Événement historique national des Marrons de la Jamaïque en Nouvelle-Écosse

Illustration d'un homme tenant une arme
Leonard Parkinson, capitaine des Marrons
© Nova Scotia Archives B. Edwards, The Proceedings of the Governor and Assembly of Jamaica, in Regard to the Maroon Negroes [...] to which is prefixed an Introductory Account [...] of the Maroons [...] (Londres, 1796) (F210 /Ed9), négatif : N-6202

Les Marrons de la Jamaïque en Nouvelle-Écosse ont été désignés comme un événement historique national en 2022.

Importance historique : communauté en exil en Nouvelle-Écosse à partir de 1796 jusqu'en 1800, influence toujours présente pour les Afro-Néo-Écossais.

Plaque commémorative : sera installée au Lieu historique national de la Citadelle-d'Halifax, 5425, rue Sackville, Halifax, Nouvelle-ÉcosseFootnote 1

Les Marrons de la Jamaïque en Nouvelle-Écosse

Gens d’origine africaine autrefois soumis à l’esclavage et leurs descendants, les Marrons de Trelawny vivent dans la région de Cockpit Country en Jamaïque. Après la guerre des Marrons (1795-1796), plus de 500 d’entre eux sont exilés vers la Nouvelle-Écosse, où ils gardent un sens de la communauté. Les pressions pour s’assimiler et les requêtes pour leur travail, y compris à la Citadelle, abondent. Pendant des années, ils réclament le droit de partir. La Grande-Bretagne coordonne leur réinstallation en Sierra Leone en 1800, mais certains restent. Leur résilience et leur persévérance font la fierté de la communauté africaine néo-écossaise.

La Commission des lieux et monuments historiques du Canada
Inscription de plaque en français

Les Marrons de la Jamaïque en Nouvelle-Écosse

En 1796, plus de 500 Marrons de Trelawny Town, située dans les montagnes du nord-ouest de la Jamaïque, sont transportés de force vers la colonie britannique de la Nouvelle-Écosse. Leurs expériences illustrent les droits et la liberté précaires des sujets britanniques d’ascendance africaine du monde atlantique à la fin du XVIIIe siècle. En Nouvelle-Écosse, les Marrons conservent un profond esprit de communauté en s’adaptant, en trouvant des accommodements et en faisant preuve de résistance pendant leur exil. Ils réaffirment leur allégeance à la monarchie britannique et acceptent dans certains cas des contrats de travail locaux et fréquentent des églises et des écoles chrétiennes, tout en s’opposant fermement aux pressions exercées sur eux afin qu’ils abandonnent les pratiques spirituelles et culturelles des Akans. Bien que la plupart des Marrons quittent la Nouvelle-Écosse pour aller en Sierra Leone en 1800, quelques-uns demeurent sur place. Cette présence continue des Marrons se reflète dans des noms de famille, des accents, des expressions, des coutumes, des histoires orales et des traditions des Afro-Néo-Écossais, pour qui la dignité, la force, la résilience, la persévérance et la résistance à l’oppression des Marrons demeurent une source de fierté.

Plaque commémorative avec texte doré
Plaque commémorative de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada pour l'Événement historique national des Marrons de la Jamaïque en Nouvelle-Écosse. Cette plaque sera installé à la Citadelle d'Halifax, en Nouvelle-Écosse.

Les Marrons de Trelawny Town sont des personnes d’ascendance africaine autrefois soumises à l’esclavage et leurs descendants qui vivent dans la région de Cockpit Country en Jamaïque jusqu’à leur exile après la deuxième et dernière guerre des Marrons (1795-1796). Pratiquement tous les habitants de la ville – environ 150 familles ou plus de 500 adultes et enfants – sont amenés de force en Nouvelle-Écosse en avril 1796. Nombre d’entre eux tombent malades et plusieurs périssent pendant le voyage. Peu après l’arrivée du convoi en Nouvelle-Écosse en juillet, les Marrons travaillent à reconstruire et renforcer les fortifications d’Halifax. Quelques mois plus tard, les Marrons s’installent sur des terres dans le canton de Preston, terres dont l’achat est financé par le gouvernement jamaïcain. À cet endroit, le groupe subit des pressions considérables pour qu’il se convertisse au christianisme, adopte les pratiques agricoles des colons et effectue de durs travaux manuels faiblement rémunérés. Les Marrons réagissent de diverses façons, notamment en refusant de travailler en signe de protestation. Les désaccords accentuent les divisions qui existent au sein de la communauté et poussent un petit groupe à quitter le canton de Preston pour s’installer à Boydville sous le leadership d’un capitaine des Marrons, John Palmer.

Pendant des années, les Marrons adressent inlassablement des pétitions aux autorités pour être libres de quitter la Nouvelle-Écosse. Finalement, les Britanniques organisent leur migration vers la Sierra Leone, où s’étaient réinstallés 1 196 loyalistes noirs de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick en 1792. S’ils avaient eu le choix, les Marrons seraient plutôt retournés dans les montagnes du nord-ouest de la Jamaïque. Enfin, le 30 septembre 1800, le navire HMS Asia transporte 177 femmes, 151 hommes et 222 enfants jusqu’aux côtes de Freetown.

Un petit nombre de Marrons de la Jamaïque sont restés en Nouvelle-Écosse après 1800. La fierté, la résistance, l’autodétermination et l’identité culturelle propres aux Marrons revêtent une nouvelle importance au cours de la deuxième moitié du XXe siècle dans le contexte des mouvements sociaux visant à obtenir une reconnaissance accrue des droits civiques et de la diversité des histoires, des cultures et des réalisations des personnes d’ascendance africaine. De nos jours, la présence historique des Marrons de la Jamaïque occupe une place de premier plan dans la mémoire collective des Afro-Néo-Écossais.

La présente fiche d’information a été rédigée au moment du dévoilement de la plaque en 2024.

Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

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