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Remise en état des écosystèmes aquatiques laurentiens
Des lacs du parc national du Canada de la Mauricie supportent de nouveau des populations de truites mouchetées et d'ombles chevaliers
Dans le parc national du Canada de la Mauricie, un vaste programme a été entrepris pour y rétablir la santé des écosystèmes aquatiques. Il comprend de gros travaux d'enlèvement d'anciens dépotoirs et barrages, la remise en état des aires de nidification des oiseaux aquatiques, la réhabilitation de la forêt, la surveillance anti-braconnage et l'évaluation de l'environnement. Dans le cadre de cet effort global, les biologistes du parc ont lancé un plan pour rétablir dans les lacs de la Mauricie la population d'une sous-espèce de la truite mouchetée (Salvelinus fontinalis) qu'on ne trouve nulle part ailleurs.
Le parc national de la Mauricie, situé au cœur du Québec, offre un paysage caractérisé par des collines ondoyantes, des vallées profondes et de vastes cours d'eau typiques des Basses-Laurentides. Il compte plus de 150 lacs, tous reliés entre eux par un réseau de ruisseaux et de petites rivières cascadantes qui se déversent en fin de parcours dans les rivières Matawin et Saint-Maurice. Ces cours d'eau abritent diverses espèces de poissons, y compris l'omble de fontaine, aussi appelé truite mouchetée, la truite grise, le grand brochet, l'achigan à petite bouche, la perchaude et le doré jaune. Dans le lac Français, on trouve la seule population d'ombles chevaliers (Salvelinus alpinus) de la région, laquelle est à la limite sud de l'aire de répartition de l'espèce.
© Parcs Canada / M. Mills / 1997 |
Les employés du parc ont constaté que la destruction de l'habitat — causée par l'exploitation forestière antérieure, le braconnage et l'introduction de poissons non indigènes par l'être humain — avait gravement menacé l'existence de nombreuses espèces de poissons indigènes. Pendant 120 ans, l'exploitation forestière et le flottage du bois ont eu lieu dans la majorité des cours d'eau coulant à travers le parc, ce qui a laissé de vieux barrages, des chemins forestiers, des accumulations de billes de bois au fond des lacs, des sédiments issus de l'érosion, des cours d'eau que l'on avait dragués pour faciliter le passage des billes, et des amoncellements de pierres pour orienter le courant. Toutes ces activités ont grandement altéré l'habitat des poissons.
Parcs Canada a donc décidé d'enlever un certain nombre de barrages et d'éléments bloquant les cours d'eau. Au lac Édouard, les employés du parc ont remplacé les vieux barrages par trois seuils composés de roches rapportées, ce qui donne au lieu une allure et un débit naturels. Ils ont aussi créé des frayères en amont du barrage et entre les seuils. En abaissant le niveau moyen de l'eau dans les limites des fluctuations naturelles de ce lac, on a pu agrandir la plage voisine et réaménager de nombreuses aires riveraines à l'extrémité nord du lac.
Les espèces de poissons invasives constituent l'autre menace pesant sur l'écosystème aquatique du parc. Aujourd'hui, il y en a environ 19 qui ont été introduites par des personnes, volontairement ou non, et ces espèces constituent maintenant une menace pour l'omble de fontaine.
Les employés du parc ont accumulé de vastes connaissances scientifiques sur la richesse naturelle des écosystèmes aquatiques du parc et ils ont fondé sur ce savoir leurs efforts pour réintroduire l'omble de fontaine et en stabiliser les populations. L'année passée, les biologistes ont recueilli des œufs fertilisés de cette sous-espèce singulière pour leur faire passer l'hiver dans un établissement aquicole. Ce printemps, les œufs seront remis dans les lacs où leurs précurseurs nageaient autrefois en grand nombre.
Résultats
© Parcs Canada / J. Steeves / 1999 |
- On a amélioré l'intégrité écologique de 8 p. 100 des eaux de surface (487 hectares) du parc national de la Mauricie.
- On a augmenté de 83 p. 100 le nombre de lacs où les écosystèmes des poissons ont été remis en état, ce qui montre la réduction importante des effets négatifs dus aux résidus de l'exploitation forestière et à d'autres activités humaines.
- On a réintroduit l'omble de fontaine dans quatre lacs, en veillant à en protéger davantage l'intégrité génétique.
- On a procédé à l'enlèvement de six barrages et autres encombrements dans huit lacs, ce qui a rétabli l'habitat de l'omble de fontaine et de l'omble chevalier.
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