Événement historique national des migrations des personnes noires vers la Sierra Leone (1792 et 1800)

De nombreux bateaux sur l'eau
Le tableau de George James Rowe est la seule vue connue de l'arrivée de la flotte de navires néo-écossais transportant ceux qui ont fondé la ville de Freetown en Sierra Leone.
© Maritime Museum of the Atlantic (en anglais seulement), Halifax, Nouvelle-Écosse, une partie du Musée de la Nouvelle-Écosse, M2008.38.1.

Les migrations des personnes noires vers la Sierra Leone (1792 et 1800) ont été désignées comme un événement historique national en 2023.

Importance historique : Illustrent les frustrations et la désillusion des personnes auto-émancipées et libres d’ascendance africaine en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick.

Plaque commémorative : pas de plaque installéeFootnote 1

Les migrations des personnes noires vers la Sierra Leone (1792 et 1800)

Les migrations de loyalistes noirs et de Marrons de la Jamaïque vers la Sierra Leone, respectivement en 1792 et en 1800, illustrent les frustrations et la désillusion des personnes auto-émancipées et libres d’ascendance africaine en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick. Leur refus de s’y établir à long terme aura des répercussions durables sur les communautés africaines diasporiques dans les Maritimes, notamment en réduisant considérablement le nombre de personnes libre d’ascendance africaine dans les colonies. Les migrations entraînent la création de documents exceptionnels et inestimables qui font état de leur vie et de leurs expériences.

Je suis ravie que le succès de mes appels en faveur de la représentation des Noirs au fil des ans se traduise en cet important symbole. Cette désignation ajoute à la complexité de l’expérience de la liberté pour les Africains asservis et anciennement asservis au Canada, de leur expérience et de leur approche pour améliorer leur condition. Leur résilience a été amplifiée par leurs revendications et les rapprochent de l’Afrique.

Rosemary Sadlier
Nommée membre de l'Ordre de l'Ontario (OOnt), défenseure de la justice sociale, consultante et auteure

Le premier groupe à quitter les colonies réunit 1 196 des quelque 3 500 personnes libres et auto-émancipées d’ascendance africaine évacuées des Treize colonies après avoir soutenu la Grande-Bretagne pendant la guerre d’Indépendance américaine (1775–1783). Le départ de ce groupe en 1792 témoigne des difficultés qu’ils éprouvent en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick. Peu d’entre eux obtiennent les terres agricoles qui leur avaient été promises, ce qui les oblige à travailler pour des salaires de misère ou à signer des contrats de métayage ou de servitude forcée. Ils font tous face à un traitement inégal au titre de la loi, à des menaces constantes de violence collective et à la possibilité de devenir ou redevenir esclaves. Thomas Peters, qui s’est battu du côté de la Grande-Bretagne en tant que sergent des Black Pioneers, aide à organiser l’émigration en collaboration avec John Clarkson, un abolitionniste britannique, officier de la Marine royale et agent de la Sierra Leone Company de Londres. De nombreux membres influents quittent les communautés soudées de loyalistes noirs dans les Maritimes pour aller vers la Sierra Leone, dont les prédicateurs Boston King, Moses Wilkinson et David George, et l’enseignante Catherine Abernathy. Après la migration de 1792, des collectivités rurales comme Birchtown et Brindley Town se voient obligées de fermer leurs églises et leurs écoles parce qu’elles ont perdu trop de résidents. Un bon nombre de loyalistes noirs qui décident de ne pas quitter la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick déménagent par la suite dans de plus grandes villes, particulièrement à Halifax.

Cette désignation honore la mémoire des ancêtres qui ont effectué ces voyages très importants, et constitue un véritable jalon dans l’histoire du Canada, de la Sierra Leone et de l’Atlantique noir. Elle reconnaît la vision, la constance et le courage des loyalistes noirs et des Marrons pour se tailler des espaces de liberté et d’épanouissement personnel.

Afua Cooper
Présidente de Killam Research à l’université de Dalhousie

Plus de 500 Marrons de la Jamaïque rejoignent les loyalistes noirs en Sierra Leone en 1800. Ils ont été exilés en Nouvelle-Écosse après la deuxième et dernière guerre des Marrons (1795–1796). En Nouvelle-Écosse, il leur est impossible de cultiver les plantes tropicales essentielles à leur culture alimentaire, on les presse fortement à abandonner leurs pratiques sociales, spirituelles et culturelles traditionnelles akan, et ils doivent effectuer un travail physique éprouvant dans des fermes et dans le cadre de projets de construction. Après quatre années à adresser inlassablement des pétitions aux autorités de la Nouvelle-Écosse et de la Grande-Bretagne, les Marrons obtiennent enfin l’autorisation de quitter la Nouvelle-Écosse pour s’installer en Sierra Leone en 1800. Les autorités locales utilisent cette deuxième migration massive pour justifier leur refus de concéder des terres aux personnes libres d’ascendance africaine qui, d’après les autorités, quitteront inévitablement la colonie, et pour justifier les tentatives largement infructueuses de relocaliser les réfugiés noirs de la guerre de 1812 vers la colonie britannique de Trinité.

La présente fiche d’information a été rédigée au moment de l’annonce ministérielle en 2023.

Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

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