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Les wapitis et la municipalité de Banff – Trouver le juste équilibre
Réduire la harde de wapitis pour ramener le tremble et le saule : une stratégie souple rétablit l'équilibre entre les végétaux, les prédateurs et leur proie dans le parc national du Canada Banff
Les wapitis sont de magnifiques animaux et constituent un élément vital de l'écosystème du parc national du Canada Banff. Le wapiti y est le principal herbivore (se nourrit de végétaux), et il constitue la principale source de nourriture pour les prédateurs tels que le loup et le couguar. Cependant, de très fortes concentrations de wapitis dans la municipalité de Banff au cours des 15 dernières années ont entraîné une réduction marquée des peuplements de trembles et de saules, un déséquilibre dans la relation entre les prédateurs et leur proie, ainsi que des craintes grandissantes au sujet de la sécurité publique.
D'après les documents archéologiques et historiques, on sait qu'en général, il n'y avait pas de grandes populations de wapitis sur les pentes est des Rocheuses canadiennes. Toutefois, vers le milieu des années 1990, les conditions dans le parc national Banff avaient changé, entraînant une forte hausse du nombre de wapitis. L'activité humaine intense dans la vallée de la rivière Bow, à la hauteur de Banff, avait chassé les ennemis naturels du wapiti. En grand nombre, les wapitis non chassés se sont rassemblés dans la municipalité de Banff, le long des routes et dans d'autres zones exemptes de prédateurs. En plus de menacer la sécurité publique, la présence d'un aussi grand nombre de wapitis a rapidement réduit les peuplements indigènes de trembles et de saules, éléments importants de l'habitat des oiseaux chanteurs et du castor.
En 1999, Parcs Canada et un comité consultatif local sur la gestion des wapitis ont mis en œuvre la Stratégie de gestion des wapitis du parc national Banff. Le plan était axé sur une démarche de gestion souple et poursuivait deux objectifs principaux : le rétablissement de l'équilibre écologique dans les terres situées à l'extérieur de la municipalité et la réduction des affrontements entre les wapitis et les humains.
© Parcs Canada / W. Lynch / 1989 |
Parcs Canada et ses partenaires ont rapidement mis le plan en œuvre et ils ont adopté une série de mesures intensives de rétablissement entre 1999 et 2003. L'activité humaine a été réduite considérablement dans les corridors fauniques près de la municipalité de Banff. La présence des corridors a ramené les loups et les couguars dans la vallée inférieure de la Bow, ce qui a rétabli la relation originale entre les prédateurs et leur proie. Le nombre de wapitis a diminué davantage quand les gardes du parc ont capturé 251 animaux « dénaturés » qui fréquentaient le lotissement urbain et s'étaient habitués aux humains, et qu'ils les ont relâchés en dehors de la vallée de la Bow. Cela fait, on a soumis le reste de la harde à un programme de déconditionnement afin d'augmenter la méfiance des animaux envers les humains et de rétablir leur comportement migratoire. Au dernier stade du projet, on a procédé à un grand brûlage dirigé à l'est de la municipalité. Les résidants et les entreprises ont ensuite planté des végétaux indigènes dans de nombreux secteurs.
Aujourd'hui, il y a beaucoup moins de wapitis dans la vallée de la rivière Bow. Les saules prospèrent, les trembles sont abondants là où a eu lieu le brûlage dirigé, et Banff retrouve un équilibre plus naturel entre les végétaux, les prédateurs et leur proie.
Résultats
- Dans les années 1990, il y avait plus de 500 wapitis dans la municipalité de Banff et aux environs; en 2003, ce nombre était passé à moins de 200. On a donc atteint un an plus tôt que prévu l'objectif visé relativement à la population de wapitis.
- L'objectif en matière de sécurité publique a aussi été atteint : le nombre de cas où un wapiti a affiché un comportement agressif est passé de 106 à 19 entre 1999 et 2003.
- Le degré de méfiance des wapitis envers les humains a augmenté grâce auxessais de déconditionnement, ce qui a accru les chances que ces animaux évitent à l'avenir le lotissement urbain.
- Le taux de migration des wapitis a augmenté.
- La restauration des corridors fauniques a amélioré l'accès des prédateurs à leur proie.
- Les saules prospèrent. Les peuplements de trembles se reconstituent là où a eu lieu le brûlage dirigé, près de la ville.
© Elsabe Kloppers |
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