Lieu historique national du Village-Historique-de-Val-Jalbert
Le village historique de Val-Jalbert a été désigné lieu historique national en 2019.
Plaque commémorative : 95, rue Saint-Georges, Chambord, QuébecFootnote 1
Le village historique de Val-Jalbert
L’implantation d’une pulperie par l’industriel Damase Jalbert en 1901 mène à la création du village aux abords de la rivière Ouiatchouan (« endroit où l’on passe souvent » en ilnu). Bel exemple de village de compagnie construit pour conserver sa main-d’œuvre, Val-Jalbert se distingue par la diversité de ses maisons et par un large éventail d’édifices institutionnels et commerciaux pour un ensemble industriel de l’époque. La fermeture de l’usine en 1927 cause l’abandon progressif du village. La conservation et la mise en valeur de ce site à partir des années 1960 s’inscrivent dans un mouvement de sauvegarde du patrimoine bâti au pays.
Le village historique de Val-Jalbert
L’implantation en 1901 d’une usine de production de pâte de bois aux abords de la rivière Ouiatchouan (« endroit où l’on passe souvent » en ilnu) mène à la création du village de Val-Jalbert. Il constitue un bel exemple de village de compagnie associé à l’industrie des pâtes et papiers du début du XXe siècle, lequel se distingue par son authenticité et par l’intégrité de son environnement bâti. Conçu par phases successives selon des plans d’urbanisme rigoureux qui en guide sa croissance, le village de Val-Jalbert se caractérise par la présence de deux secteurs distincts, la haute et la basse-ville, par un large ensemble d’équipements industriels, d’édifices institutionnels et commerciaux et par quatre types de maisons construites pour les travailleurs faites entièrement de bois. La fermeture de l’usine en 1927 cause l’abandon progressif du village. La conservation et la mise en valeur de ce « village fantôme » comme musée en plein air à partir du début des années 1960 en font un exemple particulièrement éloquent de l’intérêt grandissant pour la sauvegarde du patrimoine bâti qui a lieu au pays à partir de la seconde moitié du XXe siècle.
Le village historique de Val-Jalbert, d’une superficie d’environ 1,7 kilomètre carré, est situé dans la municipalité régionale de comté (MRC) du Domaine-du-Roy, au sud-ouest du lac Saint-Jean, ou Pekuakami en ilnu. Les résultats d’études archéologiques témoignent de l’occupation humaine dans cette région, laquelle remonte à au moins 6 000 ans. Dans les années 1840, lorsque la colonisation de la région a débuté, cette région se situait dans le territoire des Innus. Le développement de l’industrie forestière, par l’octroi de territoires de coupe de bois et l’implantation d’usines de production de pâte de bois, a empiété sur le territoire des Innus. Ces derniers ont demandé aux autorités une indemnisation et la protection de leurs territoires. En 1856, la réserve Mastheuiatsh (Pointe-Bleue) a été créée. C’est la seule communauté innue dans la région du Lac-Saint-Jean.
Dès 1898, l’entrepreneur forestier Damase Jalbert entreprend le projet de construire et d’exploiter une pulperie sur la rivière Ouiatchouan. La construction de l’usine, inaugurée en 1902, et l’aménagement d’une première zone d’habitation destinée à loger les employés de la pulperie se font simultanément. Plusieurs éléments naturels structurent l’espace, dont la rivière Ouiatchouan et ses deux chutes, le canyon de la rivière, les espaces boisés, la topographie du site de même que le réseau de rues et de sentiers qui sillonne l’endroit. Au fil des ans, quatre différents types de maisons construites pour les travailleurs sont érigées au sein de deux principaux secteurs d’habitation, à savoir la basse et la haute ville. Au cours de ses années les plus prospères, le village de Val-Jalbert compte plus de 900 habitants. Dès 1924, la crise qui prévaut dans le marché de la pulpe mène à mal l’usine, menant les travailleurs mis à pied à chercher du travail dans les localités avoisinantes. L’usine de Val-Jalbert ferme officiellement ses portes le 13 août 1927 en raison de difficultés financières et cause l’abandon progressif du village.
En août 1949, le gouvernement du Québec se porte acquéreur des installations de Val-Jalbert, mais ce n’est qu’à partir de 1960 que le site est ouvert aux visiteurs. N’ayant subi que peu de transformations, le site conserve son organisation spatiale d’origine. Une trentaine de maisons ont été restaurées au fil des ans, à l’instar d’autres bâtiments majeurs qui occupent aujourd’hui diverses fonctions pour les visiteurs, notamment l’usine, le magasin général, l’ancienne boucherie, le couvent-école et une maison d’hébergement. Une dizaine d’autres maisons ont été laissées à l’état de ruines, laissant la végétation envahir leur fondation évoquant les constructions disparues de ce « village fantôme ». Le village historique de Val-Jalbert accueille maintenant chaque année 60 000 visiteurs.
Cette fiche d’information a été préparée au moment du dévoilement de la plaque en 2022.
Description du lieu patrimonial
Le lieu historique national du Canada Village-Historique-de-Val-Jalbert est un arrondissement d’une superficie d’environ 1,88 km2 localisé à mi-chemin entre la municipalité de Chambord et la ville de Roberval dans la Municipalité régionale de comté (MRC) du Domaine-du-Roy, au sud-ouest du lac Saint-Jean, au Québec. Il comprend un ensemble de plus de 90 bâtiments, dont une usine de pâte à papier, des édifices institutionnels et commerciaux, des habitations, des installations touristiques ainsi que de nombreux vestiges. La reconnaissance officielle inclut les limites du village historique de Val-Jalbert telles qu’elles ont été désignées en 1996 en vertu de la Loi sur les biens culturels du Québec. Certains éléments discordants ont été retranchés, notamment le centre d’accueil et le garage adjacent, de construction assez récente, ainsi que le terrain de camping situé près de l’entrée du site.
Valeur patrimoniale
Le village historique de Val-Jalbert a été désigné lieu historique national du Canada en 2019. Ce lieu est désigné pour les raisons suivantes :
- créé en 1901 autour d’une usine de production de pâtes de bois et déserté depuis 1927, le village de Val-Jalbert constitue un bel exemple de ville de compagnie associée à l’industrie des pâtes et papiers du début du XXe siècle, laquelle se distingue par son authenticité et par l’intégrité de son environnement bâti;
- conçu par phases successives selon un plan d’urbanisme rigoureux qui en guide sa croissance, le village de Val-Jalbert se caractérise par la présence de deux secteurs distincts, la haute et la basse-ville, par un ensemble unique d’équipements industriels, d’édifices institutionnels et commerciaux et par quatre types de maisons d’ouvriers faites entièrement de bois réparties sur une demi-douzaine de rues;
- la conservation et la mise en valeur de ce « village fantôme » comme musée en plein air à partir du début des années 1960 en font un exemple particulièrement éloquent de l’intérêt grandissant pour la sauvegarde du patrimoine bâti qui a lieu au pays à partir de la seconde moitié du XXe siècle.
Dès 1898, l’entrepreneur forestier Damase Jalbert entreprend le projet de construire et d’exploiter une pulperie sur la rivière Ouiatchouan. La construction de l’usine inaugurée en 1902, et l’aménagement d’une première zone d’habitations dans le village se font simultanément. La topographie naturelle du site comprend la rivière Ouiatchouan et ses chutes, le canyon de la rivière, des boisés ainsi qu'un réseau de rues et de sentiers. Quatre différents types de maisons ouvrières sont érigées au sein de deux principaux secteurs d’habitations, nommés la basse et la haute-ville. Dès 1924, la crise qui prévaut dans le marché de la pâte de bois conduit à la mise à pied des ouvriers qui chercheront du travail dans les localités avoisinantes. L’usine de Val-Jalbert ferme officiellement ses portes le 13 août 1927 en raison de difficultés financières. En août 1949, le gouvernement du Québec se porte acquéreur des installations de Val-Jalbert, mais ce n’est qu’à partir de 1960 que le site est ouvert aux visiteurs. En grande partie intact, le site conserve son organisation spatiale d’origine. Une trentaine de maisons sont restaurées au fil des ans, comme d’autres bâtiments majeurs qui occupent aujourd’hui diverses fonctions pour les visiteurs. Il s’agit notamment de l’usine, du magasin général, de la boucherie, du couvent et d’une maison d’hébergement. Une dizaine d’autres maisons ont été intentionnellement laissées en ruines.
Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, décembre 2018.
Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.
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