Lieu historique national de la Petite-Ferme-du-cap-Tourmente

Photographie illustrant les bâtiments de la Petite-Ferme du cap Tourmente.
© J. Dufresne, Parcs Canada

La Petite-Ferme est située dans un paysage d’une beauté remarquable, là où le fleuve Saint-Laurent rencontre le grand marais côtier et la plaine intertidale. C’est en raison de ces conditions uniques que, dès ses débuts, le site a été considéré comme particulièrement favorable à la colonisation. La présence autochtone dans ce secteur remonte à plus de 2 000 ans. La Petite-Ferme fait partie du vaste réseau de sites paléo-historiques connus des plaines du cap Tourmente. C’est à cet endroit stratégique que Samuel de Champlain a fait construire une ferme en 1626 pour l’élevage du bétail devant servir à l’alimentation de la petite communauté de la ville naissante de Québec. Les vestiges qui ont été découverts sur le site ou qui y sont encore enfouis figurent parmi les rares traces tangibles de l’œuvre de Champlain dans la vallée du Saint-Laurent. Acquise par Mgr François de Montmorency Laval en 1664, la Petite-Ferme témoigne de l’évolution singulière du Séminaire de Québec, qui l’a exploitée continuellement pendant 300 ans et qui, par sa présence continue, a contribué à sa conservation. Uni par leur histoire, leurs fonctions, leur architecture et leurs liens avec le paysage environnant, le groupe de bâtiments de ferme reflète près de 400 ans d’occupation agricole, ce qui en fait un lieu grandement symbolique.

Photographie illustrant la Petite-Ferme du cap Tourmente.
© J. Dufresne, Parcs Canada

Champlain nomme le site « cap de Tourmente » (« cap de tempêtes ») parce que les eaux du fleuve s’y élèvent au moindre vent. La ferme construite par Champlain a servi de réserve alimentaire aux premiers colons installés à l’Habitation de Québec. Elle est devenue la première ferme d’élevage de la vallée du Saint-Laurent et l’une des premières exploitations agricoles de la Nouvelle-France.

La Petite-Ferme a été au cœur de l’action du Séminaire de Québec, et elle a contribué à son œuvre éducative et, par les revenus issus de son exploitation, au maintien de l’œuvre du Séminaire pendant plus de 300 ans. En 1664, Monseigneur de Laval a acheté la presque totalité des terres de la côte de Beaupré dans le but de garantir la fondation et l’existence de son Séminaire de Québec. Il est probable qu’il ait entrepris la construction de la maison dès cette année-là, bien que son existence n’ait été confirmée que trois ans plus tard. Au XVIIIe siècle, la Petite-Ferme est devenue l’une des plus importantes exploitations agricoles de la Nouvelle-France, mais ses activités sont perturbées par la menace d’une invasion britannique. En 1759, huit vaisseaux anglais jettent l’ancre au pied de la Traverse du cap Tourmente. La Petite-Ferme a été incendiée en entier, à l’exception de la maison d’habitation qui a résisté au feu et à la destruction. Le Séminaire a continué d’exploiter ses fermes jusqu’au XXe siècle. Dès les années 1920, l’agriculture au Québec est en perte de vitesse en raison de l’industrialisation, du développement des villes et de l’avancement des technologies agricoles. Durant la seconde moitié du XXe siècle, le Séminaire a commencé à vendre une partie de ses terres. C’est ainsi qu’à partir de 1969, le gouvernement du Canada a commencé à acquérir des fermes, dont celle de la Petite-Ferme, afin d’établir la réserve nationale de faune du Cap-Tourmente.

Photographie illustrant la façade principale de la maison (aujourd’hui le centre administratif) de la Petite-Ferme du cap Tourmente.
© J. Dufresne, Parcs Canada

La maison est le seul édifice conservé datant du Régime français à Cap-Tourmente ainsi que le plus ancien témoignage de la présence du Séminaire de Québec. Elle est un beau spécimen de résidence du Régime français, auquel se sont ajoutés des traits pittoresques d’influence néo-classique au XIXe siècle. Le site comprend des vestiges de la ferme de Champlain et des bâtiments construits au début du XXe siècle, comme le lavoir-forge, la grange-étable et la remise à grains, ainsi qu’un atelier-toilette érigé en 1964.

Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

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