​La résidence des Murray (1884)

Lieu historique national du Fort-St. James

Pendant les premières décennies, le fort St. James était considéré – aussi bien par les dirigeants que par les ouvriers – comme un endroit isolé et hostile. Daniel Harmon, qui dirigea le fort de 1811 à 1813, décrivit dans son journal la vie au poste de traite et révéla ses attitudes à l'égard de son entourage :

« De tous les hommes qui font du commerce leur gagne-pain, personne, je crois, ne jouit d'autant de moments libres que nous. Au fort St. James, les affaires de la Compagnie occupent rarement les hommes pendant plus d'un cinquième de leur journée, et nombreux sont ceux qui ont encore beaucoup moins à faire. Nous disposons du reste de notre temps comme bon nous semble. Si nous ne profitons pas de cette occasion pour accroître notre savoir, nous en sommes les seuls responsables. Car il existe bien peu de forts qui ne soient pourvus d'une collection raisonnable de livres. Certes, ce ne sont pas tous les meilleurs ouvrages qui s'y trouvent réunis, mais certains livres sont de grande valeur. Si j'étais privé de ces compagnons silencieux, je vivrais bien des heures moroses. Même en leur compagnie, il m'arrive d'avoir le cœur gros lorsque je songe à tout ce temps qui s'est écoulé depuis que j'ai quitté ma terre natale, ma famille et mes amis pour élire résidence dans cette contrée sauvage. »

Quelque 90 ans plus tard, A.C. Murray, dirigeant du fort St. James, choisissait de rester sur place à sa retraite plutôt que de quitter le district – signe éloquent des nombreux changements sociaux survenus au poste de traite. Il en vint à entretenir avec la collectivité des liens plus forts que ceux qui l'unissaient à sa terre d'origine. Contrairement aux dirigeants antérieurs tels que Harmon, Murray était chez lui au fort St. James.

Venez caresser nos chèvres naines du Nigéria. 

Admirez nos lapins géants des Flandres. 

Dégustez un biscuit au gingembre tout frais sorti de notre poêle à bois. 

Date de modification :