Lieu historique national de l’Ancien-Pensionnat-Indien-de-Portage-La-Prairie

Le système des pensionnats autochtones est un sujet pouvant causer des traumatismes évoqués par des souvenirs d’abus passés. Le gouvernement du Canada reconnaît la nécessité d’établir des mesures de sécurité afin de minimiser le risque de déclencher une réaction à l'évocation de violences passées. Une ligne d’écoute téléphonique des pensionnats autochtones a été établie au niveau national pour apporter du soutien aux anciens élèves des pensionnats. Vous pouvez obtenir de l’information sur le site Web ou accéder en tout temps à des services de soutien affectif et d’aiguillage en situation de crise en composant le : 1-866-925-4419.

L’ancien pensionnat indien de Portage La Prairie
© Allison Sarkar, Parcs Canada, 2019

L'ancien pensionnat indien de Portage La Prairie a été désigné lieu historique national en 2020.

Plaque commémorativePas de plaque installéeFootnote 1

Construit en 1914-1915, l’ancien pensionnat indien de Portage La Prairie est situé dans la réserve Keeshkeemaquah, laquelle fait partie des terres de réserve de la Première Nation Long Plain. Une demande de désignation de ce bâtiment a été faite par la Première Nation Long Plain. Parcs Canada et la Première Nation ont collaboré pour déterminer les valeurs historiques de cet ancien pensionnat et rédiger le rapport sur l’édifice préparé pour la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

Ce grand bâtiment en brique de trois étages est l’un des rares exemples subsistants des pensionnats autochtones établis à travers le Canada. Il faisait partie du système de pensionnats autochtones où le gouvernement fédéral et certaines églises et organisations religieuses travaillaient ensemble afin d’assimiler les enfants autochtones dans le cadre d’un vaste ensemble de démarches visant à détruire les cultures et les identités autochtones et à supprimer leurs histoires.

Les enfants envoyés au pensionnat indien de Portage La Prairie provenaient de plusieurs Premières Nations et d’autres communautés autochtones au Manitoba et ailleurs. Dans cet établissement, ils ont fait face à une discipline sévère, à des abus, à du travail exténuant, à de la négligence affective, à des tentatives d’anéantissement de leur langue et de leur culture ainsi qu’à l’isolement de leur famille et de leur communauté. Plusieurs enfants se sont enfuient, dont certains ont été ramenés de force. D’autres ont choisi la voie de la résistance, notamment en continuant secrètement de parler leur langue. Les expériences des survivants du pensionnat indien de Portage La Prairie et des autres pensionnats ont eu des incidences sur les membres de ces Premières Nations pendant des générations.

La conception de ce bâtiment de trois étages est typique des pensionnats autochtones construits au début du XXe siècle et reflète les normes de conception des écoles eurocanadiennes. Sa dimension imposante, son caractère institutionnel et de confinement ainsi que son environnement restrictif inspiraient un sentiment de désaffection, d’intimidation et de peur aux enfants autochtones qui y étaient pensionnaires. Son architecture n’était pas adaptée sur le plan culturel à des enfants habitués à vivre dans un milieu ouvert et familier où ils étaient libres d’explorer.

Le pensionnat a fermé ses portes en 1975. Six ans plus tard, le bâtiment et les terrains environnants ont été cédés à la Première Nation Long Plain afin de remplir en partie leurs droits fonciers issus de traités. Depuis, la Première Nation a adapté l’ancien pensionnat pour lui conférer plusieurs vocations communautaires. Le bâtiment est maintenant connu sous le nom de l’édifice Rufus Prince, nommé en l’honneur d’un survivant du pensionnat qui a servi pendant la Seconde Guerre mondiale et est plus tard devenu chef de la Première Nation Long Plain et vice-président du Manitoba Indian Brotherhood. L’ancien pensionnat a acquis un nouveau sens en tant que lieu de résilience et de commémoration qui préserve l’héritage de l’ère des pensionnats autochtones et permet d’éduquer le public.

Dernière mise à jour de ce document d'information : 2021-05-21

Maamiikwendan le pensionnat indien de Portage La Prairie

Dennis Meeches, ancien chef de la Première Nation de Long Plain, et Ernie Daniels, gardien du savoir, parlent de leur lien au pensionnat indien de Portage La Prairie. Cette vidéo est une collaboration entre le National Indigenous Residential School Museum of Canada Inc. (en anglais seulement) et Parcs Canada.

Transcription

L’ancien pensionnat indien de Portage La Prairie – TEXTE DESCRIPTIF

[Du texte s’affiche sur l’écran.]

La présente vidéo traite de sujets susceptibles de provoquer des traumatismes en rappelant des souvenirs d’abus passés.

Une ligne d’écoute téléphonique nationale sur les pensionnats autochtones a été mise en place pour offrir un soutien aux anciens élèves des pensionnats et à leurs proches 24 heures sur 24.

N’hésitez pas à composer le 1-866-925-4419 pour accéder à des services de soutien affectif ou d’aiguillage en situation de crise.

[Une vue captée par drone du bâtiment de l’ancien pensionnat indien de Portage La Prairie apparaît à l’écran, une musique symphonique joue doucement en arrière-plan.]

[Le titre s’affiche sur l’écran.]

Lieu historique national de

L’Ancien-Pensionnat-Indien-de-Portage-La-Prairie

Portage la Prairie, Manitoba

Situé sur les terres de réserve de la Première Nation de Long Plain, patrie traditionnelle des Anishinaabe et des Métis

(DENNIS MEECHES, ancien chef de la Première Nation de Long Plain)

Le bâtiment en soi est un monument commémoratif vivant,

[Transition à Dennis Meeches qui parle à la caméra.]

chargé d’histoire, et le théâtre d’un chapitre sombre en fait de l’histoire du Canada, qui devait être conté et qui devait être raconté au monde entier, à la communauté internationale.

[Des photos d’archives de l’extérieur du pensionnat indien de Portage La Prairie sont présentées, dont une où l’on voit une plaque commémorative et une autre un monument devant le bâtiment.]

(DENNIS MEECHES)

Pour moi, ça a été un très long parcours. J’ai travaillé dans l’administration de Long Plain pendant 26 ans, et pendant 20 de ces années en tant que chef de Long Plain.

[Vue captée par drone du bâtiment de l’ancien pensionnat indien de Portage La Prairie suivie d’un gros plan sur Ernie Daniels, ancien chef de la Première Nation de Long Plain et survivant des pensionnats, qui parle à la caméra.]

(ERNIE DANIELS, ancien chef de la Première Nation de Long Plain et survivant des pensionnats)

En tant que jeune chef à l’époque, je ne savais pas grand-chose de ce qui s’était passé à part que j’avais été à quatre pensionnats, et je sais quelles sont les expériences que j’ai moi-même vécues.

[Plusieurs photos d’archives montrant des enfants ayant fréquenté le pensionnat indien de Portage La Prairie sont présentées.]

Mais c’est sûr que ça a touché des centaines et des centaines et des centaines de familles, de communautés, d’enfants, dont certains ne sont jamais revenus chez eux.

[On voit de nouveau Ernie Daniels parler à la caméra.]

Je m’appelle Ernie Daniels, je suis un ancien chef de Long Plain, et aussi un survivant des pensionnats. Ma grande sœur avait seulement deux ans quand elle a été placée ici.

[Plusieurs photos d’archives montrant des jeunes filles qui ont fréquenté le pensionnat indien de Portage La Prairie sont présentées.]

Elle était la plus jeune ici. Les filles plus âgées s’occupaient d’elle alors qu’elle a grandissait ici. Elle est, elle est décédée maintenant, mais il y a des milliers de cas comme ça, des gens qui nous ont quittés et qui n’ont pas raconté leur histoire, ils n’ont pas obtenu justice, ils n’ont pas eu la chance d’être reconnus et indemnisés.

[Transition à des photos de l’extérieur du pensionnat et d’un monument en gros plan. On voit de nouveau Dennis Meeches parler à la caméra.]

(DENNIS MEECHES)

Mon oncle était très malade et, comme jeune enfant dans ce pensionnat, c’était probablement la pneumonie. Alors ils l’ont mis sur une grille au deuxième étage où était le dortoir des garçons parce qu’ils pensaient qu’il allait mourir.

[Des photos d’archives montrant l’extérieur du pensionnat sont présentées, suivies d’une séquence vidéo de photos d’archives montrant des enfants dans des lits.]

Selon moi, c’est vraiment cruel comme traitement infligé par des personnes à qui on est censé faire confiance. Mais évidemment, on sait tous que l’objectif était différent. Un de ses amis est venu le retrouver et lui a tenu compagnie pendant la nuit et il a survécu.

[On voit de nouveau Dennis Meeches parler à la caméra.]

Sa fièvre est tombée et il a réussi à s’en tirer. Et puis, étonnamment, il s’est enrôlé dans l’Armée canadienne et a servi en temps de paix.

[Des photos de l’oncle de Dennis Meeches vêtu de son uniforme de l’armée puis de sa tenue cérémonielle sont présentées.]

Il est encore en vie aujourd’hui. Ma mère aussi est allée au pensionnat.

[Une photo de la mère de Dennis Meeches apparaît à l’écran.]

Et elle s’est sauvée du pensionnat. Long Plain n’est pas loin d’ici, la réserve principale.

[Vue captée par un drone qui se dirige au-dessus de l’eau vers le bâtiment du pensionnat loin en arrière-plan.]

Elle et ses amies ont suivi la rivière, la rivière Assiniboine, parce qu’elle traverse Long Plain. Elles ont été rattrapées et ramenées ici. Les surveillantes sont arrivées. C’est horrible ce qu’elles leur ont fait.

[Séquence vidéo à l’intérieur du pensionnat, qui est maintenant un musée, dans laquelle on voit un mannequin aux cheveux courts vêtu d’un uniforme scolaire, puis des souliers d’enfant à côté d’un lit.]

Elles leur ont coupé les cheveux puis leur ont mis des sacs de papier sur la tête, et elles les ont envoyées souper. Et là, ma mère et ses amies avaient vraiment honte de ce qui leur était arrivé.

[On voit de nouveau Dennis Meeches parler à la caméra.]

Et puis les surveillantes sont arrivées et ont juste enlevé les sacs de sur leur tête pour, pour montrer que, vous savez, bien, que si tu te sauves, c’est ça qui risque de t’arriver.

[Une photo d’archives d’un groupe d’enfants accompagnés de sœurs et d’un prêtre est présentée.]

(ERNIE DANIELS)

On était des enfants heureux quand on était petit. Puis, quelqu’un du gouvernement est arrivé, nous a emmenés ailleurs et nous a mis dans un lieu de détention, de confinement.

[On voit de nouveau Ernie Daniels parler à la caméra.]

Je dirais presque que c’est un camp de concentration déguisé. Ce que j’appelle moi-même un génocide culturel.

[Séquence vidéo des expositions du musée montrant plusieurs photographies d’archives, notamment d’enfants priant dans leur lit et d’enfants assis à des pupitres dans une classe.]

Pour nous assimiler, pour se débarrasser de notre… de l’esprit de l’Indien en nous, pour faire disparaître nos langues, faire disparaître notre culture, nos cérémonies, nos huttes cérémonielles, auxquelles nous étions très très attachés.

[On voit de nouveau Ernie Daniels parler à la caméra.]

Et on a été torturés. On a été abusés physiquement, sexuellement et émotionnellement, et psychologiquement. Parce qu’ils pensaient que notre langue, nos cérémonies étaient le diable incarné.

[Séquence vidéo d’objets exposés au musée, soit une photo d’archives d’enfants qui prient, une autre d’une enfant tenant une poupée et la peinture d’un prêtre entouré d’enfants en détresse. On peut entendre des bruits indistincts d’enfants.]

Leur langue a été plus ou moins détruite par ce processus. On a de nos enfants, à nous, maintenant, qui ne connaissent pas du tout leur langue. C’est un peu comme un legs de ce qui s’est passé.

[Séquence vidéo captée par un drone qui fait le tour de la statue d’un aigle perché sur un grand arbre, à l’avant-plan. En arrière-plan, on voit d’abord le soleil commencer à se coucher derrière la rivière, puis l’extérieur du pensionnat.]

À mes débuts comme chef, je me suis dit : qu’est-ce que je vais faire de ce bâtiment? Qu’est-ce que je vais faire de ces terres? Une des idées a été de le détruire, à cause des séquelles qu’il a laissées.

[On voit de nouveau Ernie Daniels parler à la caméra.]

Mais je me suis tourné vers les Aînés à l’époque. Et je leur ai demandé : est-ce qu’on devrait faire sauter cet endroit? On s’en débarrasse?

[Vue captée par un drone du bâtiment du pensionnat baignant dans la lumière dorée du coucher de soleil.]

Ils m’ont dit : Non, on le garde, parce qu’on veut dire au monde ce qui s’est passé ici. C’est un témoignage.

[On voit de nouveau Ernie Daniels parler à la caméra.]

L’histoire sombre du Canada qui concerne les peuples autochtones, la question des pensionnats, la colonisation, l’assimilation.

[Une série de photographies contemporaines du bâtiment du pensionnat et des terres qui l’entourent est présentée.]

Le chef et le conseil, moi-même, et le personnel, mes conseillers, on a tous travaillé ensemble pour acquérir ces terres et on l’a eu. C’était les nôtres, nos terres. C’est devenu une réalité en 1981, elles ont été déclarées terres de réserve, comme faisant partie de Long Plain.

[Une photo d’archives du bâtiment du pensionnat est présentée. On voit de nouveau Dennis Meeches parler à la caméra.]

(DENNIS MEECHES)

En 1981, c’est véritablement devenu une école, le Collège Yellowquill.

[On voit de nouveau Ernie Daniels parler à la caméra.]

(ERNIE DANIELS)

Nos enfants y sont donc venus, y ont appris et ont pris leur destin en main, renforçant leurs capacités. Beaucoup de personnes ont obtenu leur diplôme ici, ont passé par ses portes.

[Une série de photos sont présentées montrant des étudiants et des diplômés du Collège Yellowquill ainsi que l’extérieur du bâtiment du collège.]

Et ont trouvé un travail, sont devenues des leaders, devenus des administrateurs, devenus des travailleurs. Mais le Collège Yellowquill a déménagé à Winnipeg et fait encore du bon travail.

[On voit de nouveau Ernie Daniels parler à la caméra.]

Après le départ du Collège Yellowquill, sous le leadership de l’ancien chef Dennis Meeches, on a commencé à parler de créer un musée.

[La caméra montre d’abord la plaque commémorative devant le bâtiment du pensionnat, puis se déplace vers les marches menant à la porte avant de continuer vers le ciel. On voit de nouveau Dennis Meeches parler à la caméra.]

(DENNIS MEECHES)

On trouvait à l’époque, vous savez, qu’il fallait préserver l’histoire de ce qui s’est passé à ce pensionnat et aux pensionnats ailleurs au Canada.

[Plusieurs photos d’objets exposés dans le musée sont présentées, dont des photos d’archives, une maquette du bâtiment, des œuvres d’art et des artefacts.]

Alors beaucoup d’efforts ont été déployés pour créer un espace où les gens pourraient réellement, vraiment prendre conscience des épreuves qu’ont dû traverser les gens à l’époque des pensionnats. Nous avons la chance, la très grande chance, à bien des égards d’en être les gardiens et de pouvoir montrer au monde entier l’histoire des peuples autochtones grâce à ce musée.

[Photographies d’archives montrant des militaires autochtones à différentes époques.]

On y présentera principalement l’époque des pensionnats, mais aussi l’époque préeuropéenne, celle des traités; même les moments où les besoins du Canada étaient les plus grands, pendant les guerres mondiales, la guerre de Corée, nos guerriers autochtones se sont enrôlés en très grand nombre.

[On voit de nouveau Dennis Meeches parler à la caméra.]

Même après, après les expériences dévastatrices qu’ils ont dû vivre ici.

[Vue en plongée captée par un drone se rapprochant du bâtiment du pensionnat. Du texte apparaît, superposé à la séquence vidéo.]

[Du texte s’affiche sur l’écran.]

L’ancien pensionnat indien de Portage La Prairie a été désigné lieu historique national en 2020.

[On voit de nouveau Dennis Meeches parler à la caméra.]

(DENNIS MEECHES)

Notre travail en quelque sorte ne fait que commencer; parce que maintenant qu’il a le statut de lieu historique, c’est notre responsabilité de nous assurer de préserver cette histoire, de travailler avec nos proches autochtones partout au pays pour raconter l’histoire du point de vue des Autochtones, avec les yeux des Autochtones.

[Une série de photos montrant des artefacts exposés au musée est présentée.]

Pour que les gens puissent vraiment comprendre ce que la population autochtone a fait face dans ce pays à cause de l’imposition du mode de vie colonial sur le nôtre.

[Séquence vidéo captée par un drone qui passe au-dessus la rivière en direction du bâtiment du pensionnat. La musique devient optimiste. On voit de nouveau Dennis Meeches.]

On a été capable de se relever et de commencer ce parcours sacré qu’est la réappropriation de notre mode de vie, de notre culture, de nos traditions, de nos langues. Il y a tant de travail à faire et le musée est un symbole de cette promesse que nous réussirons en cherchant à obtenir le soutien de la population canadienne en général d’un océan à l’autre et de celui de la communauté internationale.

[Un montage de photos et de vidéos est présenté, montrant les expositions du musée et d’objets qui y sont exposés.]

Parce que je crois, je pense que les Canadiens veulent vraiment aider, qu’ils veulent apporter leur aide. Ils comprennent maintenant la véritable histoire de ce qui est arrivé aux peuples autochtones dans ce pays. Ce n’est pas l’histoire que les gens veulent entendre et voir, mais il le faut, juste pour comprendre et pouvoir marcher avec les peuples autochtones sur la voie de la réconciliation.

(ERNIE DANIELS)

Je suis bien content que nos peuples aient survécu, ils sont résilients.

[On voit de nouveau Ernie Daniels parler à la caméra.]

On reprend nos traditions et coutumes maintenant. On essaye du mieux qu’on peut de conserver notre langue pour nos enfants, pour qu’ils comprennent notre histoire comme celle d’un peuple spirituel, culturel.

[Plusieurs photos d’archives montrant des élèves ayant fréquenté le pensionnat indien de Portage La Prairie se succèdent, dont celle d’une équipe de hockey, de jeunes regardant la télévision et de jeunes filles faisant de la couture. Vient ensuite une séquence vidéo captée par un drone qui fait le tour de la statue d’un aigle perché sur un grand arbre, à l’avant-plan. En arrière-plan, on voit d’abord le soleil commencer à se coucher derrière la rivière, puis l’extérieur du pensionnat. La musique se transforme en un chant spirituel anishinaabe et du texte apparaît superposé à l’image.]

[Du texte s’affiche sur l’écran.]

Nous sommes profondément reconnaissants de la participation à ce film des anciens chefs de la Première Nation de Long Plain, Ernie Daniels et Dennis Meeches.

[Transition au fond noir.]

[On continue d’entendre le chant spirituel anishinaabe.]

[Du texte s’affiche sur l’écran.]

[Le logo du National Indigenous Residential School Museum of Canada Inc. apparaît sous le texte.]

Cette vidéo a été réalisée grâce à la collaboration du National Indigenous Residential School Museum of Canada Inc. et de Parcs Canada.

[Du texte s’affiche sur l’écran.]

Parcs Canada soutient les efforts faits par les survivants et les communautés pour commémorer les pensionnats.

Renseignements : parcs.canada.ca/pensionnat

[Du texte s’affiche sur l’écran.]

Source du chant spirituel anishinaabe

Merci à Dennis Meeches d’avoir offert un chant spirituel anishinaabe pour la vidéo.

[Du texte s’affiche sur l’écran.]

Sources des photos

Les photos d’archives utilisées dans cette vidéo proviennent du National Indigenous Residential School Museum of Canada Inc. et des archives de l’Église Unie du Canada et sont utilisées avec leur permission.

[Une série de photos d’archives présentant des enfants ayant fréquenté le pensionnat est présentée pendant qu’on entend toujours le chant spirituel anishinaabe.]

[Fondu au noir quand le chant se termine.]

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada de l’Ancien- Pensionnat-Indien-de-Portage-La-Prairie est un grand bâtiment en brique de trois étages situé dans la réserve Keeshkeemaquah, sur les terres de réserve de la Première Nation de Long Plain, à l’extérieur de la petite ville de Portage La Prairie, au Manitoba. Sa conception est de style hybride néo-italianisant, l’un des styles particulièrement en vogue à l’époque pour les pensionnats autochtones. L’ancien pensionnat se trouve sur un terrain arboré, en retrait d’une route relativement paisible, à proximité d’un petit quartier résidentiel et d’édifices appartenant à la Première Nation ainsi que de terres agricoles et du lac Crescent. Auparavant, les terres agricoles du pensionnat s’étendaient bien au-delà du périmètre actuel. La reconnaissance officielle fait référence au territoire qui couvre les limites actuelles du lot, essentiellement le terrain arboré environnant.

Valeur patrimoniale

L’ancien pensionnat indien de Portage La Prairie a été désigné lieu historique national du Canada en 2020. Il a été reconnu pour les raisons suivantes :

  • construit en 1914-1915, l’ancien pensionnat indien de Portage La Prairie est l’un des rares exemples subsistants des pensionnats indiens établis à travers le Canada. Gérée d’abord par l’Église presbytérienne, puis par l’Église unie, cette école fait partie du réseau de scolarisation en pensionnat au Canada, un régime permettant au gouvernement fédéral et aux Églises chrétiennes d’unir leurs efforts pour tenter d’assimiler les enfants autochtones, de les convertir au christianisme et de les isoler de leur famille, de leur culture, de leur langue et de leurs traditions;
  • les enfants envoyés au pensionnat indien de Portage La Prairie proviennent de plusieurs Premières Nations et d’autres communautés autochtones au Manitoba et ailleurs. Dans cet établissement, ils ont dû faire face à une discipline sévère, à des abus, à du travail exigeant, à de la négligence affective, à des tentatives d’anéantissement de leur langue et de leur culture ainsi qu’à l’isolement de leur famille et de leur communauté. Plusieurs enfants s’enfuient, dont certains ont été ramenés de force. D’autres ont choisi la voie de la résistance, notamment en continuant secrètement de parler leur langue. Les expériences des survivants du pensionnat indien de Portage La Prairie et des autres pensionnats ont eu des incidences sur les membres de ces Premières Nations pendant des générations;
  • la conception de ce bâtiment de trois étages est typique des pensionnats indiens construits au début du XXe siècle et reflète les normes de conception des écoles eurocanadiennes. Sa dimension imposante, son caractère institutionnel et de confinement ainsi que son environnement restrictif inspiraient un sentiment de désaffection, d’intimidation et de peur aux enfants autochtones qui y étaient pensionnaires. Son architecture n’était pas adaptée sur le plan culturel à des enfants habitués à vivre dans un milieu ouvert et familier où ils étaient libres d’explorer.

Le pensionnat ferme ses portes en 1975. Six ans plus tard, le bâtiment et les terrains environnants sont cédés à la Première Nation de Long Plain pour remplir en partie leurs droits fonciers issus des traités. Depuis, la Première Nation a réadapté l’école pour lui conférer plusieurs vocations communautaires. Le bâtiment a acquis un nouveau sens en tant que lieu de résilience et de commémoration qui permet de préserver l’héritage de l’ère des pensionnats et d’instruire le public.

Bien que l’on retrouve encore à l’intérieur et à l’extérieur des éléments architecturaux datant de l’époque où le bâtiment servait de pensionnat, la coupole surmontant l’entrée principale et les vérandas situées à l’arrière ont été retirées. Dans les années 1980, le bâtiment est passé aux mains de la Première Nation de Long Plain, qui l’a réadapté pour lui conférer plusieurs vocations communautaires. Depuis, le bâtiment est valorisé en tant que lieu de résilience et est en partie réservé à un musée qui en relate l’histoire.

Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, procès-verbal, décembre 2019.

Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

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