page7
Le plus ancien des projets de remise en état assure la préservation des vestiges de la zone carolinienne
Plus de 70 ans de persévérance aboutissent à la remise en état de l'environnement naturel dans le parc national du Canada de la Pointe-Pelée
Quand on mentionne le parc national du Canada de la Pointe-Pelée à la majorité des Canadiens, ils imaginent des oiseaux et des monarques migrateurs, un vaste marais, ainsi qu'une flore et une faune uniques, à la pointe la plus méridionale du pays. Peu de gens savent que ce parc est aussi « un des plus anciens » de tous les parcs nationaux du Canada. Ayant acheté, en 2003, la dernière propriété privée qui s'y trouvait, le parc de la Pointe-Pelée achève le plus ambitieux projet de remise en état jamais entrepris dans l'histoire des parcs nationaux.
Le parc national original (ou la « Pointe ») a été créé en 1918. Sa superficie totale atteignait 13,7 kilomètres carrés seulement, soit 2,7 kilomètres carrés d'habitats terrestres et 11 kilomètres carrés de marais. L'étroite péninsule de forêts caroliniennes et de savanes de cèdre rouge abritait des tulipiers de Virginie, des sycomores, des micocouliers et des sassafras officinaux. Dans les savanes, on trouvait par ailleurs des mûriers rouges, des chicots féviers et des raquettes de l'Est. Les premiers observateurs d'oiseaux et les ornithologues savaient depuis longtemps que la Pointe constituait une halte vitale le long des voies migratoires d'Amérique du Nord. Parallèlement, les agriculteurs cultivaient les sols sablonneux du parc et y faisaient pousser des pommiers, des asperges et d'autres cultures.
Depuis 1933, plus de la moitié de l'habitat sec de la Pointe-Pelée a été remise en état. On a enlevé plus de 100 hectares de terres agricoles et de vergers, ainsi que six entreprises de pêche commerciales, 20 kilomètres de routes et près de 400 bâtiments. Au début des années 1970, les autorités ont lancé un plan de gestion des plantes exotiques conçu pour accélérer la remise en état des lieux naturels en éliminant les plantes invasives et agressives laissées là par les agriculteurs et les propriétaires de chalet.
Au cours des 35 dernières années, Parcs Canada a intensifié ses efforts de conservation en accélérant l'acquisition des propriétés privées dans le parc national et en mettant en 'uvre un vaste plan de remise en état. Tout au long des années 1970, on a acheté les terrains et les chalets privés et on a réduit les installations du parc. À la fin de la décennie suivante, la superficie du parc national avait augmenté de 125 hectares et de vastes segments des rives fragiles étaient désormais protégés. En 1998, on a terminé l'enlèvement de la route principale du côté est. En 2000, on a déménagé à l'extérieur du parc les bureaux d'administration et les installations d'entretien. Le nombre de visiteurs s'est stabilisé à environ 325 000 par année. Les autorités continuent d'évaluer l'infrastructure et les services du parc et d'en adapter la taille en fonction des objectifs relatifs à l'intégrité écologique et des utilisations que les visiteurs en font.
Le comté d'Essex, qui entoure le parc, comprenait autrefois de vastes prairies à hautes herbes, des forêts marécageuses et de riches terres humides. Aujourd'hui, il ne reste plus que 6 p. 100 de l'environnement naturel original. Face à cette situation, le parc et ses partenaires de l'ensemble de l'écosystème où il se trouve accentuent les efforts de conservation et de remise en état afin de rétablir la variété et le nombre d'espèces et de processus écologiques qui ont disparu ou qui sont en péril. Il est essentiel de rétablir les corridors verts et les passages menant à l'habitat naturel en dehors du parc pour améliorer l'intégrité écologique des écosystèmes protégés dans le parc national de la Pointe-Pelée.
Dans une zone où l'ampleur et la complexité de la restauration des écosystèmes paraissaient insurmontables, le parc national de la Pointe-Pelée a prouvé que la chose était possible : il s'agit d'une belle réussite canadienne empreinte de vision et de persévérance. Les résultats fructueux sont dus à un travail acharné et à la volonté de rétablir et d'entretenir l'environnement naturel du Canada.
© Parcs Canada / H. Bishop, M. Smith, 2002; / G. Harvey, 2005 |
- Date de modification :