmi les meilleurs candidats pour représenter cette région marine.

L’aire d’étude comprend une zone d’intérêt écologique et biologique (ZIEB) appelée la ZIEB du nord du Labrabor. Celle-ci revêt beaucoup d’importance, car c’est :

  • une aire de migration importante pour la population de bélugas de l’est de la baie d’Hudson, qui est en voie de disparition;
  • un secteur important pour les narvals de passage (évaluée comme une espèce préoccupante par le COSEPAC);
  • une aire de reproduction pour l’arlequin plongeur et le garrot d’Islande (inscrits sur la liste des espèces préoccupantes en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada);
  • un habitat pour la mouette blanche et l’océanite cul-blanc, classées par le COSEPAC comme des espèces en voie de disparition et menacées, respectivement;
  • un habitat d’alimentation et couloir de migration littorale pour l’ours blanc en été et à l’automne;
  • une aire d’alimentation et échourie estivales pour le phoque annelé (espèce classée comme préoccupante par le COSEPAC);
  • une aire de croissance et d’alimentation pour l’omble chevalier en eau douce et en eau salée;
  • un habitat pour le loup atlantique (désigné comme une espèce menacée par le COSEPAC et aux termes de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril)

En plus d’abriter d’importantes concentrations d’oiseaux de mer et de sauvagine en période de reproduction ou de migration, cette ZIEB compte deux zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO), soit la baie Seven Islands et l’île Galvano.


À propos de la région

Situé à l’extrémité nord-est de l’Amérique du Nord, là où le détroit de Davis rencontre la mer du Labrador, le Nunatsiavut couvre 72 520 km2 de terre (environ la taille du Nouveau-Brunswick) et 44 030 km2 de mer, comme identifieré dans l’Accord sur les revendications territoriales des Inuit du Labrador.

Le parc national du Canada des Monts-Torngat (Tongait KakKasuangita SilakKijapvinga), situé à l’extrémité nord de la péninsule du Labrador, a une superficie de 9 700 km2. Il a été établi en vertu de la Loi sur les parcs nationaux du Canada dans le cadre de l’Accord sur les revendications territoriales des Inuits du Labrador. Lors de l’établissement du Nunatsiavut le 1er décembre 2005, les Inuits du Labrador ont offert le nouveau parc en cadeau à la population canadienne.

On trouve dans le nord du Labrador le courant froid du Labrador qui est célèbre pour sa capacité à transporter un flux constant d’icebergs vers des latitudes inférieures; il se mélange au courant du Golfe au large des Grands Bancs de Terre-Neuve. Cette zone subarctique est un lieu de transition entre les habitats et les communautés de l’Arctique et de l’Atlantique qui comprend des fjords très pittoresques, de longues plages et des vasières.

Il s’agit d’une zone d’une grande importance écologique, géologique et culturelle qui mérite d’être protégée pour les Inuit et les Canadiens et Canadiennes, aujourd’hui et pour les générations à venir.


 

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