Personnage historique national de Thomas Peters (vers 1738–1792)

Thomas Peters a été désigné personnage historique national en 2022.

Importance historique : Homme yoruba qui a fui l’esclavage pour combattre comme loyaliste, s'est battu pour les droits des loyalistes noirs.

Plaque commémorative : Pas de plaque installéeFootnote 1

 

 
Une statue d'un homme debout, devant un immeuble
Thomas Peters, Freetown, Sierra Leone
© Afrique Photos
 

 

Thomas Peters (vers 1738–1792)

Thomas Peters, un Yoruba d’Afrique occidental, échappe à l’esclavage en Caroline du Nord en allant combattre aux côtés des Britanniques pendant la guerre d’Indépendance américaine, où il atteint le grade de sergent dans les rangs des Black Pioneers. Il devient un leader de premier plan et un porte-parole très influent pour les loyalistes noirs, qui sont frustrés et désillusionnés par les circonstances de leur réinstallation d’après-guerre en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick. Peters se bat sans relâche pour obtenir des concessions de terres et des provisions, et reproche aux fonctionnaires britanniques de ne pas avoir tenu leurs engagements envers les loyalistes noirs dans une série de requêtes, lesquelles se concluent par une migration massive vers la colonie ouest-africaine de la Sierra Leone en 1792. Peters recrute environ le tiers des quelque 1 196 personnes d’ascendance africaine qui se sont réinstallées en Sierra Leone et ont fondé Freetown. Là-bas, il continue de mener la lutte pour l’obtention de terres, la liberté et l’autonomie gouvernementale jusqu’à son décès.

Nous en savons peu sur les premières années de la vie de Thomas Peters (Petters). Il serait né vers 1738 d’une famille noble des Yorubas, groupe ethnique occupant le territoire qui est aujourd’hui le Nigéria, et figurerait parmi les nombreux Yorubas qui ont été capturés et amenés contre leur gré vers les Amériques dans les conditions les plus inhumaines durant la période du commerce atlantique des esclaves, qui a duré des siècles. Il est soumis à l’esclavage d’abord en Louisiane française en 1762, puis dans la colonie britannique de la Caroline du Nord. Après s’être enfui d’une plantation en Caroline du Nord en 1776, Peters se joint à la compagnie des Black Pioneers à New York, où il atteint le grade de sergent en combattant pendant la guerre d’Indépendance américaine (1775-1783) du côté de la Grande-Bretagne. Après la guerre, Thomas Peters, sa femme Sally (Salley), leur jeune fille Clairy (Clara) et leur fils en bas âge John, font partie des quelque 3 500 loyalistes noirs qui sont évacués vers la Nouvelle-Écosse par les Britanniques.

Lorsque les loyalistes noirs ne reçoivent pas les denrées et les terres que les Britanniques leur avaient promises, Thomas Peters et Murphy Still (Steele ou Stiele), son compagnon d’armes des Black Pioneers, deviennent les premiers loyalistes noirs en Nouvelle-Écosse à adresser une requête au gouvernement pour obtenir les terres et les provisions promises. Ils lancent leur premier appel au gouverneur John Parr en août 1784 au nom des loyalistes noirs résidant à Digby. Après deux autres requêtes, la famille Peters et 75 autres familles de loyalistes noirs se voient attribuer des lots d’un acre (0,4 hectare) à Brindley Town, une collectivité voisine, en 1785. Toutefois, les terres fertiles qui leur sont accordées ne suffisent pas à leur subsistance. Peters quitte ensuite la Nouvelle-Écosse pour le Nouveau-Brunswick, mais se rend vite compte que les conditions ne sont guère meilleures dans la nouvelle colonie britannique. Comme ils ont peu de provisions et qu’il n’y a presque pas de terres fertiles, de nombreux loyalistes noirs n’ont d’autre choix que de travailler comme ouvriers agricoles, de devenir métayers ou de se mettre au service de colons d’ascendance européenne pour survivre.

En 1790, désillusionnés et frustrés par la vie dans les colonies en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, 202 loyalistes noirs du comté d’Annapolis et de Saint John mandatent Peters pour déposer une requête auprès du gouvernement britannique en leur nom. Celui-ci se rend à Londres pour adresser un appel fervent en faveur de la justice, de l’égalité raciale et du droit aux terres. Peters précise que les loyalistes noirs sont prêts à s’établir dans un quelconque lieu que le gouvernement, dans sa sagesse, jugera bon de leur confier à titre de sujets libres de l’Empire britannique. Pendant son séjour à Londres, il apprend que la Sierra Leone Company cherche à établir une colonie permanente formée de personnes d’ascendance africaine qui se trouvent en Amérique et ayant été autrefois soumises à l’esclavage. Peters joue ensuite un rôle de premier plan dans le recrutement de loyalistes noirs en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick en vue de leur réinstallation dans la colonie ouest-africaine. En fin de compte, 1 196 loyalistes noirs quittent Halifax à bord d’une flotte de 15 navires à destination de la Sierra Leone, en janvier 1792. Peters demeure dans le nouvel établissement de Freetown jusqu’à son décès, la même année. De nos jours, lorsque les habitants de Freetown se souviennent des personnes qui s’y sont installées avec l’aide de Peters, ils les appellent les « Néo-Écossais ».

La présente fiche d’information a été rédigée au moment de l’annonce ministérielle en 2023.

Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

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